Chapitre 4—L’Ecole du Sabbat aux assemblées et en famille
Chers frères et sœurs qui fréquentez assemblées et congrès, nous désirons vous adresser quelques mots dans l’intérêt même de nos écoles du Sabbat, branche importante de notre œuvre. Leur direction ne devrait pas être abandonnée au hasard. En effet, si elles sont dirigées avec compétence, les efforts faits du haut de la chaire pour présenter la vérité seront rendus plus efficaces et ce travail, poursuivi dans les classes, peut grandement contribuer au salut des âmes. Cependant, il ne suffit pas que l’Ecole du Sabbat fonctionne comme une machine bien réglée. Les moniteurs se devraient d’appartenir à cette classe de personnes qui ont une communion vivante avec Dieu, un goût très vif de l’étude, qui consacrent à leur travail de pédagogues le temps et le sérieux nécessaires et ne se déclarent satisfaits qu’en constatant chez leurs élèves des résultats positifs. Enrichir les esprits des vérités bibliques doit être pour eux le sujet d’un intérêt réel et sans cesse grandissant. En effet, les précieuses connaissances ainsi communiquées formeront une barrière protectrice autour des âmes qui, dans la tentation, trouveront un appui ferme en Jésus, grâce à la connaissance acquise au sujet de celui qui les a appelés à la gloire et à la sagesse. Que les moniteurs pénètrent donc au cœur même du sujet de la leçon. Qu’ils s’efforcent d’en graver les enseignements pratiques dans l’esprit et le cœur des jeunes qui leur sont confiés. Que l’étude des vérités bibliques et la solution des questions qu’elles soulèvent soient pour ces derniers l’occasion de former en eux la rectitude du jugement. Les moniteurs s’attacheront à donner à leur travail un caractère qui en éloignera l’ennui et l’aridité.TES 15.1
Les différents exercices de l’Ecole du Sabbat ne sont pas suffisamment mis à profit par eux pour accomplir un travail en profondeur. Pourtant, leur qualification, leur sympathie, leur effort patient et résolu en vue d’intéresser chacun de leurs élèves au salut de son âme ne devraient pas avoir d’autre but que celui-ci. Les différents points du programme ne peuvent être autre chose que ce que le Seigneur désire qu’ils soient, c’est-à-dire des moyens devant concourir à susciter le sentiment du péché et à opérer dans les cœurs une véritable transformation. Ainsi compris et accompli avec sagesse et dans l’esprit du Christ, tout ce travail rendra l’élève conscient du sentiment de son état de perdition et l’amènera à se poser la question suivante : « Que dois-je faire pour être sauvé ? »TES 16.1
Dans certaines Ecoles du Sabbat, des postes de moniteurs sont occupés par des personnes n’ayant aucune aptitude à l’enseignement et peu d’amour pour les âmes. Elles ne comprennent qu’à moitié la portée pratique de la vérité. Dans ces conditions, comment peuvent-elles conduire les enfants et la jeunesse à la source d’eau vive ? Que les moniteurs boivent eux-mêmes à longs traits aux sources du salut ; les anges de Dieu les serviront et ils connaîtront alors la manière de gagner la jeunesse à Jésus. Cette tâche exige des qualifications, de la volonté, de la persévérance, un esprit comme celui de Jacob luttant en prière et s’écriant : « Je ne te laisserai point aller que tu ne m’aies béni ! » Quand la bénédiction de Dieu repose sur les moniteurs de l’Ecole du Sabbat, elle ne peut que rejaillir sur leurs élèves. Il ne faut jamais confier nos enfants aux soins de personnes atteintes d’indolence spirituelle, dénuées d’aspirations nobles et saintes, sous peine de voir reproduits en eux leur esprit d’indifférence, de pharisaïsme, la même absence de force réelle — en dépit des apparences contraires — en un mot leurs caractéristiques.TES 16.2
Que les parents fassent leur part, non seulement en aidant les enfants dans l’étude des leçons de l’Ecole du Sabbat, mais en apprenant eux-mêmes celles-ci. La Bible est notre manuel. Parents, moniteurs et élèves ont besoin de mieux connaître les précieuses vérités contenues dans l’Ancien et le Nouveau Testament... Puisse l’Esprit du. Christ vivifier l’âme de ceux qui acceptent de diriger une classe d’élèves ! Leurs plans et leurs méthodes de travail seront un instrument de salut. Dans nos grandes églises où enfants et adolescents sont nombreux, le danger existe, et il est sérieux, de diriger l’Ecole du Sabbat de telle manière qu’on arrive à en faire une chose ‘vaine et formaliste, une sorte de mécanique privée de vie. Ce qui manque ici, c’est la présence de Jésus. Pendant la semaine, que le moniteur se garde de dépenser toutes ses forces et son énergie pour les choses d’ici-bas dans une mesure telle que le jour du sabbat où un effort est exigé de sa part, le ressort physique et mental vienne à lui manquer. Il n’a pas de temps à employer égoïstement. Que tout ce qu’il fait le soit uniquement pour la gloire de Dieu et qu’il ne connaisse aucun répit jusqu’à ce que chaque enfant de sa classe soit arrivé à la connaissance salvatrice du Christ.TES 17.1
Il est important qu’à nos assemblées et congrès les différents exercices de l’Ecole du Sabbat soient dirigés avec ordre, sans lenteur et de manière efficace, offrant ainsi un modèle à imiter ultérieurement dans les églises. Il ne faut pas ramener cette institution divine au rang des choses sans grande importance en permettant aux questions d’affaires et aux préoccupations d’ordre matériel de prendre le pas sur elle.TES 18.1
Des écoles du Sabbat bien organisées et bien dirigées peuvent faire beaucoup pour l’instruction et l’éducation morale et religieuse de la jeunesse. Et en raison de l’influence inestimable que cette branche de l’œuvre exerce sur celle-ci, il nous faut lui accorder le temps et l’attention désirables. En conséquence, nous nous attendons que les moniteurs soient des hommes et des femmes convertis, sachant lutter avec Dieu et ne s’accordant aucun repos jusqu’à ce que le cœur des enfants qui leur sont confiés soit disposé à aimer, louer et glorifier le Seigneur. Qui désire être un gagneur d’âmes au sein de ces écoles ? Qui est disposé à s’approcher des jeunes, de chacun d’eux en particulier, pour lui parler, prier avec lui et s’adresser à son cœur, le décider à se donner à Jésus en offrande de bonne odeur ? En considérant l’ampleur de la tâche et le peu d’appréciation de son importance, nous soupirons en esprit et nous nous écrions : Qui veut accepter ces graves responsabilités et veiller sur les âmes comme devant en rendre compte ?TES 18.2
Nous sommes les représentants du Christ sur la terre ; comment accomplissons-nous notre mission ? Si nous méritons ce titre, il nous faut être en communion constante avec le Seigneur, avoir un langage empreint de correction et assaisonné de grâce et posséder un cœur rempli d’amour. Nos efforts en vue du salut des âmes pour lesquelles le Christ est mort seront sincères, fervents et persévérants. Que chacun donc fasse tout son possible en faveur de nos chers enfants, de notre jeunesse et bientôt il pourra faire siennes et avec joie ces paroles de Jésus : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître. » Et quelle est cette joie ? Celle de pouvoir contempler ceux qui, grâce à son sang et aux efforts de chaque chrétien, ont pu être amenés au salut. — Sabbath School Worker, juillet 1885.TES 18.3