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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 13 — La samaritaine

    En se rendant en Galilée, Jésus devait passer par la Samarie. En allant à pied de lieu en lieu, il saisissait toutes les occasions pour enseigner le peuple. Le Sauveur était fatigué, et il s'assit pour se reposer près du puits de Jacob, tandis que ses disciples allaient chercher des vivres pour eux et pour leur Maître. Pendant qu'il était assis là, seul, une femme de Samarie1Jean 4:5-42. s'approcha sans faire attention à lui; mais Jésus avait l'œil sur elle, et lorsqu'elle eut puisé de l'eau, il lui demanda à boire.VJC 137.1

    La Samaritaine fut surprise qu'un Juif lui fît cette requête, et elle répondit: “Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? car les Juifs n'ont point de communication avec les Samaritains.” Jésus répondit, et lui dit: “Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, tu lui en aurais demandé toi-même, et il t'aurait donné une eau vive.” Il faisait ici allusion à la grâce divine que lui seul pouvait donner et qui, semblable à de l'eau vive, purifie l'âme, la rafraîchit et la fortifie.VJC 137.2

    Mais l'intelligence de la femme ne saisit point la signification des paroles de Christ; elle supposait qu'il parlait du puits qui était devant elle, et elle répondit: “Seigneur! tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que Jacob, notre père, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même?” Elle ne voyait devant elle qu'un voyageur altéré, fatigué et lassé du chemin; et instinctivement elle comparait cet étranger sans apparence avec le grand et digne patriarche.VJC 137.3

    Jésus ne satisfit pas immédiatement la curiosité de cette femme quant à ce qui le concernait, mais d'un ton sérieux et solennel, il lui dit:VJC 138.1

    “Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura jamais soif; mais l'eau que je lui donnerai, deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusqu'à la vie éternelle.”VJC 138.2

    La femme le regarda avec une attention mêlée d'étonnement; il avait réussi à éveiller son intérêt et à lui inspirer du respect pour lui-même. Elle comprit alors que l'eau à laquelle Jésus faisait allusion n'était pas celle du puits de Jacob, car elle faisait continuellement usage de cette eau-là et elle avait encore soif. Avec une foi remarquable, elle lui demanda de lui donner de l'eau dont il parlait afin qu'elle n'eût plus à venir au puits pour y puiser de l'eau.VJC 138.3

    Jésus n'avait pas l'intention de lui donner l'idée qu'afin de n'avoir plus soif, il suffisait simplement de boire une seule fois de cette eau vive qu'il donnait, mais il voulait donner à entendre que quiconque est uni à Christ, a au dedans de soi une source d'eau vive à laquelle il puise la force et la grâce nécessaires dans toute circonstance difficile. Des paroles et des actes de justice découlent de cette source et rafraîchissent les cœurs des autres aussi bien que l'âme de celui dont elle jaillit. Jésus-Christ, source inépuisable de cette fontaine, remplit de joie la vie et illumine le sentier de tous ceux qui viennent lui demander du secours. L'amour envers Dieu et la ferme espérance du ciel se manifesteront par une vie d'obéissance et de fidélité qui conduira à la vie éternelle.VJC 138.4

    Tout à coup, Jésus changea le sujet de la conversation, et ordonna à la femme d'appeler son mari. Elle répondit franchement qu'elle n'avait point de mari. Jésus était maintenant parvenu au point où il pouvait la convaincre qu'il avait le pouvoir de lire l'histoire de sa vie, bien qu'il ne la connût pas personnellement auparavant. Il lui parla ainsi: “Tu as fort bien dit: Je n'ai point de mari; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari; tu as dit vrai en cela.”VJC 138.5

    Jésus avait en vue un double objet: il désirait non seulement réveiller sa conscience sur sa conduite coupable, mais aussi lui prouver qu'un œil plus sage que les yeux humains avait lu les secrets de sa vie.VJC 139.1

    Mais quoiqu'elle ne comprît pas toute la culpabilité de sa conduite, la femme fut grandement étonnée de la connaissance de cet étranger. Avec un profond respect, elle dit: “Seigneur, je vois que tu es un prophète.” Ses préoccupations personnelles firent alors place à une vive inquiétude quant aux intérêts religieux. Elle poursuivit: “Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous autres, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.”VJC 139.2

    Cette montagne de Guérizim se trouvait précisément en face de l'endroit où Jésus parlait avec la Samaritaine. Le temple qui y avait été bâti par les Samaritains avait été démoli, et il n'y restait plus que l'autel. Le lieu où il fallait adorer avait été un sujet de dispute entre les Juifs et les Samaritains. Une partie des ancêtres de ces derniers avaient autrefois fait partie du peuple d'Israël, mais à cause de leurs transgressions et de leur négligence à obéir aux commandements de Dieu, l'Eternel avait permis qu'ils fussent vaincus par une nation idolâtre, et depuis plusieurs générations, ils se trouvaient mélangés avec des païens, les Assyriens, dont la religion avait graduellement corrompu la leur. Ayant encore conservé quelque respect pour le vrai Dieu, ils le représentaient par des figures de bois et de pierre devant lesquelles ils se prosternaient.VJC 139.3

    Lorsque le temple de Jérusalem fut rebâti, les Samaritains désirèrent se joindre aux Juifs pour construire cet édifice. Ce privilége leur fut refusé, et en conséquence, il s'éleva entre les deux peuples une grande animosité. Finalement, les Samaritains bâtirent sur le mont Guérizim un temple rival où ils adorèrent suivant les cérémonies que Dieu avait données à Moïse, quoique leur culte fût entaché d'idolâtrie. Mais les Samaritains eurent à essuyer bien des désastres; leur temple fut détruit par l'ennemi, et il semblait que la malédiction de Dieu reposât sur eux.VJC 139.4

    Ils étaient forcés de croire que Dieu les punissait à cause de leur apostasie. Ils prirent la détermination de se réformer, et ils demandèrent à des docteurs juifs de vouloir les instruire dans la véritable religion. Par le moyen de cet enseignement, leurs idées de Dieu et de sa loi devinrent plus claires, et leurs services religieux se rapprochèrent davantage de celui des Juifs. Mais dans une certaine mesure, ils se rattachaient encore à leur idolâtrie, et il y avait toujours un désaccord entre eux et les Juifs. Les Samaritains ne voulaient pas respecter le temple de Jérusalem et refusaient d'admettre que ce fût véritablement dans ce lieu qu'il fallait adorer.VJC 139.5

    Jésus répondit à la femme en lui disant que le temps allait venir où ils n'adoreraient plus le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Il dit: “Vous adorez ce que vous ne connaissez point; pour nous, nous adorons ce que nous connaissons; car le salut vient des Juifs. Mais le temps vient, et il est déjà venu, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car le Père demande de tels adorateurs. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité.”VJC 140.1

    C'était là une déclaration positive que, dans les principes de leur religion, les Juifs étaient plus près de la vérité qu'aucune autre nation. Jésus aussi faisait allusion au fait que la foi des Samaritains était mêlée au culte des idoles. Il est vrai qu'ils prétendaient que ces images ne faisaient que leur rappeler le Dieu vivant, le Gouverneur de l'univers, mais néanmoins, le peuple était porté à révérer ces statues inanimées.VJC 140.2

    Jésus, qui était le fondement de l'ancienne dispensation, s'identifiait aux Juifs, sanctionnant leur foi au vrai Dieu et en son gouvernement. Il dévoila à cette femme de grandes et importantes vérités. Il lui déclara que le temps était arrivé auquel les vrais adorateurs n'auraient pas besoin de chercher une sainte montagne, ni un temple sacré, mais où ils adoreraient le Père en esprit et en vérité. La religion ne devait pas être limitée à des formes et à des cérémonies extérieures, mais elle devait régner dans le cœur, purifier la vie et produire de bonnes œuvres.VJC 140.3

    Les paroles de vérité qui sortaient de la bouche du divin Maître remuaient jusqu'au fond le cœur de cette femme. Jamais elle n'avait entendu exprimer de tels sentiments, ni par les sacrificateurs de son peuple, ni par ceux des Juifs. Les instructions frappantes de cet étranger reportaient l'esprit de la Samaritaine aux prophéties concernant le Christ promis; car les Samaritains, aussi bien que les Juifs, attendaient sa venue. “Je sais”, dit-elle, “que le Messie doit venir; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.” Jésus lui répondit: “Je le suis, moi qui te parle.”VJC 140.4

    Heureuse Samaritaine! Pendant cet entretien, elle s'était sentie comme en présence de la divinité; maintenant elle confesse son Seigneur avec allégresse. Elle ne lui demande aucun miracle, comme l'avaient fait les Juifs, pour prouver son caractère divin. Avec une confiance entière en ses paroles, elle accepte sa déclaration, sans mettre en doute l'influence sainte qui émanait de lui.VJC 141.1

    De retour de la ville, les disciples furent surpris de trouver leur Maître conversant avec une femme samaritaine; toutefois aucun d'eux ne lui dit: Que lui demandes-tu? ou: Pourquoi parles-tu avec elle? La femme, oubliant le but qui l'avait amenée vers le puits, laissa sa cruche et s'en alla à la ville, disant aux gens du lieu: “Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; ne serait-ce point le Christ?”VJC 141.2

    Quoique cette femme fût une grande pécheresse, elle était néanmoins dans un état plus favorable pour devenir héritière du royaume de Christ que ceux d'entre les Juifs qui faisaient grande profession de piété, mais qui fondaient leurs espérances de salut dans l'observance des formes et des cérémonies extérieures. Ils ne sentaient point le besoin d'un Sauveur, ni la nécessité de recevoir instruction. Cette pauvre femme languissait d'être délivrée du fardeau du péché. Elle était avide d'instruction; avec un secret espoir, elle avait attendu la consolation d'Israël, et ce fut avec joie qu'elle accepta le Sauveur quand il fut révélé. Jésus qui n'avait pas dévoilé sa qualité de Fils de Dieu aux Juifs et aux gouverneurs fiers et sceptiques, se manifesta à cette personne humble qui était disposée à croire en lui.VJC 141.3

    Jésus n'avait pas encore pris les rafraîchissements qu'il désirait, ni goûté la nourriture que ses disciples lui avaient apportée. Le salut des âmes qui s'en allaient périr absorbait tellement son attention qu'il oubliait ses besoins physiques. Mais ses disciples le suppliaient de manger. Encore plongé dans la contemplation du grand but de sa mission, il leur répondit: “J'ai à manger d'une viande que vous ne connaissez pas.” Ses disciples furent surpris et commencèrent à se demander les uns aux autres qui aurait pu lui apporter de la nourriture en leur absence. Mais Jésus leur dit: “Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son œuvre.”VJC 141.4

    Ce n'était point la nourriture temporelle seule qui le soutenait dans sa vie si pénible, mais ce qui le fortifiait pour ses travaux et l'élevait au-dessus des nécessités de l'humanité, c'était l'accomplissement de cette œuvre pour laquelle il avait quitté les célestes parvis. Répondre aux besoins d'une âme affamée et altérée de vérité était quelque chose de plus précieux pour le Fils de l'homme que le manger et le boire. Il était plein de compassion envers les pécheurs; son cœur débordait de sympathie pour les pauvres Samaritains, qui sentaient leur ignorance et leur misère, et qui attendaient avec anxiété l'avénement du Messie qui éclairerait leurs esprits et leur enseignerait la véritable religion.VJC 142.1

    Les Juifs se contentaient de leur propre justice; ils ne désiraient nullement d'être éclairés; mais ils attendaient un Sauveur qui les délivrerait de l'esclavage du joug romain et qui les élèverait au-dessus de leurs oppresseurs. Ils ne pouvaient pas recevoir quelqu'un qui les censurait pour leurs péchés et qui condamnait leurs vies égoïstes et hypocrites. Ils attendaient un Messie qui régnerait avec une grande puissance terrestre et une grande gloire, qui confondrait et vaincrait les Romains, et établirait les Juifs sur toutes les autres nations.VJC 142.2

    Jésus voyait un champ d'activité parmi les Samaritains. Devant lui s'étendaient les champs de blé dont le vert tendre étincelait aux rayons dorés du soleil. Contemplant cette scène magnifique, il l'emploie comme symbole: “Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson? Mais moi, je vous dis: Levez vos yeux, et regardez les campagnes qui sont déjà blanches et prêtes à être moissonnées.” Il parlait ici du champ de l'Evangile, de l'œuvre du christianisme parmi les pauvres Samaritains méprisés. Il étendait vers eux une main compatissante pour les recueillir dans son grenier; ils étaient prêts pour la moisson.VJC 142.3

    Le Sauveur était au-dessus de tout préjugé de nation; il était disposé à faire part des bénédictions et des priviléges des Juifs à tous ceux qui accepteraient la lumière qu'il était venu apporter dans le monde.VJC 143.1

    Il éprouvait une grande joie de voir même une seule âme venir à lui du sein des ténèbres de l'aveuglement spirituel. Ce que Jésus n'avait pas révélé aux Juifs, et qu'il avait commandé à ses disciples de tenir secret, fut clairement révélé à la Samaritaine; car Celui qui connaissait toutes choses vit qu'elle ferait un bon usage de sa connaissance, et qu'elle serait un instrument pour en amener d'autres à la vraie foi.VJC 143.2

    Ce ne fut pas simplement le fait que Jésus dit à cette femme les secrets de sa vie qui lui inspira de la confiance en lui; mais ce fut aussi son regard et ses paroles solennelles qui atteignirent son âme et la convainquirent qu'elle était en présence d'un être supérieur. En même temps, elle sentit qu'il était son ami, plein de compassion et d'amour pour elle. Tel est le caractère du Rédempteur du monde: tandis qu'il condamnait sa vie de péché, il lui montrait aussi sa grâce divine comme remède sûr et parfait. L'amour compatissant du Sauveur ne se restreint pas à une secte ou à un parti.VJC 143.3

    Comme la Samaritaine se hâtait de retourner vers ses amis, répandant sur son passage la merveilleuse nouvelle, plusieurs sortirent de la ville pour aller s'assurer si elle disait la vérité. Un bon nombre de gens quittèrent leur travail pour se rendre au puits de Jacob, pour voir et entendre cet homme remarquable. Ils entourèrent Jésus, et écoutèrent attentivement ses instructions. Ils le pressèrent de questions, et reçurent avec avidité ses explications concernant les choses qu'ils ne pouvaient comprendre auparavant. Ils étaient comme un peuple plongé dans d'épaisses ténèbres, et qui, apercevant un rayon de lumière percer soudain au travers de leur obscurité, s'empresserait de le poursuivre avec ardeur jusqu'à sa source, afin de pouvoir se réchauffer à la lumière et à la chaleur du jour.VJC 143.4

    Les Samaritains étaient attirés et intéressés par les enseignements de Jésus. Mais ils ne furent pas satisfaits de ce court entretien; ils désirèrent ardemment en entendre davantage, et ils souhaitèrent que leurs compatriotes aussi entendissent les paroles merveilleuses de cet homme remarquable. Ils le prièrent de rester avec eux et de les instruire. Pendant deux jours il resta à Samarie, enseignant le peuple. Plusieurs crurent en lui et acceptèrent ses paroles. Jésus était juif, et toutefois il se mêlait volontairement avec ces Samaritains, foulant ainsi aux pieds les coutumes et la bigoterie de sa nation. Il avait déjà commencé à abattre le mur mitoyen de séparation qui existait entre les Juifs et les gentils, et à prêcher le salut au monde.VJC 144.1

    Ces Samaritains étaient dans les ténèbres et la superstition, mais ils n'étaient pas satisfaits de leur condition, et les paroles de Jésus les délivrèrent de bien des doutes et de bien des incertitudes dont leurs esprits avaient été troublés. Un grand nombre de ceux qui étaient venus par curiosité pour voir et entendre ce personnage remarquable furent convaincus de la vérité de ses enseignements, et le reconnurent comme leur Sauveur. Ils écoutèrent avec avidité les paroles qu'il prononça concernant le royaume de Dieu. Dans leur joie nouvelle, ils dirent à la femme: “Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit, que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons que c'est lui qui est véritablement le Christ, le Sauveur du monde.”VJC 144.2

    Christ, au commencement même de son ministère, blâma ouvertement la moralité superficielle et la piété d'ostentation des Juifs. Il ne conforma point sa vie, ni son œuvre, à leurs coutumes et à leurs règles. Il n'agit point sous l'influence de leurs préjugés déraisonnables contre les gentils. Mais au contraire, il les censura sévèrement pour leur suffisance et leur séparation égoïste d'avec les gentils. Les pharisiens rejetaient Christ; ils prétendaient ne point voir ses miracles, ni la vraie simplicité de son caractère. Ils refusèrent de reconnaître sa spiritualité pure et élevée, et toutes les preuves de sa divinité. Ils lui demandèrent dédaigneusement de leur donner un signe afin qu'ils sussent qu'il était véritablement le Fils de Dieu.VJC 144.3

    Maís les Samaritains ne demandèrent point de signe, et Jésus n'accomplit aucun miracle parmi eux; néanmoins, ils reçurent ses enseignements, furent convaincus de leur grand besoin d'un Sauveur, et l'acceptèrent comme leur Rédempteur. Ils étaient donc dans une position beaucoup plus favorable devant Dieu que la nation juive avec son orgueil, sa vanité, sa bigoterie aveugle, ses préjugés étroits, et la haine amère qu'il avait contre tous les autres peuples de la terre. Malgré tous ses préjugés, Jésus accepta l'hospitalité de ce peuple méprisé; il dormit sous leurs toits, mangea à leurs tables, goûta des mets préparés et servis par leurs mains; il enseigna dans leurs rues et les traita avec la plus grande bonté.VJC 145.1

    Il y avait dans le temple de Jérusalem un mur mitoyen qui séparait le parvis extérieur du parvis intérieur. Il était permis aux gentils d'entrer dans le parvis extérieur; mais il n'était permis qu'aux Juifs de pénétrer dans la division intérieure. Si un Samaritain avait franchi cette limite sacrée, le temple eût été profané, et cet homme aurait payé de sa vie cette profanation. Mais Jésus, qui était en réalité le fondement et l'auteur du temple, dont les services et les cérémonies n'étaient qu'un type du grand sacrifice qu'il devait accomplir, et le désignaient comme étant le Fils de Dieu, entourait les gentils de sa sympathie et les favorisait de sa présence, tandis que par sa grâce et son pouvoir divins il leur apportait le salut que les Juifs refusaient d'accepter. Jésus avait passé plusieurs mois en Judée, et il avait ainsi donné aux gouverneurs d'Israël une occasion favorable d'éprouver son caractère comme Sauveur du monde. Il avait accompli au milieu d'eux plusieurs œuvres puissantes; mais il était néanmoins toujours traité par eux avec soupçon et jalousie. En traversant la Samarie pour se rendre en Galilée, la réception que lui firent les Samaritains, et l'empressement avec lequel ils écoutèrent ses enseignements, formaient un contraste frappant avec l'incrédulité des Juifs qui avaient mal interprété les prophéties de Daniel, de Zacharie et d'Ezéchiel, confondant le premier avénement de Christ avec sa seconde apparition en gloire et en majesté.VJC 145.2

    Leur aveuglement était la conséquence de leur orgueil superbe et de leur arrogance, car ils ne recherchaient que l'honneur et les trésors du monde. Ils imposaient leurs interprétations des prophéties aux Samaritains qui croyaient que le Messie devait venir, non seulement comme Rédempteur des Juifs, mais aussi comme Rédempteur du monde. Cela causait une grande animosité entre eux et les Juifs qui soutenaient que Christ viendrait pour exalter Israël, et pour soumettre toutes les autres nations. Cette perversion des prophéties avait conduit les Samaritains à rejeter tous les écrits sacrés, excepté ceux de Moïse. Mais leurs esprits étaient préparés à être éclairés, et ils reçurent joyeusement les instructions du Sauveur, et ils l'acceptèrent comme étant le Messie promis.VJC 146.1

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