Loading...
Larger font
Smaller font
Copy
Print
Contents
La Vie de Jésus-Christ - Contents
  • Results
  • Related
  • Featured
No results found for: "".
  • Weighted Relevancy
  • Content Sequence
  • Relevancy
  • Earliest First
  • Latest First
    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents

    Chapitre 54 — Assemblee des frères

    “Les onze disciples s'en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait assignée; et quand ils l'eurent vu, ils l'adorèrent, mais il y en eut qui doutèrent.”1Matthieu 28:16-20(Version de Lausanne). Outre les onze, il y en avait d'autres qui étaient assemblés sur le penchant de la montagne. Après qu'il s'était révélé à eux, certains disciples de Jésus n'avaient été que partiellement convaincus qu'il fût réellement le Sauveur ressuscité. Mais aucun des onze ne gardait des doutes à cet égard. Ils avaient entendu ses paroles lorsqu'il leur avait révélé la chaîne des prophéties qui se rapportaient directement à lui. Il avait mangé avec eux, et leur avait montré son côté blessé, ses mains et ses pieds percés; ils l'avaient même touché; de sorte qu'il n'y avait aucun doute dans leur esprit.VJC 559.1

    Le Sauveur avait lui-même convoqué ses disciples à cette assemblée en Galilée; l'ange du ciel l'avait annoncée à plusieurs disciples, et Jésus avait lui-même donné des directions spéciales à l'égard de cette assemblée, disant: “Mais après que je serai ressuscité, j'irai devant vous en Galilée.” Jésus en choisit le lieu sur le flanc de la montagne parce qu'un grand nombre de personnes pouvaient y être à l'aise. Cette réunion était de la plus grande importance pour l'Eglise, qui aurait bientôt à poursuivre seule son œuvre, et qui serait privée de la présence personnelle du Sauveur. Jésus voulait se manifester à tous les frères qui pourraient se réunir dans ce lieu, afin de dissiper tous leurs doutes et leur incrédulité.VJC 559.2

    La convocation fut annoncée à tous ceux qui croyaient en lui, et qui, en ce moment, se trouvaient encore à Jérusalem pour assister aux fêtes qui suivaient la Pàque. Cette nouvelle parvint à beaucoup de croyants isolés qui pleuraient la mort de leur Seigneur; ils se rendirent donc au lieu de réunion par des chemins détournés, arrivant de toutes les directions afin de ne pas exciter les soupçons des Juifs jaloux. Ils se réunirent dans le plus profond intérêt. Ceux qui avaient été favorisés de la présence du Sauveur ressuscité racontaient à ceux qui doutaient ce que les anges leur avaient dit et leur entrevue avec leur Maître. Ils tiraient leurs preuves des Ecritures, comme Jésus l'avait fait, montrant comment chaque trait de la prophétie se rapportant au premier avénement de Christ avait été accompli dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus.VJC 560.1

    De cette manière, les disciples favorisés, passant de groupe en groupe, encourageaient et fortifiaient la foi de leurs frères. Plusieurs de ceux qui étaient assemblés étaient fort surpris de ces communications. Ces choses firent naître d'autres pensées dans leurs cœurs touchant le crucifié. Si ce qu'ils entendaient était vrai, alors Jésus était plus qu'un prophète. Personne ne pouvait triompher de la mort et briser les fers du sépulcre que le Messie. Leurs idées sur le Messie et sa mission avaient été tellement obscurcies par les faux enseignements des sacrificateurs, qu'ils devaient d'abord désapprendre ce qu'on leur avait enseigné pour apprendre cette étrange vérité que Christ devait monter sur le trône par l'opprobre, la souffrance et la mort.VJC 560.2

    C'est avec une anxiété mêlée de crainte et d'espérance qu'ils attendaient de voir si Jésus leur apparaîtrait réellement au lieu où il leur avait ordonné de se rendre. Thomas racontait à une foule qui l'écoutait avidement comment il avait été incrédule, et avait refusé de croire à moins de voir les mains et les pieds blessés, et le côté percé de son Seigneur, et de mettre le doigt dans les marques des clous. Il leur disait comment ses doutes s'étaient évanouis pour toujours à la vue de son Sauveur portant les marques cruelles de la crucifixion, et déclarait qu'il ne désirait point d'autres preuves.VJC 560.3

    Pendant que le peuple veillait et attendait, Jésus se trouva tout à coup au milieu d'eux; personne n'aurait pu dire d'où et comment il était venu. Les disciples le reconnurent aussitôt, et s'empressèrent de lui rendre hommage. Beaucoup de ceux qui étaient présents ne l'avaient jamais vu auparavant; mais lorsqu'ils considérèrent son divin maintien, et ensuite ses mains et ses pieds blessés, percés par les clous de la crucifixion, ils surent que c'était le Sauveur, et l'adorèrent.VJC 561.1

    Mais il y en avait quelques-uns qui doutaient encore; ils ne pouvaient croire cette joyeuse vérité. “Et Jésus, s'approchant, leur parla, et leur dit: Toute puissance m'est donnée dans le ciel et sur la terre.” Cette assurance de Jésus dépassait toutes leurs espérances. Ils connaissaient la puissance qu'il avait eue, lorsqu'il était au milieu d'eux, sur toutes sortes de maladies, sur Satan et ses anges; mais ils ne pouvaient d'abord saisir la grande réalité que toute puissance au ciel et sur la terre eût été donnée à celui qui avait parcouru leurs rues, s'était assis à leurs tables, et avait enseigné au milieu d'eux.VJC 561.2

    Jésus s'efforça de détourner leur esprit de sa personne, pour leur faire comprendre l'importance de sa position comme héritier de toutes choses, étant égal à Dieu lui-même; il leur dit que par ses souffrances et ses luttes, il avait acquis son grand héritage: les royaumes du ciel et de la terre. Il désirait qu'ils comprissent combien grande était son autorité, et, étant au-dessus de toutes les puissances et les principautés, il chargea ses disciples d'une grande mission: “Allez donc, et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit; et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis toujours avec vous jusqu'à la fin du monde. Amen.”VJC 561.3

    Une vaste porte fut ainsi ouverte à ses auditeurs étonnés, auxquels on avait enseigné jusque-là l'éloignement le plus rigide de tous les hommes, sauf ceux de leur propre nation. Une interprétation nouvelle et plus complète des prophéties commença à se faire jour dans leur esprit; ils s'efforcèrent de comprendre l'œuvre qui leur était assignée. Le monde regardait Jésus comme un imposteur; quelques centaines de personnes seulement s'étaient rangées sous sa bannière, et ces personnes avaient été terriblement ébranlées par sa mort, de sorte qu'elles n'avaient point été capables de s'arrêter à une détermination quelconque pour l'avenir. Maintenant, Christ s'était révélé à eux dans son corps ressuscité, et leur avait donné une mission si étendue, qu'avec leurs vues limitées ils avaient peine à la concevoir. Il leur était difficile de comprendre que la foi qui les attachait à Jésus ne devait pas être seulement la religion des Juifs, mais celle de toutes les nations.VJC 561.4

    Le monde était gouverné par la superstition, les traditions, la bigoterie et l'idolâtrie. Les Juifs prétendaient avoir seuls une exacte connaissance de Dieu, et ils étaient si exclusifs, socialement et religieusement, qu'ils étaient méprisés de tous les autres peuples. La haute muraille de séparation qu'ils avaient élevée faisait des Juifs un petit monde à part; ils appelaient les hommes de toutes les autres nations, des païens et des chiens. Mais Jésus donna à ses disciples la tâche de faire connaître leur religion à toutes les nations, langues et peuples. C'est l'entreprise la plus sublime qui ait jamais été confiée à l'homme: prêcher un Sauveur crucifié et ressuscité, et un salut complet et gratuit à tous les hommes, riches et pauvres, savants et ignorants; enseigner que Christ était venu au monde pour pardonner aux hommes repentants, et leur offrir un amour aussi élevé que le ciel, aussi vaste que le monde, et aussi durable que l'éternité.VJC 562.1

    Ils avaient à enseigner aux hommes l'observance de toutes les choses que Jésus leur avait commandées, et devaient baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Jésus allait quitter ses disciples; mais il leur assure que, quoiqu'il allât remonter auprès de son Père, son esprit et son influence seraient toujours avec eux et avec leurs successeurs, même jusqu'à la fin du monde. Christ n'aurait pu laisser à ses disciples un legs plus précieux que l'assurance que sa présence les accompagnerait dans toutes les heures sombres et pénibles de la vie. Lorsque Satan paraît prêt à détruire toute l'œuvre de Dieu, et à jeter la confusion parmi les siens, ils doivent se rappeler que celui qui a promis d'être avec eux a dit: “Toute puissance m'est donnée dans le ciel et sur la terre.”VJC 562.2

    La persécution et l'opprobre ont toujours été le lot des vrais disciples de Christ. Le monde hait le Maître, et il a toujours haï ses serviteurs; mais le Saint-Esprit, le Consolateur, que Christ envoie à ses disciples, les réjouit et les fortifie afin qu'ils puissent faire son œuvre avec fidélité durant son absence personnelle. Le Consolateur, l'Esprit de vérité, devait habiter avec eux pour toujours, et Christ leur assure que l'union qui existe entre lui et le Père les embrassait également eux-mêmes.VJC 563.1

    L'intelligence des disciples, qui avait été obscurcie par une mauvaise interprétation des prophéties, fut alors pleinement éclairée par Jésus, qui mit en pleine lumière les portions des Ecritures qui se rapportaient à lui-même. Il leur démontra quelle était la vraie nature de son royaume; ils commencèrent alors à comprendre que la mission de Christ ne consistait point à établir une puissance temporelle, mais que son royaume de grâce divine devait être manifesté dans les cœurs des croyants, et que ce n'était que par son humiliation, ses souffrances et sa mort, que son royaume de gloire pourrait être finalement établi.VJC 563.2

    Satan possédait la puissance de la mort; mais Jésus en avait enlevé l'aiguillon de désespoir, en attaquant et en vainquant l'ennemi sur son propre terrain. Dès lors, les terreurs de la mort n'existaient plus pour le chrétien depuis que Christ lui-même en avait senti les angoisses, et qu'il était sorti de la tombe pour s'asseoir à la droite du Père dans les cieux, possédant la toute-puissance au ciel et sur la terre. L'issue de la lutte pendante entre Christ et Satan fut décidée lorsque le Seigneur ressuscita des morts, ébranlant la prison de son ennemi jusque dans ses fondements, et lui enlevant ses dépouilles en emmenant un certain nombre de justes morts comme un trophée de la victoire remportée par le second Adam. Cette résurrection était un exemple et un gage de la résurrection des justes à la seconde venue de Christ.VJC 563.3

    Jérusalem avait été la scène de son étonnante condescendance pour la race humaine. C'est là qu'il avait souffert, qu'il avait été rejeté et condamné. Le pays de Juda dont Jérusalem était la métropole, l'avait vu naître. C'est là que, revêtu de notre humanité, il avait marché avec les hommes, et bien peu de personnes avaient compris à quel point le ciel s'était rapproché de la terre, lorsque Jésus habitait parmi eux. Il était donc très convenable que les disciples commençassent leur œuvre à Jérusalem. Pendant que les esprits étaient agités par les scènes saisissantes des quelques semaines écoulées, l'occasion était des plus favorables pour prêcher l'Evangile dans cette ville.VJC 564.1

    Comme le moment approchait où Jésus voulait donner ses dernières instructions aux apôtres, et comme il allait se séparer d'eux, il attire plus particulièrement leur attention sur l'œuvre de l'Esprit de Dieu qui devait les rendre propres à remplir leur mission. Dans un entretien familier, il éclaira leur esprit afin qu'ils comprissent les vérités sublimes qu'ils devaient révéler au monde. Mais ils ne devaient point commencer leur œuvre jusqu'à ce qu'ils sussent sûrement, par le baptême du Saint-Esprit, qu'ils étaient unis au ciel. Ils eurent la promesse qu'un nouveau courage et une nouvelle joie leur seraient envoyés du ciel, et que le Saint-Esprit leur ferait comprendre la profondeur, la largeur et la hauteur de l'amour de Dieu.VJC 564.2

    Après avoir acquis, par la descente du Saint-Esprit, la force d'accomplir leur mission, les disciples eurent à proclamer le pardon des péchés, le salut par la repentance, et les mérites d'un Sauveur crucifié et ressuscité. Ils eurent aussi à révéler les principes sur lesquels le royaume de Christ se fonde, commençant par Jérusalem, et de là étendant leurs travaux à travers la Judée et la Samarie, et finalement jusqu'aux extrémités de la terre. Il y a ici une leçon pour tous ceux qui ont à prêcher la vérité dans le monde: leur propre cœur doit être imbu de l'Esprit de Dieu, et leurs travaux doivent commencer dans leur maison; ils devraient faire profiter leur famille de leur influence; et la puissance transformatrice de l'Esprit de Dieu doit se démontrer dans leur demeure par une famille bien disciplinée. Puis le cercle devrait s'étendre; tous les voisins devraient s'apercevoir de l'intérêt que l'on prend à leur salut; la lumière de la vérité devrait leur être fidèlement présentée; car leur salut est d'une aussi grande importance que celui des personnes éloignées. De leur voisinage immédiat, et des villes et des villages avoisinants, le cercle d'activité des serviteurs de Dieu doit s'étendre jusqu'à ce que le message de la vérité parvienne aux extrémités de la terre.VJC 564.3

    Tel fut l'ordre dans lequel Jésus recommanda à ses disciples de poursuivre leurs travaux; mais il est fréquemment renversé par les ouvriers évangéliques de notre époque. Ils négligent leur intérieur; ils ne sentent pas la nécessité de l'influence sanctifiante de l'Esprit de Dieu agissant dans leur propre cœur pour sanctifier et ennoblir leur vie. Ils négligent les devoirs les plus simples qui se trouvent directement sur leur sentier, pour s'occuper d'un champ plus vaste et plus éloigné, où leurs travaux sont souvent sans fruits; tandis que dans un champ plus facile, ils auraient travaillé avec succès, et auraient rencontré moins de difficultés, acquérant de l'influence et un nouveau courage, à mesure que la voie se serait ouverte plus large devant eux.VJC 565.1

    Les apôtres auraient pu demander à leur Seigneur, vu les efforts inappréciés qui avaient été faits à Jérusalem, et la mort cruelle, insultante à laquelle Christ avait été soumis, qu'il leur permît quelque autre champ d'activité plus favorable, où ils eussent trouvé des cœurs plus disposés à entendre et à recevoir le message. Mais ils ne lui firent pas cette demande. Jésus avait seul la direction de l'œuvre apostolique. Le terrain même où le Docteur avait semé les semences de la vérité, devait être foncièrement cultivé par les apôtres jusqu'à ce que ces semences fussent levées pour rapporter une abondante moisson. Dans leurs travaux, les disciples devaient avoir à supporter la haine, l'oppression et la jalousie des Juifs; mais c'est ce que leur Maître avait éprouvé avant eux; c'est pourquoi ils ne devaient point fuir ces choses.VJC 565.2

    Avant sa mort, Jésus avait dit à ses disciples, lorsqu'il les consolait de son humiliation et de sa mort qui approchait: “Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix.”1Jean 14:27. Maintenant, après la lutte et la victoire, après avoir triomphé de la mort, et reçu sa récompense, il leur donne d'une manière plus entière cette paix qui surpasse toute intelligence. Il les rend capables d'entreprendre cette œuvre qu'il a commencée. De même qu'il avait été envoyé par son Père, il envoie ses disciples. Il souffle sur eux, et leur dit: “Recevez le Saint-Esprit.” Les apôtres ne furent point envoyés comme témoins de Christ avant qu'ils eussent reçu cette préparation spirituelle nécessaire pour les rendre propres à l'exécution de leur important ministère. Toutes les professions de christianisme ne sont que des expressions de foi morte, si Jésus ne remplit pas le croyant de sa vie spirituelle, qui est le Saint-Esprit. L'évangéliste n'est prêt à enseigner la vérité et à représenter Christ que lorsqu'il a reçu ce don céleste.VJC 566.1

    Les hommes qui occupent des positions éminentes, qui prêchent la vérité de Dieu au nom de Jésus, sans posséder l'énergie spirituelle que donne la puissance sanctifiante de Dieu, font une œuvre incertaine, et ne peuvent être sûrs si leurs travaux réussiront ou échoueront. Un grand nombre d'hommes oublient que la religion et le devoir ne sont point un sentimentalisme triste, mais consistent dans une ardente activité. Ce ne sont point les grandes cérémonies et les aspirations sublimes qui reçoivent l'approbation de Dieu; mais la consécration et l'amour avec lesquels on accomplit son devoir, grand ou petit. Les orages de l'opposition et des contrariétés sont des dispensations de la providence de Dieu qui nous poussent à nous mettre à l'abri sous son aile. Lorsque les nuages nous enveloppent, nous entendons sa voix: “Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix: je ne vous la donne pas comme le monde la donne.”VJC 566.2

    Lorsque Christ souffla le Saint-Esprit sur ses disciples, et leur donna sa paix, ce n'étaient que quelques gouttes précédant l'averse complète du jour de la Pentecôte. Jésus fait comprendre à ses disciples qu'à mesure qu'ils s'occuperaient de l'œuvre du ministère qui leur était confié, ils comprendraient plus parfaitement la nature de cette œuvre, et la manière dont le royaume de Dieu serait établi sur la terre. Ils avaient été choisis pour être les témoins du Sauveur; ils devaient rendre témoignage de ce qu'ils avaient vu et entendu de sa résurrection; ils devaient répéter les paroles de grâce qui étaient sorties de ses lèvres. Ils connaissaient parfaitement le saint caractère de Christ. Les apôtres eurent le devoir sacré de présenter son caractère sans tache, comme le parfait modèle à imiter. Ils avaient vécu dans une telle intimité avec ce Modèle de sainteté, qu'ils lui étaient à quelque degré devenus semblables, et se trouvaient ainsi particulièrement préparés à faire connaître au monde ses préceptes et son exemple.VJC 567.1

    Plus le ministre de Christ vit proche de son Maître, dans la contemplation de sa vie et de son caractère, plus il lui ressemblera, et plus il sera capable d'enseigner sa vérité. On doit étudier chaque trait de cet exemple auguste, et s'entretenir intimement avec lui par la prière et une foi vivante. C'est ainsi que le caractère défectueux de l'homme se transformera à l'image de son glorieux caractère. C'est ainsi que celui qui enseigne la vérité sera préparé à amener les âmes à Christ.VJC 567.2

    Jésus, en donnant pour la première fois une mission aux disciples, avait dit: “Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux”; et “tout ce que vous aurez lié [faisant allusion aux hommes qui auraient mission de représenter l'Eglise] sur la terre sera lié dans le ciel; et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.”1Matthieu 16:19; 18:18. En renouvelant la mission qu'il donnait à ceux auxquels il avait accordé le Saint-Esprit, il dit: “Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.”1Jean 20:23. Ces paroles faisaient comprendre aux disciples le caractère sacré de leur mission et ses puissants résultats.- Imbus de l'Esprit de Dieu, ils devaient alle prêcher les mérites d'un Sauveur qui pardonne les péchés; ils avaient l'assurance que tout le ciel s'intéresserait à leurs travaux, et que ce qu'ils feraient sur la terre dans l'esprit et la puissance de Christ, serait ratifié au ciel.VJC 567.3

    Jésus, par ces paroles rassurantes, ne donna point aux apôtres ou à leurs successeurs le pouvoir de pardonner les péchés en leur qualité d'ambassadeurs de Christ. Si nous avons fait tort à quelqu'un, nous devons le lui confesser, et son devoir est de nous pardonner. Mais les péchés secrets ne doivent être confessés qu'à Dieu. Nous ne devons point fléchir le genou devant l'homme déchu, et lui dévoiler les pensées les plus intimes et les mouvements de nos cœurs. Le Sauveur a enseigné que son nom est le seul donné sous le ciel par lequel l'homme puisse être sauvé. Pourtant, Jésus a accordé à son Eglise, dans sa forme organisée, le pouvoir de censurer et de retirer la censure, suivant les règles prescrites par l'Inspiration; mais cela ne doit se faire que par des hommes de bonne réputation, qui soient consacrés par le Chef auguste de l'Eglise, hommes qui montrent par leur vie qu'ils cherchent sincèrement à suivre les directions de l'Esprit de Dieu.VJC 568.1

    Aucun homme ne peut exercer un pouvoir arbitraire sur la conscience d'un autre. Christ n'a point donné de droit ecclésiastique pour pardonner les péchés, ou pour vendre des indulgences, afin que l'homme pût pécher sans encourir le déplaisir de Dieu. Il n'a pas non plus donné à ses serviteurs la liberté d'accepter des présents pour couvrir le péché d'un homme, afin qu'il échappe à une censure méritée. Jésus chargea ses disciples de prêcher la rémission des péchés en son nom parmi toutes les nations; mais ils ne reçurent pas le pouvoir d'enlever une tache de péché de dessus les enfants d'Adam. Ils ne reçurent pas non plus le droit d'infliger des peines au coupable; ils doivent avertir le pécheur du sort qui l'attend; la pénalité de la loi transgressée doit lui être franchement déclarée; mais c'est Christ lui-même qui exécutera la sentence qui sera prononcée contre les impénitents. Quiconque cherche à attirer les hommes auprès de soi, se disant revêtu du pouvoir de pardonner les péchés, attire sur lui la colère de Dieu, car il détourne les âmes du céleste Médecin pour les attacher à un mortel faible et faillible.VJC 568.2

    Jésus montra à ses disciples que ce ne serait qu'autant qu'ils auraient part à son Esprit, et qu'ils seraient semblables à lui, qu'ils seraient doués de discernement spirituel et de puissance miraculeuse. Toute leur force et leur sagesse devaient procéder de lui. Lorsque les saints hommes composant l'Eglise auraient à s'occuper de membres qui s'obstineraient à pécher, ils devaient suivre les directions que Christ a laissées; et cette manière d'agir, la seule légitime pour l'Eglise, a été indiquée clairement par la plume inspirée des apôtres.VJC 569.1

    Lorsque l'Eglise s'occupe d'un membre coupable, les autres doivent prier avec foi afin que Christ se trouve au milieu de ses représentants comme conseiller suprême. Les hommes sont toujours en danger de se laisser gouverner par les préventions ou par les rapports et les opinions des autres. Un jugement sanctifié peut seul diriger sagement leurs décisions. Par conséquent, partout où d'importantes décisions doivent être prises concernant quelques membres de l'Eglise, le jugement d'un seul homme, quelque sage et expérimenté soit-il, ne doit point être envisagé comme suffisant pour décider de la conduite de l'Eglise.VJC 569.2

    Jésus a dit: “Car où il y a deux ou trois personnes assemblées en mon nom, j'y suis au milieu d'elles.”1Matthieu 18:20. Si Christ préside aux délibérations de l'Eglise, avec quelle prudence chacun ne doit-il pas parler et agir! On doit prier pour celui qui s'est égaré de la bonne voie, et user de tous les moyens pour le rétablir dans la faveur de Dieu et de l'Eglise; mais s'il méprise la voie de l'Eglise, et s'il élève sa volonté au-dessus d'elle, alors son cas doit être traité fermement, et la décision des frères, prise avec prière et foi et suivant la sagesse que Dieu a donnée à ceux qui le jugent, sera ratifiée dans le ciel.VJC 569.3

    L'Eglise doit accepter la repentance du pécheur avec reconnaissance. Elle n'est autorisée à pardonner les péchés que dans le sens d'assurer le pécheur repentant de l'amour miséricordieux du Sauveur, l'arrachant aux ténèbres de l'incrédulité et du péché, pour l'amener à la clarté de la foi et de la justice. Elle peut placer sa main tremblante dans la main aimante de Jésus. Une telle rémission est ratifiée par le ciel. Les recommandations des apôtres, concernant la condamnation ou l'acquittement de quelqu'un dans les affaires d'Eglise, doivent demeurer en vigueur jusqu'à la fin des temps. Et la promesse de la présence de Christ en réponse aux prières, devrait consoler et encourager son Eglise de nos jours, comme elle consola et encouragea les apôtres auxquels Christ parlait directement. Ceux qui méprisent l'autorité de l'Eglise, méprisent l'autorité de Christ lui-même.VJC 570.1

    Quoique Jérusalem eût refusé le plus grand don du ciel, les apôtres devaient y commencer l'œuvre du ministère. Les premières offres de grâce devaient être adressées aux meurtriers du Fils de Dieu. Il y avait aussi dans cette ville beaucoup de personnes qui avaient secrètement cru en Jésus, et beaucoup d'autres qui avaient été trompées par les sacrificateurs et les principaux, mais qui étaient prêtes à l'accepter s'il était prouvé qu'il fût vraiment le Christ. Les apôtres, comme témoins oculaires, devaient annoncer Jésus et sa résurrection. Ils devaient expliquer au peuple les prophéties qui se rapportaient au Messie, et montrer comment elles avaient été parfaitement accomplies. Ils devaient lui donner les preuves les plus convaincantes des vérités qu'ils enseignaient, et ils devaient proclamer au monde les joyeuses nouvelles du salut.VJC 570.2

    Comme tous les esprits s'intéressaient à l'histoire de la mission de Jésus, à cause des événements qui venaient de se passer à Jérusalem, c'était le moment où la prédication de l'Evangile devait faire l'impression la plus décisive sur l'esprit public. Au commencement de leur ministère, les apôtres devaient recevoir une puissance merveilleuse. Leur témoignage rendu à Christ devait être accompagné de signes et de miracles accomplis par les apôtres et par ceux qui recevraient le message. Jésus dit: “Ils chasseront les démons en mon nom; ils parleront de nouvelles langues; ils chasseront les serpents [comme Paul dans l'île de Malte]; quand ils auront bu quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et ils seront guéris.”1Marc 16:17, 18.VJC 570.3

    En ce temps-là, l'usage du poison était très répandu. Des hommes sans scrupule n'hésitaient point à faire disparaître ceux qui étaient un obstacle à leur ambition. Jésus savait que ses apôtres seraient particulièrement exposés à ce danger, s'ils n'en étaient protégés d'une manière spéciale. Il savait qu'il y aurait des hommes tellement aveuglés qu'ils croiraient servir Dieu en mettant à mort ces témoins de la vérité par n'importe quels moyens. Il les gardait par conséquent de ce mal insidieux. C'est ainsi que le Seigneur assurait à ses serviteurs qu'ils n'auraient point à travailler avec leurs propres forces, mais avec l'efficace du Saint-Esprit. Quoique les disciples eussent reçu la mission de prêcher à toutes les nations, ils ne comprirent pas d'abord ni l'étendue, ni le caractère merveilleux de l'œuvre qu'ils auraient à accomplir, — œuvre qu'ils devaient léguer à leurs successeurs, et qui devait se poursuivre jusqu'à la fin des temps.VJC 571.1

    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents