Loading...
Larger font
Smaller font
Copy
Print
Contents
La Vie de Jésus-Christ - Contents
  • Results
  • Related
  • Featured
No results found for: "".
  • Weighted Relevancy
  • Content Sequence
  • Relevancy
  • Earliest First
  • Latest First
    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents

    Chapitre 51 — Jésus à Emmaüs

    En ce même jour, Jésus rencontra plusieurs de ses disciples, et les accueillit en disant: “Je vous salue”, sur quoi ils s'approchèrent de lui, se prosternèrent à ses pieds, et l'adorèrent. Il permit qu'ils lui rendissent cet hommage, car il était alors monté vers son Père, et avait reçu son approbation et l'adoration des saints anges. Tard dans l'après-midi du même jour, deux des disciples suivaient le chemin d'Emmaüs qui était à huit milles de Jérusalem.1Luc 24:13-32. Ils étaient venus à Jérusalem pour observer la Pâque; aussi, les nouvelles du matin, que le corps de Jésus avait été enlevé du sépulcre, les avaient-ils jetés dans une grande perplexité. Leur inquiétude avait augmenté en entendant le rapport des femmes concernant les messagers célestes et l'apparition de Jésus lui-même. Ils retournaient alors chez eux pòur méditer et prier, espérant que ces choses qui confondaient leur intelligence s'éclairciraient pour eux.VJC 534.1

    Ces deux disciples n'avaient pas joué un rôle bien grand pendant le ministère de Jésus; mais ils croyaient sincèrement en lui. Peu après s'être mis en route, ils observèrent qu'un étranger les suivait; ce dernier ne tarda pas à les rejoindre; mais ils étaient tellement absorbés par les pensées qui les agitaient, et qu'ils se communiquaient l'un à l'autre, qu'ils remarquèrent à peine qu'ils n'étaient plus seuls. Ces hommes forts étaient si accablés de chagrin qu'ils répandaient des larmes tout en marchant. Christ, dont le cœur débordait d'amour et de pitié, vit là un chagrin qu'il pouvait consoler. Les disciples raisonnaient entre eux concernant les événements des jours passés, et se demandaient comment concilier le fait que Jésus s'était soumis à une mort aussi ignominieuse avec ses prétentions au titre de Fils de Dieu. L'un d'eux disait qu'il ne pouvait être un imposteur, mais qu'il s'était trompé concernant sa mission et sa gloire à venir. Tous deux craignaient que ce que ses ennemis lui avaient jeté à la face ne fût que trop vrai: “Il a sauvé les autres, et il ne se peut sauver luimême.” Pourtant, ils s'étonnaient de ce qu'il pût se tromper ainsi lui-même alors qu'il leur avait si souvent donné des preuves de son pouvoir de lire les cœurs des autres; les étranges récits des femmes les jetaient donc dans une incertitude encore plus grande.VJC 534.2

    Ces disciples auraient pu longtemps encore s'embarrasser dans les mystères des événements qui venaient d'arriver, si Jésus ne les eût éclairés. Sous l'apparence d'un étranger, il entra en conversation avec eux. “Mais leurs yeux étaient retenus, en sorte qu'ils ne le reconnaissaient point. Et il leur dit: De quoi vous entretenez-vous dans le chemin, et pourquoi êtes-vous si tristes? L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu seul si étranger à Jérusalem, que tu ne saches pas les choses qui s'y sont passées ces jours-ci? Et il leur dit: Et quoi? Ils lui répondirent: Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple.”VJC 535.1

    Alors ils lui racontèrent les faits de l'accusation et la crucifixion de leur Maître, et comment les femmes étaient venues rapporter qu'on avait enlevé son corps, et qu'elles avaient vu des anges; puis était arrivée la nouvelle qu'il était ressuscité, et le rapport des disciples qui avaient été au sépulcre. “Alors il leur dit: O gens sans intelligence, et d'un cœur tardif à croire tout ce que les prophètes ont dit! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire? Puis, commençant par Moïse, et continuant par tous lés prophètes, il leur expliquait dans toutes les Ecritures ce qui le regardait.” Les disciples étaient muets de surprise et de joie. Ils n'osaient demander à l'étranger qui il était. Ils l'écoutèrent fort attentivement, charmés de son intelligence, et attirés vers lui par les paroles et les manières pleines de grâce avec lesquelles il ouvrait les Ecritures à leur intelligence, montrant par les prophéties comment Jésus devait souffrir et, après avoir souffert, entrer dans sa gloire.VJC 535.2

    Jésus commença par le premier livre de Moïse, et indiqua à travers tous les prophètes les preuves inspirées concernant sa vie, sa mission, ses souffrances, sa mort et sa résurrection. Il ne jugea point nécessaire de faire un miracle pour prouver qu'il était le Rédempteur du monde ressuscité; mais il fit appel aux prophéties, et en donna une claire et pleine explication pour résoudre la question de son identité, et pour démontrer que tout ce qui lui était arrivé avait été prédit par les écrivains inspirés. Jésus renvoyait toujours l'esprit de ses auditeurs à la précieuse source de vérité qui se trouve dans les récits de l'Ancien Testament. Nous avons un exemple de l'estime en laquelle il tenait ses écrits sacrés dans la parabole du mauvais riche et de Lazare, lorsqu'il dit: “S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seraient pas-non plus persuadés, quand même quelqu'un des morts ressusciterait.”1Luc 16:31. Les apôtres rendent aussi témoignage à l'importance des écrits de l'Ancien Testament. Pierre dit: “Car la prophétie n'a point été apportée autrefois par la volonté humaine; mais les saints hommes de Dieu, étant poussés par le Saint-Esprit, ont parlé”.21 Pierre 1:21. Luc parle ainsi des prophètes qui ont prédit la venue de Christ: “Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple; et de ce qu'il nous a suscité un puissant Sauveur dans la maison de David, son serviteur; comme il en avait parlé par la bouche de ses saints prophètes, qui ont été depuis longtemps”.3Luc 1:68-70.VJC 536.1

    C'est la voix de Christ qui parle par les prophètes et les patriarches, depuis les jours d'Adam jusqu'aux scènes finales du temps. Les Juifs qui rejetèrent Jésus ne discernèrent point cette vérité, et beaucoup de chrétiens professants de nos jours ne la discernent pas non plus. Une magnifique harmonie règne entre les deux Testaments; des passages qui paraissent obscurs à la première lecture s'interprètent clairement lorsqu'on les étudie avec soin, et qu'on les compare avec des passages traitant des mêmes sujets. Une recherche soigneuse des prophéties eût tellement éclairé l'intelligence des Juifs, qu'ils eussent reconnu Jésus comme le Messie prédit. Mais ils avaient interprété ces prédictions à leur convenance, selon leurs idées perverties et leurs aspirations ambitieuses.VJC 536.2

    Les disciples avaient été troublés par les interprétations et les traditions des sacrificateurs; c'est pourquoi ils comprenaient et croyaient si peu les passages bibliques qui parlaient des souffrances, de la condamnation, de la mort et de la résurrection de leur Maître. Ces prophéties mal interprétées furent alors mises en pleine lumière à l'intelligence des deux disciples par celui qui, par son Saint-Esprit, les inspira aux hommes qui les écrivirent. Jésus montra à ses disciples que les plus petits détails de la prophétie concernant le Messie avaient trouvé leur accomplissement exact dans la vie et la mort de leur Maître. Il leur parlait comme un étranger qui s'étonnait qu'ils n'eussent point interprété correctement les Ecritures, ce qui les eût fait sortir de toutes les difficultés.VJC 537.1

    Quoique Jésus les eût enseignés précédemment touchant les prophéties, ils avaient pourtant été incapables de renoncer entièrement à l'idée que Christ établirait un royaume temporel à sa première venue. Leurs idées préconçues leur faisaient considérer la crucifixion comme la destruction finale de toutes leurs espérances. Mais lorsqu'au milieu de leur découragement, on leur montra que les choses mêmes qui les avaient fait désespérer étaient précisément les preuves les plus convaincantes que leur croyance était correcte, ils virent renaître leur foi plus forte qu'auparavant. Alors ils comprirent bien des choses que leur Maître avait dites avant son jugement, et qu'ils n'avaient pu saisir. Leur esprit voyait toute chose sous son véritable jour. Dans la vie et la mort de Jésus, ils contemplaient l'accomplissement de la prophétie, et leurs cœurs brûlaient d'amour pour leur Sauveur.VJC 537.2

    Un grand nombre de personnes qui professent être chrétiens mettent de côté l'Ancien Testament, et se restreignent au Nouveau. Leur cri est: Nous ne voulons ni de la loi ni des prophètes, nous ne voulons que l'Evangile de Christ. Si la vie de Christ et ses enseignements étaient tout ce qu'il faut pour établir la foi, pourquoi Jésus, dans cette occasion, ne se bornait-il pas à rappeler les doctrines qu'il avait enseignées, à parler de la sagesse et de la pureté de son caractère et des miracles qu'il avait accomplis, comme preuves suffisantes de son caractère messianique?VJC 537.3

    L'histoire de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus comme Fils de Dieu, ne peut être parfaitement démontrée sans les preuves contenues dans l'Ancien Testament. Christ est aussi clairement révélé dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau. L'un rend témoignage au Sauveur à venir, tandis que l'autre rend témoignage au Sauveur qui est venu de la manière prédite par les prophètes. Pour apprécier lè plan de la rédemption, il est nécessaire de bien comprendre l'Ancien Testament. C'est la lumière glorieuse du passé prophétique qui fait ressortir la clarté et la beauté de la vie de Christ et des enseignements du Nouveau Testament. Les miracles de Jésus sont une preuve de sa divinité; mais les preuves les plus fortes qu'il est le Rédempteur du monde se trouvent dans les prophéties de l'Ancien Testament comparées avec l'histoire du Nouveau. Jésus dit aux Juifs: “Sondez les Ecritures; car c'est par elles que vous croyez avoir la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi.”1Jean 5:39. En ce temps-là, il n'existait point d'autres Ecritures que celles de l'Ancien Testament; de sorte que l'ordre du Sauveur est clair.VJC 538.1

    Comme les disciples continuaient leur chemin avec Jésus, écoutant avec la plus profonde attention ses paroles de grâce, rien dans sa manière d'agir ne leur suggéra l'idée qu'ils entendissent quelqu'un d'autre qu'un pèlerin ordinaire qui les avait rejoints fortuitement en revenant de la fête, mais un pèlerin qui connaissait parfaitement les Ecritures. Il évitait aussi soigneusement qu'eux les grosses pierres du chemin, s'arrêtant avec eux pour reprendre haleine lorsqu'ils avaient fait une montée un peu rapide. C'est ainsi que les deux disciples parcoururent ce chemin montagneux en compagnie de leur divin Sauveur qui pouvait dire: “Toute puissance m'est donnée dans le ciel et sur la terre.”VJC 538.2

    Ce puissant vainqueur de la mort, qui était descendu dans les profondeurs de la misère humaine pour sauver un homme perdu, se chargea de l'humble tâche de faire route avec les disciples jusqu'à Emmaüs pour les instruire et les consoler. C'est ainsi qu'il sympathise toujours avec son peuple souffrant. Dans nos moments les plus pénibles et les plus difficiles, Jésus est avec nous pour aplanir notre sentier. Il est aujourd'hui le même Fils de l'homme; il a les mêmes sympathies et le même amour qu'il avait avant de passer par le sépulcre et de remonter vers son Père.VJC 539.1

    Enfin, comme le soleil allait se coucher, les disciples et leur compagnon arrivèrent chez eux. Jamais le chemin ne leur avait paru si court ni le temps passer si vite. L'étranger ne paraissait pas vouloir s'arrêter, mais les disciples ne pouvaient se décider à quitter si tôt un homme qui leur avait inspiré une nouvelle espérance et une nouvelle joie, et ils le pressèrent de passer la nuit avec eux. Jésus n'accepta pas tout de suite leur invitation, mais paraissait vouloir poursuivre son chemin. Sur cela, les disciples, dans leur affection pour cet étranger, lui demandèrent avec insistance de demeurer avec eux, lui représentant que le jour était sur son déclin. Jésus céda à leurs demandes, et entra dans l'humble demeure.VJC 539.2

    Jamais le Sauveur ne nous refuse sa présence. Il recherche la compagnie de ceux qu'il sait avoir besoin de lui, et leur donne l'occasion de lui demander de demeurer avec eux. S'ils ont l'ardent désir qu'il habite avec eux, et le lui demandent avec instance, il entrera dans la plus humble demeure, et réjouira les cœurs des attristés. Tandis qu'ils attendaient qu'on leur préparât le repas du soir, Jésus continua à expliquer les Ecritures à ses hôtes, leur y signalant les preuves de sa divinité et leur déployant le plan du salut. Le frugal souper fut bientôt prêt, et tous trois se mirent à table, Jésus se plaçant selon sa coutume au haut de la table.VJC 539.3

    Le devoir de demander la bénédiction sur le repas incombe généralement au chef de famille; mais Jésus plaça ses mains sur le pain, et le bénit; au premier mot qu'il prononça, les disciples levèrent la tête tout étonnés. Sûrement, personne, si ce n'est leur Seigneur, ne parlait de cette manière. Sa voix, à leurs oreilles, est comme la voix de leur Maître; et qu'aperçoivent-ils? les blessures de ses mains! Ce sont les traits connus de leur Maître bien-aimé! Pendant un instant, ils demeurent muets d'étonnement, puis ils se lèvent pour tomber à ses pieds et l'adorer; mais il disparaît tout à coup du milieu d'eux.VJC 540.1

    A présent, ils savent qu'ils ont fait route et parlé avec le Rédempteur ressuscité. Leurs yeux avaient été voilés de telle sorte qu'ils ne l'avaient pas reconnu, quoique les vérités qu'il leur avait expliquées se fussent profondément implantées dans leurs cœurs. Lui, qui avait supporté la lutte du jardin de Gethsémané, l'opprobre de la croix, et qui avait vaincu la mort et le sépulcre; celui devant lequel les anges tombent prosternés, l'adorant avec des actions de grâce et des louanges, avait cherché ses deux disciples isolés et découragés, et avait été avec eux pendant des heures, les instruisant et les consolant, et pourtant ils ne l'avaient point reconnu.VJC 540.2

    Jésus ne se fit pas d'abord connaître à eux, pour leur expliquer ensuite les Ecritures; car il savait qu'ils eussent été tellement transportés de joie de le revoir ressuscité des morts, que leur âme eût été satisfaite, et qu'ils n'eussent rien pu écouter. Ils n'eussent point eu faim des vérités sacrées qu'il désirait imprimer d'une manière indélébile dans leur esprit, afin qu'ils pussent les communiquer aux autres, qui, à leur tour, répandraient cette précieuse connaissance jusqu'à ce que des milliers reçussent la lumière donnée en ce jour aux disciples abattus qui suivaient le chemin d'Emmaüs.VJC 540.3

    Il garda son déguisement jusqu'à ce qu'il eût interprété les Ecritures, et les eût conduits à une foi intelligente en sa vie, en son caractère, en sa mission sur la terre, et en sa mort et sa résurrection. Il désirait que la vérité jetât de fortes racines dans leurs cœurs, non point parce qu'elle était soutenue par son témoignage personnel, mais parce que la loi typique et les prophètes de l'Ancien Testament, d'accord avec les faits de sa vie et de sa mort, présentaient une preuve irrécusable de cette vérité. Lorsque Jésus eut atteint son but auprès de ses deux disciples, il se révéla à eux afin que leur joie fût complète, puis il disparut de devant eux.VJC 540.4

    Lorsque ces disciples avaient quitté Jérusalem pour retourner chez eux, c'était dans l'intention de reprendre leurs anciennes occupations, et de cacher autant que possible leurs espérances déçues. Mais alors leur joie surpassait le désespoir qu'ils avaient éprouvé. “Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre cœur ne brûlait-il pas en nous lorsqu'il nous parlait en chemin et qu'il nous expliquait les Ecritures?”VJC 541.1

    Ils oublièrent faim et fatigue, et laissèrent le repas préparé, car ils ne pouvaient demeurer chez eux, et ne pas aller annoncer cette bonne nouvelle aux autres disciples. Il leur tardait de faire part de leur joie à leurs compagnons, afin que tous ensemble pussent se réjouir en un vivant Sauveur, ressuscité d'entre les morts. Quelque tard qu'il fût, ils se remirent en route pour Jérusalem; mais combien leurs sentiments n'étaient-ils point différents des pensées accablantes qui les agitaient lorsqu'ils s'étaient mis en route pour Emmaüs! Jésus était à leurs côtés; mais ils n'en savaient rien. Il prenait plaisir à leurs expressions de joie et de gratitude pendant qu'ils s'entretenaient dans le chemin.VJC 541.2

    Les deux disciples étaient trop heureux pour prendre garde aux difficultés du sentier rocailleux. La lune n'était pas encore levée, et ne pouvait les éclairer; mais leurs cœurs étaient illuminés de la joie d'une nouvelle révélation. Ils poursuivaient leur route au milieu des grosses pierres et des ravins dangereux du chemin, chancelant parfois et tombant dans leur précipitation. Mais sans se laisser déconcerter, ils allaient résolûment de l'avant. Parfois ils perdaient leur chemin dans l'obscurité, et étaient obligés de revenir en arrière pour retrouver la route; puis ils continuaient leur marche avec une nouvelle célérité. Il leur tardait d'annoncer leur bonne nouvelle à leurs amis, nouvelle que jamais lèvres humaines n'avaient eues à proclamer jusqu'alors; car la résurrection de Christ devait être la grande vérité sur laquelle devait se fonder toute la foi et l'espérance de l'Eglise.VJC 541.3

    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents