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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 23 — Autres paraboles

    La curiosité du peuple était excitée, et on se faisait mille questions concernant le royaume dont Christ parlait et qu'on ne pouvait voir des yeux de la chair. Jésus connaissait toutes les perplexités qui agitaient les esprits de ses auditeurs, et, comme la multitude se pressait de nouveau autour de lui, il continua à les instruire par des paraboles.1Marc 4:21-34; Matthieu 13:24-52. “Il leur disait encore: Apporte-t-on une chandelle pour la mettre sous un boisseau, ou sous un lit? N'est-ce pas pour la mettre sur un chandelier? Car il n'y a rien de secret qui ne doive être manifesté, et il n'y a rien de caché qui ne doive venir en évidence. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Il leur dit encore: Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera de la même mesure dont vous aurez mesuré, et on y ajoutera encore davantage pour vous qui écoutez. Car on donnera à celui qui a; mais pour celui qui n'a pas, on lui ôtera même ce qu'il a.”VJC 234.1

    Jésus se sert de la lumière d'une chandelle pour représenter ses doctrines qui illuminent les âmes de ceux qui les acceptent. Cette lumière ne doit pas être cachée au monde, mais doit projeter ses rayons bienfaisants pour éclairer et être en bénédiction à ceux qui la voient. L'instruction reçue par ceux qui écoutaient Jésus devait être communiquée par eux à d'autres, et passer ainsi à la postérité. Il déclare aussi qu'il n'y avait pas de secret qui ne dût être manifesté. Tout ce qui était dans le cœur, devait tôt ou tard être révélé par les actions, qui détermineraient si les semences avaient pris racine dans les esprits et porté de bons fruits, ou si les épines et les ronces les avaient étouffées. Il les exhortait à l'écouter et à le comprendre. En mettant à profit les priviléges bénis qui leur était communiqués, ils devaient assurer leur propre salut et en faire profiter d'autres.VJC 234.2

    Suivant la mesure d'attention sincère qu'ils mettraient à ses instructions, ils recevraient en retour une semblable mesure de connaissances. Tous ceux qui désiraient vraiment comprendre ses doctrines seraient pleinement satisfaits; les priviléges qu'ils recevaient du ciel s'accroîtraient; leur lumière augmenterait jusqu'au jour parfait. Mais ceux qui ne désiraient pas la lumière de la vérité seraient condamnés à aller à tâtons dans les ténèbres, et à être surmontés par les puissantes tentations de Satan. Ils perdraient et leur dignité, et l'empire d'eux-mêmes, et le peu de connaissances dont ils se glorifiaient quand ils déclaraient qu'ils n'avaient pas besoin de Christ, et qu'ils se moquaient de la direction de celui qui avait laissé un trône dans les cieux pour les sauver.VJC 235.1

    Suivant le fil de son discours, notre divin Maître emploie une autre parabole, disant: “Il en est du royaume de Dieu comme si un homme avait jeté de la semence en terre; soit qu'il dorme, ou qu'il se lève, la nuit ou le jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment. Car la terre produit d'elle-même premièrement l'herbe, ensuite l'épi, et puis le grain tout formé dans l'épi; et quand le fruit est dans sa maturité, on y met aussitôt la faucille, parce que la moisson est prête.”VJC 235.2

    La semence dont il est ici parlé est la Parole de Dieu semée dans le cœur et rendue productive par la grâce divine. Si la vérité prend racine dans le cœur, elle devra tôt ou tard porter ses fruits dans la vie. La vie et le caractère montreront la nature et la quantité de semence répandue. Mais la culture est l'œuvre de toute la vie. Les principes de la vérité, une fois implantés dans le cœur, doivent être mis en action dans les devoirs journaliers de la vie. La croissance du caractère chrétien est graduelle — comme celle de la plante dans ses divers degrés de développement. Mais toutefois, le progrès est continuel. Il en est de la grâce comme de la nature: la plante doit croître ou mourir.VJC 235.3

    Jour après jour, l'influence sanctifiante de l'Esprit de Dieu conduit presque imperceptiblement vers la justice parfaite ceux qui aiment les voies de la vérité, jusqu'à ce que l'âme étant finalement mûre pour la moisson, l'œuvre de la vie étant achevée, Dieu recueille son grain. Il n'y a point de période dans la vie chrétienne où l'on n'ait plus rien à apprendre, et où l'on n'ait plus à atteindre à un plus haut degré de perfection. La sanctification est l'œuvre de la vie entière. Premièrement l'herbe, ensuite l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi, enfin la maturité et la moisson; car lorsque le fruit est dans sa maturité, il est prêt pour la faucille.VJC 236.1

    Cette parabole présentait un contraste remarquable avec la condition des Juifs. Leur religion était froide et formaliste, le Saint-Esprit n'avait point de place dans leurs cœurs; c'est pourquoi, au lieu de croître en grâce, et d'avancer dans la connaissance de Dieu, ils devenaient de plus en plus durs et bigots, s'éloignant toujours davantage de la présence du Seigneur. Les pharisiens orgueilleux et querelleurs regardaient de côté et d'autre, dans la grande multitude de gens assemblés pour entendre Jésus, et notaient avec mépris combien peu le reconnaissaient pour le Messie. Il y avait là beaucoup d'hommes d'une grande influence et d'une haute éducation qui étaient venus pour entendre le prophète dont la réputation s'était étendue au loin et au près. Quelques-uns regardaient avec un intérêt curieux la foule composée de toutes les classes de la société et de toutes les nationalités. Il y avait là des pauvres, des illettrés, des mendiants en haillons, des ravisseurs portant la marque du crime sur leurs visages, des malades, des estropiés, des gens vicieux. Grands et petits, riches et pauvres, se poussaient les uns les autres pour avoir une place et entendre les paroles de Jésus.VJC 236.2

    Comme ils regardaient autour d'eux, ils se demandaient les uns aux autres si le royaume de Dieu se composait de tels éléments. Jésus, qui connaissait leurs pensées, leur répondit par une autre parabole:VJC 236.3

    “A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle similitude le représenterons-nous? Il en est comme du grain de moutarde, lequel, lorsqu'on le sème dans la terre, est la plus petite de toutes les semences que l'on jette en terre; mais après qu'on l'a semé, il monte, et devient plus grand que tous les autres légumes, et pousse de grandes branches; en sorte que les oiseaux du ciel peuvent demeurer sous son ombre.”1Marc 4:30-32. Au loin et au près, la moutarde s'élevait au-dessus des herbes et des céréales, balançant légèrement ses branches dans les airs. Les oiseaux volaient de rameau en rameau, chantant parmi ses branches feuillues. Pourtant le grain d'où sort cette plante géante, est la moindre de toutes les semences. Il ne produit d'abord qu'un tendre rejeton; mais il a une forte vitalité, et se développe jusqu'à ce que les oiseaux du ciel puissent demeurer sous son ombre.VJC 236.4

    Le peuple voyait autour de lui les plantes de moutarde qui croissaient si vigoureusement, et leurs esprits recevaient une vive impression de la parabole dont Jésus s'était servi pour faire pénétrer les enseignements de sa doctrine. Il déclare ainsi que ce n'est point par la force des armes, la pompe et le fracas de la guerre que le royaume de Christ doit être établi. Mais cette œuvre est d'un développement graduel. Quoique le commencement puisse être petit, il croîtra et se fortifiera jusqu'à ce que, comme le grain de moutarde, il atteigne, par des degrés imperceptibles de développement, une majestueuse grandeur.VJC 237.1

    Jésus prend cette pauvre petite graine pour illustrer ces puissantes vérités. La chose la plus infime n'est pas au-dessous de l'attention du grand Maître. Un grand nombre de ceux qui étaient là devaient commencer leur expérience chrétienne en ce jour, et croîtraient en force et en beauté, semblables au symbole du grain de moutarde qui, quoique foulé aux pieds, conserve sa vigueur. Cette image était écrite d'une manière ineffaçable dans l'esprit des centaines de personnes qui écoutaient les paroles de Jésus. Ils ne verraient jamais les vigoureuses plantes de moutarde, si nombreuses dans cette région, sans que la parabole du Sauveur revînt à leur esprit. Leurs cœurs se souviendraient de la leçon concernant la mystérieuse influence de la grâce divine sur l'âme humaine, et la puissance vivifiante de la Parole qui se manifeste dans la vie journalière.VJC 237.2

    “Il leur dit une autre similitude: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme prend, et qu'elle met parmi trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée.” Le levain dans la farine représente l'œuvre progressive de la grâce divine dans le cœur humain. Le levain n'était pas naturellement dans la farine; mais lorsqu'il s'y trouva placé, il produisit une fermentation qui eut pour résultat un changement total de la masse entière. Il en est ainsi des principes de la vérité divine qui, cachés dans le cœur d'un individu, changent toute sa nature, et exercent une influence décisive sur sa vie. Les sentiments naturels sont transformés, les affections sont purifiées, et l'esprit en est élevé. Physiquement, un tel homme paraît le même, mais intérieurement, il a été renouvelé par les principes célestes qui animent sa vie.VJC 238.1

    Et de nouveau Jésus prit les champs qui s'étendaient devant lui, les semeurs et les moissonneurs pour illustrer ses vérités, disant: “Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé de bonne semence en son champ. Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint, qui sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Et après que la semence eut poussé, et qu'elle eut produit du fruit, l'ivraie parut aussi.”VJC 238.2

    L'ivraie était une plante nuisible, très désagréable pour le cultivateur, car elle croissait en même temps que le bon grain. On ne pouvait arracher l'ivraie parmi le blé sans courir le danger de déraciner les jeunes plantes de blé. De plus, l'ivraie ressemblait tellement au blé lorsqu'elle croissait, qu'il était difficile de distinguer l'un d'avec l'autre.VJC 238.3

    Quand les serviteurs du père de famille vinrent et demandèrent, étonnés, d'où venait l'ivraie, puisqu'il avait semé de bonne semence dans son champ, il leur répondit qu'un ennemi, pour lui nuire, avait semé de l'ivraie parmi le bon grain. Alors ils lui demandèrent s'ils ne devaient pas aller arracher l'ivraie et débarrasser le bon grain. “Et il leur dit: Non, de peur qu'il n'arrive qu'en cueillant l'ivraie vous n'arrachiez le froment en même temps. Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu'à la moisson: et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Cueillez premièrement l'ivraie, et liez-la en faisceaux pour la brûler; mais assemblez le froment dans mon grenier.”VJC 238.4

    L'ennemi qui sème la mauvaise semence est une image de l'œuvre de Satan sur l'esprit humain. Christ est le Semeur qui répand le précieux grain sur le fond inculte du cœur; mais l'ennemi des âmes y pénètre en secret et y sème la semence du mal. Ces germes d'erreur se lèvent très abondants et portent leurs fruits nuisibles, arrachant quelquefois et détruisant les précieuses plantes qui sont autour d'eux. Le terrain qui aurait dû produire du bon grain pour la nourriture de l'homme, devient une solitude, et des semences de péché en sont transportées dans d'autres champs.VJC 239.1

    La croissance de l'ivraie parmi le bon grain attire l'attention. Il se pourra que le bon grain soit grandement désapprécié. Tout le champ peut être estimé comme sans valeur, par un observateur superficiel, ou par quelqu'un qui prend plaisir à découvrir le mal. Le semeur peut être condamné par lui, comme s'il avait mélangé l'ivraie au bon grain dans un mauvais but. C'est ainsi que ceux qui vivent dans le péché et les hypocrites qui professent de suivre Jésus, attirent le mépris sur le christianisme, et répandent le doute dans le monde concernant les vérités de Christ. Comme la présence de l'ivraie parmi le blé neutralise à un haut degré l'œuvre du semeur, de même le péché parmi les chrétiens, détruit en quelque mesure le plan de Jésus qui a pour but de sauver l'homme déchu du pouvoir de Satan, et de rendre le terrain inculte du cœur humain fertile en bonnes œuvres.VJC 239.2

    L'ivraie ressemblait de si près au bon grain que les laboureurs se seraient facilement trompés lorsque les plantes étaient en herbe, et auraient pu arracher les bonnes plantes. Mais lorsque le champ était blanc pour la moisson, alors la mauvaise herbe n'avait plus aucune ressemblance avec le blé qui pliait sous le poids de ses épis mûrs. Alors l'ivraie était impitoyablement arrachée et détruite, tandis que le bon grain était rassemblé au grenier. Des pécheurs, simulant la piété, se mêlent pour un temps aux vrais disciples de Christ, et cette apparence extérieure de christianisme est bien faite pour en tromper beaucoup. Mais dans la moisson du monde, il n'y aura point de ressemblance entre le bien et le mal. Les méchants seront séparés des justes qu'ils ne troubleront plus jamais.VJC 239.3

    Après que Jésus eut renvoyé la multitude, et se fut retiré avec ses disciples à la maison, ils lui demandèrent d'expliquer la parabole qu'il leur avait adressée, et il répondit: “Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les enfants du royaume; l'ivraie, ce sont les enfants du malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; et les moissonneurs sont les anges. Comme donc on amasse l'ivraie, et qu'on la brûle dans le feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui ôteront de son royaume tous les scandales et ceux qui font l'iniquité; et ils les jetteront dans la fournaise ardente: c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes luiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour ouïr, entende.”VJC 240.1

    Ces paroles de Jésus n'ont aucun sens pour ceux qui attendent un millénium temporel, où tout le monde sera converti. Il déclare expressément que le bon grain et l'ivraie croîtront ensemble jusqu'à la moisson, qui est la fin du monde. Alors l'ivraie sera arrachée et jetée hors du champ, au lieu d'être transformée en bon grain, par quelque puissant miracle. Elle doit rester ivraie, et être jetée au feu afin d'être entièrement détruite.VJC 240.2

    Jésus, dans l'explication de la parabole, montra distinctement à ses disciples la grande différence qu'il devait y avoir entre le traitement des méchants et celui des justes, au temps où l'homme sera jugé selon ses œuvres. S'étendant dans son enseignement jusqu'à la fin des temps, il corrige les fausses doctrines de ceux qui s'élèvent pour tromper le peuple. Il voulait enseigner aux hommes que Dieu, qui fit tomber une terrible pluie de feu sur les villes de la plaine, à cause de l'iniquité qui était au milieu d'elles, veut sûrement punir le pécheur. Il tient les destinées des hommes et des nations dans sa main, et il ne peut souffrir à toujours qu'on se moque de lui. Jésus déclare lui-même qu'il existe un péché plus grand que celui qui attira la destruction de Sodome et de Gomorrhe: c'est celui de ceux qui voient le Fils de Dieu et entendent ses enseignements, et se détournent pourtant du salut, rejetant le pardon qu'il offre. Mais les justes recevront en récompense la vie éternelle.VJC 240.3

    Jésus, dans les enseignements qu'il donna à cette occasion, prononça plusieurs paraboles afin que les vérités qu'il prêchait fissent une impression puissante sur l'esprit de ses auditeurs. La mission de notre Sauveur dans le monde était d'amener à la lumière des mystères cachés que l'homme borné n'aurait pu sonder, des problèmes divins que l'esprit humain est incapable de résoudre. “C'est ce salut qui a été l'objet de l'exacte recherche et de la profonde méditation des prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était destinée.” “Dans lesquelles les anges désirent de voir jusqu'au fond.”11 Pierre 1:10, 12. Le Fils de Dieu vint pour être la lumière du monde, pour révéler aux fils des hommes des mystères que même les anges avaient vainement désiré de comprendre. Il explique patiemment la merveilleuse transformation de pécheurs mortels en enfants de Dieu, ci-après ses cohéritiers des cieux. L'introduction du péché avait ouvert la porte à toute espèce de souffrances et de misères, jusqu'à ce que les ténèbres morales couvrissent la terre comme d'un voile de deuil; mais Jésus, le grand Restaurateur, met l'homme en rapport avec lui, et le crée de nouveau à sa divine image.VJC 241.1

    Le Seigneur continua d'instruire par ses paraboles le peuple qui l'écoutait, disant: “Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ, qu'un homme a trouvé, et qu'il cache; et de la joie qu'il en a, il s'en va, et vend tout ce qu'il a, et achète ce champ-là. Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles; et qui, ayant trouvé une perle de grand prix, s'en va, et vend tout ce qu'il a, et l'achète.” Il y avait en ces jours-là beaucoup de gens qui recherchaient des trésors que l'on supposait avoir été enterrés dans certains endroits, où de grandes villes avaient autrefois existé. Sur la grande route où Jésus enseignait alors, il n'était point rare de rencontrer des personnes qui étaient venues de très loin, pour se rendre dans un lieu où l'on supposait qu'un trésor caché pouvait être trouvé. Le désir d'acquérir de grandes richesses les avait engagées à faire un voyage souvent périlleux. Ils avaient abandonné leurs occupations pour se lancer dans une voie aventureuse malgré l'incertitude du succès. Mais s'ils réussissaient à trouver quelque chose de valeur, ils redoublaient d'efforts, espérant obtenir de plus grandes richesses. C'est cette classe d'auditeurs que Jésus avait en vue, lorsqu'il illustra ainsi les mystérieuses richesses de sa grâce qui, lorsqu'elles ont attiré le cœur de l'homme, le portent à rechercher des connaissances plus élevées et de plus grandes bénédictions. Plus il goûte la paix de Dieu, plus il désire boire à la source de son amour. Sa soif de justice, son désir et sa recherche de ses trésors augmentent continuellement.VJC 241.2

    Pour obtenir un grand trésor qui est supposé caché dans un champ, ou une pierre d'une valeur considérable et inconnue encore, l'homme qui recherche les richesses consacre tout son bien à ce champ ou le donne pour acheter le précieux joyau, comptant qu'il augmentera de valeur entre ses mains, et lui apportera la fortune qu'il convoite. Il en devrait être ainsi du chrétien qui aspire aux richesses du ciel. Il devrait laisser de côté toutes les considérations qui mettent des entraves à son bien-être éternel, et employer toutes ses forces dans la poursuite des richesses de l'amour de Christ. Ses talents, ses moyens, son énergie doivent tous être employés de telle manière qu'il puisse obtenir l'approbation de Dieu. Jésus dirige l'esprit de ses auditeurs vers les richesses infinies, cachées, où tous peuvent les chercher, sûrs du succès, jamais condamnés au désappointement d'efforts stériles. Il vint du ciel pour diriger les recherches. Grands et petits, riches et pauvres ont les mêmes droits, et personne n'a besoin de chercher en vain. L'obéissance à sa volonté est la seule condition de succès, et celui qui cherche sincèrement peut bien vendre tout ce qu'il a pour posséder cette bénédiction de l'amour divin — la perle de grand prix.VJC 242.1

    Il y avait plusieurs pêcheurs dans la multitude qui écoutait les enseignements de Jésus; c'est pourquoi Jésus prononça une parabole qui devait faire pénétrer sa vérité directement dans l'esprit de ses auditeurs, par une illustration tirée de leur vie journalière. Il dit: “Le royaume des cieux est encore semblable à un filet qui, étant jeté dans la mer, ramasse toutes sortes de choses. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent sur le rivage; et s'étant assis, ils mettent ce qu'il y a de bon à part dans leurs vaisseaux, et ils jettent ce qui ne vaut rien. Il en sera de même à la fin du monde; les anges viendront, et sépareront les méchants du milieu des justes; et ils jetteront les méchants dans la fournaise ardente; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents.” Ici, de nouveau, la séparation des méchants et des justes, à la fin du monde, est imprimée dans l'esprit de ses auditeurs en paroles sur lesquelles il n'était point possible de se méprendre.VJC 243.1

    Jésus avait un sage dessein en faisant usage de tant de paraboles pour enseigner les mêmes importantes vérités. Toutes les classes de la société étaient devant lui, car c'était un lieu où un grand nombre de gens de tous rangs se rencontraient dans la poursuite de leurs affaires ou dans leurs voyages. En employant une grande variété d'illustrations, il réussissait à atteindre beaucoup d'intelligences. La parabole du semeur et celle du bon grain et de l'ivraie s'appliquaient à tous. Les champs étaient devant eux, ainsi que les ouvriers y répandant la semence ou moissonnant les premiers grains. De même, la moutarde qui croissait d'une manière si luxuriante autour d'eux, fournissait une leçon pour tous.VJC 243.2

    Mais afin de faire entrer ses vérités plus profondément dans le cœur, il prononça d'autres paraboles, pour répondre à des cas particuliers. Celui qui cherchait les richesses représentait une grande classe de gens qui ne pouvaient qu'être frappés par la parabole du trésor caché. Et tandis que le levain caché dans la farine était une illustration qui pouvait être comprise par tous, elle devait faire entrer avec une force nouvelle la vérité dans l'esprit des femmes qui comprenaient si bien l'action du levain sur la farine, et qui pourraient en tirer une comparaison frappante avec l'œuvre de la grâce de Dieu sur le cœur humain. Jésus n'oubliait personne dans ses enseignements, et il se souvenait des humbles avec une tendre miséricorde.VJC 243.3

    Le Sauveur demanda à ses disciples s'ils comprenaient ces choses. Ils répondirent: “Oui, Seigneur! Et il leur dit: C'est pour cela que tout docteur qui est bien instruit dans ce qui regarde le royaume des cieux, est semblable à un père de famille qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.” Dans cette parabole, le Seigneur représente à ses disciples la responsabilité de ceux qui sont chargés de présenter au monde la vérité qu'ils ont reçue de lui. L'Ancien Testament était alors tout ce qui existait des saintes Ecritures; mais il n'était pas seulement écrit pour les temps passés, mais pour tous les siècles et pour tous les peuples.VJC 244.1

    Jésus voulait que ceux qui enseignaient sa doctrine recherchassent diligemment l'Ancien Testament, afin d'y trouver la lumière qui établit son identité comme le Messie prédit dans la prophétie, et qui révèle au monde la nature de sa mission. L'Ancien et le Nouveau Testament sont inséparables, car tous deux sont les enseignements de Christ. La doctrine des Juifs, qui n'acceptent que l'Ancien Testament, est insuffisante pour le salut puisqu'ils rejettent le Sauveur dont la vie et le ministère étaient un accomplissement de la loi et des prophéties; et la doctrine de ceux qui rejettent l'Ancien Testament ne peut conduire au salut, parce qu'elle repousse ce qui est un témoignage direct de Christ. Les sceptiques commencent par déprécier l'Ancien Testament; il ne leur faut ensuite qu'un pas pour nier la validité du Nouveau, et rejetter ainsi toute la Bible.VJC 244.2

    Les Juifs ont peu d'influence sur le monde chrétien pour lui montrer l'importance des commandements y compris la loi obligatoire du Sabbat, parce qu'en montrant les anciens trésors de vérité, ils rejettent les nouveaux dans les enseignements personnels de Christ. D'un autre côté, la plus forte raison de l'insuccès des chrétiens à engager les Juifs à accepter les enseignements de Christ, comme le langage de la sagesse divine, c'est parce qu'en montrant les trésors de sa Parole, ils traitent avec mépris les richesses de l'Ancien Testament, qui sont les enseignements primitifs du Fils de Dieu, donnés par le ministère de Moïse. Ils rejettent la loi proclamée du haut du Sinaï, et le Sabbat du quatrième commandement institué dans le jardin d'Eden. Mais le ministre de l'Evangile, qui suit les enseignements de Christ, acquerra une connaissance approfondie des deux Testaments, afin de pouvoir les présenter sous leur vrai jour au peuple, comme un tout inséparable — l'un dépendant de l'autre, et l'illuminant. Ainsi, il tirera de son trésor des “choses nouvelles et des choses vieilles”, comme le fit Jésus en instruisant ses disciples.VJC 244.3

    En regardant au large sur les nombreux champs où il avait travaillé, Jésus était rempli de compassion pour les âmes dispersées qui l'avaient accepté comme leur Sauveur, et qui regardaient à lui pour avoir le pain de vie. Elles lui semblaient être comme des brebis qui seraient sans pasteur, quand il devrait monter au ciel. Avant ses souffrances et sa mort, il était nécessaire qu'il donnât mission à ses disciples de continuer son œuvre comme ses représentants,1Matthieu 9:36-39; 10:1-33. afin que les croyants pussent les considérer comme docteurs divinement choisis; de sorte que dans le temps de ténèbres et de découragement qui approchait, ils ne fussent point laissés sans conseillers. Appelant les douze autour de lui, il leur dit: “La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.” Jusqu'alors, les disciples avaient peu d'expérience dans la prédication des vérités pratiques reçues de leur Maître. Mais ils avaient été ses compagnons pendant plusieurs mois, et il les avait envoyés occasionnellement pour travailler seuls pendant un peu de temps, afin de les préparer à leur future mission lorsqu'il ne serait plus avec eux. Mais alors, il les envoya deux à deux, dans différentes directions. Il leur donna le pouvoir de faire des miracles, mais ils ne devaient en aucun cas employer ce pouvoir pour leur propre gloire ou leur avantage. Ils ne seraient absents que quelques jours, et dans cette première tournée ils n'étaient pas envoyés parmi les étrangers, mais vers leurs frères qui devaient leur préparer la voie, afin qu'ils pussent avoir accès auprès des gens du peuple, dont beaucoup désiraient sincèrement connaître les doctrines de Christ.VJC 245.1

    En envoyant ses disciples, Jésus leur apprend qu'en entrant dans un bourg ou dans une ville, ils devront rechercher ceux qui étaient de bonne réputation, et demeurer avec eux durant le temps qu'ils travailleraient dans cette ville; car l'influence de telles personnes profiterait à la vérité. Mais si les disciples n'étaient pas reçus par ceux chez lesquels ils allaient, ils devaient secouer la poussière de leurs souliers contre la maison qui se fermait devant eux, ou la ville qui refusait d'entendre leur message. Cet acte était de nature à faire comprendre au peuple l'importance du message évangélique, et le fait qu'il ne pouvait être méprisé ou rejeté impunément. Le grand Maître fait à ses disciples cette déclaration effrayante que Sodome et Gomorrhe seraient traitées moins rigoureusement, au jour du Jugement, que ces villes qui refuseraient de les écouter.VJC 246.1

    Jésus commanda à ses disciples de faire connaître aux autres ces vérités qu'eux seuls avaient eu le privilége d'entendre. Il leur dit: “Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière; et ce que vous entendez qu'on vous dit à l'oreille, prêchez-le sur le haut des maisons.” Connaissant la résistance et la persécution qu'ils auraient à rencontrer dans le ministère dans lequel ils étaient sur le point d'entrer, il les fortifie pour leur œuvre, en leur assurant que dans toutes leurs luttes et dans tous les dangers à venir, Dieu veillerait sur eux. Ils devaient aller, sans souci de l'opposition des hommes, ne cherchant qu'à plaire à Dieu, entre les mains de qui ils étaient. “Et ne craignez point ceux qui ôtent la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l'âme: mais craignez plutôt celui qui peut perdre et l'âme et le corps dans la géhenne.”VJC 246.2

    Ils devaient aller de l'avant, rendant témoignage à la vérité, et remettant leur sort entre les mains de leur Père céleste. Jésus les fortifie en leur disant que la Providence divine veille sur leurs vies. “Deux passereaux ne se vendent-ils pas une pite? et néanmoins il n'en tombera pas un seul à terre sans la permission de votre Père. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc rien; vous valez mieux que beaucoup de passereaux.”VJC 246.3

    Et il couronne finalement ses instructions et ses encouragements par la glorieuse assurance d'une éternelle récompense pour ceux qui acceptent le Fils de Dieu et obéissent à ses enseignements, et par une menace contre ceux qui les repoussent: “Quiconque donc me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est aux cieux. Mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est aux cieux.”VJC 247.1

    Ainsi le Sauveur chargea ses disciples d'aller dans le monde pour prêcher sa Parole, guérir les malades et consoler les affligés, comme ils l'avaient vu faire, et ils s'en allèrent, agissant suivant ses directions. La mission des serviteurs de Dieu de nos jours, a la même importance vitale que celle des apôtres que Christ envoya avec des paroles d'instructions si solennelles. L'acceptation ou la rejection du message de Christ assurera les résultats indiqués par le Maître à ses disciples à cette occasion solennelle, alors qu'il les envoya prêcher sa parole au peuple.VJC 247.2

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