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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 48 — La fin de la lutte

    Lorsque Christ s'était écrié: “Tout est accompli”, le ciel entier avait triomphé. La controverse entre Christ et Satan concernant le plan du, salut était achevée. L'esprit de Satan et ses œuvres avaient jeté de profondes racines dans le cœur des enfants des hommes. Si Satan était arrivé au pouvoir, c'eût été le coup de mort donné au genre humain. Sa haine implacable pour le Fils de Dieu se révéla dans la manière dont il le traita lorsqu'il était dans le monde. La trahison de Christ, son jugement et sa crucifixion, furent tous conçus par cet ennemi déchu. La haine qu'il déploya dans la mort du Fils de Dieu découvrit et révéla son vrai caractère diabolique à toutes les créatures de l'univers qui n'avaient point péché.VJC 513.1

    Les saints anges furent frappés d'horreur à la pensée qu'un être qui avait été parmi eux pût déchoir au point d'être capable d'une telle cruauté. Tout sentiment de sympathie ou de pitié qu'ils pouvaient avoir éprouvé pour Satan dans son exil, s'éteignit dans leurs cœurs. Qu'il exerçât son envie avec un tel esprit de vengeance sur une innocente personne, c'eût été assez pour lui arracher son faux manteau de sainteté et d'innocence, et révéler les hideuses difformités qu'il cachait. Mais manifester une telle malignité envers le divin Fils de Dieu qui était descendu du ciel, qui avait revêtu la nature déchue de l'homme avec un renoncement et un amour sans précédent pour les créatures formées à son image, c'était un crime si haïssable envers le ciel, que les anges en tressaillirent d'horreur. Cet acte brisa pour toujours le dernier lien de sympathie existant entre Satan et le monde céleste. Satan avait fait des efforts extraordinaires, depuis le moment où Jésus était apparu comme enfant de Bethléhem. Il avait cherché de toutes les manières possibles à empêcher Jésus de passer une innocente enfance, de devenir un homme sans faute, d'exercer un saint ministère, et de consommer un sacrifice infini en donnant sans murmurer sa vie pour les péchés des hommes. Mais Satan avait été incapable de le décourager ou de le détourner de l'œuvre qu'il était venu accomplir sur la terre. La colère de Satan le suivit du désert au Calvaire; mais plus elle était impitoyable, plus fermement aussi le Fils de Dieu s'attachait-il à la main de son Père, et poursuivait-il le sentier de sang qu'il avait à parcourir. Tous les efforts de Satan pour l'opprimer et l'accabler ne servirent qu'à faire ressortir dans une lumière plus vive le caractère sans tache du Fils de Dieu.VJC 513.2

    Dans la controverse entre Christ et Satan, le caractère de Dieu fut pleinement justifié d'avoir banni du ciel un ange déchu qui avait été autrefois exalté au point d'être le premier après Christ. Le ciel entier et les mondes qui n'avaient point été envahis par le péché, avaient été témoins de la lutte entre Christ et Satan. Mais avec quel intérêt extraordinaire n'avaient-ils point suivi les scènes finales du conflit! Ils avaient vu le Sauveur entrer dans le jardin de Gethsémané, l'âme courbée sous l'horreur de ténèbres qu'il n'avait jamais senties auparavant. Une angoisse accablante avait arraché de ses lèvres le cri amer que cette coupe si possible passât loin de lui. Un effroi terrible avait rempli son âme divine, et l'avait fait frémir, lorsqu'il avait senti que son Père avait retiré de lui son Esprit. Il avait été saisi d'une douleur plus amère que celle qui accompagne la dernière lutte avec la mort. Il avait sué des grumeaux de sang qui étaient tombés sur le sol. Par trois fois la même prière, demandant la délivrance, s'était échappée de ses lèvres. Le ciel n'avait pu endurer plus longtemps cette scène, et avait envoyé un messager de consolation au Fils de Dieu qui était prosterné sur le sol, défaillant et mourant sous le poids accumulé de la culpabilité du monde.VJC 514.1

    Le ciel avait vu la victime trahie et traînée, avec violence et au milieu des moqueries, d'un tribunal à un autre. Les anges avaient entendu ses persécuteurs rire grossièrement de sa naissance obscure, et un de ses disciples bien-aimés le renier avec imprécations et jurements. Ils avaient vu l'œuvre frénétique de Satan, et la puissance avec laquelle il gouvernait les cœurs des hommes. Oh scène lamentable et navrante! Le Sauveur, saisi comme un meurtrier à l'heure de minuit dans le paisible jardin de Gethsémané, traîné çà et là d'un palais à un prétoire, accusé deux fois devant le Sanhédrin, deux fois devant Pilate et une fois devant Hérode, en butte à la moquerie, battu de verges, et condamné, emmené pour être crucifié, portant le lourd fardeau de la croix au milieu des gémissements des filles de Jérusalem et des railleries de la populace!VJC 515.1

    Le ciel avait vu, avec douleur et effroi, le Christ suspendu sur la croix, le sang coulant de ses tempes meurtries, et son front couvert d'une sueur ensanglantée. Le sang avait découlé goutte à goutte de ses mains et de ses pieds sur le rocher creusé pour y planter la croix. Les blessures faites par les clous s'étaient élargies à mesure que le poids de son corps pesait sur ses mains. Sa respiration pénible était devenue plus rapide et plus oppressée, tandis que son âme haletait sous le fardeau des péchés du monde. Tout le ciel avait été rempli d'admiration lorsque, au milieu de ses terribles souffrances, Christ avait fait cette prière: “Mon Père! pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.” Pourtant il y avait eu là des hommes, formés à l'image de Dieu, qui s'étaient joints à Satan pour arracher la dernière étincelle de vie au cœur du Fils de Dieu.VJC 515.2

    En Christ était l'incorporation de Dieu lui-même. Le plan du salut de l'homme et son exécution sont une démonstration de sagesse et de puissance divines, pleine de mystère pour des intelligences bornées. L'impénétrable amour de Dieu pour la race humaine, — en donnant son Fils afin de mourir pour l'homme, — fut rendu manifeste. Christ fut révélé dans tout l'amour et toute la pureté de l'abnégation; et l'homme pouvait dès lors obtenir la vie éternelle par les mérites de son Rédempteur. Lorsque la justice de Dieu s'exprima par la sentence judiciaire qui déclarait que le sort final de Satan serait d'être entièrement consumé avec tous ceux qui se rangeraient sous sa bannière, tout le ciel retentit de ces paroles mêlées d'alléluia: “L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, les richesses, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange.”VJC 515.3

    Lorsque nous nous arrêtons à considérer la justice de Dieu, nous ne voyons qu'un seul côté de son caractère; car dans sa grandeur et sa puissance, il a condescendu à notre faiblesse, en envoyant son Fils dans notre monde afin que l'homme ne pérît pas.VJC 516.1

    Dans la croix, nous pouvons lire sa tendre miséricorde et son pardon, s'harmonisant admirablement avec sa justice sévère et immuable. Nous sentons la sévérité de Dieu lorsque nous sommes éloignés de lui; mais lorsque nous nous repentons de nos péchés, et que nous faisons notre paix avec lui par la vertu de la croix, nous trouvons en lui un Père miséricordieux, réconcilié avec les hommes par son Fils.VJC 516.2

    On avait transporté avec hâte le corps de Jésus dans le sépulcre, parce que le Sabbat était très proche, et afin que les disciples pussent garder ce jour selon le commandement. Les deux Marie avaient été les dernières au sépulcre. Ce fut un Sabbat qui devait être inoubliable aux disciples affligés, comme aux sacrificateurs, aux gouverneurs, aux scribes et au peuple. La Pâque fut observée comme elle l'avait été pendant des siècles, tandis que l'Agneau anti-type qu'elle préfigurait avait été mis à mort par la main des méchants, et reposait dans le sépulcre de Joseph. Des foules d'adorateurs remplissaient les cours du temple, et les sacrifices du matin et du soir étaient présentés comme auparavant. Bien des esprits étaient agités par le souvenir des scènes du Calvaire. De la crucifixion à la résurrection, bien des Juifs passèrent la nuit comme le jour à sonder les prophéties. Les uns pour apprendre la complète signification de la fête qu'ils célébraient dans ce moment; les autres pour y trouver la preuve que Jésus n'était point ce qu'il prétendait être; et d'autres encore, dont les espérances étaient déçues et les cœurs affligés, cherchaient une preuve convaincante qu'il était le Messie. Quoique sondant les Ecritures dans des buts différents, tous furent convaincus de la même vérité: à savoir que la prophétie avait été accomplie dans les événements des quelques jours écoulés, et que le crucifié était véritablement le Rédempteur du monde.VJC 516.3

    Les sacrificateurs qui exerçaient leur ministère devant l'autel avaient de noirs pressentiments lorsqu'ils considéraient le voile déchiré du haut en bas par des mains inconnues, et qu'ils n'avaient pas eu le temps de remettre en place ou de réparer complètement. En voyant découverts les mystères du lieu très-saint, ils étaient remplis de crainte et pressentaient des calamités à venir. Plusieurs des sacrificateurs qui officiaient furent profondément convaincus du vrai caractère de Jésus. Ce ne fut point en vain qu'ils sondèrent les prophéties; et après que Jésus fut ressuscité des morts, ils le reconnurent comme Fils de Dieu.VJC 517.1

    La foi des disciples était obscurcie par le doute. Ils étaient trop profondément plongés dans la perplexité et l'incertitude pour se rappeler les paroles de Jésus, qui les avait avertis à l'avance des choses qui devaient arriver. Ils étaient véritablement comme des brebis errantes, sans pasteur; mais jamais ils n'avaient autant aimé leur Sauveur qu'en ce moment. Jamais ils n'avaient autant senti sa valeur et le besoin qu'ils avaient de lui, comme lorsqu'ils furent privés de sa société.VJC 517.2

    Lorsque Nicodème vit Jésus élevé sur la croix, il se souvint des paroles qu'il lui avait dites dans sa secrète entrevue sur la montagne. En ce jour de Sabbat, où Christ était couché silencieux dans la tombe, il eut une occasion favorable pour réfléchir. Une lumière plus claire illumina alors son intelligence, et les paroles de Jésus ne lui furent plus un mystère. Il sentit qu'il avait beaucoup perdu en négligeant de se joindre à Jésus pendant qu'il était sur la terre. Lorsque le Sauveur fut élevé sur la croix, Nicodème se rappela qu'il lui avait dit que le Fils de l'homme devait être élevé comme le serpent fut élevé dans le désert. La prière de Christ pour ses meurtriers, et la réponse qu'il fit à la demande du brigand mourant, tandis qu'il souffrait lui-même les tortures atroces de la mort sur la croix, parlèrent avec une clarté puissante au cœur du savant conseiller. Et ce dernier cri: “Tout est accompli”, prononcé d'une voix triomphante, joint au tremblement de terre, aux ténèbres, au voile du temple déchiré, aux rochers croulants: toutes ces choses affermirent pour toujours la foi de Nicodème.VJC 517.3

    Joseph avait cru en Jésus, quoiqu'il eût gardé le silence. Alors, toutes les craintes de l'un comme de l'autre firent place au courage, à une foi ferme et inébranlable. Durant cette mémorable Pâque, les scènes de la crucifixion firent le sujet des pensées et des conversations. Des centaines de personnes avaient amené avec elles à la Pâque leurs parents et leurs amis malades, espérant voir Jésus et obtenir de lui qu'il les guérît et les sauvât. Grande fut leur déception d'apprendre qu'il n'était point à la fête; et lorsqu'on leur eut raconté qu'il avait été exécuté comme un criminel, leur indignation et leur douleur ne connurent pas de bornes. Aucune espérance de le revoir, d'entendre ses paroles de répréhension et d'avertissement, de consolation et d'espérance, dans les rues de Jérusalem, au bord du lac, dans les synagogues, et dans les bosquets.VJC 518.1

    Les circonstances de sa mort furent racontées à ces étrangers par deux catégories de personnes. Ceux qui avaient contribué à sa mort firent leurs faux rapports; et ceux qui l'aimaient, ceux qu'il avait guéris et consolés, racontaient la terrible vérité et les miracles qu'il avait accomplis en leur faveur. Les malades qui étaient venus dans l'espoir d'être guéris par le Sauveur, étaient complétement découragés. Les rues et les parvis du temple furent remplis de gémissements. Les malades mouraient faute de l'attouchement de Jésus de Nazareth qui les guérissait. C'est en vain que l'on consultait les médecins; aucun n'avait l'habileté de celui qui reposait dans le sépulcre de Joseph. Les affligés qui avaient attendu ce moment depuis longtemps comme leur seul espoir de délivrance, demandaient en vain le Médecin qu'ils étaient venus chercher.VJC 518.2

    Bien des voix qui avaient poussé le cri de “crucifiele! crucifie-le!” comprenaient le mal qui les frappait, et se seraient écriées avec autant d'ardeur: rendez-nous Jésus! s'il eût encore été en vie. Les douloureux gémissements des malades et des mourants qui n'avaient personne pour les sauver, firent comprendre à des milliers de personnes qu'une grande lumière s'était éloignée du monde. La mort de Jésus laissait un vide qui ne pouvait être rempli. Les sacrificateurs et les principaux étaient mal à l'aise; ils entendaient le peuple réclamer Jésus de Nazareth, et ils évitaient la foule autant que possible.VJC 519.1

    Ceux qui étaient soupçonnés d'être attaqués de la lèpre furent alors examinés par le sacrificateur, ce qui se faisait en de semblables occasions. Un grand nombre entendirent leur mari, leur femme ou leurs enfants déclarés souillés, et condamnés à s'éloigner de leur maison et de leurs amis, et à avertir l'étranger qui s'approchait d'eux, par ce cri lugubre: “Souillé! souillé!” Les mains de Jésus de Nazareth, qui jamais n'avaient refusé de toucher et de guérir le repoussant lépreux, étaient croisées inanimées sur sa poitrine, portant les marques de clous cruels. Ses lèvres, qui avaient répondu à la demande du lépreux par ces consolantes paroles: “Je le veux, sois nettoyé”, étaient alors silencieuses. Les hommes n'eurent quelque idée de ce que Christ était pour le monde, que lorsque sa lumière se fut éteinte dans les ténèbres du tombeau. Ils entendaient les malades et les souffrants demander Jésus avec désespoir, jusqu'à ce que la mort vînt éteindre leurs voix.VJC 519.2

    La vengeance que les sacrificateurs pensaient devoir être si douce leur devenait déjà une amertume. Ils savaient qu'ils auraient à affronter la sévère censure du peuple; ils savaient que ceux mêmes qu'ils avaient excité contre Jésus avaient alors horreur de ce qu'ils avaient fait. En voyant toutes ces preuves de l'influence divine de Christ, ils furent plus effrayés de le sentir dans la tombe, qu'ils ne l'avaient été de le voir vivant au milieu d'eux. La possibilité qu'il sortît du tombeau remplissait leur âme coupable d'une terreur indescriptible. Ils avaient le sentiment que Jésus pouvait à tout instant paraître devant eux, et, d'accusé, devenir accusateur, d'exécuté exécuteur, pour réclamer à son tour la justice, par la condamnation à mort de ses meurtriers.VJC 519.3

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