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    25 - La loi de Dieu est immuable

    «Le sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel fut ouvert, et le coffre de son alliance apparut dans son sanctuaire1Apocalypse 11.19.. » L’arche, ou coffre de l’alliance, de Dieu se trouve dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, la seconde pièce du sanctuaire. Dans le ministère du sanctuaire terrestre, qui était « une copie et une ombre des choses célestes 2Hébreux 8.5. », cette pièce n’était ouverte qu’au grand jour des expiations pour la purification du sanctuaire. C’est pourquoi l’annonce concernant l’ouverture du « sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel » et de la possibilité d’y voir l’arche, ou « coffre de son alliance», attire l’attention sur l’ouverture du Très-Sacré, ou lieu très saint, de ce sanctuaire céleste en 1844, lorsque le Christ y pénétra pour accomplir la phase finale de l’expiation. Ceux qui, par la foi, suivirent leur grand prêtre pendant qu’il inaugurait son ministère dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, contemplèrent l’arche ou « coffre de son alliance”. En étudiant le sujet du sanctuaire, ils avaient compris le changement survenu dans le ministère du Sauveur, et ils se rendirent compte qu’il officiait maintenant devant l’arche, ou coffre de Dieu, en plaidant les mérites de son sang en faveur des pécheurs.GE3 317.1

    L’arche, ou coffre du tabernacle terrestre, renfermait les deux tables de pierre sur lesquelles étaient gravés les préceptes de la loi de Dieu. Cette arche, ou coffre, n’était que le réceptacle des tables de la loi, et c’est la présence de ces préceptes divins qui lui conférait sa valeur et son caractère sacré. Lorsque « le sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel fut ouvert”, on put y voir l’arche ou « coffre de son alliance ». C’est à l’intérieur du Très-Sacré, ou lieu très saint, du sanctuaire céleste qu’est enchâssée de manière sacrée la loi divine, prononcée par Dieu lui-même au milieu des tonnerres du Sinaï et écrite de son propre doigt sur les tables de pierre.GE3 317.2

    La loi de Dieu déposée dans le sanctuaire céleste est le grand original dont les préceptes gravés sur les tables de pierre et recopiés par Moïse dans le Pentateuque étaient une copie parfaite. Ceux qui arrivèrent à saisir cet important sujet furent ainsi amenés à percevoir le caractère sacré et immuable de cette loi divine. Ils comprirent, comme jamais auparavant, toute la portée de ces paroles du Sauveur: «Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota ou un seul trait de lettre de la Loi ne passera, jusqu’à ce que tout soit arrivé 3Matthieu 5.18.. » La loi de Dieu étant une révélation de sa volonté et un reflet de son caractère, elle doit subsister éternellement : « Le témoin qui est dans la nue est sûr 4Psaume 89.38.. » Aucun de ses commandements n’a été annulé, « pas un seul iota ou un seul trait de lettre » n’a été changé. Le psal- miste avait déclaré: « Pour toujours, SEIGNEUR, ta parole se tient dans le ciel 5Psaume 119.89..» ; «Toutes ses directives sont sûres, pour toujours, à jamais inébranlables 6Psaume 111.7,8..”GE3 317.3

    Au cœur même du Décalogue se trouve le quatrième commandement, tel qu’il fut proclamé à l’origine: « Souviens-toi du sabbat, pour en faire un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour, c’est un sabbat pour le SEIGNEUR, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni les immigrés qui sont dans tes villes. Car en six jours le SEIGNEUR a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le SEIGNEUR a béni le sabbat et en a fait un jour sacré 7Exode 20.8-11.. »GE3 318.1

    L’Esprit de Dieu impressionna le cœur des étudiants de sa Parole. La conviction qu’ils avaient, par ignorance, transgressé ce précepte en méconnaissant le jour de repos du Créateur s’empara d’eux. Ils entreprirent d’examiner les raisons qui avaient amené les chrétiens à observer le premier jour de la semaine à la place du jour que Dieu avait sanctifié. Mais ils ne trouvèrent dans les Écritures aucune preuve que le quatrième commandement ait été aboli, ni que le sabbat ait été changé. La bénédiction qui avait, à l’origine, sanctifié le septième jour n’avait jamais été supprimée. Ils avaient honnêtement cherché à connaître et à réaliser la volonté de Dieu. Maintenant, ils se découvraient transgresseurs de sa loi. Leur cœur fut rempli de tristesse, et ils manifestèrent leur loyauté envers Dieu en sanctifiant son jour de sabbat.GE3 318.2

    De nombreux et sérieux efforts furent tentés pour ébranler leur foi. Personne ne pouvait manquer de constater que, si le sanctuaire terrestre était « une copie et une ombre des choses célestes 8Hébreux 8.5. ”, la loi déposée dans l’arche, ou coffre, sur la terre était une copie exacte de la loi déposée dans l’arche, ou coffre, dans le ciel; que l’acceptation de la vérité sur le sanctuaire céleste impliquait de reconnaître les exigences de la loi de Dieu et l’obligation d’observer le sabbat. C’est là le secret de cette opposition féroce et acharnée contre l’explication harmonieuse des Écritures qui révélait le ministère du Christ dans le sanctuaire céleste. Les hommes cherchaient à fermer la porte que Dieu avait ouverte, et à ouvrir celle qu’il avait fermée. Mais «celui qui ouvre de telle sorte que personne ne ferme, celui qui ferme de telle sorte que personne n’ouvre 9Apocalypse 3.7.” avait déclaré: «J’ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer 10Apocalypse 3.8.. » Le Christ avait ouvert la porte du Très-Sacré, ou lieu très saint, par laquelle jaillissait la lumière montrant que le quatrième commandement se trouve inclus dans la loi qui y est enchâssée. Personne ne pouvait renverser ce que Dieu avait instauré.GE3 318.3

    Ceux qui avaient accepté la lumière concernant la médiation du Christ et la perpétuité de la loi de Dieu découvrirent que telles étaient les vérités présentées dans le chapitre 14 de l’Apocalypse. Les messages contenus dans ce chapitre constituent un triple avertissement 11Voir appendice, note 38., destiné à préparer les habitants de la terre au second avènement du Seigneur. L’annonce que « l’heure de son jugement est venue 12Apocalypse 14.7.» attire l’attention sur la phase finale du ministère du Christ pour le salut des hommes. Elle proclame une vérité qui doit être prêchée jusqu’à ce que cesse l’intercession du Sauveur et qu’il revienne sur la terre pour prendre son peuple avec lui. L’œuvre de jugement commencée en 1844 doit se poursuivre jusqu’à ce que le cas de chacun soit tranché, aussi bien celui des vivants que celui des morts ; c’est pourquoi il doit durer jusqu’à la fin du temps d’épreuve accordé à l’humanité.GE3 318.4

    Afin que les hommes puissent être prêts à comparaître devant le tribunal divin, ce message leur ordonne : « Craignez Dieu et donnez-lui gloire, ... et prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d’eaux 13Idem. ! » La conséquence de l’acceptation de ces messages est indiquée par ces paroles: «C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus 14Apocalypse 14.12.. » Pour oser affronter le jugement, il est nécessaire d’observer la loi de Dieu. Cette loi sera le critère permettant de mesurer le caractère de chacun au cours de ce procès. L’apôtre Paul déclare: «Tous ceux qui ont péché sous la loi seront jugés au moyen de la loi [...1 au jour où Dieu, selon ma bonne nouvelle, juge les secrets des humains par Jésus-Christ 15Romains 2.12,16..” Il nous dit aussi que « ce sont ceux qui mettent la loi en pratique qui seront justifiés 16Romains 2.13. ». La foi est essentielle pour pouvoir garder la loi de Dieu, car « sans la foi, il est impossible de lui plaire 17Hébreux 11.6.» ; et « tout ce qui ne relève pas de la foi est péché 18Romains 14.23.».GE3 319.1

    Le premier ange ordonne aux hommes de craindre Dieu et de lui donner gloire 19Apocalypse 14.7., et, également, de l’adorer ou de se prosterner devant lui comme Créateur des cieux et de la terre. Pour pouvoir le faire, ils doivent obéir à sa loi. Le sage avait dit: «Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là tout l’humain 20Ecclésiaste 12.13.. » Sans obéissance à ses commandements, aucun culte ne peut être agréable à Dieu. «L’amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements 211 Jean 5.3..” «Celui qui détourne l’oreille pour ne pas écouter l’enseignement, sa prière même est une abomination 22Proverbes 28.9.. »GE3 319.2

    Le devoir d’adorer Dieu repose sur sa qualité de Créateur à qui tous les êtres doivent leur existence. Chaque fois que, dans la Bible, Dieu fait valoir ses droits au respect et à l’adoration, au-dessus des dieux païens, il fait appel à sa puissance créatrice. «Tous les dieux des peuples sont des faux dieux, mais c’est le SEIGNEUR qui a fait le ciel 23Psaume 96.5.. » «A qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble ? dit le Saint. Levez les yeux en haut et regardez ! Qui a créé ces choses 24Ésaïe 40.25,26. ? » «Car ainsi parle le SEIGNEUR, celui qui a créé le ciel, lui, le Dieu qui façonne la terre ... : Je suis le SEIGNEUR, et il n’y en a pas d’autre 25Ésaïe 45.18. » Selon les mots du psalmiste: «Sachez que le SEIGNEUR est Dieu: c’est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons 26Psaume 100.3..” «Venez, prosternons-nous, courbons-nous, fléchissons genou devant le SEIGNEUR qui nous fait 27Psaume 95.6..” Les êtres saints qui adorent Dieu dans le ciel déclarent, en raison de l’hommage qui lui est dû: « Tu es digne, notre Seigneur, notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, car est toi qui as tout créé 28Apocalypse 4.11.. »GE3 319.3

    Le chapitre 14 de l’Apocalypse invite les hommes à adorer le Créateur. Cette prophétie présente une catégorie de croyants qui, à la suite du triple message, gardent les commandements de Dieu. L’un de ces commandements désigne directement Dieu comme le Créateur. Le quatrième précepte déclare : « Le septième jour, est un sabbat pour le SEIGNEUR, ton Dieu:... car en six jours le SEIGNEUR fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le SEIGNEUR a béni le sabbat et en a fait un jour sacré 29Exode 20.10,11..” Concernant le sabbat, le Seigneur déclare aussi que c’est « un signe, par lequel on jura que je suis le SEIGNEUR, votre Dieu 30Ézéchiel 20.20. ». La raison invoquée est celle-ci : Car en six jours le SEIGNEUR a fait le ciel et la terre, et le septième jour il s’est reposé et a repris haleine 31Exode 31.17. »GE3 320.1

    «L’importance du sabbat comme mémorial de la création vient du fait qu’il rappelle toujours à l’esprit de l’homme la véritable raison d’être de l’adoration que nous devons à Dieu ”, à savoir qu’il est le Créateur, et que nous sommes ses créatures. « Le sabbat se trouve donc à la base même du culte d’adoration, car il enseigne cette grande vérité de la manière la plus impressionnante, ce que ne fait aucune autre institution. La véritable raison d’être du culte d’adoration, non pas seulement de celui du septième jour, mais de tout culte d’adoration permanent, se trouve dans la distinction qui existe entre le Créateur et ses créatures. Ce grand fait ne pourra jamais être démodé, et ne devra jamais être oublié 32J.N. Andrews, History of the Sabbath [Histoire du sabbat], chapitre 27.. ”GE3 320.2

    C’est pour nous rappeler constamment cette vérité que Dieu institua le sabbat en Éden. Le seul fait qu’il soit notre Créateur continuera à être une raison de l’adorer, et le sabbat subsistera comme signe et mémorial de ce fait. Si ce jour avait été universellement observé, les pensées et les affections des hommes se seraient tournées vers le Créateur comme objet de leur révérence et de leur adoration, et il n’y aurait jamais eu d’idolâtre, d’athée, ni d’incrédule. L’observation du sabbat est un signe de loyauté envers le vrai Dieu, « celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d’eaux 33Apocalypse 14.7. ». Il s’ensuit que le message qui ordonne aux hommes de se prosterner devant Dieu et de garder ses commandements les invite spécialement à garder le quatrième commandement.GE3 320.3

    En contraste avec ceux « qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus 34Apocalypse 14.12. ”, le troisième ange désigne une autre catégorie de personnes contre lesquelles il prononce cet avertissement solennel et terrible: « Si quelqu’un se prosterne devant la bête et son image et reçoit une marque sur le front ou sur la main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu 35Apocalypse 14.9,10.. » Une interprétation correcte des symboles employés ici est nécessaire pour comprendre ce message. Que représentent cette bête, cette image et cette marque ?GE3 320.4

    La chaîne prophétique dans laquelle se trouvent ces symboles commence au chapitre 12 de l’Apocalypse, qui nous montre le dragon s’efforçant de détruire le Christ à sa naissance. Ce « grand dragon [...] est appelé le diable et Satan 36Apocalypse 12.9. ». C’est lui qui poussa Hérode à attenter à la vie du Sauveur. Mais le principal instrument de Satan pour faire la guerre au Christ et à son peuple pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne fut l’Empire romain, dont la religion dominante était le paganisme. Ainsi, bien que le dragon représente en premier lieu Satan, c’est aussi, dans un sens secondaire, un symbole de la Rome païenne.GE3 321.1

    Le chapitre 13, versets 1-10, nous décrit une nouvelle bête, «semblable à un léopard. [...] Le dragon lui donna sa puissance, son trône et une grande autorité 37Apocalypse 13.2. ». Ce symbole, comme l’ont cru la plupart des protestants, représente la papauté, qui a hérité de la puissance, du trône et de l’autorité de l’ancien Empire romain. De cette bête « semblable à un léopard», il est dit: « Il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes. [...] Elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour calomnier son nom et sa demeure, et ceux qui habitent au ciel. Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation 38Apocalypse 13.5-7.. » Cette prophétie, qui est presque identique à la description de la petite corne du chapitre 7 de Daniel, désigne sans conteste la papauté.GE3 321.2

    « Il lui fut donné le pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois 39Apocalypse 13.5.. » Le prophète nous dit également: «Je vis l’une de ses têtes comme blessée à mort 40Apocalypse 13.3.» et: «Si quelqu’un doit aller en captivité, il ira en captivité; si quelqu’un doit être tué par l’épée, il sera tué par l’épée 41Apocalypse 13.10..” Ces quarante-deux mois représentent la même période de temps que celle du chapitre 7 de Daniel: « un temps, des temps et la moitié d’un temps 42Daniel 7.25. », soit trois ans et demi ou 1260 jours ou années, période pendant laquelle la puissance papale allait opprimer le peuple de Dieu. Cette période, comme il a été dit dans les chapitres précédents, a commencé avec la suprématie de la papauté en 538 de notre ère et s’est terminée en 1798. C’est à cette date que le pape fut fait prisonnier par l’armée française, que sa puissance reçut sa blessure mortelle, et que cette prédiction s’accomplit: « Si quelqu’un doit aller en captivité, il ira en captivité. ”GE3 321.3

    Alors apparaît un nouveau symbole. Le prophète nous dit : « Je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes semblables à celle d’un agneau 43Apocalypse 13.11.. » Son apparence et sa manière de se révéler indiquent que la nation qu’elle représente est différente de celles qui ont été présentées sous les symboles précédents. Le prophète Daniel, parlant des grandes puissances qui devaient gouverner le monde, les assimila à des prédateurs, s’élevant de la grande mer agitée par « les quatre vents du ciel 44Daniel 7.2. ». Au chapitre 17 de l’Apocalypse, un ange explique que les eaux représentent « des peuples, des foules, des nations et des langues 45Apocalypse 17.15». Les vents symbolisent les guerres. Les « quatre vents du ciel » agitant la grande mer représentent les terribles scènes de conquêtes et de révolutions par lesquelles ces différents royaumes ont parvenus au pouvoir.GE3 321.4

    Le prophète vit également « monter de la terre » cette bête aux « cornes semblables celle d’un agneau ». Au lieu de renverser d’autres puissances pour s’installer à leur place, la nation dont elle était porteuse devait naître dans un territoire inoccupé jusqu’alors et se développer graduellement et paisiblement. Elle ne pouvait donc .as surgir des nations de l’Ancien Monde, populeuses et belliqueuses, de cette mer turbulente symbolisant « des peuples, des foules, des nations et des langues ». Il faut la chercher dans le Nouveau Monde.GE3 322.1

    Quelle était la nation du Nouveau Monde qui montait en puissance en 1798, présageant un avenir de force et de grandeur et attirant l’attention du monde ? L’application de ce symbole ne permet aucun doute. Une nation, et une seule, répond aux spécifications de cette prophétie : sans erreur possible, il s’agit des États-Unis d’Amérique. À de nombreuses reprises, les orateurs et les historiens ont employé inconsciemment la pensée, et presque les termes exacts, du prophète pour [écrire l’apparition et la croissance de cette nation. On voyait cette bête « monter [e la terre” ; d’après les traducteurs, l’original du mot rendu par « monter » signifie littéralement : « croître ou apparaître comme une plante ». Et, comme nous l’avons u, cette nation devait s’établir sur un territoire vierge de toute occupation.GE3 322.2

    Un écrivain en vue, parlant de la naissance des États-Unis, évoque le « mystère de son apparition à partir d’un vide» et ajoute : « Nous sommes devenus un Empire comme une semence silencieuse 46G.A. Townsend, The New World Compared With the Old [Le Nouveau Monde comparé à Ancien], p. 462..” Un journal européen de 1850 décrivait ce territoire comme un merveilleux Empire, « émergeant ... au milieu du silence de la terre, ajoutant chaque jour à sa puissance et à sa fierté 47The Dublin Nation.. » Edward Everett, dans [n discours sur les Pères pèlerins, fondateurs de la nation américaine, disait : Recherchaient-ils un endroit retiré, inoffensif et sûr en raison de sa protection naturelle et de son obscurité, de son isolement, où la petite Église de Leyde pourrait jouir de la liberté de conscience ? Contemplez ces puissantes régions dans lesquelles, par une conquête pacifique, [...] ils ont apporté la bannière de la croix 48Discours prononcé à Plymouth, Massachusetts, 22 décembre 1824, p. 11.GE3 322.3

    « Elle avait deux cornes semblables à celle d’un agneau. » Celles-ci symbolisent la jeunesse, l’innocence et la douceur. Elles représentent de manière exacte le caractère des États-Unis au moment où ils furent montrés au prophète comme montant de la terre en 1798. Parmi les chrétiens exilés qui furent les premiers à chercher refuge en Amérique pour échapper à l’oppression des rois et à l’intolérance des prêtres, beaucoup d’entre eux étaient décidés à instaurer un gouvernement reposant sur les solides fondations de la liberté civile et religieuse. Leurs opinions furent introduites dans la Déclaration d’indépendance, qui expose la grande vérité suivante: «Tous les hommes ont été créés égaux” et ont reçu le droit inaliénable «à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur».GE3 322.4

    La Constitution américaine garantit au peuple le droit de se gouverner lui-même n prévoyant l’élection des représentants par suffrage populaire qui promulgueront t feront appliquer les lois. La liberté de la foi religieuse fut aussi accordée, chacun ayant le droit d’adorer Dieu selon les exigences de sa conscience. Le républicanisme et le protestantisme devinrent les principes fondamentaux de cette nation. Ces principes constituent le secret de sa puissance et de sa prospérité. Dans toute la chrétienté, les opprimés se sont tournés vers ce pays avec intérêt et espoir. Des millions de personnes ont cherché refuge sur ses rivages, et les États-Unis ont pris place parmi les plus puissantes nations du monde.GE3 322.5

    Mais la bête qui « avait deux cornes semblables à celles d’un agneau [...] parlait comme un dragon. Elle exerçait tout le pouvoir de la première bête en sa présence, et elle agissait de façon que ses habitants se prosternent devant cette première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie [...] Elle disait aux habitants de la terre de faire une image de la bête qui avait été blessée par l’épée et qui vivait 49Apocalypse 13.11-14.. ”GE3 323.1

    Dans ce symbole, les « cornes semblables à celles d’un agneau » et le langage de dragon attirent notre attention sur la contradiction frappante entre la profession de foi et la pratique de la nation ainsi représentée. Cette nation «parle» au travers des votes de son autorité législative et de ses décisions judiciaires. Ces votes démentiront les principes libéraux et pacifiques qu’elle a exprimés comme les fondations de sa politique. La prédiction qu’elle parlera « comme un dragon» et exercera « tout le pouvoir de la première bête» annonce clairement l’apparition d’un esprit d’intolérance et de persécution analogue à celui que manifestaient les nations repré-sentées par le dragon et la bête «semblable à un léopard 50Apocalypse 13.2. ». Et la déclaration selon laquelle la bête à deux cornes «fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête» indique que cette nation exercera son autorité en imposant une pratique qui constituera un hommage à la papauté.GE3 323.2

    De tels actes seraient directement opposés aux principes de ce gouvernement, au génie de ses libres institutions, aux affirmations directes et solennelles de sa Déclaration d’indépendance et à sa Constitution. Les fondateurs de cette nation s’efforcèrent avec sagesse de se garder de l’emploi du pouvoir séculier par l’Église, avec ses conséquences inévitables : l’intolérance et la persécution. La Constitution prévoit que «le Congrès ne devra promulguer aucune loi concernant l’établissement d’une religion ou interdisant le libre exercice de celle-ci », et qu’« aucune condition religieuse ne devra jamais être exigée comme qualification pour occuper une fonction publique aux Etats-Unis ». Ce n’est que par une transgression flagrante de ces garanties de la liberté de cette nation qu’une pratique religieuse peut être imposée par l’autorité civile. Mais l’inconséquence d’un tel acte n’est pas plus grande que celle qui est représentée dans ce symbole: où la bête aux «cornes semblables à celle d’un agneau », pure, douce et inoffensive dans sa profession de foi, parle «comme un dragon ».GE3 323.3

    Elle disait « aux habitants de la terre de faire une image de la bête ». Cette image nous présente clairement une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir législatif appartient au peuple, preuve extrêmement frappante que les États-Unis sont la nation décrite dans cette prophétie.GE3 323.4

    Mais qu’est-ce que cette « image de la bête» ? Et comment se formera-t-elle ? C’est la bête à deux cornes qui érige l’image de la première bête; et celle-ci est aussi appelée «image de la bête 51Apocalypse 13.15. ». Pour savoir ce qu’est cette image et comment elle se formera, nous devons donc étudier les caractéristiques de la bête elle-même, c’est-à-dire de la papauté.GE3 323.5

    Lorsque l’Église primitive se corrompit en s’éloignant de la simplicité de l’Évangile et en acceptant les rites et les coutumes des païens, elle perdit l’Esprit et la puissance de Dieu ; et, pour opprimer la conscience des hommes, elle rechercha le soutien du pouvoir séculier. Ainsi naquit la papauté: une Église qui dominait l’État et l’employait pour arriver à ses propres fins, spécialement pour châtier de l’” hérésie ». Pour que les Etats-Unis forment une image à la bête, le pouvoir religieux doit avoir un fort ascendant sur le gouvernement civil afin que l’Église use elle aussi de l’autorité de l’État pour arriver à ses propres fins.GE3 324.1

    Chaque fois que l’Église a obtenu le pouvoir séculier, elle s’en est servi pour punir ceux qui n’acceptaient pas ses doctrines. Les Églises protestantes qui ont suivi les traces de l’Église romaine en contractant des alliances avec les pouvoirs de ce monde ont manifesté un désir semblable de restreindre la liberté de conscience. Nous en trouvons un exemple dans la longue persécution des dissidents par l’Église d’Angleterre. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, des milliers de prédicateurs non conformistes furent obligés de fuir leurs Églises ; et de nombreux croyants, pasteurs et gens du peuple, durent subir la condamnation aux amendes, l’emprisonnement, la torture et le martyre.GE3 324.2

    C’est l’apostasie qui amena l’Église primitive à rechercher l’aide du gouvernement civil, et qui prépara le chemin à l’apparition de la papauté : la « bête ». Paul avait dit : « Il faut d’abord que vienne l’apostasie. [...1 Alors se révélera le Sans-loi 522 Thessaloniciens 2.3,8.. » C’est donc l’apostasie dans l’Église qui prépare le chemin de « l’image de la bête ».GE3 324.3

    La Bible déclare que, avant l’avènement du Seigneur, on verra un déclin religieux semblable à celui des premiers siècles. « Dans les derniers jours surgiront des temps difficiles. Car les gens seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles envers leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, médisants, sans maîtrise de soi, cruels, ennemis du bien, traîtres, emportés, aveuglés par l’orgueil, amis du plaisir plus que de Dieu; ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance 532 Timothée 3.1-5.. » «L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns s’éloigneront de la foi pour s’attacher à des esprits d’égarement et à des enseignements de démons 541 Timothée 4.1.. » Satan agira « avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les tromperies de l’injustice 552 Thessaloniciens 2.9,10. ». Tous ceux qui « n’ont pas accueilli l’amour de la vérité pour être sauvés» seront amenés à accepter « une opération d’égarement, pour qu’ils croient le mensonge 562 Thessaloniciens 2.10,11. ». Lorsque cet état d’impiété sera atteint, les mêmes conséquences qu’aux premiers siècles en résulteront.GE3 324.4

    De nombreuses personnes considèrent la grande diversité de croyances professées par les Églises protestantes comme une preuve décisive qu’aucun effort pour amener une uniformité de la foi ne pourra jamais être tenté. Mais on constate depuis des années, dans les Églises protestantes, un courant profond et croissant en faveur d’une union reposant sur les points communs de doctrine. Pour assurer une telle union, il faudra nécessairement éviter la discussion de sujets sur lesquels tous ne sont pas d’accord, quelle que soit leur importance du point de vue biblique.GE3 324.5

    Charles Beecher, dans un sermon prêché en 1846, déclara que les prédicateurs des GE3 325.1

    « dénominations protestantes évangéliques [...] non seulement sont formés depuis le début sous la terrible pression de la peur humaine; mais ils vivent, se meuvent et respirent dans une atmosphère radicalement corrompue, faisant appel à chaque instant aux éléments les plus vils de leur nature pour étouffer la vérité et pour fléchir le genou devant la puissance de l’apostasie. N’était-ce pas ainsi que les choses se sont passées dans l’Église romaine? Ne vivons-nous pas aujourd’hui ce qu’elle a vécu? Et que verrons-nous bientôt? Un nouveau concile général! Une convention mondiale! Une alliance évangélique, et un credo GE3 325.2

    universel 57Charles Beecher, sermon sur «La Bible, credo suffisant ”, prêché le 22 février 1846 à Fort Wayne Indiana.!” Lorsque cela se réalisera, il ne restera plus qu’un pas à faire avant de recourir à la force afin d’obtenir une uniformité complète.GE3 325.3

    Lorsque les principales Églises des États-Unis s’uniront sur les points de doctrine qu’elles professent en commun et influenceront l’État pour qu’il impose leurs décrets et soutienne leurs institutions, l’Amérique protestante formera alors une image de la hiérarchie romaine, et il en résultera inévitablement l’application de sanctions aux dissidents.GE3 325.4

    La bête à deux cornes « fait qu’on impose à tous, petits et grands, riches et pauvres; hommes libres et esclaves, une marque sur la main droite ou sur le front, et que personne ne puisse acheter ni vendre sans avoir la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom 58Apocalypse 13.16,17. ». L’avertissement du troisième ange est: « Si quelqu’un se prosterne devant la bête et son image et reçoit une marque sur le front ou surla main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu 59Apocalypse 14.9,10..” La « bête » mentionnée dans ce message, devant laquelle la bête à deux cormes force les habitants de la terre à se prosterner, est la première bête, « semblable à un léopard”, du chapitre 13 de l’Apocalypse, la papauté. L’« image de la bête » représente le protestantisme apostat qui apparaîtra lorsque ses Églises rechercheront l’aide du pouvoir civil pour imposer leurs dogmes. Il reste encore à définir ce qu’est la « marque de la bête».GE3 325.5

    Après avoir averti celui qui « se prosterne devant la bête et son image », la prophétie parle de ceux « qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus 60Apocalypse 14.12. ». Puisqu’elle établit ainsi le contraste entre ceux qui gardent les commandements de Dieu et ceux qui se prosternent devant la bête et son image et reçoivent sa marque, il est évident que c’est l’observation de la loi de Dieu d’une part et sa transgression, d’autre part, qui différencieront les adorateurs de Dieu de ceux de la bête.GE3 325.6

    La caractéristique spéciale de la bête, et par conséquent celle son image, c’est la transgression des commandements de Dieu. Daniel avait dit de la petite corne [la papauté] : « Il espérera changer les temps et la loi 61Daniel 7.25.. » Paul avait appelé « la per signification du mal 622 Thessaloniciens 2.3.» ce même pouvoir qui devait s’exalter au-dessus de Dieu. Ces prophéties se complètent mutuellement. Ce n’est qu’en changeant la loi de Dieu que la papauté pouvait s’élever au-dessus de Dieu : quiconque observerait sciemment cette loi ainsi modifiée rendrait un hommage suprême à la puissance qui a effectué ce changement. Un tel acte d’obéissance aux lois de la papauté serait une marque d’allégeance accordée au pape à la place de Dieu.GE3 325.7

    Effectivement, la papauté a tenté de changer la loi de Dieu. Le deuxième commandement, qui interdit le culte des images, a été supprimé; et le quatrième a été modifié de manière à autoriser l’observation du premier jour de la semaine comme sabbat à la place du septième. Les partisans catholiques prétendent, pour justifier sa suppression, que le deuxième commandement n’est pas nécessaire puisqu’il est inclus dans le premier, et que l’Église romaine enseigne la loi exactement comme Dieu voulait qu’elle soit comprise. Cela, disent-ils, ne peut être le changement prédit par le prophète, qui nous parle d’une altération intentionnelle, délibérée: « Il espérera changer les temps et la loi. » Cependant, le changement apporté au quatrième commandement accomplit exactement cette prophétie. Pour son application, la seule autorité invoquée est celle de l’Église. En cela, la puissance papale se place ouvertement au-dessus de Dieu.GE3 326.1

    Lorsque ceux qui se prosternent devant Dieu se distingueront spécialement par le respect du quatrième commandement, signe de sa puissance créatrice et témoignage de son droit à la révérence et à l’hommage des hommes, les adorateurs de la bête se remarqueront par leurs efforts pour renverser le mémorial donné par le Créateur et glorifier à sa place une institution de l’Église romaine. C’est en faveur du dimanche que la papauté a exprimé ses arrogantes prétentions 63Voir appendice, note 39., et qu’elle a eu pour la première fois recours au pouvoir de l’Etat pour forcer les hommes à observer ce jour comme «jour du Seigneur». Mais la Bible désigne le septième jour, et non le premier, comme le jour du Seigneur. Le Christ a dit: « Le Fils de l’homme est maître même du sabbat 64Marc 2.28..” Le quatrième commandement déclare: « Le septième jour, c’est un sabbat pour le SEIGNEUR, ton Dieu 65Exode 20.10..” Par le prophète Esaïe, Dieu l’a appelé «mon jour sacré 66Ésaïe 58.13.GE3 326.2

    L’affirmation, si souvent faite, que c’est le Christ qui a changé le jour du sabbat est démentie par ses propres paroles. Dans son Sermon sur la montagne, il a déclaré : «Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir. Amen, je vous le dis, en effet, jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota ou un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu’à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui violera l’un de ces plus petits commandements et qui enseignera aux gens à faire de même sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux 67Matthieu 5.17-19..”GE3 326.3

    C’est un fait généralement admis par les protestants que les Écritures ne sanctionnent aucunement le changement du jour du sabbat. Ceci est clairement exprimé dans des publications de la Société américaine de traités et de l’Union américaine de l’École du dimanche. L’une d’entre elle reconnaît « le silence complet du Nouveau Testament en ce qui concerne un ordre explicite sur le sabbat [le dimanche, premier jour de la semaine] ou des règles précises sur son observation 68George Elliott, The Abiding Sabbath [La permanence du sabbat], p. 184.. »GE3 326.4

    Une autre déclare: «Jusqu’au moment de la mort du Christ, aucun changement de jour n’avait été signalé. [...] Autant que le récit biblique le révèle, ils [les apôtres] [...] ne donnèrent aucun ordre explicite pour l’abandon du sabbat du septième jour et son observation le premier jour de la semaine 69A.E. Waffle, The Lords Day [Le jour du Seigneur], p. 186-188..”GE3 327.1

    Les catholiques romains reconnaissent que c’est leur Église qui a opéré le changement du sabbat et déclarent que les protestants, en observant le dimanche, reconnaissent ainsi son autorité. Le Catéchisme catholique de la religion chrétienne, en réponse à une question sur le jour à observer pour obéir au quatrième commandement, fait la déclaration suivante: « Sous l’ancienne loi, le samedi était le joui sanctifié ; mais l’Église, instruite par Jésus-Christ et dirigée par l’Esprit de Dieu, substitué le dimanche au samedi ; de sorte que, maintenant, nous sanctifions h premier jour et non le septième. Le dimanche signifie, et est maintenant, le jour du Seigneur. »GE3 327.2

    Comme signe de l’autorité de l’Église catholique, ses écrivains citent « le fait même du transfert du sabbat en dimanche, admis par les protestants, [...] qui, en observant le dimanche, reconnaissent l’autorité de l’Église dans l’institution des fêtes et l’ordonnance de leur observation sous peine de péché 70Henry Tuberville, An Abridgment of the Christian Doctrine [Abrégé de la doctrine chrétienne] p. 58. ». Qu’est donc le changement de sabbat, sinon le signe ou la marque de l’autorité de l’Église romaine la « marque de la bête » ?GE3 327.3

    L’Église romaine n’a pas renoncé à ses prétentions à la suprématie. Lorsque le monde et les Églises protestantes acceptent le sabbat institué par les catholiques tout en rejetant celui de la Bible, ils admettent virtuellement cette suprématie. Le protestants ont beau, pour justifier ce changement, se réclamer de l’autorité de L tradition et des Pères de l’Église. Ce faisant, ils renient le principe même qui le sépare de l’Église romaine, à savoir « la Bible, et la Bible seule, est leur unique règle de foi ». Les partisans de l’Église catholique romaine peuvent constater que ces protestants se séduisent eux-mêmes en fermant délibérément les yeux sur ces faits. Au fur et à mesure que le mouvement en faveur du dimanche gagne du terrain ils se réjouissent, assurés que cette loi amènera finalement l’ensemble du monde protestant sous la bannière de l’Église catholique romaine.GE3 327.4

    Les catholiques romains déclarent que «l’observation du dimanche par les protestants est un hommage rendu malgré eux à l’autorité de Rome 71Mgr Ségur, Plain Talks About the Protestantism of Today [Simples entretiens sur le protestantisme d’aujourd’hui], p. 213. ». Le culte di premier jour imposé par les Églises protestantes, c’est l’obligation de se prosterne devant la papauté — la « bête ». Ceux qui, tout en comprenant les devoirs du qua trirème commandement, choisissent de vivre un faux sabbat à la place du vrai rendent ainsi hommage au seul pouvoir qui en ordonne l’observation. Mais, en imposant un acte religieux par le pouvoir séculier, les Églises formeraient elles-mêmes une «image à la bête»; c’est pourquoi l’obligation d’observer le dimanche au États-Unis signifierait l’obligation de se prosterner devant la bête et son image.GE3 327.5

    Les chrétiens des générations passées ont observé le dimanche, pensant qu’ils observaient le sabbat biblique. Et il y a aujourd’hui dans toutes les Églises, sans excepter l’Église catholique romaine, de véritables chrétiens qui croient honnête ment que le dimanche est le sabbat institué par Dieu. Dieu accepte leur sincérité d’intention et leur intégrité devant sa face. Mais lorsque l’observation du dimanche sera imposée par la loi et que le monde aura été éclairé sur l’obligation du véritable sabbat, alors quiconque transgressera le commandement de Dieu pour obéir à un précepte qui n’a pas de plus haute autorité que celle de l’Église romaine honorera ainsi la papauté au-dessus de Dieu. Il rendra hommage à l’Église romaine et au pouvoir qui fait respecter ses institutions. Il adorera « la bête et son image».GE3 327.6

    En rejetant l’institution que Dieu a déclarée être le symbole de son autorité et en honorant à sa place celle que l’Église romaine a choisie comme représentant de sa suprématie, les hommes adopteront par là ce signe d’allégeance à l’Église romaine qu’est « la marque de la bête ». Ce n’est que lorsque cette question aura été clairement présentée aux hommes, qui seront amenés à choisir entre les commandements divins et les commandements humains que ceux qui persévéreront dans la transgression recevront « la marque de la bête».GE3 328.1

    Le message du troisième ange contient les menaces les plus terribles jamais adressées à des mortels. Quel péché odieux qui attire la colère de Dieu non tempérée par sa miséricorde! On ne peut laisser les hommes dans les ténèbres sur une question de cette importance. L’avertissement contre ce péché doit être donné au monde avant que Dieu le visite par ses jugements, afin que tous sachent quels en sont les motifs et que tous aient la possibilité d’y échapper. D’après la prophétie, le premier ange devait adresser sa proclamation « à toute nation, tribu, langue et peuple 72Apocalypse 14.6.». La déclaration du troisième ange, qui fait partie de ce triple message, ne doit pas avoir une diffusion moindre. La prophétie la décrit comme proclamée « d’une voix forte » par un « ange qui volait au milieu du ciel”, et elle attirera l’attention du monde entier.GE3 328.2

    Dans ce conflit, toute la chrétienté sera divisée en deux grandes catégories : ceux « qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus 73Apocalypse 14.12. », et ceux qui se prosternent « devant la bête et son image » et reçoivent sa marque. Bien que l’Église et l’État unissent leurs pouvoirs pour imposer « à tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves 74Apocalypse 13.16.» de recevoir « la marque de la bête », cependant, le peuple de Dieu ne la recevra pas. Le prophète de Patmos contempla en vision « les vainqueurs de la bête, de son image et du chiffre de son nom, debout sur la mer de cristal et tenant les lyres de Dieu. Ils chantent le cantique de Moïse [...] et le chant de l’agneau 75Apocalypse 15.2,3.. ”GE3 328.3

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