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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 42 — La Pâque

    Les scribes et les sacrificateurs délibérèrent alors ensemble pour savoir comment ils pourraient se saisir de Jésus sans soulever un tumulte parmi le peuple; car plusieurs de ceux qui avaient vu ses puissants miracles croyaient qu'il était le prophète du Très-Haut, et ils auraient été très irrités si l'on eût attenté à sa liberté. C'est pourquoi les principaux des Juifs décidèrent d'user de trahison, jugeant que toute violence ouverte ne serait point de bonne politique.VJC 426.1

    Judas, l'un des douze, leur proposa secrètement de leur livrer Jésus en les conduisant dans un lieu où le Seigneur avait l'habitude de se retirer pour prier. Ils pourraient, dans ce lieu paisible, s'assurer facilement de leur victime, car il n'y aurait point là de multitude pour s'opposer à eux. Judas, toujours avide de gain, fit un contract avec les sacrificateurs et les gouverneurs, s'engageant à livrer son Maître pour trente pièces d'argent. Le Seigneur de gloire fut ainsi livré à l'ignominie et à la mort par un de ses disciples, pour une misérable somme d'argent.VJC 426.2

    Ce n'est point soudainement que le cœur de Judas était devenu si vil et si corrompu. Son amour des richesses, comme tout vice que l'on ne repousse pas, avait crû de jour en jour, jusqu'à ce qu'il dominât son amour pour le Sauveur, et qu'il fût devenu une idolâtrie. L'envie et l'avarice avaient avili son esprit; et un homme qui est l'esclave de l'avarice est en danger de se laisser entraîner à commettre n'importe quel crime.VJC 426.3

    Judas, comme les autres apôtres, avait eu le privilége d'entendre les enseignements de Jésus, et avait été témoin de ses œuvres miséricordieuses. Il avait remarqué son esprit de support et de patience. Il avait vu comment, étant accablé par la fatigue, la faim, et pressé par la multitude des pauvres et des malades, il avait eu pitié de leurs cris et n'en avait renvoyé aucun sans le délivrer. Judas l'avait vu accomplir des miracles en rendant la santé à ceux qui s'en allaient mourir, et la joie aux désespérés. Lui-même, il avait senti dans sa personne les preuves de sa puissance divine. Mais lorsque les hommes rejettent la lumière et suivent aveuglément leurs inclinations naturelles, ils se plongent dans les ténèbres et ne tiennent aucun compte des faits les plus frappants. Judas était avare de nature, et il avait nourri ce mauvais penchant jusqu'à ce qu'il fût devenu le mobile de sa vie.VJC 426.4

    Nous considérons avec horreur la trahison de Judas; mais il représente une nombreuse classe de personnes qui, quoique marchant sous la bannière de Christ, sont en réalité ses plus grands ennemis. Elles n'adorent qu'elles-mêmes et l'argent, et se servent du nom de chrétien comme d'un manteau pour cacher leurs mauvaises actions. Elles vendent leur droiture pour de l'argent, et leur Sauveur pour un léger profit mondain.VJC 427.1

    Après que Judas eut terminé le contrat par lequel il s'engageait à trahir son Maître et à le livrer à ceux qui recherchaient sa vie, il se mêla aux autres disciples, comme s'il eût été innocent, et qu'il se fût fort intéressé à la préparation de la Pâque. Le traître pensait que ses vils desseins étaient cachés à son Maître, quoique chaque jour lui eût fourni une nouvelle preuve que les pensées et les intentions de tous les cœurs lui étaient connues.VJC 427.2

    Jésus rejoignit ses disciples dans la chambre haute, et bientôt ceux-ci s'aperçurent que quelque chose oppressait lourdement son esprit. Enfin, d'une voix pleine d'une tristesse émouvante, il leur parla en ces termes: “J'ai fort désiré de manger cette Pâque avec vous avant que je souffre.”1Luc 22:14-20. Il prévoyait clairement les choses qui allaient arriver prochainement; son cœur était étreint de douleur en considérant l'ingratitude et la cruauté de ceux qu'il était venu sauver, et il voyait dans l'avenir le sort terrible qui les attendait.VJC 427.3

    Les entrevues que Jésus avait avec ses disciples étaient habituellement des moments de joie calme, que tous appréciaient grandement. Les soupers de Pâque avaient été des scènes spécialement intéressantes; mais cette fois, Jésus était troublé en son esprit, et ses disciples sympathisaient avec son chagrin, quoiqu'ils n'en connussent point la cause. C'était là réellement la dernière Pâque qui dût jamais être célébrée; car le type allait rencontrer son anti-type dans la mort du Fils de Dieu pour les péchés du monde. Christ allait bientôt recevoir son baptême de souffrance; mais les quelques heures de répit qui restaient encore jusqu'à Gethsémané, devaient être employées au profit de ses disciples.VJC 428.1

    “Et il leur dit: J'ai fort désiré de manger cette Pâque avec vous avant que je souffre; car je vous dis que je n'en mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Et ayant pris la coupe et rendu grâces, il dit: Prenez-la, et la distribuez entre vous; car je vous dis que je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu'à ce que le règne de Dieu soit venu.”VJC 428.2

    Jésus donna alors par son exemple une leçon d'humilité à ses disciples.1Jean 13:4-17. S'étant ceint d'un linge, comme un serviteur, il lava les pieds de ses disciples, tout en conversant avec eux avec une tendresse solennelle. Lui, le Fils de Dieu, sans tache, s'abaissa jusqu'à laver les pieds de ses disciples, comme l'un des derniers gages de son amour pour eux.VJC 428.3

    Lorsqu'il eut fini de leur laver les pieds, il leur dit: “Savez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites vrai; car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi qui suis le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.”VJC 428.4

    Une dispute s'était élevée parmi les disciples de Jésus pour savoir lequel d'entre eux serait le plus honoré dans son royaume; car nonobstant les instructions expresses qu'ils avaient si souvent reçues, ils étaient enclins à croire que Jésus établirait un royaume temporel à Jérusalem. Son entrée triomphale dans cette cité, ainsi que la manière dont on l'avait reçu, ravivaient cette pensée dans leur esprit. Jésus avait réprimé leurs aspirations aux honneurs, et il venait de corroborer son enseignement par un acte d'humilité et d'amour bien propre à leur faire comprendre leurs obligations les uns envers les autres; aussi, au lieu de se quereller pour avoir la meilleure place, chacun d'eux aurait dû considérer les autres comme meilleurs que lui-même.VJC 428.5

    Comme les disciples s'asseyaient à table pour prendre la Pâque avec leur Maître bien-aimé, ils observèrent qu'il paraissait encore fort troublé et abattu. Tous furent remplis de tristesse, à ce présage de quelque terrible calamité dont ils ne comprenaient pas la nature. Comme ils mangeaient en silence, Jésus dit: “Je vous dis en vérité que l'un de vous me trahira.”1Matthieu 26:21-25; Jean 13:18-30. A ces paroles, tous furent saisis d'étonnement et de consternation. Ils ne pouvaient concevoir que l'un d'entre eux pût agir traîtreusement envers leur divin Maître. Pour quelles causes auraient-ils pu le trahir, et auprès de qui? Dans quel cœur pourrait-il naître un tel dessein! Sûrement pas dans le cœur de l'un des douze, qui avaient eu le privilége si grand d'entendre ses enseignements, qui avaient goûté son merveilleux amour, et qu'il avait si hautement honorés en se les associant si intimement!VJC 429.1

    A mesure qu'ils comprenaient toute la portée de ses paroles, et qu'ils se rappelaient combien était vrai tout ce qu'il disait, la crainte et la défiance d'eux-mêmes les saisirent vivement. Ils se mirent à examiner leur propre cœur pour reconnaître s'ils avaient en eux une seule pensée contre leur Maître. Remplis des sentiments les plus douloureux, ils demandèrent l'un après l'autre: “Seigneur! est-ce moi?” Mais Judas restait silencieux. A la fin, Jean, d'une voix qui trahissait une profonde détresse, demanda à Jésus: Qui est-ce? Et Jésus répondit: “Celui qui met la main dans le plat avec moi, c'est celui qui me trahira. Pour ce qui est du Fils de l'homme, il s'en va, selon ce qui a été écrit de lui; mais malheur à cet homme par qui le Fils de l'homme est trahi! il eût mieux valu pour cet homme-là de n'être jamais né.” Les disciples s'étaient lançé des regards scrutateurs, en demandant: “Seigneur! est-ce moi?” Alors, le silence de Judas attira tous les yeux sur lui. Au milieu de la confusion des questions et des manifestations d'étonnement, Judas n'avait pas entendu les paroles de Jésus, répondant à la question de Jean. Mais alors, pour échapper à l'examen rigoureux des disciples, il demanda comme ces derniers l'avaient fait: “Maître! est-ce moi?” Jésus répondit solennellement: “Tu l'as dit.” Confus et surpris par la découverte inattendue de son crime, Judas se leva à la hâte pour quitter la chambre; mais comme il sortait, Jésus lui dit: “Fais au plus tôt ce que tu as à faire.”VJC 429.2

    Il est touchant de voir avec quelle indulgence Jésus traite Judas. Cela montre l'infinie miséricorde du Sauveur, qui donne au coupable l'occasion de se repentir en lui montrant que tous ses desseins et ses pensées étaient parfaitement connus au Fils de Dieu. Il daigna donner à Judas, avant qu'il eût consommé cette trahison une preuve finale et convaincante de sa divinité, afin qu'il pût se détourner de son dessein avant que la repentance fût impossible. Mais Judas, quoique surpris et effrayé, ne fut point ému à repentance. Le fait que sa culpabilité était découverte et dévoilée ne fit qu'affermir sa détermination de mettre son plan à exécution. Il s'en alla, et se prépara à l'exécution de ce qu'il avait résolu de faire.VJC 430.1

    Le Seigneur avait un double but en prononçant une malédiction sur Judas: premièrement, il voulait donner au faux disciple une dernière occasion d'échapper au sort terrible qui attendrait le traître; et secondement, il voulait donner aux disciples une preuve capitale de son caractère messianique, en révélant le secret dessein de Judas. Jésus dit: “Je ne parle point de vous tous, je sais qui sont ceux que j'ai choisis; mais il faut que cette parole de l'Ecriture soit accomplie: Celui qui mange du pain avec moi a levé le pied contre moi. Je vous le dis dès à présent, avant que la chose arrive; afin que quand elle sera arrivée, vous me reconnaissiez pour ce que je suis.”VJC 430.2

    Si Jésus fût demeuré dans le silence, ignorant apparemment ce qui devait lui arriver, les disciples auraient pu garder l'impression que leur Maître n'avait aucune prescience divine, et avait été surpris, trahi et remis entre les mains d'une populace meurtrière. Une année auparavant, Jésus avait dit à ses disciples qu'il en avait choisi douze, mais que l'un d'eux était un démon; et les paroles qu'il adressa à Judas à l'occasion de la Pâque, montrant que sa trahison était parfaitement connue de son Maître, devaient servir à fortifier la foi de ses vrais disciples durant son humiliation. Et lorsque la fin tragique de Judas aurait lieu, ils se rappelleraient la malédiction que Jésus avait prononcée sur le traître.VJC 431.1

    Le départ de Judas fut un soulagement pour tous ceux qui étaient présents. Le front du Sauveur s'illumina immédiatement, et le nuage de tristesse disparut du visage des disciples, lorsqu'ils virent la paix du ciel revenir sur les traits pâles et fatigués de leur Seigneur.VJC 431.2

    C'est à cette dernière Pâque que la sainte cène fut instituée. “Puis il prit du pain, et ayant rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, il leur donna la coupe après souper, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est répandu pour vous.” Jésus désirait dire à ses chers disciples beaucoup de choses qu'il ne pouvait leur dire en présence de la multitude, qui était incapable de comprendre les vérités sacrées qu'il allait dévoiler. Les disciples eux-mêmes ne purent les comprendre parfaitement qu'à la résurrection.VJC 431.3

    Jetant un regard sur ses fidèles disciples, Jésus dit: “Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié par lui. Et si Dieu est glorifié par lui, Dieu lui-même aussi le glorifiera; et il le glorifiera bientôt.” Puis il leur dit qu'il allait être bientôt séparé d'eux.”1Jean 13:31-38. L'ardent Pierre ne pouvait rester tranquille tant que la chose demeurait incertaine. Il demanda: “Seigneur! où vas-tu? Jésus lui répondit: Tu ne saurais maintenant me suivre où je vais; mais tu me suivras ci-après.” Pierre, vivement intéressé, pria Jésus d'expliquer complétement ses paroles: “Seigneur! pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je mettrai ma vie pour toi.” Jésus répondit avec tristesse: “Tu mettras ta vie pour moi! En vérité, en vérité je te dis qu'avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois.” Puis, jetant un regard de pitié sur son petit troupeau, qu'il devait laisser bientôt sans berger, il chercha à le tirer de la perplexité dans laquelle ses paroles l'avaient plongé, en disant avec tendresse: “Que votre cœur ne se trouble point; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je m'en vais vous préparer le lieu; et quand je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé le lieu, je reviendrai, et vous prendrai avec moi, afin qu'où je serai, vous y soyez aussi. Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin”.2Jean 14:1-4.VJC 431.4

    Avec le plus profond intérêt, Jésus épanchait le poids qui oppressait son âme en paroles de consolation, de conseil, et en prières qui devaient se graver pour toujours dans le cœur des disciples. Ces paroles qui découlèrent des lèvres du Sauveur et que Jean, l'apôtre inspiré, a tracées dans les chapitres quinze, seize et dix-sept de son livre, furent répétées maintes et maintes fois par les disciples pour soutenir leurs cœurs défaillants à l'heure des grandes épreuves. Mais ce ne fut pourtant qu'après la résurrection qu'ils comprirent et apprécièrent pleinement les paroles que Jésus prononça en cette occasion mémorable. Depuis, ces vérités énoncées par le Rédempteur dans cette chambre haute, se sont répandues par le témoignage des disciples dans tous les pays, et elles subsisteront à travers tous les âges, pour consoler les cœurs abattus, et rendre la paix et l'espérance à des milliers de croyants.VJC 432.1

    Jésus, suivi de ses disciples, sortit alors de la chambre haute, et se rendit au delà du Cédron. Son cœur fut de nouveau oppressé d'affliction et d'angoisse. Il s'adressa à ses compagnons avec une tristesse touchante, en disant: “Je vous serai cette nuit à tous une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, j'irai devant vous en Galilée.” Pierre s'empressa de réitérer à son Maître l'assurance de sa fidélité en disant: “Quand tous les autres seraient scandalisés, je ne le serai pourtant pas.” Jésus, réprimant sa présomption comme auparavant, lui dit: “Je te dis en vérité qu'aujourd'hui, cette même nuit, avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. Mais Pierre disait encore plus fortement: Quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les autres disaient la même chose.”1Marc 14:26-31.VJC 433.1

    Alors Jésus se rendit avec ses disciples au jardin de Gethsémané, au pied du mont des Oliviers, lieu retiré où il s'était rendu souvent pour être en communion avec son Père.VJC 433.2

    Il était nuit; mais la lune, éclairant dans son plein, lui permit de voir un magnifique cep de vigne. Attirant là-dessus l'attention de ses disciples, il leur dit: “Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Il retranche tout sarment qui ne porte point de fruit en moi, et il émonde tout celui qui porte du fruit, afin qu'il porte encore plus de fruit.”2Jean 15:1.VJC 433.3

    La nation juive était un sarment stérile, et devait par conséquent être séparée du cep vivant qui était Jésus-Christ. Les gentils devaient être entés sur le tronc, afin de devenir une branche vivante, ayant part à la vie qui nourrit le vrai sarment. Cette branche devait être émondée, afin qu'elle pût porter du fruit. Dans la pensée de sa séparation d'avec ses disciples, Jésus les exhorte alors à s'attacher fermement à lui par la foi, afin de faire partie du vrai cep, et de porter une riche moisson de fruits. “Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. Comme le sarment ne saurait de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, vous n'en pouvez porter aussi, si vous ne demeurez en moi. Je suis le vrai cep, et vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruit; car hors de moi vous ne pouvez rien faire.”VJC 433.4

    Lorsque le pécheur s'est repenti de ses péchés, et s'est uni à Christ comme la branche est attachée au cep, la nature de l'homme est changée, et il est rendu participant de la nature divine. Il aime les choses que Christ aime, et hait les choses qu'il hait. Ses désirs sont d'accord avec la volonté de Dieu. Il recueille les paroles de Christ, et il demeure en lui: les principes vivifiants du Sauveur sont communiqués au chrétien. Il en est de même de la petite branche sans feuilles et morte en apparence, qui, greffée sur un cep vigoureux, auquel elle s'attache fibre après fibre, veine après veine, en tire la vie et la force, jusqu'à en devenir une branche florissante.VJC 434.1

    Il continue de leur faire comprendre l'importance qu'il y a pour eux de poursuivre l'œuvre qu'il a commencée, et de porter des fruits à la gloire de Dieu: “Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis, et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit soit permanent; afin aussi que tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donne.” Les disciples avaient été choisis pour être dépositaires de la vérité divine. Ils devaient témoigner que le Père avait reconnu Jésus comme le Fils de Dieu. Ils avaient vu ses miracles, entendu ses enseignements; et leur devoir était de porter au monde le message de salut, afin que, par leur message, les hommes s'attachassent à Christ avec une foi vivante. C'est ainsi que les disciples devaient porter des fruits à la gloire de Dieu.VJC 434.2

    Jésus assura à ses disciples qu'il ne les abandonnerait point, mais qu'il serait revêtu de puissance, et deviendrait leur avocat à la droite du Père, afin de lui présenter les prières qu'ils adresseraient au nom de son Fils. Les disciples ne comprirent pas alors complétement les paroles de leur Maître; mais l'expérience leur apprit plus tard à apprécier cette grande promesse, et à présenter leurs prières au Père, au nom de Jésus.VJC 434.3

    Puis Jésus les avertit de ne point s'attendre aux éloges du monde: “Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais que je vous ai choisis dans le monde, c'est pour cela que le monde vous hait.” Ceux qui ont les mêmes inclinations que le monde reçoivent ses sourires et son approbation; mais les humbles disciples de Christ devront souffrir la moquerie et la persécution. Jésus déclara qu'ils seraient traînés devant les rois et les gouverneurs à cause de lui, et que ceux qui les traiteraient ainsi, seraient séduits par Satan au point de croire qu'ils faisaient l'œuvre de Dieu. Les disciples de Christ auraient à souffrir tous les opprobres et toutes les cruautés que pourrait inventer la malice humaine. Mais dans toutes leurs épreuves, ils devaient se rappeler que leur Maître avait souffert les mêmes opprobres et les mêmes souffrances. Ils devaient se rappeler ces paroles: “Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont observé ma parole, ils observeront aussi la vôtre. Mais ils vous feront tout cela à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent point celui qui m'a envoyé.”VJC 435.1

    Les disciples devaient marcher courageusement sur les pas du Sauveur, pensant constamment au prix qui leur était réservé, la vie éternelle, et amenant des âmes à Christ. L'opposition même qu'ils auraient à rencontrer devait développer en eux de nobles caractères et d'éclatantes vertus. La foi, la patience, la confiance en Dieu, sont des fruits divins, qui fleurissent et mûrissent le mieux à l'ombre de l'adversité.VJC 435.2

    Jésus prédit soigneusement à ses disciples les événements qui suivraient sa mort, afin que lorsque la persécution fondrait sur eux, ils fussent préparés à la supporter sans avoir la tentation de renoncer à leur foi pour éviter la souffrance et le déshonneur. Il leur fait comprendre avec amour les grands sujets qu'ils devaient déclarer au monde. Il leur fait comprendre l'importance de leur position comme témoins des merveilleuses manifestations de Dieu envers son Fils, des miracles de Christ et de ses paroles de sagesse. Il leur dit: “Et vous aussi vous en rendrez témoignage, parce que vous êtes dès le commencement avec moi.” L'histoire de ces disciples, et les choses qu'ils devaient écrire devaient constituer le sujet de l'étude des esprits réfléchis de tous les âges.VJC 435.3

    Jésus déclara clairement à ses disciples qu'il avait quitté la présence de son Père pour venir en ce monde, et qu'il était sur le point de quitter ce monde pour retourner auprès de son Père; mais il évita d'embarrasser leurs esprits et de mettre la confusion dans leur entendement. Il leur dit: “J'aurais encore plusieurs choses à vous dire; mais elles sont encore au-dessus de votre portée.”1Jean 16:12. Jésus savait qu'ils n'étaient pas assez forts pour ouïr toutes les vérités étonnantes qui concernaient son humiliation et sa mort. Après sa résurrection, ils seraient plus aptes à les comprendre et à les apprécier.VJC 436.1

    Jésus n'avait alors que bien peu de temps pour fortifier et instruire le petit groupe de ses disciples. Ses conseils d'adieux étaient riches de sympathie et de vérité. Ces derniers moments que les disciples passèrent avec leur bien-aimé Maître, furent extrêmement précieux pour eux. Comme un Souverain sacrificateur consacré, il épancha en ce moment son âme devant son Père dans une prière pour son Eglise, prière telle que les anges n'en avaient jamais entendue de semblable jusqu'alors. Cette prière était profonde et complète; elle embrassait la terre, et atteignait aux cieux. De son bras humain, il entoure les enfants d'Adam d'une puissante étreinte; et du puissant bras de sa divinité, il saisit le trône du Dieu infini, unissant ainsi la terre au ciel, et l'homme borné au Dieu infini.VJC 436.2

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