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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique - Contents
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    Renforcer la mission : Les fruits de l’expérience

    Après le départ des missionnaires adventistes, Ellen White ne cessa d’insister sur la nécessité de renforcer le service missionnaire à l’étranger. Bien sûr, elle voulait continuer à évangéliser l’Amérique du Nord, mais elle désirait aussi intensifier les efforts entrepris en Europe et en Australie. Elle considérait que ces deux missions étaient intrinsèquement liées. Elle insistait sur l’importance du message du troisième ange concernant la mission à l’étranger. Elle déclara : «L’œuvre missionnaire dans nos pays progressera en tous points lorsqu’un esprit de libéralité, d’oubli de soi et de sacrifice se sera manifesté en faveur des missions étrangères ; car la prospérité de cette œuvre dans nos pays dépend largement, sous la direction de Dieu, de l’influence réflexe de l’œuvre d’évangélisation accomplie dans les pays lointains1285 Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 6, p. 27..» En 1983, lors d’un témoignage qu’elle rendit à l’Église de Battle Creek concernant les missions étrangères, elle avait dit: «Le meilleur moyen de demeurer dans l’amour de Dieu est de travailler activement au salut de nos semblables1286 Ellen G. White à l’Église de Battle Creek, General Conference Bulletin, Jan. 27, 28, 1893, p. 15; voir note 76 ci-dessous..» En 1907 elle écrivit : «Son œuvre sur terre est très précieuse à ses yeux. [...] Mais avant que ce travail ne s’accomplisse, nous devons faire l’expérience, ici, dans notre pays, de l’œuvre du Saint-Esprit dans notre cœur 1287Ellen G. White, «A Missionary Education», manuscript 59 (June 18), 1907, RH, Feb. 6, 1908..» Ainsi, pour Ellen White le travail missionnaire était essentiel ; les missions étrangères avaient une importance particulière parce que la mission menée en Amérique était directement affectée par les efforts fournis «dans les pays lointains». Parallèlement, pour que la mission progresse à l’étranger, il fallait qu’un réveil se produise en Amérique.DDP 407.3

    Ellen White passa deux ans en Europe (1885-1887) et elle y découvrit ce que voulait dire travailler dans des pays où le catholicisme et le protestantisme d’État étaient établis. Il était beaucoup plus difficile d’évangéliser ces pays que la société égalitaire des États-Unis1288 Concernant les voyages d’Ellen White en Europe, voir D. A. Delafield, Ellen G. White in Europe, 1885-1887 (Washington D.C. : Review and Herald, 1975) ; Riches, chap. 8, 10.. Par la suite elle passa neuf ans en Australie (1891-1900) 1289 Voir Arthur L. White, Ellen G. White : The Australian Years, 1891-1900 (Washington D.C., and Hagerstown, Md. : Review and Herald, 1983).. Elle tira des leçons importantes de ses expériences à l’étranger.DDP 408.1

    Premièrement, elle se méfiait des responsables qui affirmaient savoir de quelle façon il fallait œuvrer à l’étranger quand ils n’avaient passé qu’une ou deux années dans un pays lointain. Elle établit un principe important : ceux qui étaient appelés à diriger une mission à l’étranger devaient avoir une certaine expérience du terrain. À la fin de l’année 1886, dans une lettre adressée depuis l’Europe à un correspondant en Amérique, elle déclara: «Personne ne peut mesurer quelle est la véritable situation de ce champ missionnaire ou en parler à moins d’y rester suffisamment longtemps pour réellement comprendre son fonctionnement et le travail qui y est effectué. Vous auriez du mal à imaginer les efforts qui sont fournis pour empêcher les pasteurs de proclamer la vérité1290 Ellen G. White to Moses J. Church, Letter 61 (Dec. 20), 1886, pp. 3, 4. Treize ans plus tard, déplorant la lenteur de l’expansion de la mission dans les années 1898, elle écrivit : «Les recommandations de Dieu n’ont pas toujours été suivies. Des hommes inexpérimentés ont été choisis pour travailler au sein des missions étrangères1291 Ellen G. White, «Words of Counsel Regarding the Management of the Work of God», manuscript 91 (June 19), 1899...» Ellen White pensait qu’il était essentiel que les responsables d’Église aient de l’expérience et une bonne connaissance des cultures étrangères au niveau des divisions.DDP 408.2

    Deuxièmement, son expérience en Europe la conforta dans l’idée qu’il fallait confier aux jeunes de grandes responsabilités dans le domaine missionnaire. En 1883, dans un article publié dans la Review, elle avait déclaré sans ambiguïté : «Nous avons besoin de jeunes gens. Dieu les appelle dans les champs missionnaires.» D’après elle, ils pouvaient «s’adapter à de nouveaux climats» et de nouvelles cultures plus facilement, et ils étaient mieux à même de faire face à «des désagréments et des épreuves1292 Ellen G. White, «Young Men as Missionary Workers», RH, July 17, 1883, p. 1, 2, réimprimé dans idem, Testimonies for the Church, vol. 5, p. 393.». Reconnaissant que «l’Église pouvait se demander s’il était légitime de confier à des jeunes de grandes responsabilités consistant à établir et gérer des missions étrangères », elle fut très claire : «Nous devons faire confiance à nos jeunes gens1293Ibid..» En 1886, elle évoqua les besoins de l’Europe, encouragea les jeunes à devenir missionnaires et mentionna la nécessité d’une formation spécialisée. «Nous devons développer nos missions à l’étranger», affirma-t-elle. Elle désirait voir «les jeunes [...] rejoindre les rangs des ouvriers». Elle précisa ce qu’il fallait faire pour que cela puisse se produire.DDP 409.1

    «Nous devrions fournir des efforts plus importants [.] afin de les préparer à travailler dans ces champs missionnaires à l’étranger. Nous devons créer un fond pour les aider à se préparer pour ce travail. [...] Dans toutes les missions qui sont établies, nous devons créer une école pour la formation des ouvriers. Nous devons recruter les plus grands talents parmi les Allemands, les Français et les Scandinaves afin de former des jeunes gens et des jeunes filles de différentes nationalités. Et dans toutes nos institutions scolaires, nous devons nous organiser de façon à instruire et former ceux qui veulent devenir missionnaires dans des pays étrangers1294Historical Sketches of the Foreign Missions of the Seventh-day Adventists (Basel, Swit. : Imprimerie Polyglotte, 1886), p. 289.DDP 409.2

    Troisièmement, au cours de son séjour de deux ans en Europe, Ellen White comprit que l’Amérique devait soutenir la mission en Europe de façon à la faire progresser. Par la suite, elle donna toujours la priorité aux besoins des missions étrangères. Au cours de ses voyages, elle critiqua parfois les croyants d’Europe ainsi que les missionnaires américains venus y travailler1295Riches, p. 272.. En général, cependant, elle considérait que le problème essentiel était le manque d’argent et de main d’œuvre, et que la solution était une plus grande implication des États-Unis.DDP 409.3

    Elle rédigea un témoignage très fort qui fut publié moins de trois semaines avant Noël 1887, environ quatre mois après son retour d’Europe1296 Delafield, p. 317.«Les ouvriers de ce champ missionnaire font de leur mieux pour répondre aux besoins de la cause. Mais il nous faut plus d’argent pour soutenir et développer cette mission. Plusieurs pays nous disent : ‘Envoyez-nous un pasteur pour prêcher la vérité.’ Comment pouvons-nous répondre à ces appels1297 Ellen G. White, «Our Missions in Europe», RH, Dec. 6, 1887, p. 1. ?» Elle lança alors un appel aux membres d’Église :DDP 410.1

    «Nous avons besoin maintenant de chaque dollar et de chaque pièce que nous pouvons mettre de côté afin de contribuer à proclamer le message de la vérité dans d’autres pays. En cette période de fêtes, notre peuple dépense beaucoup d’argent pour acheter des cadeaux et diverses choses qui sont non seulement inutiles, mais souvent mauvaises. [.] Si l’argent dépensé ainsi était apporté au trésor et consacré à la mission, nos efforts missionnaires en seraient grandement facilités. [.] Comment pouvons-nous mieux célébrer Noël qu’en exprimant toute notre reconnaissance à Dieu pour le don de son Fils et qu’en annonçant son retour proche au monde entier1298Ibid., p. 1, 2 (italiques ajoutés). ? »DDP 410.2

    Ellen White continua à plaider en faveur d’un soutien financier plus important des missions étrangères. En 1892 elle déclara : «Le Seigneur a confié de grands moyens à ses serviteurs [.] afin qu’ils puissent répondre aux besoins pressants de notre époque et planter la bannière de la vérité en de nombreux lieux obscurs de notre terre. Mais les bénédictions que le Seigneur a déversées sur les siens sont mal employées; elles sont utilisées pour des projets égoïstes que Dieu n’approuve pas.» Ellen White conclut: «Le Seigneur a besoin d’ouvriers partout. Dieu nous donne de nombreuses choses en abondance, et nous devons prier et prendre la décision de l’honorer avec ce que nous possédons et les prémices de nos récoltes1299 Ellen G. White to A. T. Robinson, letter 23C (July [20]), 1892..» Six ans plus tard, en 1898, elle reprit ce thème dans une brochure intitulée An Appeal for Missions. «Si le peuple de Dieu possédait l’amour du Christ dans son cœur, si chaque membre d’église était fortement imprégné de l’esprit de renoncement, si tous faisaient preuve de zèle, les fonds ne feraient pas défaut pour la mission intérieure comme pour les missions étrangères1300 Ellen G. White, An Appeal for Missions : To Our Churches in America ([Battle Creek, Mich.] : S. D. A. Foreign Mission Board, 1898), p. 6..» Dans cette brochure, elle encouragea les membres d’Église à faire des dons pour les missions et elle appela les responsables à s’efforcer sans cesse de récolter des fonds parmi les membres pour les missions. En 1898, elle appela les frères «en tous lieux à se réveiller et à se consacrer à Dieu». Elle écrivit : «J’appelle les responsables de nos fédérations à convaincre les Églises de faire des dons afin de soutenir les missions étrangères1301Ibid, p. 2..» Ellen White mit en garde les responsables de l’Église, leur recommanda de ne pas utiliser les fonds dans le but de multiplier les institutions en Amérique, et les sensibilisa aux besoins du reste du monde. En 1892, elle plaida : «Nous devrions veiller à ne pas dépenser notre argent de façon à nous faire plaisir et à bâtir des institutions coûteuses, mais à le dépenser là où il y a des besoins et à travailler conformément à la volonté de Dieu pour établir son royaume sur la terre1302 Ellen G. White to A. T. Robinson, letter 23c, 1892..» Dans un appel qu’elle lança en faveur des missions en 1898, elle s’exprima de façon plus claire et plus forte encore :DDP 410.3

    «Ceux qui ont des moyens doivent comprendre que le temps est venu de les consacrer à Dieu. Ne les consacrons pas à multiplier les projets là où notre cause est déjà bien établie. Ne construisons pas de nouveaux bâtiments là où nos intérêts sont déjà présents. Nous devons utiliser notre argent pour créer des centres dans des champs nouveaux. Pensez à nos missions étrangères. Certaines d’entre ont du mal à s’établir. Elles manquent de tout. Au lieu de développer ce qui existe déjà, développons des missions dans ces champs démunis. Le Seigneur nous l’a recommandé à maintes reprises. Il ne peut bénir son peuple si celui-ci néglige ses instructions1303 Ellen G. White, An Appeal for Missions, p. 2.. »DDP 411.1

    Cependant, le problème consistant à consacrer des ressources à des projets existants plutôt que de les utiliser pour développer la mission dans de nouvelles régions n’était pas propre à l’Amérique. En effet, les missionnaires conservaient leurs habitudes de travail quand ils se rendaient à l’étranger. Dès 1899, Ellen White exprima des regrets concernant toutes les occasions perdues en Afrique, où des «ouvriers consacrés» auraient pu agir «dans des champs vierges, avec le soutien d’hommes ayant des responsabilités. Grâce à ce travail, de nombreuses personnes auraient pu découvrir le royaume de Dieu.» Malheureusement, cependant, «la même erreur fut commise en Afrique et à Battle Creek. Un centre important et coûteux fut établi dans un seul lieu, et d’autres parties de la vigne du Seigneur furent négligées1304 Ellen G. White to W. S. Hyatt, letter 183, (Nov. 9), 1899.».DDP 411.2

    Elle avait le souci constant que le travail mené en Amérique où il y avait d’abondantes ressources ne soit pas prioritaire par rapport aux missions étrangères, où peu de choses pouvaient être faites sans un réel soutien matériel. En 1900, elle évoqua cette question à deux reprises dans des lettres adressées aux responsables de l’Église. En février elle déclara : «Il [le Seigneur] ne veut pas que tant d’ouvriers se consacrent à cette mission, et il souhaite que nous n’épuisions pas nos ressources en bâtissant des institutions [...], ralentissant ainsi les efforts menés à l’étranger. Dieu désire qu’il y ait cent ouvriers là où il n’y en a qu’un seul actuellement. Il faut que des missionnaires se rendent à l’étranger. En juin elle écrivit : «De nombreuses champs de la vigne du Seigneur n’ont pas encore été touchés, et ceux qui travaillent dans les institutions établies doivent le comprendre. [.] Que nos Églises, nos familles et toute personne parmi nous ne conservent pas les moyens nécessaires pour permettre aux serviteurs de Dieu d’œuvrer dans des régions lointaines.» Elle poursuivit ainsi : «Le message du troisième ange doit être proclamé dans toutes les régions du monde, et nous ne devons pas établir des institutions qui nécessiteraient de dépenser l’argent qui appartient à Dieu pour une cause inutile dans la période où nous sommes1305Ellen G. White to Elder and Mrs. W. W. Prescott, letter 28 (Feb. 17), 1900 ; idem, «Faithful Stewardship», manuscript 34 -June 26), 1900.DDP 411.3

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