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    CHAPITRE 4—INFLUENCE DU RÉGIME SUR LA SANTÉ ET LA MORALITÉ.

    Notre vie est de courte durée. Chacun devrait se demander: quel usage puis-je faire de mes forces pour en tirer le meilleur parti possible? Comment puis-je contribuer le plus à la gloire de Dieu et au bien de mes semblables? Car c'est cela seulement qui donne de la valeur à la vie.TC 50.1

    Notre développement personnel constitue notre premier devoir envers Dieu et envers nos semblables. Chacun des dons que Dieu nous a confiés devrait être amené à son plus haut degré de perfection, pour nous permettre de faire le plus de bien possible. Par conséquent le temps bien employé ne sera que celui que nous aurons consacré à assurer et à préserver notre santé physique et morale. Nous ne devons jamais amoindrir ou entraver n'importe quelle fonction du corps et de l'esprit; si nous le faisons, nous en subirons sûrement les conséquences.TC 50.2

    Il est donné à chaque homme suffisamment d'occasions de devenir ce qu'il doit être. Les bénédictions de la vie présente et de la vie à venir lui sont accessibles. Il peut se former un caractère d'élite et croître en force à chaque pas. Il pourra journellement augmenter ses connaissances, et goûter de nouvelles joies à mesure qu'il croîtra en grâce et en vertu. Ses facultés se développeront par l'usage, et à mesure qu'il croîtra en sagesse, il sera mieux à même d'en acquérir davantage. C'est ainsi que sa clairvoyance, sa sagesse et sa vertu se développeront progressivement jusqu'à la stature (le l'homme parfait.TC 50.3

    Par contre, il peut diminuer ses forces s'il n'en fait pas usage ou s'il s'adonne à de mauvaises habitudes ou qu'il manque de retenue ou de fermeté morale ou religieuse. Dans ce cas, il descendra rapidement la pente. Il désobéira aux lois de Dieu et de la santé. Ses passions le domineront et ses penchants l'égareront. Il trouvera qu'il est plus facile de s’abandonner à la puissance des ténèbres toujours très actives et qui le font reculer, que de faire un effort de volonté pour réagir contre elle ut avancer. Les conséquences de son laisser-aller seront une vie de déroute, la maladie et la mort. Voilà l'histoire d'un grand nombre de ceux qui auraient pu exercer une activité féconde et bénie dans l'œuvre de Dieu et dans la société.TC 51.1

    La gourmandise constitue l'une des plus fortes tentations auxquelles l'homme est en butte. A l'origine Dieu avait créé l'homme droit, parfait d'esprit et de corps. Mais un vil ennemi incita l'homme à violer le commandement de Dieu et les lois de la nature le frappèrent de leur châtiment. Adam et Eve avaient la permission de manger de tous les arbres du jardin sauf un. Le Seigneur avait dit à Adam: «Pour ce qui est de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras point; car au jour que tu en mangeras, tu mourras de mort.» 1Gen.2 :17 Eve fut séduite par le serpent qui lui fit croire que Dieu n'exécuterait pas sa menace. Elle mangea du fruit défendu, puis, s'imaginant qu'elle sentait une vie nouvelle et plus élevée pénétrer son être, en offrit à son mari. Le serpent avait dit qu'elle ne mourrait point; ne ressentant aucun malaise de son action - rien qui ressemblât à la mort - au contraire, elle crut éprouver une sensation agréable, comme les anges en ressentaient, pensait-elle. Bien que l'action de sa femme fût en contradiction flagrante avec le commandement positif de Dieu, Adam se laissa séduire.TC 51.2

    C'est ainsi que les choses se passent souvent, même dans le monde religieux. Les commandements positifs de Dieu sont violés, et «parce que la sentence contre les mauvaises actions ne s'exécute pas d'abord, à cause de cela le cœur des hommes est plein en eux d'envie de mal faire.» 2 Eccl.8 :11. Des hommes et des femmes suivent leurs propres inclinations en dépit des commandements les plus clairs; ils osent même prier Dieu de leur aider à marcher dans cette voie contraire à sa volonté expresse. Satan s'approche de telles personnes pour les influencer, comme il le fit avec Eve en Eden; elles prennent pour des expériences religieuses remarquables ce qui n'est que le produit de leur imagination. La vie religieuse véritable ne sera jamais en antagonisme avec les lois divines et naturelles; la contrefaçon, par contre, se rangera toujours contre les lois de la vie et les préceptes de Jéhovah.TC 52.1

    Dès le jour ou l'homme s'est laissé vaincre par l'appétit, il s'est abandonné de plus en plus à ses inclinations jusqu'à sacrifier sa santé sur l'autel de l'appétit. Les antédiluviens étaient intempérants dans le manger et dans le boire. Ils voulaient avoir leurs viandes alors que Dieu n'avait pas encore permis à l'homme de se nourrir de chair. Ils mangèrent et burent jusqu'à ce que leurs excès ne connussent plus de bornes, et ils devinrent si corrompus que Dieu ne put pas les supporter plus longtemps. La coupe de leur iniquité était remplie. Le déluge vint purifier la terre de cette souillure morale.TC 53.1

    Après le déluge, lorsque les hommes se furent multipliés sur la terre, ils corrompirent de nouveau leurs voies devant l'Eternel. L'intempérance sous toutes ses formes prit de nouveau le dessus. Des villes entières furent extirpées de la face de la terre à cause de leurs crimes honteux et de leurs iniquités révoltantes, qui en faisaient des taches dans la belle création de Dieu. C'est l'assouvissement d'un appétit dénaturé qui a provoqué les péchés qui amenèrent la ruine de Sodome et de Gomorrhe. Dieu attribue la chute de Babylone à sa gloutonnerie et à l'ivrognerie. L'assouvissement des appétits et des passions fut le fondement de tous leurs péchés.TC 53.2

    Esaü avait un penchant très prononcé pour un certain plat; il s'était habitué depuis si longtemps à obéir à ses inclinations qu'il ne voyait pas la nécessité de se détourner du plat séduisant. Cela occupait tellement ses pensées qu'il finit par se laisser dominer par son penchant au mépris de toutes les autres considérations. Pour lui, la privation de son potage favori équivalait presque à la mort. Plus ses pensées s'arrêtaient sur ce sujet, plus le désir grandissait, à tel point que le droit d'aînesse perdit toute sa valeur et toute sa sainteté à ses yeux et qu'il l'échangea contre ce potage. Il s'imaginait avoir le droit de disposer à sa volonté de son droit d'aînesse: de le vendre et de le racheter; mais il ne put pas le racheter. Son insou- ciance et sa folie lui arrachèrent des larmes amères, mais c'était trop tard; il avait méprisé la bénédiction et Dieu la lui avait retirée à jamais.TC 54.1

    Lorsque Dieu eut retiré son peuple du pays d’Egypte, il lui enleva presque toute nourriture animale et lui donna le pain du ciel et l'eau du rocher. Mais cela ne fit pas leur affaire. Ils mangeaient à contrecœur les aliments qui leur étaient donnés, et ils soupiraient après les potées de viande d’Egypte. Ils préféraient l'esclavage à la privation de la viande. Alors Dieu exauça leurs désirs en leur donnant de la viande. Il en firent si bonne chère que leur gloutonnerie leur attira une plaie qui en fit périr un grand nombre.TC 55.1

    On pourrait citer exemple sur exemple pour montrer les résultats qu'entraînent les convoitises charnelles lorsqu'elles ne sont pas combattues. La transgression du commandement de Dieu par ce seul acte - manger du fruit agréable à la vue et qui paraissait bon à manger - devait paraître insignifiante à nos premiers parents; et pourtant elle les sépara de Dieu et ouvrit les écluses par lesquelles un déluge de péché et de maux devait envahir le monde.TC 55.2

    Le crime et la maladie se sont accrus avec chaque nouvelle génération. L'intempérance dans le manger et le boire et les jouissances sensuelles ont engourdi les plus nobles facultés de l'homme. Au lieu de régner, la raison est devenue l'esclave des appétits à un degré alar-mant. On s'est tellement accoutumé à une nourriture de haut goût qu'il est devenu de bon ton d'introduire toutes les délicatesses pos-sibles dans son estomac. C'est à l'occasion des fêtes surtout qu'on lâche les brides à la gourmandise. On y sert des dîners plantureux, des soupers tardifs composés de viandes forte-ment épicées, de sauces riches, de pâtisseries, de glaces, de thé, de café etc. Quoi de sur-prenant si, après un pareil régime, les convives sont affligés de dyspepsie et d'autres maux!TC 55.3

    La nature proteste contre toute transgression des lois de la vie. Elle se laisse malmener aussi longtemps qu'elle peut le supporter, mais la rétribution vient finalement frappant les fa-cultés mentales et physiques. Et le châtiment ne s'arrête pas là; il atteint également la pos-térité du transgresseur, et le mal passe ainsi d'une génération à l'autre.TC 56.1

    La jeunesse d'aujourd'hui est un sûr indice de ce que sera la société de demain. Que peut-on bien attendre d'une jeunesse qui court après les plaisir et, qui fuit le travail. De nos jours on n'a plus le courage moral du renoncement, et l'énergie nécessaire pour répondre aux appels du devoir. On sait très peu se contenir; on s'excite et on se fâche à la moindre provocation. Bien des gens de tout âge et de toutes les classes de la société sont sans principes et sans conscience; ils mènent une vie d'oisiveté et de dissipation, contaminant ainsi la société jusqu'à en faire une seconde Sodome. Quel aspect tout différent la société ne présenterait-elle pas si les convoitises et les inclinations étaient sou-mises à la raison et à la religion? Dieu n'a jamais voulu le triste état de chose actuel; c'est la grossière violation des lois naturelles qui fa produit.TC 56.2

    Le caractère se forme en grande partie pen-dant l'enfance. Les habitudes contractées àcet âge ont une plus grande influence que les dons naturels pour faire d'un homme, ou bien un géant ou bien un nain en intelligence; car les plus beaux talents peuvent être faussés ou affaiblis par de mauvaises habitudes. Plus les mauvaises habitudes auront été contractées de bonne heure, plus leur esclavage sera dur et plus elles abaisseront le niveau moral de l'homme; tandis que des habitudes correctes et vertueuses formées de bonne heure marqueront générale-ment tout le cours de la vie de l'homme. On remarquera que, dans la plupart des cas, ceux qui honorent Dieu dans la dernière partie de leur vie ont appris ces leçons dans leur jeunesse, avant que le monde eût imprimé ses images de péché sur leur âme. Les personnes d'âge mûr sont généralement presque aussi insensibles aux nouvelles impressions que le roc; mais la jeunesse est très impressionnable. C'est donc pendant la jeunesse qu'il faut acquérir la connaissance pour la pratique journalière de la vie. Il est facile alors de former un caractère droit. C'est le moment de contracter de bonnes habitudes, d'acquérir et de développer la force morale. La jeunesse est le temps des semailles, et la semence répandue déterminera la moisson dans la vie présente et dans celle qui est à venir.TC 57.1

    La première chose que les parents doivent apprendre, c'est d'élever convenablement leurs enfants pour leur assurer la santé physique et intellectuelle. Les principes de la tempérance doivent être appliqués dans tous les détails de la vie domestique. Les enfants doivent apprendre le renoncement, autant que possible, dès le berceau. Ils doivent apprendre qu'on mange pour vivre et qu'on ne vit pas pour manger; que l'appétit doit être soumis à la volonté et que celle-ci doit être gouvernée par une raison calme et intelligente.TC 58.1

    Si les parents ont transmis à leurs enfants des tendances qui contrarient la formation d'habitudes de tempérance et de vertu, ils sont sous la solennelle obligation de réagir contre cette influence par tous les moyens possibles. Avec quelle tendre sollicitude et avec quelle diligence ne devraient-ils pas s'efforcer d'accomplir leur devoir envers leur infortunée progéniture! C'est aux parents qu'a été confiée la garde de la constitution physique et morale de leurs enfants. Ceux qui cèdent à tous les caprices de l'enfant et qui ne lui apprennent pas la retenue verront plus tard dans l'esclave du tabac ou de la boisson la terrible erreur qu'ils ont commise.TC 58.2

    Ceux qui se laissent aller à leurs inclinations n'atteindront jamais la perfection chrétienne. Vous ne développerez pas facilement les facultés morales de vos enfants à moins que vous ne leur donniez une nourriture convenable. Bien des mères dressent des tables qui sont en piège à la famille. Jeunes et vieux se servent librement de viandes épicées, de beurre, de fromage, de pâtisserie, etc. Ces mets indigestes dérangent l'estomac, excitent les nerfs et affaiblissent l'intelligence. Le pain blanc n'apporte pas au système tous les éléments renfermés dans le pain complet. Les organes de la sécrétion ne peuvent pas transformer de tels aliments en bon sang. Les aliments cuits dans la graisse sont ainsi rendus indigestes. L'effet du fromage est également nuisible. L'usage régulier du pain blanc privera le système de certains éléments nécessaires. Quant aux épices, elles irritent d'abord la membrane muqueuse très sensible de l'estomac, et détruisent finalement cette sensibilité. C'est ainsi que le sang s'enflamme, que les passions charnelles s'éveillent, tandis que les facultés morales et intellectuelles s'affaiblissent et deviennent esclaves de viles passions. La mère devra donc s'étudier à donner une nourriture simple, mais nourrissante à sa famille.TC 59.1

    Dieu nous donne une abondance de biens capables de satisfaire un palais qui n'est pas blasé. Il étale devant nous, dans les produits du sol, une profusion d'aliments variés, agréables et nourrissants. Notre bon Père céleste nous dit que nous pouvons en user librement. Les fruits, les céréales et les légumes préparés simplement, mais avec soin, forment avec le lait et la crème, un régime des plus hygiéniques. Ces aliments nourrissent le corps et développent la vigueur physique et mentale, ce qu'une alimentation stimulante ne pourrait pas faire.TC 60.1

    Ceux qui font grand usage de nourriture animale n'ont pas toujours le cerveau bien lucide, ni l'intelligence bien active, parce que l'usage de la viande tend à rendre les tissus impurs au détriment des facultés intellectuelles. La nourriture animale prédispose également à la maladie. Nous n'hésitons pas à dire que la viande n'est pas indispensable au maintien de la force et de la santé.TC 60.2

    Les personnes qui consomment beaucoup de viande ne pourrons pas éviter d'en manger de la malsaine un jour ou l'autre. Dans bien des cas la méthode d'engraissement des animaux de boucherie crée un état maladif chez l'animal: privé de lumière et d'air pur, absorbant l'atmosphère viciée de l'étable, le corps se charge d'impuretés. Lorsqu'une telle viande est introduite dans l'estomac humain, elle corrompt le sang et occasionne la maladie; le danger devient d'autant plus grave chez les personnes qui ont déjà du mauvais sang. Mais on ne veut pas convenir que c'est la viande qui a causé tout le mal en viciant le sang. Bien des gens meurent de maladies causées uniquement par la viande, sans que personne s'en doute. Si dans certains cas les mauvais effets ne sont pas visibles de suite, cela ne prouve pas que la viande ne soit pas nuisible. Elle agit sûrement sur le système sans que la victime s'en doute d'abord.TC 61.1

    La viande de porc, dont l'usage est si répandu, n'en n'est pas moins un des aliments les plus malsains. Dieu ne la défendit pas aux Hébreux simplement pour faire acte d'autorité; mais parce que ce n'est pas un aliment convenable pour l'homme. Dieu n'a jamais créé le porc pour qu'il servît de nourriture à l'homme. La chair de n'importe quelle créature vivante qui se vautre dans la saleté et qui se nourrit d'ordures ne peut être saine.TC 61.2

    L'idéal de l'homme n'est pas le manger. S'il faut manger pour vivre cela ne signifie pas que l'homme doive se laisser gouverner par son appétit. Ceux qui recherchent la sainteté et la pureté afin d'être introduits un jour dans la société des anges du ciel, continueront-ils à ravir la vie des créatures de Dieu pour se régaler de leur chair comme d'une friandise? Cet état de choses doit changer, car le peuple particulier de Dieu doit pratiquer la tempérance en toutes choses.TC 62.1

    Certaines personnes prétendent que ce que l'on mange est perdu, et que par conséquent il importe peu que ce que l'on introduit dans l'estomac soit bien préparé ou non. Mais les aliments que nous prenons doivent nous faire plaisir, autrement nous mangerons machinalement et notre nutrition en souffrira. Nos corps étant formés de ce nous mangeons; une nourriture convenable, appropriée aux besoins de l'économie formera des tissus de bonne qualité. La cuisinière doit se faire un devoir religieux de préparer des aliments à la fois sains et agréables au goût. Des milliers d'existences sont rendues misérables par le fait d'une alimentation défectueuse; il se perd plus d'âmes de cette manière qu'on ne le pense. Une mauvaise alimentation dérange l'organisme et amène la maladie; dans de telles conditions il est difficile de bien discerner les choses spirituelles.TC 62.2

    Certaines ménagères ne considèrent pas comme un devoir religieux d'apprêter convenablement les aliments; aussi ne se mettent-elles pas en peine d'apprendre et de se perfectionner. Elles laissent aigrir le pain avant de le mettre au four, et les ingrédients auxquels on recourt pour remédier à la nonchalance de la cuisinière le rendent impropre à l'alimentation. Il faut du soin et de l'intelligence pour faire du bon pain. Il y a plus de religion dans un bon pain qu'on ne le pense généralement. Les aliments peuvent être apprêtés d'une manière simple et hygiénique; mais il faut une certaine habileté pour les rendre en même temps agréables au goût. Les ménagères devraient étudier la question de la préparation des aliments, et mettre patiemment la théorie en pratique. La négligence au sujet de ce devoir occasionne de grandes souffrances physiques. Ménagères qui vous trouvez dans ce cas, il est temps de vous éveiller au sentiment du devoir et de vous instruire. Le temps employé à apprendre à préparer des aliments simples et bons n'est pas perdu. Quelque longue qu'ait été votre expérience de ménagère si vous avez encore la responsabilité d'une famille, vous devez apprendre à la soigner convenablement. S'il le faut, prenez un cours de cuisine, et ne prenez de repos que lorsque vous posséderez à fond l'art culinaire.TC 63.1

    L'usage d'aliments et de boissons malsains ou mal apprêtés est funeste à la santé, et prive par conséquent des douceurs de la vie. Que de fois un bon repas, comme on se plaît à l'appeler, n'a-t-il pas coûté le sommeil et le repos! Des milliers de personnes meurent de fièvres ou d'autres maladies aiguës causées par la gourmandise. Il faut avouer que les jouissances gastronomiques coûtent cher.TC 64.1

    Parce qu'il est mal de manger simplement pour satisfaire un goût dépravé, il ne s'ensuit pas qu'il faille être absolument indifférent aux jouissances de la table; la question alimentaire est au contraire de la plus grande importance. Nul ne devrait se contenter d'un régime débilitant. Plusieurs sont déjà débilités par la maladie: il leur faut une nourriture fortifiante et bien apprêtée. Ceux qui s'occupent de la réforme alimentaire devraient éviter avec soin les extrêmes. Il faut accorder au corps une alimentation suffisante. Dieu qui donne le sommeil à ses bien-aimés leur donne aussi une nourriture capable de maintenir leur corps en bon état.TC 64.2

    Malheureusement on se détourne trop souvent de la lumière et de la connaissance pour sacrifier les principes aux caprices du goût: on mange quand l'estomac n'a pas besoin de nourriture ou à des intervalles irréguliers, parce qu'on n'a pas la volonté de résister à ses inclinations. Alors l'estomac se regimbe et la souffrance arrive. La régularité dans les repas est un facteur important de la santé du corps et de la sérénité de l'esprit. On ne devrait absolument rien manger entre les repas.TC 64.3

    Manger immédiatement avant de se livrer au repos est une habitude pernicieuse. On peut avoir pris ses repas réguliers; mais parce que l'on ressent une sensation de lassitude on pense devoir manger quelque chose. Une fois cette habitude prise, on ne peut plus s'endormir sans avoir mangé. Dans bien des cas, ce sentiment de lassitude provient de ce que les organes digestifs ont été surmenés pendant le jour; ils ont eu de la peine à se débarrasser de la trop grande quantité de nourriture qu'on leur a imposée. Or, il faut à ces organes un certain temps de repos complet pour recouvrer les forces dépensées. On ne devrait donc jamais manger avant que l'estomac ait eu le temps de se reposer du travail de la digestion du repas précédent. Quand on se livre au repos, l'estomac devrait être vide et pouvoir se reposer comme le reste du corps. En mangeant le soir, on oblige l'estomac à répéter le travail de la journée pendant les heures de repos; il en résulte un sommeil agité et troublé par des cauchemars et un sentiment de lassitude au réveil. C'est ainsi que les organes digestifs perdent leur vigueur naturelle et que l'on devient dyspeptique. Cette transgression des lois naturelles affecte non seulement celui qui en est le fauteur, mais aussi son entourage: contrariez-le tant soit peu, et vous verrez qu'il ne tardera pas à s'emporter. Il lui est impossible, sans une grâce spéciale, de conserver son calme. Il jette le froid partout où il va. Dira-t-on encore après cela: «Ce que je mange ne regarde personne?»TC 65.1

    Il faut également éviter les excès, même dans les aliments sains. Parce qu'on a mis de côté les aliments nuisibles, il ne s'ensuit pas qu'il soit sain de manger autant que l'on peut. Celui qui mange avec excès, quelle que soit la qualité des aliments absorbés, obstrue l'organisme et en entrave le jeu normal.TC 66.1

    Boire de l'eau fraîche en mangeant est une grave erreur. Il ne faut pas que l'eau serve de véhicule aux aliments. Prise aux repas, elle diminue la sécrétion de la salive; et plus elle est fraîche, plus l'estomac en souffre. L'eau glacée ou, la limonade glacée, prises aux repas, arrête la digestion jusqu'à ce que le sang ait communiqué à l'estomac un degré suffisant de chaleur pour lui permettre de recommencer son travail. Mastiquez lentement afin de bien insaliver vos aliments.TC 66.2

    Plus vous absorberez de liquide aux repas, plus la digestion sera laborieuse; car il faut que les liquides soient d'abord absorbés. Ne salez pas beaucoup les aliments, et abandonnez l'usage des épices; évitez les aliments irritants; prenez des fruits aux repas, et l'irritation qui exige l'absorption de tant de liquide cessera. Mais si l'on a besoin de quelque chose pour étancher sa soif, l'eau pure est tout ce que la nature exige. Ne faites usage de thé, de café, de bière, de vin, ou de boissons spiritueuses dans aucun cas.TC 67.1

    Pour digérer normalement, il faut manger lentement. C'est un bon moyen de ne pas devenir dyspeptique et de conserver ses forces pour les faire servir à la gloire de Dieu. Si l'on est pressé, mieux vaut ne pas avaler la. nourriture, mais plutôt manger moins et mastiquer lentement. La nutrition ne dépend pas tant de la quantité que d'une bonne digestion; les jouissances de la table ne dépendent pas de la quantité de nourriture absorbée, mais bien du temps qu'elle reste dans la bouche. Lorsqu'on est surexcité, anxieux ou pressé, il vaudrait mieux ne pas manger avant de s'être reposé et calmé, car la force vitale déjà bien assez éprouvée ne peut pas fournir les sucs digestifs né- cessaires. Certaines personnes ont l'habitude de manger à chaque instant en voyage. C'est là une cause d'indisposition et de fatigue qu'elles s'éviteraient en prenant des aliments sains et nourrissants à intervalles réguliers.TC 67.2

    Quiconque tient à conserver sa santé doit être tempérant en toutes choses: tempérant dans le travail, tempérant dans le manger et dans le boire. Notre Père céleste nous envoie la lumière de la réforme hygiénique pour nous mettre en garde contre les excès de toute nature, afin que ceux qui apprécient la pureté et la sainteté sachent user avec discernement de tous les biens qu'il nous donne; et que, pratiquant la tempérance dans leur vie journalière, ils puissent être sanctifiés par la vérité.TC 68.1

    Dieu exige que nous lui offrions nos corps en sacrifice vivant, non pas mort ou mourant. Les offrandes des anciens Hébreux devaient être sans défaut; agréera-t-il des offrandes humaines, remplies de maladie et de corruption? Il nous dit que notre corps est le temple du Saint-Esprit; et il exige que nous en prenions soin pour qu'il soit une habitation convenable pour son esprit. Voici l'exhortation que l'apôtre Paul nous adresse: «Vous n'êtes point à vous-mêmes; car vous avez été achetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit, qui appartiennent à Dieu.» 11 Cor.6:19,20.Nos devoirs envers Dieu, la famille et la société nous imposent l'obligation de veiller avec un soin jaloux sur notre santé.TC 68.2

    La violation des lois de notre être ‘est tout aussi bien un péché que la transgression du décalogue. Ceux qui transgressent les lois naturelles ne feront pas grand cas non plus de la loi de Dieu proclamée en Sinaï.TC 69.1

    Jésus prédit à ses disciples que le temps qui précéderait immédiatement son retour serait caractérisé par le même état de choses que le temps de Noé. On devait manger et boire avec excès, et s'adonner à la recherche des plaisirs. Cet état de choses existe aujourd'hui. Le monde, en général, s'adonne à la gourmandise; et si nous suivons les coutumes mondaines nous deviendrons les esclaves de mauvaises habitudes,—habitudes qui nous rendrons de plus en plus semblables aux habitants maudits de Sodome. Je me demande parfois comment il se fait que les habitants de la terre n'aient pas été détruits à la façon de Sodome et de Gomorrhe. Il est facile de voir les raisons qui expliquent l'état de dégénérescence et de mortalité du monde: la passion domine la raison et l'on sacrifie les considérations élevées aux convoitises.TC 69.2

    Au lieu d'épuiser nos forces physiques et morales par l'intempérance, quelle que ce soit la forme sous laquelle elle se présente, nous devons veiller sur notre santé avec un soin jaloux, pour pouvoir véritablement glorifier Dieu dans notre corps et dans notre esprit.TC 70.1

    L'apôtre Pierre n'ignorait pas les rapports intimes qui existent entre le corps et l'esprit, de là cet avertissement: «Mes bien-aimés, je vous exhorte comme des étrangers, à vous abstenir, des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme.» 11 Pier.2:11 Il ne faudrait pas s'imaginer que ce passage vise seulement la débauche; son sens est plus étendu: il condamne toute jouissance malsaine et toute soumission aux mouvements de la chair. L'appétit est une bonne chose, mais on peut le pervertir et il devient alors une de ces «convoitises qui font la guerre à l'âme». L'exhortation de l'apôtre Pierre est un avertissement direct et précis contre l'usage de tout stimulant et de tout narcotique. Ces habitudes peuvent être mises au rang des passions qui exercent une influence néfaste sur le caractère.TC 70.2

    En écrivant: «Or, le Dieu de paix veuille lui-même vous sanctifier parfaitement,» Paul n'a certainement pas voulu nous proposer un idéal inaccessible; il ne demandait pas une chose impossible, car il savait fort bien que tous ceux qui seront dignes d'aller à la rencontre de leur Sauveur dans la paix devront être purs et saints.TC 70.3

    La puissance de la tentation par l'appétit ne peut être mesurée que par l'angoisse inexprimable qui étreignit le Sauveur pendant son long jeûne dans le désert. Il savait que cette passion nuisait aux facultés morales de l'homme et l'empêchait de discerner les choses sacrées des profanes. Si Adam est tombé par l'appétit, Christ a vaincu l'appétit. Notre sauvegarde consiste en une discipline sévère de tous les jours, car si l'influence de l'appétit sur l'espèce humaine a été si considérable qu'il a fallu que le Fils de Dieu jeunât pendant près de six semaines à la place de l'homme pour briser ce pouvoir, quelle tâche le chrétien n'a-t-il pas devant lui? Toutefois la victoire est certaine pour celui qui se confie en cette puissance divine qui a résisté aux plus rudes assauts de Satan. 11 recevra finalement la couronne de gloire.TC 71.1

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