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La Vie de Jésus-Christ - Contents
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    Chapitre 8 — Le caractère de Jean

    Christ gagnait chaque jour de nouveaux disciples, et le peuple accourait en foule des villes et des villages pour l'entendre. Un grand nombre allaient à lui pour être baptisés; mais Christ ne baptisait personne; c'étaient ses disciples qui administraient cette ordonnance. Comme les disciples baptisaient un grand nombre de personnes, il s'éleva une dispute entre les disciples de Christ et les disciples de Jean sur la question de savoir si le baptême purifiait le pécheur de la culpabilité du péché. Les disciples de Jean répondaient que leur Maître n'administrait que le baptême de repentance, mais que les disciples de Christ baptisaient à une nouvelle vie. Les disciples de Jean furent jaloux de la popularité du nouveau prophète, et dirent à Jean en parlant de Christ: “Maître, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, le voici qui baptise, et tous vont à lui. Jean leur répondit: Personne ne peut rien recevoir, s'il ne lui a été donné du ciel.”1Jean 3:22-32.VJC 86.1

    Dans cette réponse, Jean leur répondit virtuellement: Pourquoi êtes-vous jaloux à mon égard? “Vous m'êtes vous-mêmes témoins que j'ai dit que ce n'est pas moi qui suis le Christ, mais que j'ai été envoyé devant lui. Celui qui a l'épouse est l'époux; mais l'ami de l'époux, qui est présent et qui l'écoute, est ravi de joie d'entendre la voix de l'époux; et c'est là ma joie qui est parfaite.”VJC 86.2

    Bien loin d'être jaloux en voyant prospérer le ministère de Christ, Jean se réjouissait du succès de l'œuvre que Jésus était venu accomplir. Il assurait à ses disciples que sa mission spéciale était d'attirer l'attention du peuple sur Christ.VJC 86.3

    “Il faut qu'il croisse, et que je diminue. Celui qui est venu d'En-Haut est au-dessus de tous; celui qui est venu de la terre est de la terre, et parle comme étant de la terre; celui qui est venu du ciel est au-dessus de tous; il rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu; mais personne ne reçoit son témoignage.”VJC 87.1

    Jean assura à ses disciples que Jésus était le Messie promis, le Sauveur du monde. Comme son œuvre était sur le point d'être terminée, il leur apprit à regarder à Jésus et à le suivre comme prophète de Dieu.VJC 87.2

    A part la joie que Jean éprouvait en voyant le succès de sa mission, il avait une existence pénible; c'était une vie de peines et de renoncement. Celui qui annonça le premier avénement de Christ, ne put pas entendre personnellement les enseignements du Sauveur, ni voir de ses yeux la manifestation de sa puissance. On n'entendait guère la voix de Jean que dans le désert. Il menait une vie isolée; pourtant des multitudes de gens s'étaient rendus dans le désert pour entendre les paroles de l'étonnant prophète. Il avait mis la hache à la racine de l'arbre. Il avait réprimé le péché avec hardiesse et avait préparé la voie au ministère de Christ.VJC 87.3

    Hérode fut ému à l'ouïe des paroles de Jean, paroles qui pénétraient jusqu'au plus profond de la conscience; et il lui demanda sincèrement ce qu'il devait faire pour devenir son disciple. Il fut convaincu de péché par les paroles de vérité qui sortaient de la bouche de l'homme de Dieu. Sa conscience l'accusait de s'être laissé séduire et gouverner par une femme aux passions déréglées. Cette femme sans principes, remplie d'ambition, et désireuse d'arriver au pouvoir et à l'autorité, pensa qu'elle arriverait à ses fins en épousant Hérode. Comme Hérode écoutait les vérités toutes pratiques que lui enseignait Jean, qui lui reprochait d'avoir transgressé la loi de Dieu et lui parlait de la punition future des coupables, il trembla de frayeur et désira grandement rompre la chaîne de péchés qui le retenait. Il ouvrit son cœur à Jean, qui lui parla franchement de la loi de Dieu et lui montra l'impossibilité pour lui d'avoir part au royaume du Messie, à moins de renoncer à ses relations illicites avec là femme de son frère, et d'obéir de tout son cœur aux commandements de Dieu. Hérode avait l'intention d'agir suivant les conseils de Jean et déclara à Hérodias qu'il ne pouvait l'épouser et braver ainsi la loi de Dieu. Mais cette femme résolue n'abandonna pas pour cela ses projets. Elle fut remplie de haine contre Jean. Hérode était un homme faible, d'un esprit indécis, de sorte qu'Hérodias n'eut point de peine à se remettre en faveur et à maintenir l'influence qu'elle exerçait sur lui. Hérode céda au plaisir du péché, plutôt que de se soumettre aux exigences de la loi de Dieu. Lorsque Hérodias eut reconquis la faveur du roi, elle résolut de se venger du prophète qui avait osé condamner sa conduite criminelle. Poussé par elle, Hérode fit mettre Jean en prison, comptant sur une occasion favorable pour le relâcher.VJC 87.4

    Pendant qu'il était ainsi en prison, Jean apprit par ses disciples quelles œuvres miraculeuses Jésus accomplissait. Quoiqu'il ne pût entendre personnellement les paroles de grâce qui sortaient de la bouche de Jésus, les disciples l'en informaient et le consolaient par la relation de ce qu'ils avaient vu et entendu. Jean avait jusqu'alors passé sa vie en plein air, occupé à un travail actif et persévérant, souffrant les privations, les courses pénibles; mais jamais il n'avait appris ce que c'était que d'être confiné entre quatre murs. C'est pourquoi il fut bientôt abattu, découragé et même assailli de doutes, au point qu'il se demanda si Jésus était véritablement le Messie. Ses disciples étaient venus lui faire le récit des choses merveilleuses que le Sauveur avait faites, et dont ils avaient été témoins; mais Jean en conclut que si Jésus était le Messie, il eût proclamé publiquement qu'il était le Sauveur du monde.VJC 88.1

    Jean, comme les disciples du Sauveur, n'avait qu'une idée indistincte du royaume que Christ venait établir. Tous pensaient qu'il venait établir un royaume temporel et régner sur le trône de David à Jérusalem. Jean était impatient de ce que Jésus ne se faisait point connaître immédiatement, ne s'emparait point de l'autorité royale en subjuguant les Romains. Il espérait que si le Messie établissait son royaume il le ferait sortir de prison, et il en concluait que si réellement Jésus était le Fils de Dieu et pouvait faire toutes choses, il aurait fait usage de sa puissance pour le mettre en liberté.VJC 88.2

    Jean envoya ses disciples pour demander à Christ: “Es-tu celui qui devait venir, ou devons-nous en attendre un autre?” Les disciples cherchèrent à parvenir en présence de Jésus; mais ils ne purent pas de suite s'approcher de lui à cause de la foule de gens qui apportaient des malades au puissant médecin.VJC 89.1

    Les infirmes, les aveugles, les boiteux passaient à travers la foule. Les disciples de Jean virent qu'à la parole de Christ, les corps sans vie se ranimaient, et que l'incarnat de la santé faisait place à la pâleur de la mort. Jésus leur dit: “Allez, et rapportez à Jean ce que vous avez vu et entendu: que les aveugles recouvrent la vue, que les boiteux marchent, que les lépreux sont nettoyés, que les sourds entendent, que les morts ressuscitent, que l'Evangile est annoncé aux pauvres; et heureux est celui qui ne se scandalisera pas de moi.”1Matthieu 11:2-12; Luc 7:19-28.VJC 89.2

    Par ces paroles, Jean fut doucement repris de son impatience, et cette discrète réprimande ne fut point perdue pour lui. Il comprit mieux alors la nature de la mission de Christ; et avec soumission et foi, il se remit entre les mains de Dieu, soit pour la vie soit pour la mort, selon que sa gloire en serait le plus avancée.VJC 89.3

    Après que les disciples de Jean s'en furent allés, Jésus questionna la multitude concernant Jean, et dit: “Qu'êtes-vous allés voir dans le désert? Etait-ce un roseau agité du vent?” Jésus savait qu'un roseau tremblant au souffle du vent était une image directement opposée au caractère de Jean. La flatterie n'avait aucun effet sur Jean, et les erreurs qui prévalaient de son temps ne pouvaient le tromper. On n'aurait pu davantage le détourner de l'œuvre qu'il était venu faire par des récompenses ou des honneurs mondains. Il eût gardé son intégrité au prix même de sa vie. Ferme comme un roc, le prophète de Dieu était prêt à dénoncer le péché et le mal sous toutes ses formes, aussi bien chez les rois et les nobles, que chez les hommes obscurs et méprisés. Il ne se détournait jamais du devoir. Droit envers son Dieu, dans la noble dignité et la moralité de son caractère, il se tenait, ferme comme un rocher, fidèle à ses principes.VJC 89.4

    “Mais encore, qu'êtes-vous allés voir? Etait-ce un homme vêtu d'habits précieux? Voici ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir? Un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. Car c'est celui-ci de qui il est écrit: Voici, j'envoie mon ange devant ta face, qui préparera ton chemin devant toi. Je vous dis en vérité qu'entre ceux qui sont nés de femmes, il n'en a été suscité aucun plus grand que Jean-Baptiste; toutefois celui qui est le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Mais depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à maintenant, le royaume des cieux est forcé, et les violents le ravissent.”VJC 90.1

    Le peuple auquel Christ adressait ces paroles, savait bien que les vêtements que portait Jean étaient l'opposé de ceux que l'on portait dans les palais royaux. Christ leur demanda au fond: Par quel motif avez-vous été poussés à vous rendre en foule au désert pour y entendre prêcher Jean? Le désert n'est point le lieu où l'on trouve ceux qui vivent dans les délices et qui se vêtent richement et commodément. Christ désirait leur faire remarquer le contraste existant entre les vêtements de Jean et ceux des sacrificateurs juifs. Le prophète portait un vêtement simple et grossier qui, sans être beau, répondait au but pour lequel les vêtements furent primitivement destinés. Les habits somptueux des sacrificateurs et des anciens formaient un contraste frappant avec ceux de Jean.VJC 90.2

    Ces fonctionnaires, pensant qu'ils seraient honorés en raison de leur apparence extérieure, s'affublaient des vêtements les plus somptueux, faisant parade de robes coûteuses et d'ornements éclatants. Ils étaient plus soucieux d'exciter l'admiration des hommes que d'acquérir la pureté du caractère, la sainteté de la vie, pour mériter l'approbation de Dieu.VJC 90.3

    Christ exhorte ses disciples, ainsi que la multitude, à suivre ce qui était bon dans les enseignements des scribes et des pharisiens, mais à ne point imiter leur mauvais exemple, ni se laisser séduire par leurs ambitieuses prétentions. Il dit: “Observez donc, et faites tout ce qu'ils vous diront d'observer, mais ne faites pas comme ils font, parce qu'ils disent et ne font pas; car ils lient des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes; mais ils ne voudraient pas les remuer du doigt. Et ils font toutes leurs actions afin que les hommes les voient; car ils portent de larges philactères, et ils ont de longues franges à leurs habits. Ils aiment à avoir les premières places dans les festins et les premiers siéges dans les synagogues, et à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes: Maître, maître.”1Matthieu 23:3-7.VJC 90.4

    Jean voyait que ces Juifs orgueilleux s'élevaient et se glorifiaient en faisant parade de leur piété d'ostentation devant le public. Ils liaient des portions de la Parole de Dieu sur leurs fronts et autour de leurs poignets, afin que chacun pût reconnaître leur prétendue sainteté, et en témoigner son respect. Il est vrai que Dieu avait commandé aux enfants d'Israël de mettre un ruban bleu au bord de leurs vêtements, sur lequel devait être brodé un abrégé des dix commandements. Cela devait leur rappeler continuellement leur devoir d'aimer Dieu suprêmement et leur prochain comme eux-mêmes. Mais plus ils s'étaient éloignés de leur simplicité primitive et plus leur vie était en opposition avec la loi de Dieu, plus ils s'attachaient à agrandir leurs philactères et à ajouter aux paroles que Dieu avait spécifié devoir être inscrites sur le ruban bleu; tandis qu'extérieurement ils exprimaient la plus grande dévotion, leurs actes étaient en parfait contraste avec leur profession.VJC 91.1

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