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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 19 — Le paralytique

    Jésus fut de nouveau amene par sa mission à Capernaüm. Lorsque la nouvelle se répandit que Jésus était l'hôte de Pierre, hommes, femmes et enfants accoururent de toutes les directions, pour entendre l'étonnant docteur. Il y avait dans le voisinage un homme qui était réduit à une entière incapacité, par l'incurable maladie appelée paralysie.1Marc 2:1-12; Luc 5:17-26. Il avait abandonné tout espoir de guérison. Mais ses amis et ses parents avaient entendu l'instruction pleine de grâce de Jésus; ils avaient vu ses étonnants miracles; ils voyaient qu'il ne repoussait personne, que même les impurs lépreux trouvaient accès auprès de lui, et étaient guéris, et ils commencèrent à espérer que le paralytique pourrait être guéri, s'il pouvait être porté en présence de Jésus.VJC 190.1

    Ils cherchèrent à encourager le patient, lui parlant du pouvoir miraculeux de Jésus, pour guérir toute maladie, des paroles de miséricorde qu'il avait dites à ceux qui étaient désespérés, et de ceux qui étaient délivrés de la puissance de Satan par une parole de sa sublime autorité. Comme le paralytique écoutait ces bonnes nouvelles, l'espérance de pouvoir être guéri de cette terrible infirmité se ranima dans son cœur. Il lui tardait de voir Jésus, et d'être placé entre ses mains. Mais lorsqu'il réfléchit que la dissipation avait été la cause principale de son affliction, son espoir s'évanouit, car il craignait de ne pas être toléré en la présence du saint Médecin. Il avait aimé les plaisirs du péché: sa vie avait été une transgression de la loi de Dieu, et son affliction corporelle était la punition de ses péchés.VJC 190.2

    Il avait depuis longtemps placé son cas entre les mains des pharisiens et des docteurs, réclamant leur intérêt et leur sympathie, espérant qu'ils feraient quelque chose pour soulager son esprit tourmenté et ses souffrances physiques. Mais ils l'avaient regardé froidement et l'avaient déclaré incurable. Ils avaient ajouté à son malheur en lui disant qu'il ne souffrait que la juste rétribution de Dieu pour sa mauvaise conduite. Les pharisiens avaient l'habitude de se tenir éloignés des malades et des nécessiteux. Ils prétendaient que la maladie et la gêne étaient toujours une preuve de la colère de Dieu contre le transgresseur. Pourtant, fréquemment, ces mêmes hommes qui se glorifiaient d'être saints et de jouir de la faveur de Dieu, étaient plus corrompus de cœur et de conduite que les pauvres malades qu'ils condamnaient.VJC 190.3

    Le paralytique, ne voyant de secours d'aucun côté, était tombé dans le désespoir quand, soudain, la nouvelle des miracles de miséricorde accomplis par Jésus, fit de nouveau naître l'espérance dans son cœur. Pourtant il craignait qu'il ne lui fût permis de paraître en présence de Jésus; il sentait que si Jésus voulait seulement le voir, et soulager son cœur, en pardonnant ses péchés, il se contenterait de vivre ou de mourir, suivant sa juste volonté. Ses amis lui assurèrent que Jésus en avait guéri d'autres qui étaient à tous égards aussi coupables et malades que lui, et cela l'encouragea à croire que sa propre demande serait exaucée.VJC 191.1

    Il sentait qu'il n'y avait pas de temps à perdre; déjà son corps ruiné commençait à dépérir. Si quelque chose pouvait être fait pour arrêter sa mort, cela devait se faire tout de suite. Le cri désespéré du pauvre mourant était: Oh, si je pouvais paraître en sa présence! Ses amis désiraient lui aider à accomplir son souhait, et on fit plusieurs projets pour atteindre ce résultat; mais aucun ne paraissait praticable. Le malade, quoique tourmenté par ses douleurs physiques, avait conservé toute la force de son intelligence; il proposa alors à ses amis qu'ils le prissent dans son lit, et le portassent à Jésus. C'est ce qu'ils entreprirent de faire avec joie.VJC 191.2

    Comme ils approchaient de la foule pressée, qui s'était assemblée à l'intérieur et autour de la maison où Jésus enseignait, il leur parut douteux qu'ils pussent accomplir leur dessein. Pourtant ils avancèrent avec leur fardeau jusqu'à ce que le passage fut complétement obstrué, et ils furent obligés de s'arrêter avant d'arriver à la portée de la voix du Sauveur. Jésus était dans l'intérieur de la maison, et comme d'habitude, ses disciples étaient assis près de lui; car il était de la plus grande importance qu'ils entendissent ses paroles et comprissent les vérités qu'ils devaient proclamer par leurs paroles et leurs écrits dans tous les pays et à travers tous les âges.VJC 191.3

    Les pharisiens hautains, les docteurs et les scribes étaient aussi présents machinant de mauvais desseins dans leurs cœurs, et désirant troubler et confondre le céleste Docteur, afin de pouvoir l'accuser d'être un imposteur, et le condamner à mort. Jaloux de son pouvoir et de sa sagesse, ils cachèrent leur haine ardente, afin de surveiller de près ses paroles, et afin de le questionner sur des sujets variés, avec l'espoir de le surprendre dans quelques contradictions ou dans quelques hérésies défendues, qui leur auraient donné l'occasion de l'accuser. Ils étaient présents lorsque Jésus guérit la main sèche un jour de Sabbat, et ces hommes qui prétendaient jouir de la faveur spéciale de Dieu, furent remplis de fureur, parce qu'il présumait faire cette bonne œuvre le jour du Seigneur.VJC 192.1

    Derrière ces grands personnages, une foule de gens se pressaient, attirés là par divers motifs. Quelques-uns éprouvaient un irrésistible désir d'entendre les paroles de Jésus, et pourtant ils saisissaient imparfaitement leur signification. Ils étaient avides de saisir chaque syllabe des paroles sacrées et, dans bien des cas, des semences de vie se logèrent dans leurs cœurs, pour croître peu après et porter des fruits bénis. D'autres n'étaient venus que par curiosité, ou par amour de l'excitation, par le désir de voir et d'entendre quelque nouvelle chose. Tous les rangs de la société étaient représentés, ainsi que plusieurs nationalités différentes.VJC 192.2

    Ceux qui portaient le paralytique cherchaient à se frayer un chemin à travers cette foule serrée, mais leurs efforts étaient inutiles. Ils avançaient l'urgence de leur cas pour engager les gens à reculer, mais c'était sans résultat. Les souffrances de l'invalide étaient augmentées par l'anxiété, et ses amis craignaient qu'il ne mourût dans cette scène de confusion. Le pauvre malade regarde autour de lui avec une angoisse inexprimable. Doit-il abandonner tout espoir, lorsqu'il est si près du secours qu'il a désiré depuis si longtemps? Il sent qu'il ne peut supporter une si amère déception. Il suggère à ses amis l'idée de le porter au haut de la maison, et de le faire descendre par le toit en présence de Jésus.VJC 192.3

    Voyant que c'était sa seule chance de salut, et craignant qu'il ne pût vivre jusqu'à ce qu'ils l'eussent porté à la maison, ses amis suivirent son conseil. Le toit est ouvert, et le malade est descendu aux pieds mêmes de Jésus. Le discours est interrompu; le Sauveur regarde son visage souffrant et voit les yeux suppliants du malade fixés sur lui dans une silencieuse supplication. Il comprend le malade, car c'était Jésus qui avait attiré à lui son esprit perplexe et incrédule. Il était venu au monde pour donner espérance au coupable et au malheureux. Jean l'avait montré comme “l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Le divin esprit de Jésus avait attendri le cœur de ce pauvre pécheur, et, pendant qu'il était encore chez lui, il avait apporté la conviction à sa conscience. Jésus avait veillé sur la première lueur de foi qui s'était augmentée jusqu'à ce que le malade crût que Jésus était son seul secours; et le Sauveur avait vu se fortifier cette foi par chaque effort que faisait le paralytique pour arriver en sa présence.VJC 193.1

    Le malade avait des biens, mais il ne pouvait pas décharger son âme de sa culpabilité, ni se guérir de sa maladie. Mais la puissance divine l'attirait vers l'Ami des pécheurs, qui seul pouvait le secourir. Jésus reconnaît la foi que montrent les efforts du malade, dans des difficultés si perplexes, pour arriver en présence de son Seigneur; et élevant la voix d'un ton plein de mélodie, il lui dit: “Prends courage, mon fils, tes péchés te sont pardonnés.”1Matthieu 9:2-6. Le poids de ténèbres et de désespoir qui pesait sur le cœur du malade disparaît à l'instant; la paix que procurent l'amour parfait et le pardon remplit son âme, et brille sur son visage. Ses peines physiques ont disparu, et tout son être est transformé aux yeux de la multitude étonnée. Le malheureux perclus est guéri, le pécheur coupable est pardonné! Il a reçu maintenant la preuve de ce qu'il a tant désiré. Pourtant ce n'était point là, mais chez lui, lorsqu'il s'était repenti de ses péchés et qu'il avait cru au pouvoir que Jésus avait de le guérir, que la miséricorde vivifiante du Sauveur avait d'abord soulagé les soupirs de son cœur.VJC 193.2

    La foi simple du paralytique accepte les paroles du Maître, comme le don d'une nouvelle vie. Il ne demande rien de plus, il ne fait point de démonstration bruyante, mais il demeure dans un joyeux silence, trop heureux pour pouvoir articuler une parole. La lumière du ciel rendait son visage radieux, et le peuple regardait cette scène avec une admiration mêlée d'effroi. Christ se tenait là avec une majesté calme qui l'élevait au-dessus des dignitaires de la synagogue et des docteurs de la loi. Les pharisiens, les scribes et les docteurs avaient attendu avec anxiété pour voir ce que Jésus ferait dans cette circonstance. Ils se rappelaient que le patient leur avait demandé du secours et qu'ils s'étaient retranchés dans la sainteté de leur charge, et lui avaient refusé tout encouragement. Ils avaient même montré de l'ennui d'être troublés par une chose si désagréable. Ils avaient regardé avec horreur sa taille rapetissée, et s'étaient écriés: Nous ne pouvons relever quelqu'un d'entre les morts; la dissolution a déjà commencé.VJC 194.1

    Non contents d'avoir ainsi mis cet homme à l'agonie, ils avaient déclaré qu'il souffrait la colère de Dieu à cause de ses péchés. Toutes ces choses revinrent vivement à leur esprit, lorsqu'ils virent le malade devant eux. Ils s'aperçurent aussi que le peuple, dont la plupart connaissaient ces faits, observait cette scène avec intérêt et respect.VJC 194.2

    Ils éprouvèrent une terrible crainte que leur propre influence ne fût perdue, non seulement sur la multitude présente, mais aussi sur tous ceux qui entendraient parler de cet événement merveilleux. Ces hommes fiers n'échangèrent aucune parole entre eux, mais, se regardant les uns les autres, ils lurent la même pensée sur leurs visages: Il faut faire quelque chose pour arrêter le flot du sentiment populaire. Jésus avait déclaré que les péchés du paralytique étaient pardonnés. Les pharisiens se saisirent de ces paroles comme d'une prétention à la puissance infinie, d'un blasphème contre Dieu, et ils pensèrent pouvoir présenter cela devant le peuple comme un crime digne de mort. Ils n'exprimèrent pas leurs pensées, mais ces adorateurs des formes et des symboles disaient en leur cœur: C'est un blasphémateur! Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul? Ils se servaient des paroles de pardon du Sauveur comme d'un moyen de l'accuser. Mais Jésus lut leurs pensées, et leur jetant un regard réprobateur qui les fit reculer lâchement, leur parla ainsi: “Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs? Car lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés te sont pardonnés; ou de dire: lève-toi, et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a l'autorité sur la terre de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il alors au paralytique, charge-toi de ton lit, et t'en va dans ta maison.”VJC 194.3

    Alors celui qui avait été apporté à Jésus sur un lit, et dont les membres étaient sans force, se leva sur ses pieds avec l'élasticité et la force de la jeunesse. Un sang vivifiant parcourut ses veines, répandant dans tout son corps une force inconnue. La chaleur et l'activité de la santé succédèrent à la pâleur de la mort. “Et aussitôt il se leva, et s'étant chargé de son lit, il sortit en la présence de tout le monde; de sorte qu'ils furent tous dans l'étonnement, et qu'ils glorifièrent Dieu, disant: Nous ne vîmes jamais rien de pareil.” Oh! merveilleux amour de Christ, s'abaissant à guérir le coupable et l'affligé! La Divinité qui s'afflige sur l'humanité souffrante et qui en adoucit les maux! Oh! merveilleuse puissance déployée ainsi en faveur des enfants des hommes! Qui peut douter du message du salut? Qui peut mépriser la miséricorde d'un Sauveur aussi compatissant?VJC 195.1

    L'effet de cet étonnant miracle fut sur le peuple comme si le ciel se fût ouvert et eût révélé les gloires d'un monde meilleur. Comme l'homme qui avait été guéri de la paralysie passait à travers la foule, bénissant Dieu à chaque pas, et portant son fardeau comme s'il eût eu la pesanteur d'une plume, le peuple reculait pour lui faire place, le regardait avec des visages frappés d'étonnement, et ils chuchotaient doucement entre eux, disant: “Nous ne vîmes jamais rien de pareil.” Les pharisiens étaient muets de surprise et accablés par leur défaite. Ils virent que leurs préjugés et leur jalousie ne pourraient pas tirer occasion de cette guérison pour enflammer la multitude. L'œuvre merveilleuse accomplie en l'homme qu'ils avaient, dans leur arrogance, voué à la mort et à la colère de Dieu, avait fait une telle impression sur l'esprit du peuple, que ces principaux des Juifs avaient, pour le moment, perdu leur influence. Ils virent que Christ possédait une puissance qu'il déclarait être sa propre prérogative, ce que les pharisiens pensaient n'appartenir qu'à Dieu.VJC 195.2

    L'aimable dignité de ses manières unie à ses œuvres miraculeuses, contrastait tellement avec leur orgueil et leur propre justice, qu'ils étaient déconcertés et confus, reconnaissant, mais sans la confesser, la présence d'un Être supérieur.VJC 196.1

    Si les scribes et les pharisiens avaient été droits devant Dieu, ils auraient cédé à la preuve concluante qu'ils avaient vue, que Jésus était le Messie promis à Israël. Mais ils avaient résolu de ne point se laisser persuader de ce fait. Ils s'opposaient fièrement et résolument à ce docteur doux et et humble qui sortait de Nazareth, et qui, pourtant, menaçait de ruiner, par ses œuvres merveilleuses, leur dignité et leur position. Ainsi, ils ne délaissèrent pas au moindre degré leur haine et leur malice, mais s'en allèrent forger de nouveaux plans pour condamner et réduire au silence le Fils de Dieu.VJC 196.2

    Ces hommes avaient reçu des preuves réitérées que Jésus était le Sauveur promis, mais aucune n'avait été aussi convaincante que ce miracle de miséricorde. Quelque forte qu'avait été l'évidence présentée à leurs esprits, que Jésus avait puissance sur la terre de pardonner les péchés, aussi bien que de guérir les malades, ils s'armèrent pourtant de haine et d'incrédulité, jusqu'à ce que Dieu les abandonna dans les chaînes de ténèbres qu'ils avaient eux-mêmes forgées. Il ne restait aucune puissance qui pût atteindre des cœurs aussi endurcis par la malice et le scepticisme.VJC 196.3

    Il en est beaucoup de nos jours qui agissent comme les Juifs incrédules. Dieu leur a donné une lumière qu'ils refusent d'accepter. Son esprit les a censurés, mais ils ont fait de sa répréhension une pierre d'achoppement sur leur chemin, sur laquelle ils trébuchent et tombent. Ils ont rejeté ses offres miséricordieuses, ils ont dédaigné de croire à sa vérité, jusqu'à ce qu'ils soient abandonnés à leur conduite fatale.VJC 197.1

    Il y eut de grandes réjouissances dans la maison du paralytique guéri, lorsqu'il arriva au milieu de sa famille, portant aisément la couche sur laquelle il avait été lentement enlevé de leur présence, peu de temps auparavant. Ils se réunirent autour de lui avec des larmes de joie, osant à peine en croire leurs yeux. Il était là, devant eux, dans la pleine vigueur de la santé. Ces bras qu'ils avaient vus privés de vie, étaient prompts à exécuter sa volonté; sa chair, qui s'était contractée et décolorée, était alors fraîche et pleine d'une jeunesse nouvelle; il marchait d'un pas ferme et libre; l'espérance se lisait sur tous ses traits; toute tristesse avait disparu, et une expression de paix et de pureté avait remplacé les marques du péché et de la souffrance. De joyeuses actions de grâce s'élevèrent à Dieu de cette maison, et Dieu fut glorifié par son Fils qui avait rendu l'espérance au désespéré, et la force à celui qui était abattu. Cet homme et sa famille furent prêts à donner leurs vies pour Jésus. Aucun doute ne pouvait obscurcir leur foi, aucune incrédulité ne pouvait corrompre leur parfaite fidélité envers Christ, qui avait apporté la lumière dans leur demeure assombrie.VJC 197.2

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