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Les Paraboles de Jésus - Contents
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    La brebis perdue

    Le Christ ne rappelle pas maintenant à ses auditeurs les paroles de l'Ecriture, mais il a recours au témoignage de leur expérience. Les grands plateaux qui s'étendaient à l'est du Jourdain fournissaient de riches pâturages pour les troupeaux, et de nombreuses brebis égarées avaient erré dans leurs gorges et sur leurs collines boisées. Grâce à la sollicitude des bergers, elles avaient été retrouvées et ramenées à la bergerie. Parmi les auditeurs de Jésus, il y avait non seulement des bergers mais aussi des hommes qui avaient investi de l'argent dans des troupeaux, de sorte que tous pouvaient comprendre sa comparaison: “Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve?”4Luc 15:4.PJ 156.3

    Ces âmes que vous méprisez, déclare Jésus, sont la propriété de Dieu. Elles lui appartiennent par droit de création et de rédemption, et elles ont une grande valeur à ses yeux. De même que le berger aime ses brebis et ne prend aucun repos tant qu'il lui en manque une, de même aussi, à un degré infiniment supérieur, le Seigneur aime toute âme réprouvée. On peut méconnaître son amour, s'éloigner de lui et choisir un autre maître, cependant on n'en reste pas moins la propriété de Dieu, et il désire retrouver ce qu'il a perdu. “Comme un pasteur inspecte son troupeau quand il est au milieu de ses brebis éparses, ainsi je ferai la revue de mes brebis, et je les recueillerai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour des nuages et de l'obscurité”,5Ezéchiel 34:12. déclare-t-il.PJ 157.1

    Dans la parabole, le berger part à la recherche d'une seule brebis, le plus petit nombre que l'on puisse énoncer; cela prouve que s'il n'y avait eu sur la terre qu'une seule âme à sauver, Jésus serait mort pour elle.PJ 157.2

    La brebis qui s'est égarée est la plus malheureuse de toutes les créatures. Le berger doit partir à sa recherche, car elle ne saurait rentrer toute seule à la bergerie. Il en est ainsi de celui qui s'est éloigné de Dieu; il est aussi misérable que la brebis perdue, car sans le secours de l'amour divin, jamais il ne pourrait revenir à Dieu.PJ 157.3

    Le berger qui découvre l'absence d'une brebis ne se contente pas de regarder nonchalamment son troupeau en disant: “Après tout, il m'en reste encore quatre-vingt-dix-neuf, et ce serait trop pénible d'aller à la recherche de celle qui manque à l'appel. Qu'elle revienne, et je lui ouvrirai la porte du bercail.” Non, dès qu'il s'aperçoit qu'il manque une brebis, il est saisi d'angoisse et de tristesse; il se met à compter et à recompter son troupeau. Quand il est sûr de sa disparition, au lieu de s'endormir, il laisse les quatre-vingt-dix-neuf bêtes dans la bergerie pour aller à la recherche de celle qui s'est égarée. Plus la nuit est sombre et orageuse et plus les sentiers sont dangereux, plus grande est la sollicitude du berger et plus actives sont ses recherches. Il fait l'impossible jusqu'à ce qu'il ait trouvé sa brebis égarée.PJ 157.4

    Quel soulagement n'éprouve-t-il pas quand il entend au loin son bêlement plaintif! Guidé par le son, il gravit les pentes les plus escarpées; il va jusqu'au bord du précipice, au péril de sa vie. Il continue ses recherches tandis que les cris de plus en plus faibles de la brebis lui font comprendre qu'elle va mourir. Enfin, ses efforts sont couronnés de succès. La brebis perdue est retrouvée. Il ne lui reproche pas de lui avoir causé tant de soucis et de fatigue. Il ne la chasse pas devant lui avec un fouet. Il n'a même pas l'idée de la conduire à la bergerie; mais, dans sa joie, il la charge toute tremblante sur ses épaules. Si elle est meurtrie et blessée, il la prend dans ses bras, la presse et la réchauffe sur son cœur pour lui redonner la vie, et, heureux que ses peines n'aient pas été vaines, il la ramène au bercail.PJ 158.1

    Remercions Dieu de ne pas nous avoir présenté ici le tableau douloureux d'un berger rejoignant son troupeau sans sa brebis. La parabole ne nous parle pas d'un échec, mais d'un succès et de la joie qu'en éprouve le berger. Par cet exemple, le Seigneur nous donne l'assurance qu'aucune brebis égarée ne sera abandonnée à son triste sort, et qu'il retirera du précipice de la corruption et des ronces du péché quiconque désire être sauvé.PJ 158.2

    Quelle que soit la gravité de ta faute, reprends courage, toi qui es abattu. Ne pense pas que peut-être Dieu pardonnera tes transgressions et te permettra de venir en sa présence. C'est lui qui a fait les premiers pas. Alors que tu étais révolté contre lui, il t'a cherché; le cœur attendri comme un berger, il a laissé les quatre-vingt-dix-neuf brebis en sécurité et s'est enfoncé dans le désert à la recherche de celle qui était perdue. Avec amour, il serre dans ses bras l'âme meurtrie, blessée, sur le point de mourir, et c'est avec joie qu'il la rapporte au bercail où elle sera en sûreté.PJ 158.3

    Les Juifs enseignaient que Dieu ne manifestait son amour au pécheur que lorsque celui-ci se repentait de ses fautes. A leurs yeux, la repentance était une œuvre par laquelle on gagnait la faveur du ciel. C'est précisément cette pensée qui poussa les pharisiens étonnés et irrités à s'écrier: “Cet homme accueille des gens de mauvaise vie.” Selon eux, le Christ n'aurait dû se laisser approcher que de ceux qui s'étaient repentis. Or, dans la parabole de la brebis perdue, le Sauveur nous enseigne que nous ne sommes pas sauvés parce que nous avons cherché Dieu, mais parce que Dieu nous a cherchés. “Nul n'est intelligent, nul ne cherche Dieu; tous sont égarés, tous sont pervertis.”6Romains 3:11. Nous ne nous repentons pas pour que Dieu nous aime, mais il nous révèle son amour pour que nous puissions nous repentir.PJ 159.1

    Quand la brebis égarée est enfin rentrée au bercail, le berger exprime sa reconnaissance par des chants de joie. Il invite ses voisins et ses amis en leur disant: “Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis qui était perdue.”7Luc 15:6. De même aussi, quand une âme est ramenée au bercail par le grand pasteur des brebis, le ciel et la terre s'unissent dans un concert d'actions de grâces et de louanges.PJ 159.2

    “Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance.”8Luc 15:7. Vous, pharisiens, dit le Christ, vous vous considérez comme les favoris du ciel, vous vous croyez en sécurité à l'abri de votre propre justice. Sachez donc que si vous n'avez pas besoin de repentance, ma mission ne vous concerne pas. Les âmes qui ont le sentiment de leur pauvreté et de leur péché, voilà celles que je suis venu secourir. Les anges du ciel s'intéressent à ces êtres perdus que vous méprisez. Vous vous plaignez et vous vous moquez lorsqu'une de ces âmes vient à moi, mais sachez que les anges du ciel s'en réjouissent et que des chants de triomphe se font entendre dans les cours célestes.PJ 159.3

    Les rabbins prétendaient que le ciel était dans la joie quand un pécheur était anéanti. Mais Jésus enseignait que l'œuvre de la destruction est étrangère aux desseins de Dieu. Ce qui réjouit le ciel tout entier, c'est la restauration de l'image de Dieu dans ses créatures.PJ 160.1

    Quand une personne qui s'est plongée dans le péché cherche à revenir à Dieu, elle rencontre la critique et la méfiance. Certains mettent en doute la sincérité de sa repentance ou chuchotent: “Il n'est pas stable, il ne persévérera pas.” Ces gens-là ne font pas l'œuvre de Dieu mais celle de Satan, l'accusateur des frères. Par leurs critiques, le malin espère décourager cette âme et l'éloigner encore davantage du Seigneur. Que le pécheur repentant contemple les réjouissances célestes qui éclatent lors du retour d'une âme perdue. Qu'il se repose sur l'amour divin et qu'il ne se laisse jamais abattre par le mépris et la suspicion des pharisiens.PJ 160.2

    Les rabbins comprirent que la parabole s'appliquait aux publicains et aux pécheurs; mais elle a également une signification plus large. La brebis perdue ne représente pas seulement le pécheur en tant qu'individu, mais aussi le monde apostat, ruiné par le péché. La terre n'est qu'un atome dans le vaste univers sur lequel Dieu règne. Cependant, cette petite planète rebelle, brebis égarée, est plus précieuse à ses yeux que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont jamais éloignées de sa bergerie. Le Christ, chef adoré des armées célestes, abandonna sa haute position et la gloire dont il jouissait auprès du Père pour sauver l'humanité perdue. Pour cela, il quitta les mondes qui n'avaient pas péché, les quatre-vingt-dix-neuf brebis qui l'aimaient, et il descendit ici-bas pour être “blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités”.9Ésaïe 53:5. Dieu s'est donné lui-même dans la personne de son Fils, afin d'avoir la joie d'accueillir à nouveau la brebis égarée.PJ 160.3

    “Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu!” “Comme tu m'as envoyé dans le monde, dit Jésus, je les ai aussi envoyés dans le monde” — afin de “compléter ce qui manque encore aux souffrances du Christ pour son corps, qui est l'Eglise”.101 Jean 3:1; Jean 17:18; Colossiens 1:24 (V. français courant). Toute âme que le Christ a sauvée est appelée à travailler en son nom au salut de ceux qui se perdent. Cette tâche avait été négligée en Israël; mais n'est-elle pas aussi délaissée aujourd'hui par ceux qui se déclarent disciples de Jésus-Christ?PJ 161.1

    Combien d'égarés, lecteur, as-tu cherchés et ramenés au bercail? En t'écartant de ceux que tu juges peu intéressants, te rends-tu compte que tu négliges des âmes que le Seigneur recherche? C'est peut-être au moment où elles ont le plus grand besoin de ta compassion que tu te détournes d'elles. Dans toutes les églises, il y a des personnes qui aspirent au repos et à la paix. Elles peuvent paraître indifférentes, mais elles ne sont pas insensibles à l'influence du Saint-Esprit, et bon nombre d'entre elles pourraient être gagnées au Sauveur.PJ 161.2

    Si la brebis perdue n'est pas ramenée au bercail, elle erre jusqu'à ce qu'elle périsse. Beaucoup vont à la ruine parce que personne ne leur a tendu une main secourable pour les sauver. Ces égarés peuvent paraître endurcis, mais s'ils avaient reçu les mêmes avantages que d'autres, ils auraient peut-être révélé plus de grandeur d'âme et plus de talents qu'eux. Les anges, émus de compassion pour ces pécheurs, pleurent alors que les yeux des hommes restent secs et que leurs cœurs sont fermés à la pitié.PJ 161.3

    Oh! qu'elle est rare, la sympathie profonde et communicative pour ceux qui sont tentés et qui se perdent! Oh! combien il importe que l'Esprit du Christ occupe en nous une plus grande place et que le moi disparaisse!PJ 161.4

    Les pharisiens se virent censurés par la parabole de la brebis perdue. Au lieu de s'attarder aux critiques qu'ils faisaient sur sa mission, Jésus avait condamné le mépris et l'abandon dans lesquels ils laissaient les publicains et les pécheurs. Il ne l'avait pas fait ouvertement, de peur de fermer leurs cœurs à la vérité. La parabole leur montrait toutefois ce que Dieu attendait d'eux et ce qu'ils avaient négligé. S'ils avaient été de vrais bergers, ces conducteurs en Israël auraient fait l'œuvre des bergers. Ils auraient manifesté la miséricorde et l'amour du Christ, et se seraient unis à lui dans sa mission. Leur refus de le faire révélait le caractère hypocrite de leur piété. Plusieurs repoussèrent les reproches du Christ. Il y en eut cependant qui furent convaincus par ses paroles. Après l'ascension du Sauveur, ces derniers reçurent le Saint-Esprit et se joignirent aux disciples pour accomplir l'œuvre évoquée dans la parabole de la brebis perdue.PJ 161.5

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