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    22 - Prophéties accomplies

    Lorsque l’époque à laquelle devait avoir lieu l’avènement du Seigneur, le printemps de 1844, fut passée, ceux qui, avec foi, avait attendu son apparition furent, pendant quelque temps, assaillis de doutes et d’incertitudes. Tandis que le monde les considérait comme totalement battus et convaincus d’avoir entretenu une illusion, leur source de consolation demeura la Parole de Dieu. Beaucoup d’entre eux continuèrent à sonder les Écritures, réexaminant les bases de leur foi et étudiant soigneusement les prophéties pour y trouver de nouvelles lumières. Le témoignage de la Bible en faveur de leur position semblait clair et convaincant. Des signes incontestables indiquaient la proximité de l’avènement du Christ. La bénédiction spéciale du Seigneur, qui s’était manifestée aussi bien dans une conversion de pécheurs que dans un réveil de la vie spirituelle parmi les chrétiens, avait témoigné que ce message était du ciel. Et, bien que ces croyants aient été incapables d’expliquer leur déception, ils avaient l’assurance que c’était Dieu qui les avait guidés dans leur expérience passée.GE3 287.1

    Associées aux prophéties qu’ils avaient considérées comme s’appliquant à l’époque du second avènement se trouvaient des instructions spécialement appropriées à leur état d’incertitude et d’attente, les encourageant à attendre patiemment, avec la certitude que ce qui était alors obscur à leur intelligence serait expliqué en temps voulu.GE3 287.2

    Parmi ces prophéties se trouvait celle du prophète Habacuc: «Je vais me placer à mon poste de garde, je vais me tenir sur le rempart; je vais guetter pour voir ce qu’il me dira et ce que je répondrai au sujet de mes doléances. Le SEIGNEUR me répondit : Écris la vision, grave-la sur les tablettes, afin qu’on puisse la lire couramment. Car c’est encore une vision pour le temps fixé, elle aspire à son terme, elle ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la, car elle se réalisera bel et bien, elle ne sera pas différée. Son cœur se gonfle, il n’est pas droit; mais le juste vivra en tenant ferme 1. »GE3 287.3

    Dès 1842, l’ordre donné dans cette prophétie, « Écris la vision, grave-la sur les tablettes, afin qu’on puisse la lire couramment ”, avait suggéré à Charles Fitch de réaliser un tableau prophétique pour illustrer les visions de Daniel et de l’Apocalypse. La publication de ce tableau fut considérée comme un accomplissement de l’ordre transmis par le prophète Habacuc. Personne, cependant, ne remarqua que cette même prophétie indiquait un délai apparent dans l’accomplissement de la vision, un temps d’attente. Après la grande déception, ce passage prit tout son sens : « C’est encore une vision pour le temps fixé, elle aspire à son terme, elle ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la, car elle se réalisera bel et bien, elle ne sera pas différée. [...] Le juste vivra en tenant ferme 2Habacuc 2.3,4.GE3 287.4

    Un passage de la prophétie d’Ézéchiel fut aussi pour ces croyants une source de force et de réconfort: « La parole du SEIGNEUR me parvint: Humain, qu’est-ce donc que cette maxime qui circule parmi vous sur la terre d’Israël: “Les jours se prolongent, et aucune vision GE3 288.1

    n’aboutit !” À cause de cela, dis-leur: Ainsi parle le Seigneur DIEU: [...] Les jours approchent où toute vision s’accomplit. [...] Ce que je dirai, je le dirai: c’est une parole qui s’accomplira sans délai 3Ézéchiel 12.21-25..» « Voici ce que dit la maison d’Israël : “La vision qu’il a n’est que pour des jours lointains, il parle en prophète pour des temps éloignés.” À cause de cela, dis-leur: Ainsi parle le Seigneur DIEU : Toute parole que je dirai s’accomplira sans délai 4Ézéchiel 12.27,28.. ”GE3 288.2

    Ceux qui étaient dans l’attente se réjouirent, persuadés que Celui qui connaît la fin dès le commencement avait abaissé les regards sur eux au travers des siècles et, prévoyant leur désappointement, leur avait envoyé des paroles d’encouragement et d’espérance. Sans de tels passages de l’Écriture les exhortant à prendre patience et à garder leur confiance dans la Parole de Dieu, leur foi aurait défailli en cette heure d’épreuve.GE3 288.3

    La parabole des dix vierges, dans le chapitre 25 de l’Évangile de Matthieu, illustre aussi l’expérience du peuple adventiste. Dans le chapitre 24, en réponse à la question de ses disciples, « Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde 5Matthieu 24.3. ?” le Christ avait attiré leur attention sur quelques-uns des événements les plus importants de l’histoire du monde et de l’Église depuis sa première venue jusqu’à son retour: la destruction de Jérusalem, la grande tribulation de l’Église sous les persécutions de la part des païens, puis de l’Église romaine, l’obscurcissement du soleil et de la lune, et la chute d’étoiles. Ensuite, il avait parlé de sa venue dans son royaume et raconté la parabole décrivant les deux catégories de serviteurs qui attendent son avènement. Le chapitre 25 s’ouvre sur ces paroles : «Alors le règne des cieux sera comme ces dix vierges 6Matthieu 25.1.. » Cette parabole nous montre l’Église qui vivra dans les derniers jours, celle qui est désignée dans la fin du chapitre 24. Dans cette parabole, son expérience est illustrée par les incidents survenus au cours d’un mariage oriental.GE3 288.4

    «Alors le règne des cieux sera comme ces dix vierges qui avaient pris leurs lampes pour aller au-devant du marié. Cinq d’entre elles étaient folles, et les cinq autres étaient avisées. Les folles, en prenant leur lampe, n’avaient pas pris d’huile avec elles; mais celles qui étaient avisées avaient pris, avec leur lampe, de l’huile dans un récipient. Comme le marié tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri: “Voici le marié, sortez à sa rencontre 7Matthieu 25.1-6.!” ”GE3 288.5

    On comprit que l’arrivée du marié représentait le retour du Christ, tel qu’il était annoncé par le message du premier ange. La profonde réforme opérée sous la proclamation de ce proche retour correspondait à la sortie des vierges. Cette parabole, comme celle du chapitre 24, nous présente deux catégories de personnes. Toutes avaient pris leur lampe, la Bible, et étaient sorties à sa lumière pour rencontrer le marié. Mais, alors que « les folles, en prenant leur lampe, n’avaient pas pris d’huile avec elles [...] celles qui étaient avisées avaient pris, avec leur lampe, de l’huile dans un récipient. » Cette deuxième catégorie avait reçu la grâce de Dieu, la puissance régénératrice et lumineuse du Saint-Esprit, qui fait de sa Parole « une lampe pour mes pieds, une lumière pour mon sentier 8».GE3 288.6

    Dans la crainte de Dieu, ceux qu’elles représentaient avaient étudié les Écritures pour découvrir la vérité et avaient recherché avec ferveur la pureté du cœur et de la vie. Ils possédaient une expérience personnelle et une foi en Dieu et en sa Parole que la déception ou le retard ne pouvaient renverser. D’autres, « en prenant leur lampe, n’avaient pas pris d’huile avec elles ». C’était ceux qui n’avaient été motivés que par une simple impulsion. Ce message solennel avait suscité leurs craintes, mais ils se reposaient sur la foi de leurs frères, se satisfaisant de la lumière vacillante de leurs belles émotions, sans une complète compréhension de la vérité et sans un véritable travail de la grâce dans leur cœur . Ils étaient sortis pour rencontrer leur Seigneur, pleins d’espérance à l’idée d’une récompense immédiate; mais ils n’étaient pas préparés au retard et à la déception. Lorsque les épreuves survinrent, leur foi défaillit et leurs lampes s’affaiblirent.GE3 289.1

    « Comme le marié tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent.» Le retard du marié symbolise l’écoulement du temps alors qu’on attendait le Seigneur, implique la déception qui s’ensuivit et sous-entend un avènement différé en apparence. A cette époque d’incertitude, la motivation de ceux qui étaient superficiels et sans enthousiasme se mit bientôt à vaciller, et leurs efforts à se relâcher; mais ceux dont la foi reposait sur une connaissance personnelle de la Bible avaient sous les pieds un rocher inébranlable que les vagues de la déception ne pouvaient emporter. «Toutes s’assoupirent et s’endormirent” : les unes dans l’insouciance et l’abandon de leur foi ; les autres, attendant patiemment qu’une lumière plus abondante leur soit donnée. Cependant, dans la nuit de l’épreuve, ces dernières semblèrent perdre, dans une certaine mesure, leur zèle et leur consécration au Seigneur. Ainsi, en 1844, les moins courageux, ceux qui se satisfaisaient d’une étude superficielle ne pouvaient plus se reposer sur la foi de leurs frères. Chacun dut se tenir debout ou tomber pour lui-même.GE3 289.2

    C’est vers cette époque que le fanatisme fit son apparition. Certains, qui avaient professé être de zélés croyants au message, rejetèrent la Parole de Dieu comme seul guide infaillible et, prétendant être dirigés par l’Esprit, s’abandonnèrent à la domination de leurs propres sentiments, de leurs impressions et de leur imagination. Plusieurs firent preuve d’un zèle aveugle et bigot, dénonçant tous ceux qui ne voulaient pas revoir leur manière d’agir. Leurs idées et leurs extravagances fanatiques ne rencontrèrent aucune sympathie de la part du corps principal des adventistes ; cependant, ils contribuèrent à attirer l’opprobre sur la cause de la vérité.GE3 289.3

    Satan s’efforçait, en utilisant ces moyens, de s’opposer à l’œuvre de Dieu et de la détruire. Les gens du peuple avaient été profondément touchés par le mouvement du second avènement; des milliers de pécheurs s’étaient convertis et des hommes fidèles se consacraient à la proclamation de la vérité, même pendant cette période d’attente. Le prince des ténèbres perdait ses sujets. Pour attirer l’opprobre sur la cause de Dieu, il chercha à tromper certains de ceux qui proclamaient cette foi et à les pousser aux extrêmes. Ses agents étaient prêts à s’emparer de chaque erreur, de chaque échec et de chaque acte malséant pour les présenter aux peuple en les exagérant démesurément, afin de rendre odieux les adventistes et leurs croyances.GE3 289.4

    Ainsi, plus grand serait le nombre de ceux qu’il pourrait inciter à faire profession de foi dans le retour du Christ pendant que son pouvoir dominerait leur cœur , et plus important serait l’avantage qu’il obtiendrait en focalisant l’attention sur eux comme s’ils représentaient l’ensemble du corps des croyants.GE3 290.1

    Satan est «l’accusateur de nos frères 9Apocalypse 12.10. ”, et c’est son esprit qui suggère aux hommes de mettre en évidence les erreurs et les défauts des enfants de Dieu et de les monter en épingle publiquement, tandis que leurs bonnes œuvre s sont passées sous silence. Il est toujours actif lorsque Dieu est à l’œuvre pour le salut des âmes. Lorsque «les fils de Dieu vinrent se présenter devant le SEIGNEUR, [...] l’Adversaire aussi vint au milieu d’eux 10Job 1.6. ». Dans chaque réveil, il est prêt à introduire ceux qui ne sont ni sanctifiés dans leur cœur , ni équilibrés dans leur esprit. Lorsque ces derniers ont accepté certains aspects de la vérité et obtenu une place parmi les croyants, il travaille par leur intermédiaire pour introduire des théories qui tromperont ceux qui ne sont pas sur leurs gardes. On ne peut qualifier personne de véritable chrétien simplement parce qu’on le trouve en compagnie des enfants de Dieu, ou même dans la maison de culte ou autour de la table du Seigneur. Satan s’y trouve fréquemment lors des occasions les plus solennelles, sous la forme de ceux qu’il peut utiliser comme ses agents.GE3 290.2

    Le prince des ténèbres conteste chaque pouce du terrain sur lequel le peuple de Dieu progresse dans son voyage vers la cité céleste. Dans toute l’histoire de l’Église, aucune réforme n’a eu lieu sans rencontrer de sérieux obstacles. Il en était ainsi à l’époque de Paul. Partout où l’apôtre fondait une Église, certains, tout en professant avoir reçu la foi, introduisaient des hérésies, qui, si elles avaient été acceptées, auraient fini par chasser l’amour de la vérité. Martin Luther, lui aussi, passa par une profonde perplexité et une grande détresse à cause de fanatiques qui prétendaient que Dieu parlait directement par leur intermédiaire, et qui plaçaient leurs propres idées et leurs opinions au-dessus du témoignage des Écritures. Beaucoup de ceux qui manquaient de foi et d’expérience, mais qui étaient présomptueux et aimaient entendre et rapporter des nouveautés, furent séduits par les prétentions de ces nouveaux docteurs. Ils se joignirent aux agents de Satan pour démolir ce que Dieu avait édifié par l’intermédiaire de Luther. Les frères Wesley et d’autres serviteurs de Dieu, qui furent en bénédiction au monde par leur influence et par leur foi, rencontrèrent à chaque pas les ruses de Satan. Ce dernier poussait les personnes trop zélées, déséquilibrées et non sanctifiées dans le fanatisme de toutes sortes.GE3 290.3

    William Miller ne manifestait aucune sympathie pour ces influences qui menaient au fanatisme. Il déclarait, avec Luther, que tout esprit doit être éprouvé par la Parole de Dieu. «Le diable, disait-il, a aujourd’hui une grande puissance sur l’esprit de certaines personnes. Comment saurons-nous quelle sorte d’esprit les anime ? La Bible répond : “C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez 11Matthieu 7.16..” [... ] Beaucoup d’esprits “sont sortis dans le monde” ; c’est pourquoi il nous est ordonné : “Examinez [...] les esprits 121 Jean 4.1..” L’esprit qui ne nous amène pas à vivre avec sérieux, justice et piété dans ce monde présent n’est pas l’Esprit du Christ. Je suis de plus en plus convaincu que Satan est responsable dans une grande mesure de ces mouvements sauvages. [...] Beaucoup d’entre nous qui prétendent être entièrement sanctifiés suivent les traditions des hommes et sont apparemment aussi ignorants de la vérité que d’autres, qui n’ont pas cette prétention 13 Sylvester Bliss, Memoirs of Wm. Miller [Les mémoires de William Miller], p. 236, 237.. ”GE3 290.4

    « L’esprit de l’erreur nous détournera de la vérité ; et l’Esprit de Dieu nous conduira dans la vérité. Mais, direz-vous, on peut être dans l’erreur et croire posséder la vérité. Que faut-il en conclure ? Nous répondons : l’Esprit et la Parole sont d’accord. Si nous nous jugeons nous-mêmes par la Parole de Dieu et si nous découvrons dans toute cette Parole une parfaite harmonie, alors nous devons croire que nous possédons la vérité; mais si nous découvrons que l’esprit qui nous conduit n’est pas en harmonie avec l’ensemble de la loi de Dieu ou de son saint Livre, alors nous devons marcher avec prudence, de peur d’être pris dans les pièges du diable 14The Advent Herald and Signs of the Times Reporter [Le reporter du héraut du second avènement et des signes des temps], volume n° 23, 15 janvier 1845. » J’ai souvent trouvé une plus grande preuve de piété intérieure dans un regard brillant, une joue humide de larmes, un sanglot réprimé, que dans tous les bruits qu’on entend dans la chrétienté 15 »GE3 291.1

    À l’époque de la Réforme, ses ennemis avaient accusé de tous les maux attribuables au fanatisme ceux-là même qui travaillaient le plus ardemment à le combattre. I .es adversaires du mouvement du second avènement suivirent une voie identique. Non contents de représenter faussement et d’exagérer les erreurs des extrémistes et des fanatiques, ils répandirent des bruits malveillants qui n’avaient pas le moindre semblant de vérité. Ces personnes étaient animées par les préjugés et par la haine. Leur paix avait été perturbée par la proclamation d’un Christ qui « est proche, aux portes 16Matthieu 24.33.1 ». Elles craignaient que ce soit vrai, et cependant espéraient que ce ne le fût pas. Tel était le secret de la guerre qu’elles livrèrent aux adventistes et à leur foi.GE3 291.2

    Le fait que quelques fanatiques se soient introduits dans les rangs des adventistes n’était pas plus une raison de conclure que ce mouvement n’était pas de Dieu (lue la présence de fanatiques et de trompeurs dans l’Église à l’époque de Paul ou de Luther n’était une excuse suffisante pour condamner leurs travaux. Que le peuple de Dieu se réveille de son sommeil et commence avec sérieux une œuvre de repentance et de réforme; qu’il sonde les Écritures pour découvrir « la vérité qui est en Jésus 17Ephésiens 4.21.”; qu’il se consacre entièrement à Dieu; il ne manquera pas de preuves affirmant que Satan est encore actif et vigilant, manifestant sa puissance au travers de toutes les séductions possibles, en appelant à son aide les anges déchus de son royaume.GE3 291.3

    Ce n’est pas la proclamation du retour du Christ qui causa le fanatisme et la division. Ces tumultes apparurent pendant l’été 1844, lorsque les adventistes se trouvaient dans le doute et la perplexité concernant leur véritable position. La prédication du message du premier ange et du «cri de minuit» tendait directement à réprimer le fanatisme et les dissensions. Ceux qui participèrent à ces mouvements solennels étaient en harmonie les uns avec les autres; leurs cœur s étaient pleins (l’amour les uns pour les autres ainsi que pour Jésus, qu’ils s’attendaient à voir apparaître bientôt. Leur foi et leur « bienheureuse espérance 18Tite 2.13.» commune(s ?)s les éle-vaient au-dessus de toute influence humaine et constituaient un bouclier contre les attaques de Satan.GE3 291.4

    « Comme le marié tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri: “Voici le marié, sortez à sa rencontre !” Alors toutes ces vierges se réveillèrent et préparèrent leurs lampes19Matthieu 24.5-7.. » En été 1844, à mi-chemin entre la date où on avait, au début, pensé que se termineraient les 2300 jours, et l’automne de cette même année, période que l’on découvrit plus tard, à laquelle ces jours aboutissaient, le message fut proclamé en utilisant les paroles mêmes de l’Écriture : «Voici le marié! »GE3 292.1

    Ce qui mena à ce mouvement fut la découverte du fait que le décret d’Artaxerxès, ordonnant de reconstruire Jérusalem, constituait le point de départ de la période des 2 300 jours, et entrait en vigueur en automne de l’année 457 av. J.-C., et non au commencement de l’année comme on l’avait d’abord cru. Calculés à partir de l’automne de l’année 457 av. J.-C., les 2 300 jours aboutissaient à l’automne de l’année 184420Voir appendice, note 37..GE3 292.2

    Les arguments tirés des symboles de l’Ancien Testament désignaient aussi l’automne comme le moment où devait avoir lieu ce qu’annonçait le prophète Daniel : « le sanctuaire sera rétabli [ou purifié, selon les versions bibliques] 21Daniel 8.14.. » Cela devint très clair lorsqu’on considéra avec attention comment ces symboles concernant la première venue du Christ s’étaient accomplis.GE3 292.3

    L’immolation de l’agneau pascal était une ombre de la mort du Christ. Paul déclare : « Le Christ, notre Pâque, a été sacrifié 221 Corinthiens 5.7.. » La gerbe des prémices, agitée devant le Seigneur au moment de la Pâque, était un type de la résurrection du Christ. Paul nous dit, en parlant de la résurrection du Seigneur et de celle de tout son peuple: « Le Christ comme prémices, puis, à son avènement, ceux qui appartiennent au Christ 231 Corinthiens 15.23.. » Comme la gerbe agitée, constituée des premières céréales mûres récoltées avant la moisson, le Christ est les prémices de cette moisson immortelle de rachetés qui, au moment de la résurrection future, sera engrangée dans les greniers célestes.GE3 292.4

    Ces types furent accomplis non seulement quant à l’événement lui-même, mais aussi quant à son époque. Le quatorzième jour du premier mois de l’année juive, le jour et le mois où, depuis quinze longs siècles, l’agneau pascal avait été immolé, le Christ, ayant mangé la Pâque avec ses disciples, institua la fête qui devait commémorer sa propre mort, lui, « l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde 24Jean 1.29. ». Cette même nuit, il fut saisi par des mains impies pour être crucifié et mis à mort. Et, comme antitype de la gerbe agitée, notre Seigneur ressuscita des morts le troisième jour, « les prémices de ceux qui se sont endormis 251 Corinthiens 15.20. », avant-goût de tous les justes ressuscités, dont le « corps humilié » sera transformé pour être rendu conforme «à son corps glorieux 26Philippiens 3.21.».GE3 292.5

    C’est de la même manière que les types concernant le second avènement devaient s’accomplir au moment annoncé dans le service symbolique. Dans le système mosaïque, la purification du sanctuaire, ou grand Jour des expiations, avait lieu le dixième jour du septième mois de l’année juive 27Voir Lévitique 16.29-34., jour où le grand prêtre, ayant fait propitiation pour tout Israël, et ayant ainsi retiré du sanctuaire ses péchés, en sortait pour bénir le peuple. On crut donc que le Christ, notre Grand Prêtre, apparaîtrait pour purifier la terre par la destruction du péché et des pécheurs et pour sanctifier son peuple qui l’attendait, en lui conférant l’immortalité. Le dixième jour du septième mois de l’année juive, le grand Jour des expiations, l’époque de la purification du sanctuaire, qui, l’année 1844, tombait le 22 octobre, fut considéré comme le moment de l’avènement du Seigneur. C’était en accord avec les preuves déjà présentées, montrant que les 2300 jours se termineraient en automne, et la conclusion parut évidente.GE3 292.6

    Dans la parabole du chapitre 25 de Matthieu, le moment d’attente et de somnolence est suivi de l’arrivée du marié. Cela concordait avec les arguments qui viennent d’être présentés, tirés à la fois de la prophétie et de la symbolique mosaïque. Ces fidèles portaient en eux une forte conviction de leur véracité, et le « cri de minuit » fut annoncé par des milliers de croyants.GE3 293.1

    Comme un raz-de-marée, ce mouvement recouvrit tout le pays. Il se propagea de ville en ville, de village en village et jusqu’aux campagnes reculées, jusqu’à ce que le peuple de Dieu qui attendait soit pleinement réveillé. Le fanatisme disparut devant cette proclamation comme la gelée du matin devant le soleil levant. Les croyants virent s’évanouir leurs doutes et leur perplexité, tandis que l’espérance et le courage remplissaient leur cœur . Cette œuvre fut exempte de ces excentricités qui se manifestent toujours au cours d’une agitation d’individus privés de l’influence apaisante de la Parole et de l’Esprit de Dieu. Elle était d’un caractère iden-tique à celui de ces moments d’humiliation et de retour au Seigneur qui, au sein de l’Israël d’autrefois, faisaient suite aux messages de réprimande transmis par les prophètes. Elle possédait les éléments distinctifs et typiques de l’œuvre de Dieu dans tous les siècles. Peu d’exaltation extatique, mais, en revanche, chacun sondait profondément son cœur , confessait ses péchés et renonçait au monde. Se préparer pour rencontrer le Seigneur était le souci qui pesait sur les âmes converties. Les prières étaient persévérantes, et la consécration à Dieu sans réserve.GE3 293.2

    William Miller décrit ainsi cette œuvre : « Il n’y a pas de grandes expressions de joie; pour ainsi dire, on les réserve pour une occasion future, lorsque tout le ciel et toute la terre se réjouiront ensemble “d’une joie indicible et glorieuse 281 Pierre 1.8.”. Pas de cris : nous les réservons également pour le cri du ciel. Les chanteurs sont silencieux: ils attendent le moment de se joindre aux armées célestes, aux chœurs angéliques. [... ] Pas de dissentiments ; tous ne sont qu’un seul cœur et un seul esprit 29 Sylvester Bliss, op. cit., p. 282.. ”GE3 293.3

    Un autre participant à ce mouvement témoignait en ces termes: «L’attente du Christ amena les croyants de partout à sonder leur cœur de la manière la plus profonde et à humilier leur âme devant le Très-Haut. Elle les conduisit à se désintéresser des choses de ce monde, à abandonner leurs controverses et leurs animosités, à confesser leurs torts, à se prosterner devant Dieu en le suppliant, avec un esprit de repentance et un cœur brisé pour lui demander de leur pardonner et de les accepter. Une telle humiliation et une telle prostration de l’âme, nous n’en avions encore jamais vues. Comme l’Éternel l’avait ordonné par le prophète Joël à l’approche du grand “jour du Seigneur” : “Revenez à moi de tout votre cœur , avec des jeûnes, des pleurs et des lamentations! Ne déchirez pas vos vêtements, mais votre cœur , et revenez au SÉIGNEUR votre Dieu 30Joël 2.11-13..” Comme Dieu l’avait dit par le prophète Zacharie: “Je répandrai [...] un souffle de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi — celui qu’ils ont transpercé. [...] Il y aura de grandes lamentations 31Zacharie 12.10,11..” Ceux qui attendaient le Seigneur affligèrent leur âme devant lui 32Sylvester Bliss, in Advent Shield and Review [Le bouclier et la revue du second avènement], janvier 1845, volume 1, p. 271.. »GE3 293.4

    De tous les grands mouvements religieux apparus depuis les jours des apôtres, aucun n’avait été plus exempt de toute imperfection humaine et des ruses de Satan que celui de l’automne 1844. Aujourd’hui encore, après de nombreuses années, tous ceux qui ont participé à ce mouvement et tenu ferme sur le plancher de la vérité ressentent la sainte influence de cette œuvre bénie et rendent témoignage qu’elle était de Dieu.GE3 294.1

    À l’appel « Voici le marié, sortez à sa rencontre!» ceux qui attendaient « se réveillèrent et préparèrent leur lampes 33Matthieu 24.6,7. ». Ils étudièrent la Parole de Dieu avec une intensité qu’on n’avait jamais vue auparavant. Des anges furent envoyés du ciel pour réveiller ceux qui s’étaient découragés et les préparer à recevoir le message. Cette œuvre ne se fit pas par la sagesse et le savoir des hommes, mais par la puissance de Dieu. Ce ne furent pas les plus talentueux, mais les plus humbles et les plus consacrés au Seigneur qui entendirent les premiers l’appel et lui obéirent. Des cultivateurs abandonnèrent leurs récoltes dans les champs, des mécaniciens posèrent leurs outils, et, avec larmes et réjouissances, sortirent donner cet avertissement. Ceux qui avaient été les premiers dans cette cause se retrouvèrent parmi les derniers à se joindre à ce mouvement. Les Églises, en général, fermèrent leurs portes à ce message, et un grand nombre de ceux qui l’acceptèrent s’en retirèrent. Dans la providence divine, cette proclamation s’unit au message du second ange et lui donna la puissance nécessaire pour cette œuvre .GE3 294.2

    Le message «Voici le marié!» n’était pas tellement une question d’argument, bien que les preuves bibliques fussent claires et concluantes. Il était accompagné d’une puissance irrésistible qui touchait les âmes. Il n’y avait ni doutes, ni remises en question. Lorsque le Christ entra triomphalement dans Jérusalem, les gens du peuple assemblés de toutes les parties du pays pour célébrer la fête accoururent au mont des Oliviers, et se joignirent à la foule qui escortait Jésus. Emportés par l’inspiration du moment, ils mêlèrent leurs voix au cri : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur 34Matthieu 21.9. ! » C’est de la même manière que les incroyants qui accouraient aux réunions adventistes, certains par curiosité, d’autres simplement pour se moquer, sentirent la puissance de conviction qui accompagnait ce message : « Voici le marié!»GE3 294.3

    À cette époque, il y avait une foi qui obtenait des réponses à la prière; une foi qui avait égard à la récompense éternelle. Comme des ondées tombant sur la terre altérée, l’Esprit de grâce descendait sur ces ardents chercheurs. Ceux qui s’attendaient à se trouver bientôt face à face avec leur Rédempteur ressentaient une joie solennelle et inexprimable. La puissance apaisante et convaincante du Saint-Esprit attendrissait les cœur s pendant que ses bénédictions se répandaient abondamment sur ces fidèles croyants.GE3 294.4

    Avec circonspection et solennité, ceux qui avaient accepté ce message arrivèrent au moment où ils espéraient rencontrer leur Seigneur. Chaque matin, ils avaient le souci de leur premier devoir, qui était de s’assurer que Dieu les acceptait. Leurs cœur s étaient étroitement unis et ils priaient beaucoup les uns avec les autres et les uns pour les autres. Ils s’assemblaient souvent dans des endroits tranquilles pour communier avec Dieu. La voix de leurs intercessions s’élevait vers le ciel depuis les champs et les bosquets. L’assurance de l’approbation du Sauveur leur était plus précieuse que la nourriture quotidienne ; et, si un nuage assombrissait leur esprit, ils n’avaient de trêve jusqu’à ce qu’il soit dissipé. En ressentant le témoignage de la grâce qui pardonne, ils aspiraient ardemment à contempler Celui que leur cœur aimait.GE3 295.1

    Mais une nouvelle déception les attendait. Le moment fixé s’écoula, et leur Sauveur n’apparut pas. Avec une confiance inébranlable, ils avaient espéré son avènement. Maintenant ils se sentaient comme Marie qui, arrivant au tombeau du Sauveur et le découvrant vide, s’écria en pleurant: « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis 35Jean 20.13.. »GE3 295.2

    Un sentiment de crainte mêlé à la peur que ce message puisse être vrai, avait, pendant un certain temps, retenu le monde des incroyants. Après la date fatidique, ce sentiment ne disparut pas immédiatement. Au début, ces gens n’osèrent pas crier leur triomphe aux dépens de ceux qui étaient déçus; mais, comme aucun signe de la colère de Dieu n’apparaissait, ils abandonnèrent leurs craintes et recommencèrent leurs blâmes et leurs sarcasmes. Un grand nombre de ceux qui avaient professé croire au proche avènement du Seigneur abandonnèrent leur foi. Certains, qui en avaient eu l’assurance, furent si profondément meurtris dans leur orgueil qu’ils eurent envie de se retirer du monde. Comme Jonas, ils murmurèrent contre Dieu et choisirent la mort plutôt que la vie. Ceux qui avaient fait reposer leur foi sur les opinions des autres, et non sur la Parole de Dieu, furent de nouveau prêts à changer d’opinion. Les moqueurs gagnèrent les faibles et les lâches, et tous s’unirent pour déclarer qu’il n’y avait maintenant plus de raison de craindre ou d’attendre quoi que ce soit. Le temps s’était écoulé, le Seigneur n’était pas venu, et le monde pouvait rester le même pendant des milliers d’années.GE3 295.3

    Les croyants fervents et sincères avaient tout abandonné pour le Christ et avaient joui de sa présence comme jamais auparavant. Ils étaient convaincus d’avoir donné au monde son dernier avertissement. S’attendant à être bientôt reçus dans la société du divin Maître et des anges du ciel, ils s’étaient, dans une grande mesure, retirés de la société de ceux qui n’avaient pas accepté ce message. Avec un désir intense ils avaient exprimé cette prière : «Viens, Seigneur Jésus, et viens vite !” Cependant il n’était pas venu. Et maintenant, reprendre le lourd fardeau des soucis et des perplexités de la vie, endurer les sarcasmes et les ricanements d’un monde moqueur fut pour eux une terrible épreuve de foi et de patience. Néanmoins, cette déception ne fut pas aussi grande que celle que les disciples vécurent au moment du premier avènement du Christ. Lorsque Jésus entra triomphalement dans Jérusalem, ses disciples crurent qu’il était sur le point de monter sur le trône de David et de délivrer Israël de ses oppresseurs. Remplis de haute: espérances et de joyeuses attentes, ils rivalisèrent entre eux pour rendre honneur à leur Roi. Beaucoup d’entre eux étalèrent leurs manteaux pour en faire un tapi; sur son chemin, ou jonchèrent le sol des branches feuillues du palmier. Dans leur enthousiasme, ils s’unirent dans cette joyeuse acclamation : « Hosanna pour le Fils de David 36Matthieu 21.9. ! » Lorsque les Pharisiens, perturbés et irrités par cette explosion de joie, pressèrent Jésus de reprendre ses disciples, il leur répondit: « S’ils se taisent, ce sont les pierres qui crieront 37Luc 19.40. ! »GE3 295.4

    La prophétie devait se réaliser. Les disciples accomplissaient les desseins de Dieu. Cependant, une amère déception les attendait. Quelques jours plus tard, ils assistèrent à la mort atroce du Sauveur et le déposèrent dans la tombe. Leurs attentes ne s’étaient réalisées en aucun point, et leurs espérances s’éteignirent en même temps que Jésus. Ce n’est qu’après que leur Seigneur fut sorti triomphalement du tombeau qu’ils se rendirent compte que la prophétie avait tout prédit, et que « le Christ devait souffrir et se relever d’entre les morts 38Actes 17.3. ».GE3 296.1

    Cinq cents ans auparavant, le Seigneur avait déclaré par la bouche du prophète Zacharie : « Sois transportée d’allégresse, Sion la belle ! Lance des acclamations, Jérusalem la belle ! Il est là, ton roi, il vient à toi ; il est juste et victorieux, il est pauvre et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse 39Zacharie 9.9.. » Si les disciples s’étaient rendu compte que le Christ marchait au-devant du jugement et de la mort, ils n’auraient pas pu accomplir cette prophétie.GE3 296.2

    De la même manière, William Miller et ses collaborateurs accomplirent la prophétie en délivrant au monde un message annoncé depuis longtemps par la sainte Parole. Ils n’auraient pas pu le transmettre s’ils avaient compris parfaitement les textes prophétiques annonçant leur déception et présentant un autre message destiné à être prêché à toutes les nations avant l’avènement du Seigneur. Les messages du premier et du second ange furent donnés au bon moment et accomplirent l’œuvre que Dieu leur avait assignée.GE3 296.3

    Le monde observait, s’attendant à ce que, le temps s’écoulant sans que le Christ apparaisse, tout le système adventiste s’écroule. Bien que beaucoup, sous la pression de la tentation, aient abandonné leur foi, il y en eut qui restèrent fermes. Les fruits du mouvement du second avènement, tels que l’esprit d’humilité, la pratique de l’examen de conscience, le renoncement au monde et la réforme de la vie accompagnaient cette œuvre et témoignaient qu’elle était de Dieu. Ils n’osaient nier que la puissance du Saint-Esprit s’était manifestée lors de la prédication du retour du Christ. Ils ne pouvaient détecter aucune erreur dans le calcul des périodes pro-phétiques, et les plus habiles de leurs adversaires n’avaient pas réussi à renverser leur système d’interprétation. Ils se sentaient éclairés par l’Esprit de Dieu et leurs cœur s brûlaient de sa puissance. Aussi ils ne purent consentir, sans preuves bibliques, à abandonner les conclusions auxquelles ils étaient arrivés par une étude approfondie des Écritures, faite dans un esprit de prière. Celles-ci avaient résisté aux critiques les plus incisives, à l’opposition la plus amère de la part des professeurs de religion populaire et des sages de ce monde, et elles avaient défié les forces associées de l’érudition et de l’éloquence, les sarcasmes et les injures des plus honorables comme des plus vils.GE3 296.4

    Il est vrai que l’événement attendu ne s’était pas produit; mais même ce fait ne put ébranler leur foi en la Parole de Dieu. Lorsque Jonas proclama dans les rues de Ninive que la ville serait détruite dans quarante jours, le Seigneur avait accepté l’humiliation des Ninivites et prolongé leur temps d’épreuve. Cependant, le message de Jonas était de Dieu, et Ninive avait été éprouvée selon sa volonté.GE3 296.5

    Les adventistes, de la même manière, crurent que Dieu les avait guidés pour donner l’avertissement du jugement. « Ce message, déclarèrent-ils, a éprouvé le cœur de tous ceux qui l’ont entendu. D’une part, il a suscité l’amour pour l’apparition du Seigneur, et, d’autre part, il a éveillé la haine, plus ou moins perceptible, mais connue de Dieu, de l’avènement du Christ. Il a tracé une ligne de démarcation, [...] de sorte que ceux qui voulaient bien sonder leur propre cœur pouvaient savoir de quel côté ils se seraient trouvés si le Seigneur était venu à ce moment: s’ils se seraient exclamés: “C’est lui, notre Dieu! Nous avons mis notre espérance en lui et il nous a sauvés 40Ésaïe 25.9.” ; ou bien s’ils auraient dit “aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, cachez-nous de celui qui est assis sur le trône et de la colère de l’agneau 41Apocalypse 6.16.”. C’est ainsi, croyons-nous, que Dieu a éprouvé son peuple et la foi de chacun de ses membres et a vu s’ils rejetteraient, à l’heure de l’épreuve, la position dans laquelle il trouverait bon de les placer, ou bien s’ils renonceraient à ce monde et se reposeraient avec une confiance inébranlable sur la Parole de Dieu 42The Advent Herald and Signs of the Times Reporter [Le reporter du héraut du second avènement et des signes des temps], volume 8, n° 14,13 novembre 1844.. »GE3 297.1

    William Miller exprime ainsi les sentiments de ceux qui croyaient encore que Dieu les avait guidés dans leur expérience passée: « Si je devais recommencer ma vie, avec les mêmes preuves que je possédais alors, je devrais, pour être honnête avec Dieu et avec les hommes, refaire ce que j’ai fait. [...] J’espère avoir lavé mes vêtements du sang des âmes. J’ai le sentiment de m’être libéré, autant qu’il m’était possible, de toute culpabilité en ce qui concerne leur condamnation. [...] Bien que j’aie été déçu deux fois, écrivait cet homme de Dieu, je ne suis pas encore abattu ni découragé. [...] Mon espérance dans l’avènement du Christ est aussi forte que jamais. Je n’ai fait, après des années de réflexion solennelle, que ce que j’ai cru être mon devoir. Si j’ai erré, c’était du côté de la charité, de l’amour pour mes semblables et de la conviction de mon devoir envers Dieu. [...] Je sais une chose: je n’ai prêché que ce que j’ai cru, et Dieu a été avec moi. Sa puissance s’est manifestée dans cette œuvre , qui a fait beaucoup de bien. [...] Plusieurs milliers de personnes, selon toute apparence, ont été amenées à étudier les Écritures par la prédication d’une date. Et, par ce moyen, par la foi et par “l’aspersion du sang de Jésus-Christ 43I Pierre 1.2.”, elles se sont réconciliées avec Dieu 44Sylvester Bliss, op. cit., p. 256, 255, 277, 280, 281. »GE3 297.2

    «Je n’ai jamais recherché les sourires des orgueilleux, ni tremblé lorsque le monde fronçait les sourcils. Je ne vais pas maintenant acheter leur faveur, ni aller au-delà de mon devoir pour exciter leur haine. Je ne remettrai jamais ma vie entre leurs mains, ni ne reculerai, je l’espère, devant la perspective de la perdre si c’est Dieu, dans sa bonne providence, qui le veut ainsi 45James White, Life of Wm. Miller [La vie de William Miller], p. 315.. »GE3 297.3

    Dieu n’abandonna pas son peuple. Son Esprit demeura auprès de ceux qu n’avaient pas inconsidérément renié la lumière reçue et n’avaient pas dénoncé k mouvement du second avènement. L’épître aux Hébreux contient des paroles d’encouragement et d’avertissement pour les éprouvés qui attendaient pendant ce moment de crise: « N’abandonnez donc pas votre assurance, qui comporte une grande récompense! Vous avez en effet besoin de persévérance, pour qu’après avoir fait la volonté de Dieu vous obteniez ce qui a été promis. Car encore un peu — bien peu! — et celui qui doit venir viendra; il ne tardera pas. Car mon juste vivra en vertu de la foi. Mais s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauvegarder l’âme 46 GE3 297.4

    Il est évident que cette exhortation s’adresse à l’Église des derniers jours, d’après les paroles annonçant la proximité de l’avènement du Seigneur: « Car encore un peu — bien peu! — et celui qui doit venir viendra; il ne tardera pas. » Il est clairement dit qu’il y aurait un délai apparent et que le Seigneur semblerait tarder. L’instruction donnée ici est spécialement appropriée à l’expérience des adventistes de cette époque. Les croyants à qui s’adresse cette exhortation couraient le risque de faire « naufrage en ce qui concerne la foi 47 ». Ils avaient fait la volonté de Dieu en suivant les directions de son Esprit et de sa Parole. Cependant, ils ne pouvaient comprendre ses desseins dans leur expérience passée, ni discerner le chemin qui s’ouvrait devant eux, et ils étaient tentés de douter que Dieu les ait réellement guidés.GE3 298.1

    C’est à cette époque que s’appliquaient ces paroles: « Mon juste vivra en vertu de la foi. » Lorsque l’éclatante lumière du « cri de minuit » avait brillé sur leur chemin et lorsqu’ils avaient vu les prophéties descellées et l’accomplissement immédiat des signes annonçant que l’avènement du Christ était proche, ils avaient marché, pour ainsi dire, par la vue. Mais maintenant, écrasés sous le poids de leurs espérances déçues, ils ne pouvaient avancer que par la foi en Dieu et en sa Parole. Le monde moqueur leur disait: « On vous a trompés! Abandonnez votre foi, et reconnaissez que le mouvement du second avènement était de Satan ! » Mais la Parole de Dieu avait déclaré : « S’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. » Abandonner maintenant leur foi et renier la puissance du Saint-Esprit qui avait accompagné ce message aurait signifié revenir en arrière vers la perdition. Ces paroles de Paul les encouragèrent à la fermeté: « N’abandonnez donc pas votre assurance. [...] Vous avez en effet besoin de persévérance. [...] Car encore un peu — bien peu! — et celui qui doit venir viendra; il ne tardera pas.» Leur seule sécurité fut de chérir dans leur cœur la lumière qu’ils avaient déjà reçue de Dieu, de se cramponner à ses promesses, de continuer à sonder les Écritures, de veiller et d’attendre patiemment de nouvelles lumières.GE3 298.2

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