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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 32 — La fête des tabernacles

    Trois fois l'année il était exigé des Juifs qu'ils s'assemblassent à Jérusalem, pour y célébrer des fêtes religieuses. Jésus ne s'était pas rendu à plusieurs de ces fêtes, à cause de l'inimitié des Juifs. Lorsqu'il avait déclaré, dans la synagogue, qu'il était le pain de vie, plusieurs de ceux qui l'avaient suivi avaient apostasié, et s'étaient joints aux pharisiens pour le surveiller et espionner ses mouvements, dans l'espoir de découvrir quelque prétexte pour le condamner à mort.VJC 309.1

    Les fils de Joseph, qui passaient pour les frères de Jésus, étaient très affligés de la désertion d'un si grand nombre de disciples, et, comme la fête des tabernacles approchait,1Jean 7. ils le pressaient de monter à Jérusalem pour présenter ses prétentions devant les gouverneurs et faire valoir ses droits, s'il était vrai qu'il fût véritablement le Messie.VJC 309.2

    Jésus leur répondit avec une dignité solennelle: “Mon temps n'est pas encore venu; mais le temps est toujours propre pour vous. Le monde ne vous peut haïr; mais il me hait, parce que je rends ce témoignage contre lui, que ses œuvres sont mauvaises. Pour vous, montez à cette fête; pour moi, je n'y monte pas encore, parce que mon temps n'est pas encore venu.” Le monde aime ceux qui lui ressemblent; or, entre Christ et le monde, le contraste était trop marqué; il ne pouvait y avoir accord. Ses enseignements et ses censures contre le péché lui attiraient la haine du monde. Notre Seigneur savait ce qui l'attendait à Jérusalem. Il savait que la malice des Juifs réussirait bientôt à le faire mourir; et ce n'était point à lui de hâter cet événement en s'exposant prématurément à leur haine sans scrupule. Il devait attendre patiemment que son temps fût venu.VJC 309.3

    Dès le commencement de la fête des tabernacles, on s'entretint de l'absence de Jésus. Les pharisiens et les gouverneurs attendaient sa venue avec impatience, espérant avoir une occasion de le condamner par ses paroles ou ses actions. Ils demandaient avec inquiétude: “Où est-il?” Mais personne ne le savait. Alors une dispute s'éleva parmi le peuple concernant Jésus. Les uns le défendaient noblement, comme un envoyé de Dieu, tandis que d'autres l'accusaient amèrement d'être un séducteur du peuple.VJC 310.1

    Pendant ce temps, Jésus était tranquillement arrivé à Jérusalem. Il avait choisi une route qui n'était point fréquentée, afin d'éviter ceux qui se rendaient à Jérusalem de toutes les parties du pays. Au milieu de la fête, au plus fort de la dispute qui se poursuivait sur son compte, Jésus traversa tranquillement la cour du temple, et vint se placer devant le peuple comme quelqu'un qui posséderait une autorité incontestable. L'apparition soudaine et inattendue devant les principaux sacrificateurs et les gouverneurs de celui qu'ils croyaient ne pas oser se montrer parmi eux, remplit le peuple d'un si grand étonnement, que le calme succéda tout à coup aux plus vives discussions. Ils étaient étonnés de son maintien digne et courageux, au milieu d'un si grand nombre d'hommes puissants qui recherchaient sa vie.VJC 310.2

    Debout au milieu de cette foule qui faisait de lui le point de mire de tous les regards, il parla au peuple comme aucun homme ne l'avait fait jusqu'alors. Sa science était plus grande que celle des sacrificateurs et des anciens les plus savants, et il assumait une autorité qu'ils n'avaient jamais essayé de prendre. Ces hommes mêmes qui, peu auparavant étaient animés d'une si grande haine, et qui étaient prêts à se jeter sur Christ à la première occasion, écoutaient alors ses paroles comme s'ils eussent été suspendus à ses lèvres, et se sentaient impuissants à lui nuire. Il était l'attraction du moment; tout autre intérêt était oublié. A l'ouïe de ses paroles divines, tous tressaillaient d'admiration.VJC 310.3

    Son discours montrait qu'il connaissait la loi dans toutes ses parties, et qu'il interprétait clairement les Ecritures. Ils se demandaient les uns aux autres: “Comment cet homme sait-il les Ecritures, ne les ayant point apprises?” Quelques-uns, connaissant moins sa jeunesse, demandaient dans quelle école il avait été instruit. Finalement, les gouverneurs recouvrèrent assez de présence d'esprit pour lui demander par quelle autorité il enseignait ainsi le peuple. Ils cherchaient à détourner de Jésus l'attention du peuple, pour l'attirer sur la question de savoir s'il avait le droit d'enseigner, et afin de rappeler leur propre importance et leur autorité. Mais la voix de Jésus répondit à leur question avec une puissance saisissante:VJC 310.4

    “Ma doctrine n'est pas de moi, mais elle est de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé, est digne de foi, et il n'y a point d'injustice en lui.” Jésus déclare ici que son Père céleste est la source de toute force et le fondement de toute sagesse. Aucun talent naturel, aucune connaissance acquise ne peut suppléer à la connaissance de la volonté de Dieu. Le désir d'obéir aux ordres du Seigneur dispose l'esprit et le cœur à s'informer diligemment de la vérité et à la rechercher. Il déclare que, l'esprit ainsi disposé, l'homme peut discerner entre celui qui parle au nom de Dieu et celui qui parle pour sa propre gloire et dans un but égoïste. Dans cette dernière classe se trouvaient les sacrificateurs orgueilleux et les pharisiens.VJC 311.1

    Jésus parla sur le sujet de la loi. Il se trouvait en présence de ces hommes mêmes qui étaient si ardents à en imposer les règles, et qui pourtant négligeaient d'en pratiquer les principes dans leur vie. Ces personnes persécutaient Jésus qui enseignait d'une manière formelle la sainteté des commandements de Dieu en les dégageant des restrictions insensées qu'on y avait attachées. Depuis que Jésus avait guéri un paralytique un jour de Sabbat, les pharisiens avaient conçu la pensée de le faire mourir, et recherchaient impatiemment une occasion d'accomplir leur dessein. Jésus, pénétrant leurs intentions, leur demanda:VJC 311.2

    “Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi? et néanmoins aucun de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir?” Cette accusation directe alla droit aux consciences coupables des pharisiens et des gouverneurs; mais elle ne fit qu'augmenter leur rage. Que cet homme humble se tînt devant le peuple et exposât les péchés cachés de leur vie, cela leur paraissait une présomption si énorme qu'ils croyaient rêver. Mais les principaux, désirant cacher leurs mauvais desseins aux yeux du peuple, éludèrent les paroles de Jésus en s'écriant: “Tu es possédé du démon: qui est-ce qui cherche à te faire mourir?” Par ces paroles, ils voulaient insinuer que toutes les œuvres merveilleuses de Jésus étaient faites à l'instigation d'un esprit malin. Ils désiraient aussi détourner l'esprit du peuple des paroles par lesquelles Jésus avait révélé leur intention de le faire mourir.VJC 311.3

    Mais Jésus leur répondit: “J'ai fait une œuvre, et vous en êtes tous étonnés. Moïse vous a ordonné la circoncision (non pas qu'elle vienne de Moïse, mais elle vient des pères), et vous circoncisez un homme au jour du Sabbat.” Jésus rappelait qu'il avait guéri un homme au jour du Sabbat et montrait que cet acte était d'accord avec la loi du Sabbat. Il faisait également allusion à la coutume juive de circoncire un homme un jour de Sabbat. Si c'était une chose légale de circoncire un homme au jour du Sabbat, ce devait certainement être juste de soulager un affligé, “de guérir un homme dans tout son corps le jour du Sabbat”. Il leur commanda de ne point juger selon l'apparence, mais de juger selon la justice. La hardiesse avec laquelle Jésus se défendait et interprétait l'esprit de la loi, imposa silence aux principaux, et fit dire à plusieurs de ceux qui l'entendaient: “N'est-ce pas celui qu'ils cherchent à faire mourir? et le voici qui parle librement, et ils ne lui disent rien. Les chefs auraient-ils en effet reconnu qu'il est véritablement le Christ?” Plusieurs de ceux qui vivaient à Jérusalem et qui connaissaient les desseins du Sanhédrin contre Jésus, étaient émerveillés de la pureté de la doctrine qu'il enseignait et de la dignité de son maintien, et ils étaient disposés à le recevoir comme le Fils de Dieu.VJC 312.1

    Ils n'étaient point imprégnés de méchants préjugés et de haine comme les sacrificateurs et les principaux; mais Satan était prêt à leur inspirer des doutes et à leur faire mettre en question la divinité de cet homme d'humble origine. Plusieurs avaient adopté l'opinion que le Messie n'aurait aucune parenté avec l'humanité, et il ne leur était point agréable de penser que celui qu'ils avaient espéré devoir être un puissant roi d'Israël, fût un homme d'une origine pauvre et obscure. Ils disaient donc entre eux: “Mais nous savons d'où est celui-ci; au lieu que quand le Christ viendra, personne ne saura d'où il est.” L'esprit de ces hommes était sourd aux prophéties qui indiquaient comment et dans quel temps le Christ devait venir.VJC 312.2

    Tandis que leur esprit balançait entre le doute et la foi, Jésus, comprenant leurs pensées, leur parla ainsi: “Vous me connaissez, et vous savez d'où je suis. Je ne suis pas venu de moi-même; mais celui qui m'a envoyé est véritable, et vous ne le connaissez point. Mais moi je le connais; car je viens de sa part, et c'est lui qui m'a envoyé.” Ils prétendaient connaître l'origine de Christ, tandis qu'ils en étaient parfaitement ignorants, et qu'ils étaient plongés dans un aveuglement spirituel complet. S'ils avaient vécu selon la volonté du Père, ils auraient connu son Fils lorsqu'il leur fut manifesté.VJC 313.1

    Les paroles de Jésus convainquirent plusieurs de ceux qui l'écoutaient, mais la rage des gouverneurs fut augmentée par ce fait même, et ils essayèrent de se saisir de lui; mais “personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Cependant plusieurs du peuple crurent en lui, et ils disaient: Quand le Christ viendra, fera-t-il plus de miracles que n'en fait celui-ci?”VJC 313.2

    Jésus se tenait au milieu de ses ennemis, l'air digne et calme, déclarant sa mission dans le monde, et révélant les péchés cachés et les desseins meurtriers des pharisiens et des gouverneurs. Quoique ces gens hautains lui eussent volontiers fermé la bouche, et quoiqu'ils eussent le désir de le faire mourir au lieu même où il était, ils en étaient empêchés par une invisible influence qui mettait une limite à leur rage et leur disait: “Tu viendras jusque-là, et tu ne passeras point plus avant.”1Job 38:11.VJC 313.3

    Les paroles de Jésus trouvèrent le chemin de bien des cœurs, et, semblables à la semence jetée dans une bonne terre, elles portèrent ensuite d'abondantes moissons. Les espions, dispersés parmi la foule, rapportèrent aux principaux sacrificateurs et aux anciens que Jésus acquérait une grande influence parmi le peuple, et que plusieurs déjà déclaraient croire en lui. Les sacrificateurs donc résolurent secrètement de faire arrêter Jésus; mais ils complotèrent de se saisir de lui lorsqu'il serait seul, car ils n'osaient le faire en présence du peuple. Jésus, devinant leur intention malveillante, leur fit cette déclaration solennelle:VJC 314.1

    “Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m'en vais à celui qui m'a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez point, et vous ne pourrez venir où je serai.” Bientôt le Sauveur du monde devait trouver un refuge loin de la persécution de ses ennemis, où il serait à l'abri de leur mépris et de leur haine. Il devait remonter vers son Père, pour être de nouveau adoré par les anges, là où ses meurtriers ne pourraient jamais parvenir.VJC 314.2

    La fête des tabernacles était célébrée pour rappeler le temps où les Hébreux demeurèrent sous des tentes, durant leur séjour dans le désert. Tant que durait cette grande fête, le peuple devait quitter les maisons et demeurer dans des tentes faites de branches vertes de pins et de myrtes. Ces constructions de feuillage étaient parfois élevées sur le haut des maisons et dans les rues, mais le plus souvent hors des murailles des villes, dans les vallées et sur les pentes des collines. Dispersés çà et là, dans toutes les directions, ces camps de verdure présentaient un aspect des plus pittoresques.VJC 314.3

    La fête durait une semaine, et pendant tout ce temps le temple présentait une scène de fête et de réjouissance. On voyait les pompeuses cérémonies des sacrifices; on entendait le son de la musique qui, se confondant avec les hosanna, donnait à ce lieu un air de joie et de sainte grandeur. A la première aube du jour, les sacrificateurs faisaient entendre les sons perçants et prolongés de leurs trompettes d'argent. Le son d'autres trompettes ainsi que les cris joyeux du peuple au milieu des bocages, répétés par l'écho de colline en colline, et de vallée en vallée, saluaient ce jour de fête. Ensuite le sacrificateur puisait dans les eaux courantes du Cédron, une cruche d'eau et, l'élevant en l'air pendant que les trompettes sonnaient, il gravissait les grands escaliers du temple, marchant en mesure, d'un pas lent et cadencé, tout en chantant: “Nos pieds se sont arrêtés dans tes portes, ô Jérusalem!”VJC 314.4

    Il portait la cruche à l'autel qui était au milieu de la cour du temple. Là se trouvaient deux bassins d'argent auprès de chacun desquels se tenait un sacrificateur. La cruche d'eau était versée dans un bassin, et une cruche de vin dans l'autre, d'où le contenu de tous deux coulait dans un tuyau qui communiquait au Cédron, et était conduit à la mer Morte. Le spectacle de l'eau consacrée représentait la source qui coulait du rocher dans le désert pour étancher la soif des Hébreux. Ensuite les chants de joie continuaient: “Car l'Eternel, l'Eternel est ma force et ma louange,” “et vous puiserez des eaux avec joie des sources de cette délivrance.”1Ésaïe 12:2, 3. Toute la grande assemblée se joignait à ce chant de triomphe avec des instruments et des trompettes, tandis que des choristes compétents dirigeaient ce grand concert de louange.VJC 315.1

    Les réjouissances se poursuivaient avec une splendeur sans exemple. Lorsque la nuit avait succédé au jour, le temple et ses cours étaient éclatants de lumière. La musique, l'agitation des branches de palmier, les joyeux hosanna, le grand concours du peuple au-dessus duquel rayonnait la lumière des lampes suspendues, les brillants costumes des sacrificateurs et la majesté des cérémonies, tout était combiné pour rendre cette scène imposante.VJC 315.2

    La fête tirait à sa fin. Le matin du dernier jour trouva le peuple fatigué de ces longues journées de fête. Tout à coup Jésus éleva la voix avec un accent qui retentit au travers des cours du temple: “Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de lui, comme l'Ecriture le dit.” La condition du peuple rendait cet appel bien frappant. Ils avaient assisté à une scène ininterrompue de pompe et de fête, leurs yeux avaient été éblouis de lumière et de couleurs, leurs oreilles remplies de la plus riche musique, mais il n'y avait rien là qui répondît au besoin de leurs esprits, rien qui satisfît la soif de leurs âmes, pour ce qui ne périt pas. Jésus les invitait à venir et à boire à la fontaine de la vie qui deviendrait en eux une source d'eau vive jaillissant jusqu'à la vie éternelle.VJC 315.3

    Ce matin-là, les sacrificateurs avaient accompli l'imposante cérémonie qui représentait Moïse frappant le rocher et l'apparition de l'eau qui en était sortie. Ce rocher était une image de Christ; ses paroles étaient les eaux vives. Comme Jésus parlait ainsi au peuple, les cœurs de plusieurs étaient émus de crainte et d'admiration, et beaucoup étaient prêts à s'écrier comme la Samaritaine: “Seigneur! donne-moi de cette eau, afin que je n'aie plus soif.”1Jean 4:15.VJC 316.1

    Les paroles du divin Sauveur présentaient son Evangile sous une image bien impressive. Plus de 1800 ans se sont écoulés depuis que les lèvres de Jésus ont prononcé ces paroles à l'ouïe de milliers d'âmes altérées; mais elles sont aussi réconfortantes et consolantes pour nos cœurs aujourd'hui, et aussi pleines d'espérance qu'elles ne l'étaient à ceux qui les reçurent dans le temple de Jérusalem. Jésus connaissait les besoins de l'âme humaine. La vaine pompe, les richesses et les honneurs ne peuvent satisfaire le cœur. “Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi.” Le riche, le pauvre, le puissant, le faible sont également bien reçus. Il promit de soulager l'esprit oppressé, de consoler les affligés et de rendre l'espérance à ceux qui sont abattus.VJC 316.2

    Plusieurs de ceux qui entendirent Jésus menaient le deuil d'espérances déçues, quelques-uns nourrissaient un chagrin secret, d'autres cherchaient à satisfaire les continuels désirs de leur âme par les choses de ce monde et la louange des hommes; mais lorsque tout cela était obtenu, ils trouvaient qu'ils avaient travaillé pour obtenir une citerne crevassée, d'où ils ne pouvaient étancher leur soif fiévreuse. Au milieu de l'éclat de ces scènes de joie, ils étaient mécontents et tristes. Soudain ce cri: “Si quelqu'un a soif”, les arrache à leurs tristes réflexions et, comme ils écoutent les paroles qui suivent, de nouvelles espérances illuminent leur esprit. Ils considèrent le Sauveur se tenant majestueusement devant eux; sa divinité éclatant à travers son humanité, et révélant sa puissance céleste en paroles qui font tressaillir leur cœur.VJC 316.3

    L'appel de Christ à l'âme altérée se fait encore entendre. Il nous invite avec une plus grande puissance même que ceux qui l'entendirent dans le temple au dernier jour de la fête. Le breuvage rafraîchissant de la vie éternelle est offert aux esprits fatigués et épuisés. Jésus les invite à se reposer sur lui. Il se chargera de leur fardeau. Il leur donnera la paix. Des siècles avant l'avénement de Christ, le prophète Esaïe le décrit “comme un lieu où l'on se met à couvert du vent, et comme une retraite contre la tempête;” et comme “l'ombre d'un gros rocher dans un pays altéré.”1Ésaïe 32:2. Tous ceux qui viennent à Christ reçoivent son amour dans leur cœur; cet amour est l'eau qui jaillit jusqu'en la vie éternelle. Ceux qui le reçoivent en font part aux autres à leur tour, en bonnes œuvres, en bons exemples et en conseils chrétiens.VJC 317.1

    Le jour était passé et les pharisiens et les chefs du peuple attendaient impatiemment un rapport des sergents qu'ils avaient envoyés sur les traces de Jésus, afin de l'arrêter. Mais leurs émissaires revinrent sans lui. On leur demanda aigrement: “Pourquoi ne l'avez-vous pas amené?” Les sergents répondirent d'un air solennel: “Jamais homme n'a parlé comme cet homme.” L'habitude de la violence et du crime avait naturellement endurci le cœur de ces hommes; mais ils n'étaient pas aussi insensibles que les sacrificateurs et les anciens qui avaient résolûment repoussé la lumière, et s'étaient livrés à l'envie et à la méchanceté.VJC 317.2

    Les sergents avaient entendu les paroles de Jésus dans le temple; ils avaient éprouvé la merveilleuse influence de sa présence, et leurs cœurs avaient été étrangement amollis et attirés vers celui qu'on leur avait donné ordre d'arrêter comme un criminel. Ils étaient incapables d'accomplir la tâche que leur avaient donnée les sacrificateurs et les chefs du peuple; ils n'avaient pas le courage de mettre la main sur cet Etre saint qui se tenait- devant eux, le visage illuminé d'une lumière divine et prêchant un salut gratuit. Comme ils s'excusaient de n'avoir pas obéi à leurs ordres, en disant: “Jamais homme n'a parlé comme cet homme”, les pharisiens pleins de rage de ce que même leurs agents s'étaient laissé influencer par ce Galiléen, s'écrièrent avec colère:VJC 317.3

    “Avez-vous aussi été séduits? Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en lui? Mais cette populace qui n'entend point la loi est exécrable.” Ils continuèrent alors à tenir conseil sur les moyens de condamner et de faire mourir Jésus immédiatement, craignant que si on le laissait libre plus longtemps, il ne gagnât tout le peuple. Ils reconnurent que leur seule espérance était de le réduire au silence tout de suite. Mais Nicodème, pharisien qui était venu de nuit vers Jésus, et qui avait été instruit sur la nouvelle naissance, leur dit:VJC 318.1

    “Notre loi condamne-t-elle un homme sans l'avoir ouï auparavant, et sans s'être informé de ce qu'il a fait?” Pendant un moment, il se fit un grand silence dans l'assemblée. Nicodème était un homme riche et influent, instruit dans la loi, et ayant une position élevée parmi les chefs du peuple. Ce qu'il dit était vrai et frappa les pharisiens directement au cœur. Ils ne pouvaient condamner un homme sans l'avoir entendu. Mais ce n'était pas la seule raison pour laquelle les gouverneurs hautains demeuraient confondus, regardant celui qui avait parlé si hardiment au nom de là justice. Ils étaient confus et irrités de ce que l'un des leurs eût été si impressionné par la présence de Jésus, qu'il le défendît ouvertement devant le conseil. Lorsqu'ils furent revenus de leur surprise, ils lui dirent avec un sarcasme mordant: “Es-tu aussi Galiléen? Informe-toi, et tu verras qu'aucun prophète na été suscité de la Galilée.” Mais ils ne purent néanmoins exécuter leur dessein et condamner Jésus sans l'avoir entendu. Pour lors ils furent déçus et “chacun s'en alla dans sa maison”.VJC 318.2

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