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Messages choisis, vol. 2 - Contents
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    Chapitre 2

    Hommes et femmes, en flattant leur appétit par des aliments riches et très assaisonnés, et particulièrement de la viande accompagnée de lourdes sauces, et en usant de boissons stimulantes, telles que le thé ou le café, se créent des appétits artificiels. L'organisme devient fiévreux, les organes de la digestion sont endommagés, les facultés mentales sont émoussées, tandis que les passions inférieures excitées prennent le dessus, au détriment des plus nobles facultés. L'appétit devient plus artificiel et plus difficile à contrôler. La circulation du sang ne se fait plus d'une manière uniforme et le sang se charge d'impuretés. Tout l'organisme est dérangé et les exigences de l'appétit deviennent plus déraisonnables, demandant des choses excitantes et nuisibles, si bien qu'il finit par être entièrement perverti.MC2 483.1

    Chez de nombreuses personnes l'appétit demande cette herbe répugnante, le tabac, et la bière renforcée par des mélanges toxiques qui détruisent la santé. Beaucoup ne s'arrêtent pas là. Leurs appétits avilis demandent des boissons plus fortes, ce qui contribue à engourdir davantage le cerveau. Ils se livrent ainsi à toutes sortes d'excès, si bien que l'appétit arrive à contrôler complètement les facultés intellectuelles; l'homme, formé à l'image de son Créateur, s'abaisse au-dessous du niveau de la bête. Virilité et honneur sont sacrifiés à l'appétit. La sensibilité de l'esprit ne s'émousse que peu à peu; cela prend du temps mais cela arrive infailliblement. On a commencé par flatter l'appétit par des aliments très épicés, ce qui a créé un état morbide et ouvert la voie à toutes sortes d'excès; la santé et l'intelligence ont fini par être sacrifiées à la sensualité.MC2 483.2

    Plusieurs ont contracté mariage sans avoir de biens hérités ou acquis. Ils n'avaient ni force physique ni énergie mentale pour gagner de l'argent. Trop pressés de se marier, ils ont assumé des responsabilités dont ils ne comprenaient pas l'importance. Dénués de sentiments nobles et élevés, sans la moindre idée des devoirs d'un mari et d'un père, ils ne savaient pas ce qu'il en coûte de pourvoir aux besoins d'une famille. Ils n'ont pas fait preuve de sagesse dans l'accroissement de la famille ni dans le maniement de leurs affaires. Ce sont précisément ceux qui n'ont pas le sens du commerce et qui sont le moins préparés à se faire un chemin dans la vie qui remplissent leur maison d'enfants qu'ils sont incapables de nourrir et de vêtir convenablement et d'éduquer au double point de vue physique et mental; tandis que les hommes capables d'acquérir des biens se contentent généralement du nombre d'enfants qu'ils sont à même d'entretenir. Ceux qui ne sont pas capables de pourvoir à leurs propres besoins ne devraient pas avoir d'enfants. On a vu des cas où la progéniture de ces pauvres calculateurs a été abandonnée au niveau des brutes. Ces enfants ne sont ni nourris ni vêtus convenablement, ils ne reçoivent pas une éducation physique et intellectuelle, et le mot de foyer n'a rien de sacré ni pour eux ni pour leurs parents.MC2 483.3

    Dans le dessein du ciel, l'institution du mariage devait être une source de bénédiction pour l'humanité; en général on en a abusé au point d'en faire une redoutable malédiction. La plupart des hommes et des femmes, au moment de contracter mariage, ont pensé que l'unique question était de savoir s'ils s'aimaient. Ils devraient savoir que le mariage entraîne d'autres responsabilités. Ils devraient se demander si leur progéniture jouira d'une bonne santé et sera forte mentalement et moralement. Peu cependant ont été inspirés par des motifs élevés et ont réfléchi au fait que la société a des droits sur eux qu'ils ne sauraient négliger, que leur famille exercerait nécessairement une influence pour le bien ou pour le mal.MC2 484.1

    La société est composée de familles. Ce sont les chefs de famille qui façonnent la société. Si ceux qui décident de se marier étaient seuls à souffrir, le mal ne serait pas très grand, et leur faute serait comparativement légère, mais ce sont les enfants issus de tels mariages qui sont condamnés à une existence misérable. Bien qu'innocents, ils subissent les conséquences de la conduite inconsidérée des parents. Les hommes et les femmes n'ont pas le droit d'obéir à leurs impulsions, à une passion aveugle, dans leurs relations matrimoniales, et de donner au monde des êtres innocents qui pour diverses raisons ne trouveront que peu de joie, peu de bonheur dans une vie qui leur sera un fardeau.MC2 484.2

    En général les enfants héritent des traits de caractère particuliers de leurs parents et souvent le milieu où ils vivent n'est pas de nature à corriger leurs défauts. Souvent ils sont serrés dans la pauvreté et la saleté. Avec un tel entourage et de tels exemples, qu'attendre d'eux quand ils arriveront à maturité? Ne vont-ils pas descendre plus bas que leurs parents dans l'échelle des valeurs morales et se montrer plus déficients qu'eux à tous égards? C'est ainsi que leurs déficiences se sont perpétuées et que la malédiction de la pauvreté, de l'idiotie et de la dégradation a pesé sur leur postérité. Ces gens-là n'auraient pas dû se marier, ou du moins donner au monde d'innocentes créatures destinées à partager leur misère et à transmettre leurs propres déficiences, avec une misère croissante d'une génération à l'autre, cause principale de la dégénérescence de la race.MC2 484.3

    Si les femmes du passé avaient toujours été mues par des considérations élevées, si elles avaient compris que les générations à venir allaient être soit ennoblies soit avilies par leur conduite, elles auraient pris position et auraient refusé de s'unir à des hommes dominés par des appétits artificiels, adonnés aux boissons alcooliques et au tabac qui agit lentement mais sûrement comme un poison mortel, débilitant le système nerveux, avilissant les nobles facultés de l'esprit. Si les hommes préfèrent épouser leurs vilaines habitudes, les femmes devraient les abandonner à leurs plaisirs. Les femmes ne devraient pas se sous-estimer au point de s'unir à des hommes ne sachant pas contrôler leurs appétits et dont tout le bonheur consiste à manger et boire, à satisfaire les passions animales. Les femmes n'ont pas toujours obéi aux données de la raison; elles ont suivi leurs impulsions. Elles n'ont pas suffisamment compris leurs responsabilités, le devoir de contracter des unions pour la vie qui évitent de léguer à leur progéniture une moralité inférieure et un désir passionné de satisfaire de vils appétits au détriment de la santé, voire de la vie. Dieu les tiendra responsables pour une grande part de l'état de santé et du caractère moral transmis aux générations futures.MC2 485.1

    Les hommes et les femmes qui ont corrompu leurs propres corps par des habitudes dissolues ont aussi avili leur intelligence et détruit les délicates sensibilités de l'âme. Beaucoup de ces personnes se sont mariées et ont légué à leur progéniture la souillure de leur débilité physique et de leur dépravation. La satisfaction des passions animales et une grossière sensualité ont caractérisé leur postérité, qui est allée en s'abaissant de génération en génération, la misère humaine augmentant d'une manière effrayante, la race se dévalorisant de plus en plus.MC2 485.2

    Des hommes et des femmes atteints de maladies ne se sont préoccupés que de leur propre bonheur, de la manière la plus égoïste, dans leurs relations de mariage. Ils n'ont pas examiné la question avec sérieux, du point de vue de principes nobles et élevés, en prévision de ce qu'ils pouvaient attendre de leur postérité, à savoir un amoindrissement des énergies physiques et mentales, ce qui loin de faire monter l'humanité à un niveau plus élevé la ferait descendre encore plus bas.MC2 485.3

    Il est souvent arrivé que des hommes maladifs ont gagné l'affection de femmes apparemment en santé; ils ont pensé que l'amour réciproque suffisait à justifier leur mariage, sans songer que la femme aurait à souffrir plus ou moins en raison de l'état de santé du mari. Il arrive souvent aussi que la santé du mari s'améliore et qu'en même temps la femme contracte la maladie. Lui vit aux dépens de la vitalité de la femme et elle constate un affaiblissement de sa propre santé. Ce n'est qu'en abrégeant la vie de sa compagne qu'il prolonge la sienne. Se marier dans ces conditions est un péché: c'est sous-estimer la santé et la vie que Dieu a données pour servir à sa gloire. Le péché ne serait pas si grave si cette affaire ne concernait que les époux. Mais leur progéniture est condamnée à souffrir des maladies qui lui sont transmises. C'est ainsi que la maladie a été transmise de génération en génération. Beaucoup rejettent sur Dieu le poids de cette misère humaine, alors que c'est leur erreur de conduite qui a provoqué ce résultat. Ils ont jeté dans la société une postérité affaiblie et contribué à la détérioration de la race en rendant la maladie héréditaire, accumulant ainsi la souffrance humaine.MC2 486.1

    Une autre cause de la déficience de la génération actuelle en force physique et en valeur morale, ce sont les mariages où l'homme et la femme sont d'âges très différents. Souvent des hommes avancés en âge choisissent de jeunes femmes comme épouses. Il en est résulté fréquemment une prolongation de la vie du mari, et la femme s'est vue privée de la vitalité qu'elle a communiquée à son mari. Ce n'est le devoir d'aucune femme de sacrifier sa vie et sa santé, même si elle aime assez son vieux mari pour consentir à ce sacrifice. Elle aurait dû refréner son affection. Elle ne devrait pas penser uniquement à son propre intérêt. Elle devrait se demander quelle serait la condition des enfants qui pourraient naître de cette union. C'est encore pis quand de jeunes hommes épousent des femmes beaucoup plus âgées qu'eux. Dans bien des cas les enfants issus de telles unions où il y a un si grand écart d'âge, manquent d'équilibre mental, et leurs forces physiques sont déficientes. On a souvent remarqué dans ces familles des traits de caractère différents, très particuliers et souvent pénibles. Souvent ils meurent prématurément; s'ils parviennent à maturité, ils manquent de forces physiques et mentales et de valeur morale.MC2 486.2

    Si le père est trop âgé, ses facultés déclinantes l'empêchent d'élever convenablement ses jeunes enfants. Ceux-ci ont des traits de caractère particuliers qui les mèneront à la ruine s'ils ne sont pas corrigés. Ils ne reçoivent pas une bonne éducation. En raison de son âge le père n'administre qu'une discipline commandée par le caprice. Ses sentiments étant changeants, tantôt il se montre trop indulgent, et tantôt sévère à l'excès. Tout va mal dans de telles familles et l'on y mène une existence toujours plus misérable. C'est ainsi qu'ont été jetés dans le monde des êtres qui constituent un fardeau pour la société. Les parents sont grandement responsables du caractère qui se forme chez leurs enfants et qui se transmet de génération en génération.MC2 487.1

    Ceux qui accroissent le nombre de leurs enfants alors que, s'ils consultaient la raison, ils devraient prévoir qu'ils leur laisseront un héritage de débilité physique et mentale, transgressent les six derniers préceptes de la loi divine, où sont prescrits les devoirs de l'homme envers son semblable. Ils contribuent à augmenter la dégénérescence de la race, ils enfoncent la société plus bas et font tort au prochain. Si Dieu se soucie ainsi des droits du prochain, ne doit-il pas s'occuper des rapports plus intimes et plus sacrés? S'il est vrai que pas un passereau ne tombe sans qu'il en prenne note, va-t-il oublier les enfants qui naissent malades de corps et d'esprit, condamnés à souffrir plus ou moins toute la vie? Ne demandera-t-il pas compte aux parents, qu'il a doués de facultés de raisonnement, d'avoir rejeté à l'arrière-plan ces nobles facultés et de s'être faits les esclaves de passions qui obligent les générations futures à subir les marques de leurs déficiences physiques, mentales et morales? Sans tenir compte des souffrances qu'ils imposent à leurs enfants, la pauvreté est la seule chose qu'ils puissent laisser à ce pitoyable troupeau. Ils sont incapables de leur assurer une éducation dont ils ne voient pas, d'ailleurs, la nécessité, et même s'ils le voulaient ils ne trouveraient pas le temps pour les former, les instruire, et diminuer ainsi, autant que possible, le triste héritage qu'ils leur transmettent. Les parents ne devraient augmenter le nombre de leurs enfants qu'autant qu'ils sont en mesure de s'occuper d'eux et de les éduquer. Un nouvel enfant chaque année dans les bras d'une mère, c'est une injustice qui lui est faite. Cela amoindrit et souvent détruit la jouissance sociale et accroît la misère domestique. Les enfants se voient privés des soins, de l'éducation et du bonheur que leurs parents devraient sentir le devoir de leur procurer.MC2 487.2

    Le mari viole ses engagements de mariage et les devoirs qui lui sont enjoints par la Parole de Dieu quand, insouciant de la santé et du bonheur de sa femme, il lui impose de nombreuses maternités. “Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Eglise, et s'est livré lui-même pour elle. ... C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Eglise.” Ephésiens 5:25, 28, 29.MC2 487.3

    Nous constatons que cette injonction est presque complètement négligée, même par des chrétiens de profession. Où que vous promeniez vos regards, vous apercevez des femmes pâles, maladives, accablées de soucis, abattues, déçues, découragées. Elles sont souvent surmenées, épuisées par de trop fréquentes maternités. Le monde est plein d'êtres humains qui sont des non-valeurs pour la société. Plusieurs sont déficients au point de vue intellectuel, et ceux qui possèdent des talents naturels ne les emploient pas d'une manière utile. Ils manquent de culture pour une bonne raison: les enfants se sont multipliés plus vite qu'on ne pouvait s'occuper d'eux; on les a laissés pousser comme des brutes.MC2 488.1

    A notre époque les enfants souffrent plus ou moins avec leurs parents parce que les lois de la santé ont été violées. La manière dont on les traite, à partir de leur enfance, est en désaccord avec les lois de leur être. On les a contraints à subir un misérable héritage de maladie et de débilité, avant même leur naissance, à cause des mauvaises habitudes de leurs parents, et ils en souffriront plus ou moins toute leur vie. Cet état de choses va en empirant parce que les parents continuent à suivre de mauvaises méthodes d'éducation physique pour leurs enfants en bas âge.MC2 488.2

    Les parents font preuve d'une ignorance, d'une indifférence, d'une insouciance étonnantes au sujet de la santé de leurs enfants, ce qui a pour conséquence d'affaiblir le peu de vitalité dont ils jouissent et de les conduire prématurément au tombeau. On entend souvent des parents se lamenter sur la Providence divine qui leur a arraché leurs enfants. Notre Père céleste est trop sage pour se tromper et trop bon pour nous faire du mal. Il n'a aucun plaisir à voir souffrir ses créatures. Des milliers ont été ruinés pour la vie parce que leurs parents ne se sont pas conformés aux lois de la santé. Ils ont obéi à leurs impulsions au lieu de suivre les données d'un jugement sain et d'avoir constamment à la pensée le bien-être à venir de leurs enfants.MC2 488.3

    Le premier objet à poursuivre quand on élève des enfants c'est de leur donner une forte constitution qui prépare une bonne formation mentale et morale. Il y a un rapport étroit entre la santé physique et la santé morale. Une énorme responsabilité repose sur les parents: la façon dont ils se comportent avant la naissance de leurs enfants influe grandement sur la formation de leur caractère à partir de la naissance.MC2 488.4

    Bien des enfants reçoivent moins d'attention de la part de leurs parents que des animaux muets n'en reçoivent d'un bon fermier. Des pères, tout particulièrement, se rendent coupables d'une plus grande négligence à l'égard de leur femme et de leurs enfants qu'à l'égard de leur bétail. Un bon fermier prend du temps et se donne de la peine pour soigner ses animaux; il veille en particulier à ce que ses chevaux de valeur ne soient pas surmenés, suralimentés, ou nourris quand ils sont échauffés, par crainte de les perdre. Il donne du temps et des soins à son troupeau pour éviter qu'il ne perde de sa valeur par négligence, à cause du froid ou d'un mauvais traitement. Ses bêtes seront nourries à des intervalles réguliers et on ne les fera pas travailler plus qu'il ne faut. A cet effet on ne leur donnera qu'une nourriture saine, dans les quantités voulues et aux moments opportuns. En obéissant ainsi aux données de la raison, les fermiers réussissent à conserver la santé de leurs bêtes. Si chaque père se souciait davantage de sa femme et de ses enfants que de son bétail, d'autant que leurs vies sont plus précieuses que celles d'animaux muets, une réforme totale s'accomplirait dans chaque famille et la misère humaine en serait diminuée.MC2 489.1

    Les parents devraient avoir grand soin de se procurer pour eux-mêmes et pour leurs enfants la nourriture la plus saine. En aucun cas ils ne devraient placer devant leurs enfants des aliments qu'ils savent n'être pas propres à la santé, qui échauffent l'organisme et troublent la digestion. Les parents ne savent pas raisonner de cause à effet quand il s'agit de leurs enfants, comme ils le font pour des animaux muets; ils ne réfléchissent pas que le fait de se surmener, de manger immédiatement après un exercice violent, quand on est épuisé, ou échauffé, nuit à la santé d'un être humain aussi bien qu'à celle d'un animal muet et qu'il en résultera une constitution délabrée pour l'homme comme pour la bête.MC2 489.2

    Si des parents ou des enfants mangent trop fréquemment, d'une manière irrégulière, en trop grande quantité, même de la nourriture la plus saine, leur constitution en souffrira; si, en plus de ceci, la nourriture est de mauvaise qualité, préparée avec de la graisse et des épices indigestes, le mal sera beaucoup plus grand. Les organes digestifs seront soumis à une rude épreuve et la nature épuisée n'aura pas l'occasion de se reposer et de reprendre des forces; les organes vitaux se trouveront bientôt affaiblis et détériorés. Si l'on estime que des animaux muets ont besoin de soins et de régularité, cela est encore plus vrai des êtres humains formés à l'image de leur Créateur, sûrement plus précieux que des créatures muettes.MC2 489.3

    En bien des cas un père se montre moins raisonnable et fait moins de cas de sa femme et de sa progéniture, avant la naissance, qu'il ne le fait pour son jeune bétail. Souvent on permet à la mère, avant la naissance de l'enfant, de se fatiguer matin et soir, échauffant son sang, pour préparer des plats divers d'aliments malsains afin de satisfaire les goûts pervertis de la famille et des invités. On devrait préserver ses forces avec le plus grand soin. Des aliments sains auraient demandé la moitié moins de temps, d'argent et de travail pour leur préparation et auraient été bien plus nutritifs.MC2 490.1

    Il arrive souvent qu'on laisse une mère travailler au-delà de ses forces avant la naissance de son enfant. Il est rare qu'on allège ses fardeaux et ses soins; cette période, qui devrait être un temps de repos, devient un temps de fatigue, de sombre tristesse. Par un trop gros effort elle prive sa progéniture de l'aliment auquel la nature a pourvu et en échauffant son sang elle lui communique un sang de mauvaise qualité. Ses descendants sont ainsi privés de vitalité, de force physique et mentale. Le père devrait s'efforcer de procurer du bonheur à sa femme. Il ne devrait pas se permettre de rentrer chez lui en fronçant le sourcil. S'il a des soucis d'affaires, il ne devrait pas les partager avec elle, à moins qu'il n'ait vraiment besoin de ses conseils. Elle a suffisamment à faire pour elle-même; on devrait donc être assez bon avec elle pour lui épargner tout souci inutile.MC2 490.2

    Trop souvent le père fait preuve de froideur à l'égard de sa femme. Si tout ne marche pas à sa façon il blâme la femme et la mère, indifférent à ses soucis et à ses épreuves quotidiennes. Agir ainsi, c'est aller à l'encontre de son propre intérêt et de son bonheur, car la mère se décourage. Espoir et gaieté s'éloignent d'elle. Elle accomplit sa tâche machinalement, parce qu'il faut le faire, et sa santé physique et mentale ne tarde pas à s'altérer. Des enfants naissent souffreteux, atteints de maladies diverses, et Dieu tient les parents responsables, pour une bonne part, étant donné que ce sont leurs mauvaises habitudes qui ont rendu ces enfants malades avant même leur naissance, les obligeant à souffrir leur vie durant. Quelques-uns sont si débiles qu'ils ne vivent pas longtemps. La mère veille anxieusement sur la vie de son enfant; elle est accablée de chagrin quand il lui faut lui fermer les yeux; souvent elle tient Dieu pour responsable de toute son affliction, alors qu'en réalité ce sont les parents qui sont les meurtriers de leurs propres enfants.MC2 490.3

    Le père devrait se rappeler que son comportement à l'égard de sa femme avant la naissance de l'enfant affecte sensiblement les dispositions de la mère pendant cette période et contribuera pour une large part à la formation du caractère de l'enfant à partir de la naissance. Beaucoup de pères ont été si pressés de s'enrichir qu'ils ont sacrifié toute haute considération à ce but; quelques-uns ont été criminellement négligents à l'égard de la mère et de l'enfant, si bien que leurs vies ont été sacrifiées à ce violent désir d'accumuler des richesses. Parce qu'ils ne souffrent pas immédiatement des conséquences de leur faute plusieurs ferment les yeux aux résultats de leur conduite. Souvent la femme est réduite à une sorte d'esclavage; parfois elle partage avec son mari l'erreur de gaspiller ses forces en vue d'obtenir une vie plus luxueuse. De telles personnes commettent un crime en donnant le jour à des enfants qui seront souvent déficients au point de vue physique, mental et moral et garderont la triste et égoïste empreinte de leurs parents, si bien qu'ils deviendront une source de malédiction pour le monde.MC2 491.1

    Hommes et femmes ont le devoir de se montrer raisonnables dans la question du travail. Ils ne doivent pas épuiser leurs énergies sans nécessité, sans quoi non seulement ils se créent des ennuis, mais ils occasionnent, par leurs erreurs, de l'anxiété, de la fatigue et de la souffrance à ceux qu'ils aiment. Qu'est-ce qui oblige à tant de travail? C'est l'intempérance dans le manger et le boire, avec le désir de s'enrichir, qui a provoqué l'intempérance dans le travail. Si l'appétit est tenu sous contrôle, si on prend uniquement des aliments sains, les dépenses seront tellement réduites que l'on ne sera pas obligé de travailler au-delà de ses forces, à l'encontre des lois de la santé. Le désir d'améliorer sa situation n'est pas un péché en soi-même, pourvu que Dieu ne soit pas oublié et que l'on ne transgresse pas les six derniers préceptes de la loi de Jéhovah, qui règlent les devoirs de l'homme envers son semblable, et que l'on ne se place pas dans une situation où l'on ne puisse glorifier Dieu en son corps et en son esprit qui lui appartiennent. Si, dans la hâte de s'enrichir, on épuise ses énergies, en violant les lois de son être, on se met dans l'impossibilité d'offrir à Dieu un service parfait, et l'on se rend coupable de péché. C'est s'enrichir au prix d'un trop grand sacrifice.MC2 491.2

    Un effort excessif, accompagné de soucis, rend souvent le père nerveux, impatient, exigeant. Il ne sait plus voir le regard fatigué de sa femme qui avec ses faibles forces a travaillé autant que lui qui est plus fort. Lui-même souffre d'être si pressé par les affaires; son désir de s'enrichir lui fait perdre dans une grande mesure le sens de ses obligations familiales; il ne sait pas mesurer convenablement la faculté d'endurance de sa femme. Souvent il agrandit sa ferme, il se voit obligé d'augmenter le nombre de ses employés, ce qui accroît le travail de la maison. La femme se rend compte chaque jour davantage qu'elle dépasse ses forces, mais elle poursuit son effort qu'elle juge nécessaire. Sans cesse elle dépense ses forces à venir, vivant ainsi sur un capital emprunté; ses forces défaillent au moment où elle en a le plus besoin; si elle ne perd pas la vie, sa constitution est brisée irrémédiablement.MC2 492.1

    Si le père se donnait la peine de se renseigner au sujet des lois physiques, il se rendrait mieux compte de ses obligations et de ses responsabilités. Il verrait qu'il s'est presque rendu coupable de meurtre sur la personne de ses enfants en imposant de si lourds fardeaux à la mère, l'obligeant à travailler au-delà de ses forces avant leur naissance, et cela afin d'améliorer leur situation financière. Ils élèvent leurs enfants dans la souffrance, souvent ils les déposent prématurément dans la tombe, sans se rendre compte que c'est leur erreur de conduite qui a amené ce résultat. Il eût beaucoup mieux valu épargner à la mère des travaux épuisants et des soucis; les enfants eussent hérité d'une constitution saine qui leur eût permis de se frayer un chemin à travers la vie par leurs propres moyens, sans dépendre de leurs parents. Ils obtiendraient de cette manière une expérience plus précieuse que des maisons et des terres acquises aux dépens de la santé de la mère et des enfants.MC2 492.2

    Certains hommes trouvent tout naturel de se montrer moroses, égoïstes, exigeants et despotiques. Ils n'ont jamais appris à se dominer et ils ne voudront pas contenir leurs sentiments déraisonnables, quoi qu'il en coûte. Ces hommes devront payer leur faute: ils verront leur compagne maladive, découragée et les enfants marqués par les traits désagréables de leur propre caractère.MC2 492.3

    Deux conjoints ont le devoir d'éviter avec le plus grand soin de se blesser mutuellement. Ils devraient veiller sur chaque regard, éviter tout mouvement d'impatience et de colère. Ils devraient s'efforcer de se rendre heureux mutuellement par de petites attentions, comme par de plus grandes, manifestant de la tendresse et se montrant reconnaissants pour tout acte de gentillesse et de courtoisie. Ces petites choses ne doivent pas être négligées: elles sont tout aussi importantes au bonheur du mari et de la femme que la nourriture pour soutenir les forces physiques. Le père devrait encourager sa femme, mère de ses enfants, à compter sur sa profonde affection. Des paroles aimables, gaies, encourageantes pour celle qui lui a confié le bonheur de sa vie lui seraient plus profitables que la meilleure médecine; de telles paroles de sympathie apporteraient un rayon de lumière au cœur de la femme et mère et par contrecoup viendraient réjouir le cœur du père.MC2 492.4

    Souvent un mari verra sa femme soucieuse et affaiblie, prématurément vieillie, pour s'être fatiguée à préparer des aliments pour un goût perverti. Il ne songe qu'à satisfaire son appétit, exigeant des aliments et des boissons dont la préparation demande beaucoup de temps et de travail et qui tendent à rendre nerveuses et irritables les personnes qui les consomment. La femme et mère souffre constamment de maux de tête, et les enfants souffrent d'avoir mangé des aliments malsains; en plus, la patience et l'affection font défaut entre parents et enfants. Ainsi tous souffrent ensemble pour avoir sacrifié la santé à des appétits déréglés. Dès avant la naissance la maladie et un appétit malsain sont transmis à l'enfant. Celui-ci portera la marque de l'irritabilité, de la nervosité et de l'abattement de la mère.MC2 493.1

    Si les mères du passé s'étaient informées au sujet des lois de la santé, elles auraient compris que la force de leur constitution, aussi bien que la qualité de leurs mœurs et leurs facultés mentales se retrouveraient en grande partie dans leur progéniture. Leur ignorance sur un sujet aussi important a quelque chose de criminel. Bien des femmes ne devraient jamais devenir mères. Elles ont un sang plein de scrofules transmises par leurs parents et augmentées par une manière de vivre insensée. L'intelligence a été avilie, asservie à des appétits inférieurs; des enfants issus de tels parents sont misérables et peu utiles à la société.MC2 493.2

    Une des causes principales de dégénérescence au cours des générations passées, et jusqu'à présent, a été le fait que des femmes et mères qui sans cela eussent exercé une influence bienfaisante sur la société, en élevant le niveau de la moralité, ont été perdues pour la société en raison de la multiplicité des travaux domestiques, à cause de la façon à la mode, destructrice de la santé, de cuire les aliments, comme aussi à cause de trop fréquentes maternités. On leur a imposé d'inutiles souffrances, leur constitution a faibli, leur intelligence a été amoindrie parce qu'on a trop demandé à leurs ressources vitales. Leur progéniture en souffre et elle est jetée dans la société mal préparée, mal élevée, comme un poids inutile.MC2 493.3

    Si ces mères n'avaient donné le jour qu'à peu d'enfants, si elles avaient eu soin de ne prendre que des aliments propres à préserver la santé physique et l'énergie mentale, de façon à faire prédominer le moral et l'intellectuel sur ce qui est de nature animale, elles auraient pu préparer leurs enfants pour une vie utile et pour devenir l'ornement de la société.MC2 494.1

    Si, au cours des générations passées, les parents s'étaient montrés décidés à maintenir leur corps au service de l'esprit, s'ils n'avaient pas permis à l'intellectuel de s'asservir aux passions animales, il y aurait aujourd'hui sur la terre une autre classe d'êtres humains. Si la mère, avant la naissance de son enfant, avait toujours conservé la maîtrise d'elle-même, en comprenant qu'elle marquait le caractère des générations futures, l'état actuel de la société ne serait pas aussi lamentable.MC2 494.2

    Chaque femme sur le point de devenir mère, quel que soit son entourage, devrait constamment favoriser une disposition heureuse, gaie, contente, sachant que tous ses efforts dans ce domaine seront récompensés dix fois par l'état physique et moral de sa progéniture. Il y a plus: elle peut s'accoutumer à cultiver des pensées gaies, et favoriser ainsi un heureux état d'esprit; sa famille et son entourage bénéficieraient de son bonheur communicatif. Sa santé physique en serait grandement améliorée. Une nouvelle force viendrait animer les sources de la vie; la circulation du sang serait activée, ce qui ne serait pas le cas si le découragement et la tristesse régnaient. Le bon entrain de l'esprit contribuerait à entretenir la santé mentale et morale. La volonté est capable de résister aux impressions de l'esprit et peut calmer les nerfs. Les enfants privés de la vitalité qu'ils auraient dû hériter de leurs parents ont besoin des soins les plus vigilants. On peut améliorer sensiblement leur condition en prêtant beaucoup d'attention aux lois de leur être.MC2 494.3

    Il y a une période critique: celle où la mère allaite son enfant. On a permis à des mères qui nourrissaient leur enfant de se surmener, d'échauffer leur sang par des travaux de cuisine, et le nourrisson a été sérieusement affecté: son sang a été empoisonné par le régime malsain de la mère dont tout l'organisme a été enfiévré, l'enfant recevant à son tour un aliment enfiévré du sein de sa mère. L'enfant est aussi influencé par l'état d'esprit de la mère. Si elle est malheureuse, facilement agitée, irritable, se livrant à des excès de colère, l'enfant recevra de sa mère un aliment enflammé qui souvent entraînera des coliques, des spasmes, parfois même des convulsions et des attaques.MC2 494.4

    Le caractère de l'enfant est également affecté par la qualité de la nourriture qu'il reçoit de sa mère. Combien il importe, par conséquent, que la mère, pendant qu'elle allaite, maintienne un état d'esprit joyeux, et garde une parfaite maîtrise d'elle-même. Ainsi rien ne nuit à l'aliment de l'enfant et la façon calme et posée dont la mère traite l'enfant exerce une grande influence dans la formation de celui-ci. Si l'enfant se montre nerveux et facilement agité, les mouvements tranquilles et bien calculés de la mère auront une influence adoucissante qui améliorera sensiblement la santé de l'enfant.MC2 495.1

    On a fait beaucoup de tort à certains enfants par la manière dont on a agi à leur égard. Quand ils se montrent agités on a l'habitude de les nourrir, alors que, le plus souvent, c'est pour avoir trop mangé qu'ils sont agités, et surtout pour avoir reçu un aliment rendu nocif par les mauvaises habitudes de la mère. Davantage de nourriture ne fait qu'empirer la situation, l'estomac étant déjà surchargé.MC2 495.2

    En général on apprend à l'enfant, dès le berceau, à satisfaire son appétit, comme s'il devait vivre pour manger. La mère a beaucoup à dire dans la formation du caractère du petit enfant. Elle peut lui apprendre à contrôler son appétit ou tout au contraire à le satisfaire et à devenir glouton. Souvent la mère fait ses plans pour les activités de la journée; si l'enfant la dérange, au lieu de prendre le temps nécessaire pour le consoler et le distraire, elle le fait manger pour le tenir tranquille; ceci le calme un instant, mais ne fait qu'empirer la situation. L'estomac de l'enfant est obligé de recevoir des aliments dont il n'a pas besoin. Tout ce qu'il fallait, c'était seulement un peu de temps et d'attention maternelle. Peut-être que le souci d'arranger la maison avec goût, pour recevoir les compliments des invités, et de préparer des aliments suivant la mode du jour, l'a emporté sur une considération plus haute, celle d'assurer le bonheur et la santé de ses enfants.MC2 495.3

    L'excès dans le manger et dans le travail a pour effet de débiliter les parents, de les rendre nerveux, de les disqualifier pour l'accomplissement de leurs devoirs envers leurs enfants. Trois fois par jour parents et enfants se réunissent autour d'une table chargée d'aliments variés, préparés au goût du jour. On évalue les mérites de chaque plat. Il se peut que la mère soit enfiévrée et épuisée à la suite de son effort, et qu'elle ne soit pas en état de prendre même un aliment des plus simples avant de s'accorder un peu de repos. Les aliments qu'elle a préparés au prix d'un trop grand effort ne lui conviennent absolument pas, surtout en ce moment où un sang échauffé et un organisme épuisé ne facilitent pas la digestion. Si l'on persiste ainsi à violer les lois de la santé il faudra en payer le prix plus tard.MC2 495.4

    Il y a bien des raisons pour lesquelles il y a tant de femmes nerveuses, se plaignant de dyspepsie et des maux qui s'ensuivent. L'effet a suivi la cause. Une personne intempérante ne peut se montrer patiente. Il faut d'abord réformer ses habitudes, apprendre à vivre d'une manière hygiénique, après quoi il ne sera pas difficile d'être patient. Bien des personnes ne comprennent pas le rapport qui existe entre l'esprit et le corps. Si l'organisme est troublé en raison d'une nourriture impropre, le cerveau et les nerfs en sont affectés au point que les moindres contrariétés ne peuvent être supportées. De petites difficultés deviennent de vraies montagnes. Des personnes qui se trouvent dans ce cas ne sont pas qualifiées pour élever convenablement leurs enfants. Elles vont d'un extrême à l'autre, tantôt indulgentes à l'excès, tantôt trop sévères, blâmant des actes insignifiants.MC2 496.1

    Souvent la mère éloigne ses enfants, ne pouvant supporter leurs joyeux ébats. Sans un mot de la mère pour approuver ou désapprouver au moment voulu, des disputes peuvent éclater que la mère pourrait aisément faire cesser. Les enfants se lassent, désirent un changement, sortent dans la rue pour se divertir; ainsi des enfants innocents et purs entrent en contact avec de mauvais compagnons et apprennent leurs mauvaises manières. Souvent la mère semble se désintéresser de ses enfants, jusqu'au jour où elle découvre le vice avec chagrin. Des semences de mal ont été jetées dans de jeunes esprits, qui annoncent une moisson abondante. Elle s'étonne alors de voir que ses enfants sont si enclins à faire le mal. Les parents devraient commencer à temps à inculquer de bons principes à leurs enfants. La mère devrait se tenir le plus possible près de ses enfants et déposer de précieuses semences dans leurs cœurs.MC2 496.2

    Le temps de la mère appartient tout spécialement à ses enfants. Ils y ont droit plus que toute autre personne. En bien des cas les mères ont négligé de corriger leurs enfants parce que cela leur aurait pris un temps qu'elles pensaient devoir employer à la cuisine, ou à confectionner des vêtements, soit pour elles-mêmes soit pour leurs enfants, en accord avec la mode, ce qui encourage leur petite vanité. Pour que les enfants turbulents restent tranquilles on leur donne des gâteaux, des bonbons, presque à chaque heure du jour, si bien que leurs estomacs sont encombrés de choses nuisibles à des périodes irrégulières. Leurs visages pâles attestent le fait que leurs mères font de leur mieux pour détruire ce qui reste de forces vives à ces pauvres enfants. Les organes digestifs constamment mis à réquisition n'ont aucun moment de repos. Le foie demeure inactif, le sang impur, les enfants sont maladifs, irritables, souffrant réellement à cause de leur intempérance, incapables d'exercer la patience.MC2 496.3

    Les parents s'étonnent de ce que les enfants sont plus difficiles à diriger qu'ils ne l'avaient été eux-mêmes au même âge, oubliant que c'est leur traitement criminel qui en est la cause, la plupart du temps. Les aliments qu'ils placent sur la table et qu'ils invitent leurs enfants à manger sont de nature à exciter constamment les passions animales et à affaiblir les facultés intellectuelles et morales. Bien des enfants deviennent de pauvres dyspeptiques dès leur jeune âge par la faute des parents. Ceux-ci auront à rendre compte à Dieu pour avoir agi ainsi à l'égard de leurs enfants.MC2 497.1

    Bien des parents n'enseignent pas à leurs enfants à se maîtriser. Ils contentent l'appétit de ces enfants et leur donnent l'habitude dès l'enfance de manger et boire selon leurs caprices. Ils garderont ces habitudes pendant leur jeunesse. Leurs désirs n'ayant pas été refrénés, à mesure qu'ils avanceront en âge non seulement ils persisteront dans leurs habitudes d'intempérance, mais ils se livreront à de plus grands excès. Ils préféreront s'associer à des camarades corrompus. Ils n'accepteront aucune contrainte de la part des parents. Ils donneront libre cours à leurs mauvaises passions, sans égard pour la pureté ou la vertu. C'est pour cette raison qu'il y a si peu de pureté et de valeur morale chez les jeunes d'aujourd'hui, et c'est pour la même raison que des adultes se sentent si peu obligés d'obéir à la loi de Dieu. Certains parents ne savent pas se dominer. Ils ne savent pas refréner leurs appétits morbides ni leur tempérament passionné; aussi sont-ils incapables d'enseigner à leurs enfants à ne pas contenter leur appétit et à exercer la maîtrise de soi-même.MC2 497.2

    Bien des mères ne trouvent pas le temps d'instruire leurs enfants; pour se débarrasser de leur présence et ne plus être dérangées par le bruit, elles les envoient à l'école. La salle de classe n'est pas le meilleur endroit pour des enfants ayant hérité une faible constitution. Souvent les salles de classe ont été construites avec peu de dépense, sans égard à la santé. La ventilation ne peut s'y faire sans exposer les enfants à de sérieux refroidissements. Les sièges ne sont pas souvent commodes et confortables, permettant aux enfants de maintenir une posture qui favorise l'action des poumons et du cœur. De jeunes enfants peuvent grandir et prendre des formes normales si on leur assure des exercices convenables et une position du corps rationnelle. La santé et même la vie d'un jeune enfant sont mises en danger si de trois à cinq heures par jour il doit rester assis dans une salle d'école sur des bancs incommodes, respirant un air rendu impur par la présence de nombreux enfants. Ses faibles poumons sont affectés, et le cerveau dont dérive l'énergie de tout l'organisme s'affaiblit parce qu'on l'oblige à travailler avant qu'il ait acquis assez de force pour supporter la fatigue.MC2 497.3

    C'est sûrement dans la salle d'école que diverses maladies ont pris leur départ. Le cerveau en particulier, cet organe délicat entre tous, a été souvent endommagé pour toujours par un trop grand exercice. Il en est résulté une inflammation, puis une hydropisie de la tête et de terribles convulsions. C'est ainsi que bien des vies ont été sacrifiées par des mères ambitieuses. Quant aux enfants qui ont une constitution assez forte pour survivre à ce traitement, ils en souffriront néanmoins pour la plupart pendant toute leur vie. La force nerveuse du cerveau se trouve affaiblie à tel point que l'enfant, parvenu à l'âge adulte, est incapable de fournir un gros effort mental. On dirait que les forces de quelques organes délicats du cerveau ont été dépensées.MC2 498.1

    Il ne suffit pas de dire que la santé physique et mentale des enfants a été mise en danger parce que ceux-ci ont été envoyés trop tôt à l'école; il faut ajouter qu'il y a eu perte aussi au point de vue moral. On leur donne l'occasion de connaître des enfants mal élevés. On les introduit dans la société d'enfants grossiers qui mentent, jurent, dérobent et trompent, et qui sont impatients de communiquer leur vice à de plus jeunes qu'eux. Laissés à eux-mêmes de jeunes enfants apprennent plus vite ce qui est mal que ce qui est bien. De mauvaises habitudes plaisent au cœur naturel; les choses qu'on voit durant l'enfance et l'adolescence restent gravées dans la mémoire; les mauvaises semences déposées dans un jeune cœur prennent racine et donneront des épines aiguës qui blesseront le cœur des parents.MC2 498.2

    Au cours des six ou sept premières années de la vie d'un enfant, il faut s'occuper de sa formation physique plus que de son intelligence. A partir de ce moment, si la constitution physique est bonne, on doit s'occuper des deux. L'enfance s'étend jusqu'à l'âge de six ou sept ans. Pendant tout ce temps l'enfant devrait être traité comme un petit agneau, libre de rôder autour de la maison et dans la cour, dans de joyeux ébats, sautant et dansant sans le moindre souci.MC2 499.1

    Ces esprits enfantins ne devraient avoir d'autres instructeurs que les parents, la mère en particulier. L'instruction ne devrait pas être livresque. Les enfants sont généralement curieux d'apprendre ce qui concerne la nature. Ils posent des questions au sujet de ce qu'ils voient et entendent, et les parents devraient profiter de l'occasion pour les instruire en répondant patiemment à leurs petites questions. De cette manière on obtient un avantage sur l'ennemi en affermissant l'esprit de l'enfant, en déposant de bonnes semences dans le cœur, sans permettre aux mauvaises de prendre racine. Ce dont l'enfant a besoin pour la formation de son caractère, à cet âge tendre, ce sont les instructions affectueuses de la mère.MC2 499.2

    La première chose que l'enfant doit apprendre, c'est de renoncer à son appétit. Les mères ont le devoir de donner à l'enfant ce qui lui est nécessaire, de manière à calmer et distraire son esprit, plutôt que de lui donner des aliments, ce qui lui ferait croire que manger est un remède à tous les maux de la vie.MC2 499.3

    Si les parents voulaient vivre d'une manière saine, en se contentant d'un régime simple, bien des dépenses seraient évitées. Le père ne serait pas obligé de travailler au-delà de ses forces en vue de pourvoir aux besoins de la famille. Un régime sain et nutritif n'aurait pas pour effet d'exciter le système nerveux et les passions animales et de provoquer du mécontentement et de l'irritabilité. S'il n'avait pris que des aliments simples, il aurait gardé une tête claire, des nerfs solides, un estomac en bonne condition, un organisme sain, sans perte d'appétit; ainsi la génération actuelle serait en bien meilleure condition. Encore à présent, à cette période tardive, quelque chose peut être fait pour améliorer notre condition. La tempérance en toutes choses est nécessaire. Un père tempérant ne va pas se plaindre d'un manque de variété sur sa table. Une vie saine améliorera la condition de la famille de toute manière, et permettra à la femme et mère de se consacrer à ses enfants. La grande préoccupation des parents devrait être de préparer leurs enfants à une vie utile en ce monde et dans l'au-delà. Ils se contenteront de voir leurs enfants dans des vêtements propres, simples, confortables, sans broderies et ornements. Ils feront en sorte que leurs enfants possèdent la parure intérieure, l'ornement d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu.MC2 499.4

    Avant de quitter le foyer pour se rendre au travail, un père chrétien rassemblera autour de lui les membres de sa famille et à genoux devant Dieu il les confiera au suprême Berger. Ainsi il pourra se rendre au travail accompagné de la bénédiction et de l'amour de sa femme, de l'affection de ses enfants, ce qui égaiera ses heures de travail. Consciente de son devoir, la mère comprendra ses obligations envers ses enfants en l'absence du père. Elle se sentira vivre pour son mari et ses enfants. En élevant ses enfants comme il faut, en leur donnant des habitudes de tempérance et de maîtrise de soi, en leur enseignant leur devoir envers Dieu, elle les prépare à être utiles dans le monde, à élever le niveau moral de la société, à observer respectueusement la loi de Dieu. Avec beaucoup de patience et de persévérance une mère pieuse instruira ses enfants ligne après ligne, précepte sur précepte, non pas avec dureté et avec une autorité despotique, mais avec amour et tendresse, de manière à gagner leur cœur. Ils estimeront ses leçons affectueuses et prêteront une oreille attentive à ses paroles d'instruction.MC2 500.1

    Au lieu d'éloigner ses enfants de sa présence pour n'être pas dérangée par le bruit et par leurs demandes incessantes, elle comprendra que le meilleur emploi de son temps consiste à calmer et distraire leurs esprits agités par quelque amusement ou par quelque emploi facile, qui les rendra heureux. La mère sera largement récompensée si elle se donne la peine d'imaginer quelque amusement pour ses enfants.MC2 500.2

    Les jeunes enfants aiment la compagnie. D'une manière générale ils n'aiment pas se sentir seuls; la mère devrait penser que la plupart du temps la place de ses enfants, c'est la pièce qu'elle occupe. Cela lui permet de les surveiller, et d'apaiser leurs querelles quand ils le désirent, comme aussi de corriger de mauvaises habitudes, de réprimer des manifestations d'égoïsme ou de passion, et de donner une bonne orientation à leur esprit. Les enfants s'imaginent que ce qui leur plaît doit aussi plaire à leur mère, et ils trouvent tout naturel de la consulter au sujet de ce qui les préoccupe. La mère ne devrait pas blesser le cœur d'un enfant sensible en traitant la chose avec indifférence ou en refusant de s'occuper d'une bagatelle. Ce qui paraît peu de chose à la mère est une grande chose pour eux. Un petit conseil, un avertissement donné en temps opportun, sera souvent très utile. Un regard approbateur, un mot d'encouragement ou de louange apportera souvent un rayon de lumière dans ces jeunes cœurs, pour toute la journée.MC2 500.3

    La première instruction que l'enfant doit recevoir de sa mère concerne la santé physique. On ne doit accorder aux enfants qu'une alimentation simple, de nature à mieux préserver leur santé, et cette nourriture ne devrait être consommée qu'à des heures régulières, pas plus de trois fois par jour, et deux de préférence. Si les enfants sont soumis à une bonne discipline, ils auront vite appris qu'il ne suffit pas de pleurer ou de s'agiter pour obtenir quelque chose. Une mère sensée qui élève ses enfants ne se préoccupe pas tellement de leur confort présent, mais surtout de leur bonheur futur. A cet effet elle leur apprendra à refréner leur appétit, à faire preuve de renoncement, à manger, boire et se vêtir en rapport avec la santé.MC2 501.1

    Une famille bien disciplinée, qui aime Dieu et lui obéit, sera gaie et heureuse. Au retour de son travail le père n'apporte pas à la maison ses soucis. Son foyer, sa famille sont trop sacrés pour qu'il compromette leur bonheur par de malheureux sujets d'anxiété. En quittant sa demeure il n'avait pas laissé derrière lui son Sauveur et sa religion. Ils lui avaient tenu compagnie. La douce influence du foyer, la bénédiction de sa femme, l'affection de ses enfants ont allégé son fardeau; aussi revient-il le cœur en paix pour apporter des paroles d'encouragement à sa femme et à ses enfants qui l'attendent pour lui souhaiter une joyeuse bienvenue. Et tandis qu'il s'agenouille avec les siens à l'autel de la prière, pour offrir à Dieu l'expression de sa gratitude, de ce qu'il l'a gardé, lui et ses bien-aimés, pendant la journée, des anges de Dieu se penchent sur eux et emportent au ciel les ferventes prières, tel un encens agréable, qui en retour apporteront une bénédiction à ces parents craignant Dieu.MC2 501.2

    Les parents devraient faire comprendre à leurs enfants qu'il y a péché à ne consulter que son goût, au détriment de l'estomac. Ils doivent comprendre qu'en violant les lois de leur être ils pèchent contre leur Créateur. Des enfants ainsi éduqués seront faciles à diriger. Ils ne seront pas affligés d'un tempérament irritable et changeant et seront en état de jouir de la vie. De tels enfants arriveront vite à bien comprendre leurs obligations morales. Ayant appris à renoncer à leurs volontés et à leurs désirs au profit de leurs parents, il leur sera facile de céder à la volonté de Dieu et de consentir à se laisser diriger par l'Esprit du Christ. Pourquoi tant de personnes qui se disent chrétiennes ont-elles de nombreuses difficultés qui constituent un fardeau pour l'Eglise? C'est parce qu'elles n'ont pas été bien élevées dans leur jeune âge, de sorte que leur caractère s'est formé tout seul. Leurs mauvaises habitudes, leurs dispositions regrettables n'ont pas été corrigées. Toute leur expérience religieuse subit les conséquences de cette malformation. Elles n'ont pas appris à obéir. Elles sont restées indisciplinées, tout en grandissant, et maintenant, dans leur expérience religieuse, il leur est difficile de se soumettre à la pure discipline enseignée par la Parole de Dieu. Les parents devraient donc être conscients de la responsabilité qui repose sur eux de préparer leurs enfants en vue de cette expérience religieuse.MC2 501.3

    Ceux qui voient dans le mariage une ordonnance sacrée établie par Dieu, et protégée par son saint commandement, se laisseront diriger par la raison. Ils réfléchiront sérieusement à chacun des privilèges que leur confère le mariage. Ils verront dans leurs enfants de précieux joyaux que Dieu leur a confiés à charge de polir une surface rude par la discipline, afin qu'elle brille. Ils se sentiront placés sous une obligation solennelle: former ces caractères de façon qu'ils réussissent dans la vie, qu'ils fassent bénéficier d'autres personnes de leurs lumières, qu'à leur départ ils laissent un monde meilleur que celui qu'ils avaient trouvé, et qu'enfin ils soient qualifiés pour la vie supérieure, dans un monde meilleur, pour resplendir en la présence de Dieu et de l'Agneau, pour toujours. — How to Live, 112.MC2 502.1

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