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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 11 — Jésus purifiant le temple

    A l'époque de la Pâque, lorsque Jérusalem était remplie de gens venus de très loin pour célébrer cette grande fête annuelle, Jésus et ses disciples se mêlèrent à la foule assemblée. C'était le matin de bonne heure; cependant, de grandes foules se rendaient déjà au temple. En entrant, Jésus fut indigné de trouver le parvis du temple préparé pour un marché aux bestiaux, et pour un lieu de trafic général. Il y avait non seulement des étables pour le bétail, mais encore des tables devant lesquelles les sacrificateurs eux-mêmes remplissaient l'office de changeurs. Au temps de Christ, on exigeait que tout Juif, riche ou pauvre, payât chaque année un demi-sicle comme offrande de propitiation pour son âme, et pour l'entretien du temple. A part cela, de grandes sommes étaient apportées comme dons, et déposées dans le trésor. Pour le service du temple, on n'acceptait qu'une pièce de monnaie, le sicle du sanctuaire, ce qui nécessitait le change de tout argent étranger.VJC 115.1

    D'un simple échange de monnaies établi pour obliger les étrangers, cette réception des offrandes était devenue un trafic honteux, et une source de grand profit pour les sacrificateurs. Bien des personnes venaient de très loin et ne pouvaient pas apporter leurs offrandes pour le sacrifice. Sous prétexte de les favoriser, on avait mis en vente dans le parvis extérieur, du bétail et de la volaille à des prix exhorbitants. La confusion résultant naturellement d'un tel état de choses, indiquait l'existence d'un marché aux bestiaux rempli de tumulte, plutôt que celle d'un saint temple de Dieu. On pouvait y entendre les paroles sèches et animées de ceux qui achetaient et vendaient, le beuglement du bétail, le bêlement des brebis, le roucoulement des pigeons, mêlés au tintement des pièces d'argent, et au bruit des disputes animées. Chaque année, à la Pâque, un grand nombre de bêtes étaient sacrifiées, ce qui nécessitait un marché immense dans le temple. Ceux qui faisaient ce commerce en tiraient un grand profit qu'ils partageaient avec les sacrificateurs avares et les hommes d'autorité d'entre les Juifs. Ces spéculateurs hypocrites, sous le manteau de leur sainte profession, pratiquaient toute espèce d'extorsions, et faisaient de leur office sacré un moyen d'augmenter leurs richesses.VJC 115.2

    Le mélange des voix, le bruit des divers animaux et les cris de ceux qui les gardaient, produisaient une telle confusion, précisément en dehors des limites sacrées, que les adorateurs qui se trouvaient à l'intérieur étaient dérangés, et que les paroles adressées au Souverain se trouvaient étouffées dans le vacarme qui envahissait le temple érigé à la gloire de Dieu. Néanmoins, les Juifs étaient excessivement fiers de leur piété, et attachés aux formes et aux observances extérieures. Ils se glorifiaient de leur temple, et considéraient comme un blasphème un mot prononcé contre ce bâtiment sacré. Ils étaient stricts quant à ce qui se pratiquait dans cet édifice, et toutefois ils se laissaient dominer par leur amour de l'argent et du pouvoir, à tel point qu'ils pouvaient à peine se rendre compte combien ils étaient éloignés de la pureté originelle des cérémonies des sacrifices, instituées par Dieu lui-même.VJC 116.1

    Lorsque l'Eternel descendit sur le Mont Sinaï, ce lieu fut consacré par sa présence. Dieu ordonna à Moïse de mettre des bornes autour de la montagne et de la sanctifier; puis Dieu lui-même donna cet avertissement: “Donnez-vous garde de monter sur la montagne, et d'en toucher aucune extrémité; quiconque touchera la montagne sera puni de mort. Aucune main ne la touchera, soit bête, soit homme; certainement..... il ne vivra point.”1Exode 19:12, 13. Tout le peuple se purifia et se sanctifia pour venir en la présence de l'Eternel. En contraste direct avec cet exemple, les Juifs firent des parvis du temple dédié au Tout-Puissant, un lieu de trafic, et une place de marché.*Hérode le Grand commença à bâtir le temple l'an 20 ou 21 avant Christ. “Le temple, avec se? abords, avait quatre stades de tour (864 m), un stade par côté. Il s'élevait par une suite de terrasses, chaque parvis intérieur étant plus élevé que celui qui l'entourait immédiatement, et le temple couronnant et dominant ses parvis et la ville toute entière. Le parvis extérieur avait plusieurs portes; ce parvis était entouré, au moins de trois côtés, d'un double rang de galeries en bois de cèdre, soutenues par des colonnes de marbre. On montait de là, par quatorze degrés, à une espèce de petite terrasse que l'on traversait pour arriver au parvis proprement dit. On entrait dans ce parvis par neuf portes. A l'est était le parvis des femmes, séparé par une muraille du parvis d'Israël, et moins élevé,” puis le parvis des prêtres. Au nord-ouest se trouvait le temple proprement dit, contenant le lieu saint et le lieu très saint. Le sol de quelques parvis était pavé de pierres plates de différentes couleurs. Le temple fut détruit en l'an 70 après Christ.VJC 116.2

    En entrant dans ce lieu, le jeune Galiléen s'arrêta, et ramassant de petites cordes qui avaient été jetées par quelque marchand de bétail, il en fit un fouet. Puis il gravit les degrés du temple, et contempla cette scène d'un air plein de calme et de dignité. Il vit et entendit le trafic et les marchés. Son visage changea; son front s'assombrit. Instinctivement, les regards d'un grand nombre de personnes se dirigèrent vers cet étranger; leurs yeux étaient comme rivés sur lui. D'autres suivirent leur exemple jusqu'à ce que tous ceux qui composaient cette multitude eussent les yeux attachés sur Jésus, avec un air mêlé de crainte et d'étonnement.VJC 117.1

    Ils sentirent instinctivement que cet homme lisait leurs pensées les plus intimes, et leurs motifs cachés. Quelques-uns essayèrent de détourner leur visage, comme si leurs mauvaises œuvres eussent été écrites sur leur front pour y être lues par ce regard scrutateur.VJC 117.2

    La confusion fut arrêtée. Le bruit du trafic et des marchés cessa. Le silence devint pénible. L'assemblée tout entière était accablée sous le poids d'un sentiment de terreur. C'était comme s'ils eussent été traduits devant le tribunal de Dieu pour rendre compte de leurs actions. Les regards de Christ se promenaient sur la multitude et voyaient chaque individu en particulier. Sa personne même, par son attitude de suprême dignité, semblait dominer l'assemblée, et une lumière divine illuminait son visage. Il parla, et sa voix claire et sonore retentit sous les arches du temple: “Otez tout cela d'ici, dit-il, et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de marché.”1Jean 2:16.VJC 117.3

    Il redescendit lentement les degrés, et levant le fouet qui dans sa main semblait s'être changé en un sceptre royal, il ordonna à ceux qui vendaient de se retirer de l'enceinte sacrée, et d'en ôter leurs marchandises.VJC 117.4

    D'un zèle sublime et avec une sévérité qu'il n'avait jamais manifestée auparavant, il renversa les tables des changeurs, et l'argent résonna en roulant sur le pavé de marbre. Les plus endurcis et les plus hardis mêmes, n'osèrent mettre en question son autorité; mais, obéissant promptement, les dignitaires du temple, les sacrificateurs égoïstes, les marchands de bétail et les changeurs, se retirèrent en toute hâte de devant lui. Les plus avares mêmes ne s'arrêtèrent pas pour ramasser l'argent qu'ils idolâtraient, mais ils s'enfuirent sans penser à la perte de leurs biens mal acquis.VJC 117.5

    Les bêtes et les oiseaux furent précipitamment chassés des portiques sacrés. Une terreur panique avait saisi la multitude, qui sentait l'influence de la divinité de Christ. Des cris de terreur s'échappaient de centaines de lèvres pâles, dans la foule effrayée qui se précipitait en désordre hors de ce lieu. Jésus ne les frappa point avec le fouet de cordes; ce simple fouet leur parut un instrument de vengeance, les menaçant de destruction. Les disciples mêmes tremblaient de frayeur, et étaient saisis de crainte par les paroles et par la tenue de Jésus, si différente de la conduite de l'humble et doux habitant de Nazareth. Ils se souvinrent qu'il était écrit: “Le zèle de ta maison m'a dévoré.”1Jean 2:17; Psaumes 69:9. Bientôt, la multitude, avec le bétail, les brebis et les pigeons, eut évacué le temple de l'Eternel. Les parvis ne furent plus le théâtre d'un commerce sacrilége, et un silence profond et solennel régna sur cette scène, jadis remplie de confusion. Si la présence de l'Eternel avait sanctifié la montagne de Sinaï, sa présence sanctifiait également le temple élevé en son honneur.VJC 118.1

    Combien cette foule immense aurait pu facilement résister à l'autorité d'un seul homme; mais la puissance de sa divinité les accablait de confusion et du sentiment de leur culpabilité. Ils n'avaient aucune force pour résister à l'autorité divine du Sauveur du monde. Ceux qui profanaient le temple sacré de l'Eternel furent chassés de ses portes par la Majesté du Ciel.VJC 118.2

    Lorsque le temple eut été purifié, le maintien de Jésus changea. La sévérité de son visage fit place à l'expression de la plus tendre sympathie. D'un air de douleur et de compassion, il considérait la foule s'enfuyant pêle-mêle. Quelques personnes, retenues par l'irrésistible attraction de sa présence, étaient restées. Elles n'étaient point épouvantées de sa dignité majestueuse; leurs cœurs étaient attirés vers lui avec amour et espérance. Ces personnes n'étaient point du nombre des grands ou des puissants de ce monde, qui s'attendaient à pénétrer Jésus du sentiment de leur grandeur, mais c'étaient les pauvres, les malades et les affligés.VJC 118.3

    Après que les acheteurs, les vendeurs et la foule en désordre eurent été chassés, Jésus soulagea les affligés qui se pressaient autour de lui. Les malades furent guéris, les aveugles recouvrèrent la vue, les muets parlèrent et louèrent Dieu, les boiteux sautèrent de joie, et les démons furent chassés de ceux qu'ils avaient longtemps tourmentés. Des mères pâlies par les inquiétudes et les veilles apportaient à Jésus leurs enfants mourants pour qu'il les bénît. Il les prenait tendrement entre ses bras, et les rendait à leurs mères forts et bien portants.VJC 119.1

    C'était une scène bien digne du temple du Seigneur. Celui qui, peu de temps auparavant, s'était tenu sur les degrés du temple comme un ange vengeur, était devenu un messager de miséricorde, calmant les douleurs des opprimés, encourageant ceux qui étaient abattus, soulageant ceux qui souffraient. Des centaines de personnes qui étaient venues à la Pâque faibles et découragées, s'en retournèrent bien portantes et l'esprit éclairé et fortifié.VJC 119.2

    Pendant ce temps, le peuple revenait lentement. Ils s'étaient partiellement remis de la panique qui les avait saisis; mais leurs visages portaient une expression d'irrésolution et de timidité qu'ils ne pouvaient cacher. Ils considéraient avec étonnement les miracles de Jésus, et étaient témoins des cures merveilleuses qu'il accomplissait. Jamais, auparavant, ils n'avaient rien vu de semblable. Les principaux Juifs savaient que ce n'était pas par une puissance humaine que Jésus avait purifié le temple de ses spéculateurs sacriléges. L'autorité divine inspirait Jésus et l'élevait au-dessus de l'humanité, et c'est ce que sentaient et éprouvaient aussi les Juifs; et cela seul eût suffi à les amener à ses pieds comme de fidèles adorateurs. Mais ils étaient fermement décidés de ne pas croire. Ils craignaient que, par ses grandes œuvres et son autorité surhumaine, cet humble Galiléen ne leur ravît le pouvoir et l'ascendant qu'ils possédaient sur le peuple. Dans leur orgueil, ils avaient attendu un roi qui viendrait avec grande pompe, subjuguant les nations de la terre, et leur donnant une place beaucoup plus élevée que celle qu'ils occupaient alors. Cet Homme, qui venait, enseignant l'humilité et l'amour, excitait leur haine et leur mépris.VJC 119.3

    Lorsqu'il montra, dans cette occasion, la majesté de sa mission sacrée, ils furent frappés d'une terreur soudaine et se sentirent condamnés dans leur conscience; mais lorsque le premier moment de frayeur fut passé, ces hommes au cœur dur s'étonnèrent de ce qu'ils avaient ainsi été frappés de terreur, et avaient fui si précipitamment de la présence d'un seul homme. Quel droit ce Galiléen avait-il de se mêler de choses qui concernaient les chefs du temple? Après quelque temps, ils retournèrent; mais ils n'osèrent pas reprendre immédiatement leurs anciennes occupations.VJC 120.1

    La foule était comparativement innocente de cette action, car c'était par l'arrangement des principales autorités du temple, que le parvis extérieur avait été transformé en marché. Le grand péché de profanation reposait sur les sacrificateurs qui avaient déshonoré leur office sacré et l'avaient détourné de son but. Les principaux sacrificateurs et les anciens consultèrent entre eux pour savoir ce qu'ils devaient faire à l'égard de Jésus, et ce que sa conduite pouvait signifier, car il prenait une autorité plus grande que la leur, et les censurait ouvertement.VJC 120.2

    Ils allèrent vers Jésus avec une déférence que produisait la crainte sous laquelle ils étaient encore; car ils conclurent qu'il devait être un prophète envoyé de Dieu pour restaurer la sainteté du temple. Ils lui demandèrent: “Par quels signes nous montres-tu que tu as le pouvoir de faire de telles choses?” Jésus leur avait déjà donné les preuves les plus évidentes de sa mission divine. Il savait que s'ils n'étaient point convaincus en le voyant chasser du temple les vendeurs et les changeurs, aucune autre preuve ne les persuaderait qu'il était le Messie. C'est pourquoi il répondit à leur défi par ces paroles: “Abattez ce temple, et je le relèverai dans trois jours.” Ils pensaient que Jésus parlait du temple de Jérusalem, et ils furent étonnés de son apparente présomption. Leurs esprits incrédules étaient incapables de remarquer qu'il faisait allusion à son propre corps, le temple terrestre du Fils de Dieu. Ils répondirent avec indignation: “On a été quarante-six ans à bâtir ce temple, et tu le relèveras en trois jours?”VJC 120.3

    Jésus ne voulait pas que les Juifs sceptiques découvrissent la signification cachée de ses paroles. Il ne désirait pas même que ses disciples la comprissent alors. Après sa résurrection, ils se rappelèrent les paroles qu'il avait dites, et alors ils les comprirent correctement. Ils se souvinrent qu'il leur avait dit aussi qu'il avait le pouvoir de quitter sa vie, et le pouvoir de la reprendre. Jésus connaissait jusqu'au bout le sentier dans lequel il était entré. Ses paroles avaient une double signification. Elles se rapportaient au temple de Jérusalem aussi bien qu'à son propre corps.VJC 121.1

    Le temple avait été bâti et ses services avaient été institués pour représenter la mort et la sacrificature de Christ. Sa crucifixion abolirait les services de ce temple, parce qu'ils étaient des figures du sacrifice du Fils de Dieu qui devait être accompli. Ils désignaient Christ lui-même, le grand antitype. Dès le jour que les Juifs auraient accompli leurs cruels desseins en faisant à Jésus tout ce qu'ils voulaient, les offrandes, les sacrifices et les services en rapport avec ces offrandes, n'auraient plus aucune valeur aux yeux de Dieu, car le type aurait fait place à l'antitype par l'offrande parfaite du Fils de Dieu.VJC 121.2

    La sacrificature toute entière fut établie pour représenter le caractère médiatorial et l'œuvre de Christ; et tout le plan du culte des sacrifices représentait la mort du Sauveur qui devait racheter le monde du péché. Les holocaustes et le sang des bêtes ne seraient plus nécessaires, lorsque le grand événement qu'ils avaient désigné depuis des générations aurait été accompli. Le temple était à Christ; ses services et ses cérémonies se rapportaient directement à lui. Que dut-il donc éprouver lors-qu'il le trouva souillé par l'esprit d'avarice et d'extorsion, et transformé en une maison de marché et de trafic!VJC 121.3

    Lorsque Christ fut crucifié, le voile intérieur du temple se déchira en deux depuis le haut jusqu'en bas, événement qui signifiait que le système cérémoniel des offrandes et des sacrifices avait pour toujours pris fin, et que le grand sacrifice final avait été offert en la personne de Jésus, l'Agneau de Dieu, immolé pour les péchés du monde.VJC 121.4

    Dans le cas de ceux qui souillèrent le temple par leur trafic, et dans l'action de Jésus chassant les vendeurs et les changeurs, il y a une leçon pour notre temps. Le même esprit qui animait les Juifs, les portant à substituer le gain à la piété, et la pompe extérieure à la pureté intérieure, prévaut dans le monde chrétien aujourd'hui, et lui est une malédiction. Il se répand comme une lèpre parmi ceux qui font profession d'être les adorateurs de Dieu. Les choses sacrées sont mises au même niveau que les choses vaines de ce monde. On prend le vice pour la vertu, et la justice pour le crime. Les affaires temporelles sont mêlées au culte de Dieu. L'extorsion et les spéculations iniques sont pratiquées par ceux qui professent être les serviteurs du Souverain. Voici le langage de l'apôtre inspiré: “Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple.”11 Corinthiens 3:16, 17. Il est nécessaire que Jésus occupe continuellement dans le temple de notre cœur la place qui lui appartient, et qu'il le purifie de toutes les souillures du péché.VJC 122.1

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