Loading...
Larger font
Smaller font
Copy
Print
Contents
Manuscrits Inédits (97-161) Tome 2 - Contents
  • Results
  • Related
  • Featured
No results found for: "".
  • Weighted Relevancy
  • Content Sequence
  • Relevancy
  • Earliest First
  • Latest First
    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents

    Manuscrit 112—Le troisième concile européen

    Extraits du journal d’Ellen G. White

    Bâle, le 25 septembre 1885. Je me suis rendue à la rencontre du matin. Plusieurs prières ont été élevées en français et en anglais. Mon cœur s'est tourné vers Dieu en prière fervente pour que le Seigneur nous aide, nous fortifie, nous bénisse et nous fasse prendre conscience de la sainteté et de l’importance de sa mission.2MI 109.1

    J’étais chargée de dire certaines choses simples au début de cette rencontre. J'ai présenté les grandes et solennelles vérités que Dieu nous avait données afin que nous les proclamions au monde. Nous échouerions certainement si nous ne marchions pas dans la lumière. Notre succès et notre prospérité dans l'accomplissement de cette mission solennelle et bonne dépend de ce que nous recherchions les conseils et l’aide quotidiens de Dieu. Par son concours2MI 109.2

    __________

    Documents sollicités par Arthur L. White pour son enseignement en Europe. divin, ses serviteurs peuvent faire ce qui doit être fait et ne jamais échouer. Quelle que soit la force des puissances des ténèbres qui peuvent s’abattre sur nous, un peu en chasser mille et deux peuvent faire en faire fuir dix mille.

    L’Esprit de Dieu m’a poussée à leur dire qu’en tant que peuple et ambassadeurs de Dieu, nous sommes loin de saisir nos opportunités et de profiter de nos privilèges. En raison de nos fautes, nous sommes condamnés par la Parole et surtout par la loi de Dieu. Dieu sonde notre cœur. Personne n’a été favorisé dans la mesure de la grâce accordée à nous qui vivons en ces derniers temps. Si on ne développe pas cette si grande lumière et ces privilèges supérieurs, la condamnation sera proportionnelle à la non-amélioration des talents qui nous ont été donnés. De nombreux témoignages ont clairement montré que certains étaient déterminés à se consacrer entièrement à Dieu.2MI 110.1

    Au cours de la matinée, nous avons eu une conversation avec le frère Daniel Bourdeau. Le pasteur Whitney, le pasteur Lane, William C. White et la femme du frère Bourdeau étaient présents. J’ai été obligée de faire un témoignage de reproche qui n’avait rien d’agréable car très triste. Que le Seigneur touche par ce témoignage. Je crois que Satan a été repoussé et que le Seigneur accordera la victoire au frère Bourdeau : la conviction par le Saint-Esprit de ses erreurs. Nous avons recherché le Seigneur dans une prière fervente. Nous avons présenté toutes nos difficultés à celui qui ne peut se tromper. Il connaît toutes nos incertitudes et nous savons qu’il nous a entendus et qu’il prendra en main ce cas de douloureuses difficultés.2MI 110.2

    Nous constatons que certains de nos frères viennent à la lumière. Nous nous réjouissons de trouver le pasteur Matteson en d’excellentes dispositions. Ses témoignages le montrent. Il semble être en parfaite harmonie avec cette rencontre et nous soutient autant que possibles dans les efforts que nous avons fournis. Gloire au Seigneur.2MI 110.3

    On avait organisé une rencontre uniquement pour les pasteurs, au cours de la soirée. Elle a eu lieu et environ 17 personnes étaient présentes : les pasteurs et leurs épouses. Le frère Bourdeau était là aussi. L’Esprit de Dieu reposait sur moi, alors que je priais pour recevoir la lumière et la grâce du ciel. Je me suis saisie des promesses de Dieu par la foi. Son Esprit a été répandu sur cette rencontre dans une large mesure. Des cœurs se sont brisés et contrits devant lui. Le frère Bourdeau s’est libéré des chaînes de Satan. Il soumettait sa volonté à Dieu. Le diable avait pensé remporter la victoire sur notre frère que nous aimions dans le Seigneur, mais a été manifestement vaincu. Tous sauf un ont prié avec la plus grande ferveur et beaucoup de larmes ont été versées. La prière du frère Albert Vuilleumier était en français, mais nous en avons compris l’esprit. Les anges de Dieu étaient parmi nous. Dieu nous a envoyé lumière et puissance. La prière du frère Matteson était inspirée par le Seigneur et a été particulièrement fervente, offerte avec une grande humilité. J’ai ressenti la paix de Jésus. J’avais porté un lourd fardeau et l’avait à présent confié à celui qui porte nos fardeaux. Je ne pouvais rien faire. Jésus pouvait faire toutes choses et j’ai ressenti sa paix dans mon coeur. Que pouvons-nous faire sans lui ! Nos vies ne seraient qu’obscurité et solitude ! Il est notre seul soutien.2MI 110.4

    On avait consacré le jour du sabbat au jeûne et à la prière. Une solennité appropriée reposait sur tous ceux qui étaient assemblés. Nous avions l’assurance de la victoire. « Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. » (Matthieu 7.7)2MI 111.1

    Bâle, le 26 septembre 1885. Matinée pluvieuse. La rencontre du matin était fixée à 6 heures. J’avais été tellement préoccupée que j’avais passé du temps en prière. Je n’avais pu dormi beaucoup et m’était sentie incapable d’assister à la rencontre du matin pour les pasteurs. Mais j’ai su que je passerais à côté d’une bénédiction si j’en restais à l’écart. 23 personnes étaient rassemblées dans une petite pièce. J’ai ouvert la rencontre avec une prière et le Seigneur s’est effectivement approché de moi, ainsi que de toutes les personnes présentes. Le frère Bourdeau a alors prié et confessé sa faiblesse de céder aux tentations du diable. Il s’est consacré à nouveau à Dieu, est venu à sa la lumière et la lumière est entrée dans son cœur. Les prières offertes ont été ferventes et prononcées d’un cœur brisé, dans les larmes. Les bénédictions du Seigneur étaient au milieu de nous.2MI 111.2

    L’Esprit du Seigneur m’a aidée et fortifiée pour m’adresser à mes frères avec beaucoup de larmes. Le caractère pur et saint de notre mission, ainsi que la nécessité de mettre à profit tous les talents que Dieu nous a donnés étaient devant eux. La nuit précédente, un livre contenant le récit du travail effectué l’année d’avant, tel que Dieu le voyait, avait été ouvert devant moi. En le parcourant, j’avais pris conscience de toutes les failles. Certains avaient occupé les heures consacrées aux visites et à la discussion à des sujets sans importance, les rendant ainsi vaines : du temps qui aurait dû être consacré à un travail intense et passionné pour la mission divine. Comme ce recueil était différent du compte-rendu de certains ouvriers ! Comme cela avait été insatisfaisant pour eux-mêmes ! Des opportunités leur avaient été données, à chaque instant passé avec leurs semblables. S’ils les avaient vues, ils auraient pu attirer les âmes au Sauveur et semer les graines de la vérité. Mais les opportunités se sont présentées, s’en sont allées, et ils ne les ont ni vues, ni saisies. Des paroles inconséquentes ont été prononcées et ils ont ainsi montré qu’ils n’avaient pas à l’esprit la priorité du message d’avertissement. Ils n’avaient pas à cœur de laisser de leurs lèvres se déverser le reflet de la lumière que Dieu leur avait donnée pour bénir. C’est là l’éducation profitable et véritable pour tous les pasteurs en paroles et en doctrines.2MI 111.3

    Ce recueil répertoriait les tâches non accomplies : des journées de travail passées sans prière. Les nuits arrivaient, mais le bilan était vide. De grandes dépenses avaient été faites, mais avec peu de résultats. D’autres comptes-rendus montraient qu’avec moins de dépenses, des ouvriers avaient fait leur travail avec de meilleurs résultats.2MI 112.1

    Celui dont les mains tenait le livre et dont le regard parcourait chaque ligne du recueil m’a fait des recommandations. Voici ce qu’il m’a dit : « Vous ne pouvez vous fier à vos propres capacités humaines ou à votre sagesse. Vous devez unir vos efforts, unifier votre foi et vous consulter. Aucun d’entre vous n’a les capacités pour diriger. Dieu œuvrera pour son peuple s’il le laisse faire. Remettez-lui vos cœurs et vos esprits ».2MI 112.2

    D’une certaine façon, vous n’œuvrez pas pour les hommes pour recevoir un salaire. Mais peut-on appeler cela votre salaire ? Non ! La récompense étemelle sera accordée aux ouvriers fidèles. C’est Jésus qui vous donnera votre salaire. Nous devons cultiver toutes nos facultés en vue de l’éternité, travaillant toujours à chaque fois mieux. — Manuscrit 24, 1885, p. 1-4, Diary [Journal), n° 1, « Labors in Switzerland » [L’œuvre en Suisse), 25 septembre - 5 octobre 1885 ; Manuscript n° 378).2MI 112.3

    Aux environs de midi [le 20 octobre), nous sommes arrivés à Christiania et avons été accueillis à la gare par le frère A.B. Oyen. Rapidement, on nous a emmenés au logement agréable du frère A.B. Oyen, de son épouse et de leur famille. Une fois de plus, nous nous sommes retrouvés entre amis anglophones et, bien que nous ayons été reçus et traités avec une grande attention par nos frères et sœurs danois et suédois, nous nous sommes sentis handicapés pour ne pouvoir converser. Nous nous sommes donc trouvés dans l’impossibilité de leur faire tout le bien que nous aurions vraiment voulu. Mais nous sommes encore une fois en Amérique, pour ainsi dire!2MI 112.4

    Christiania, Norvège, le 1er novembre 1885. Nous avons passé un agréable sabbat. Je parlé aux personnes du texte de 1 Pierre 1.13-17, dans la salle où la congrégation s’est réunie pour le culte. J’ai eu la liberté de leur présenter l’importance de la véritable piété. Tous ont écouté avec une grande attention. La salle était pleine. Dans l’aprèsmidi, les espèces ont été partagées et nous avons fait l’ablution des pieds. Le soir, le pasteur Matteson a fait un discours.2MI 113.1

    Christiania, le 2 novembre 1885. Dans la matinée du dimanche, dans une salle, je me suis adressée à une grande assemblée. Environ 1 400 personnes étaient présentes. J’ai parlé du texte de 1 Jean 3.13. Le Seigneur m’a permis de faire preuve de clarté en présentant l’amour infini de Dieu qui a envoyé son Fils mourir pour le monde. Les allées étaient combles, tous les sièges étaient occupés, des personnes se tenaient même debout, mais beaucoup durent partir parce qu’il n’était plus possible d’entrer. La foule a été parfaitement attentive jusqu’à la fin. Nous espérons que cet effort ne sera pas vain et qu’avec l’aide du Christ, les résultats seront très bons.2MI 113.2

    Le [mardi] 3 novembre 1885. Nous avons parcouru une trentaine de kilomètres en train pour nous rendre à un rendez-vous à Drammen. Le brouillard était si épais qu’il était impossible d’avoir un aperçu du pays que nous traversions. Après deux heures de train, nous avons trouvé une salle remplie de personnes rassemblées à l’heure prévue. Le lieu ne pouvait contenir que 700 personnes. L’allée était bondée. Là où on pouvait se tenir debout, il y avait foule et une attention respectueuse était accordée au texte de Jean 3.16.2MI 113.3

    Le 4 novembre 1885. Nous avons quitté Drammen à 8 heures pour nous rendre à Christiania. Il pleuvait, mais le brouillard s’était dissipé et nous pouvions voir la région que le train parcourait. Le paysage était beau. Ce pays est accidenté. Il y a de hautes falaises et des montagnes rocheuses, des lacs et des îles. Cela doit être un lieu agréable à vivre en été. Mercredi soir, j’ai pris la parole devant une salle comble. J’ai parlé du texte de Luc 10.25-29.2MI 113.4

    Christiania, le 5 novembre 1885. Le temps est pluvieux et désagréable. Nous avons beaucoup écrit aujourd’hui. Nous sommes allés chez le frère Hansen. La visite a été très plaisante et profitable. Grâce à la présence d’un interprète, j’ai pu parler de certains incidents de nos expériences passées. Nous avons évoqué l’habitude de certaines personnes qui mangent si souvent. [...] J’ai évoqué mon expérience dans le domaine de la réforme sanitaire, ainsi que ma façon de me nourrir depuis que j’ai été éclairée par le ciel. Je leur ai également raconté ce que nous avions vécu dans les premiers instants de notre mission.2MI 114.1

    Christiania, le [vendredi] 6 novembre 1885. Le temps est pluvieux et désagréable. J’ai pris la parole dans un lieu qui a été loué et ai attiré l’attention d’une grande assemblée sur le texte de 2 Pierre 1.1-13. Tous ont écouté avec une attention respectueuse.2MI 114.2

    Christiania, le 7 novembre 1885. C’est une journée brumeuse et pluvieuse. J’aspire à retrouver le soleil, mais nous nous efforcerons de le faire briller avec des conversations joyeuses et agréables, et en ouvrant nos cœurs pour laisser entrer le Soleil de justice de façon à ce que, au milieux des nuages et d’un environnement défavorable, nous puissions rayonner de joie sur les autres parce que le Christ habite dans notre cœur par une foi vivante.2MI 114.3

    Colossiens 1.24-29. Le Seigneur m’a donné la liberté et la force de m’adresser à l’assemblée. Il y a ici en effet un grand travail à accomplir et, si le Seigneur peut faire de moi un instrument pour faire prendre conscience à chacun de son état d’impiété, je me réjouirai en son saint nom. Je leur ai présenté la grande nécessité qu’ont ceux qui prêchent et qui enseignent en paroles et en doctrines de veiller sur leur façon d’agir et de, par la parole et l’exemple, élever les âmes vers des points de vue et des pratiques corrects par leurs habitudes et coutumes, et de s’assurer de ne jamais sous-estimer les commandements de Dieu, notamment le quatrième commandement qui préconise l’observation du sabbat.2MI 114.4

    Il y a dans le sabbat du quatrième commandement un test. C’est le test de Dieu et non celui des hommes. Il est la ligne de démarcation qui distingue celui qui est fidèle, vrai et qui sert Dieu de celui qui ne le sert pas. Certains de ceux qui disent observer tous ses commandements envoyaient leurs enfants à l’école le sabbat. Ils n’y étaient pas obligés mais, les écoles refusant d’inscrire leurs enfants s’ils n’étaient pas présents six jours sur sept, ils les y envoyaient pour étudier et apprendre un métier. Si, malgré des moyens sages et judicieux, un accord avec les autorités de l’école réservant le privilège d’observer le sabbat du quatrième commandement n’est pas envisageable, il n’y a qu’une seule solution : observer strictement le sabbat du quatrième commandement.2MI 114.5

    Mobilisons spécialement nos efforts pour fonder nos propres écoles. Le pasteur Matteson n’a pas donné à notre peuple un bon exemple. Il a envoyé ses enfants à l’école le sabbat et, pour justifier sa position, il a cité les paroles du Christ : « Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat » (Matthieu 12.12). Il pourrait invoquer ce même argument pour défendre la raison pour laquelle des hommes travaillent le sabbat : ils doivent gagner leur vie pour nourrir leurs enfants. Il n’y a pas de ligne déterminant ce qui peut être fait ou non le jour du sabbat. En observant le quatrième commandement de façon aussi licencieuse, ces responsables, par leur exemple, ont encouragé les faux tests définis par les hommes. La question de la tenue vestimentaire était aussi sujette à tester le caractère.2MI 115.1

    Ainsi, leurs traditions ont peu fait cas des commandements de Dieu, mais leurs propres idées et notions liaient des fardeaux lourds et difficiles à porter. Ils s’éloignaient du peuple pour que leur influence ne les atteigne pas. Tous ensemble, ils donnaient une fausse perception de la vérité. Ils ne faisaient que donner une impression qui plaisait à Satan : que les adventistes observant le sabbat n’étaient que des fanatiques et des extrémistes. La précieuse cause du Seigneur n’est pas exaltée, et les incroyants ont le sentiment que c’est la doctrine qui rend leur caractère abrupt, impoli et dénué de charité chrétienne.2MI 115.2

    Le Seigneur désire que les sujets de son royaume représentent le caractère de leur Souverain. Ses commandements ne sont pas destinés à être raccourcis pour s’adapter aux idées ou à la convenance des hommes. Dieu a défini des standards moraux dans ses dix préceptes, fondement de la foi des prophètes et des apôtres. Le sabbat est un grand test et le Seigneur a fait de précieuses promesses à ceux qui préservent son sabbat de la corruption. Sa sagesse infinie, sa puissance et son amour sont engagés en notre faveur. Les êtres célestes notent nos noms parmi ceux des fidèles et véritables. Etre du côté du Seigneur et, par la foi, placer nos intérêts temporels et étemels entre les mains de celui qui règne sur la terre et dans le ciel est sûr.2MI 115.3

    Le comportement de ceux qui vivent ici déplait à Dieu pour faire peu cas de ses saintes recommandations, luttant pour soumettre sa loi au lieu de se soumettre à sa loi. L’esprit de discorde, de critique et la volonté de faire de sujets secondaires un critère d’appartenance au Christ prévalent alors qu’eux-mêmes font preuve de laxisme et de permission dans l’observation du sabbat.2MI 116.1

    Après avoir parlé avec une grande clarté, j’ai invité ceux qui avaient le sentiment d’être pécheurs, de ne pas être en accord avec Dieu et d’avoir besoin de se puissance transformatrice à s’avancer. Une cinquantaine de personnes se sont approchées. Nous nous sommes alors agenouillés devant la chaire avec l’assemblée et j’ai prié tandis que le pasteur Matteson traduisait mes paroles. L’Esprit de Dieu a attendri le cœur de certaines personnes parmi nous, mais d’autres sont restées dures et insensibles. Leur coeur est rebelle. Ils ont eu l’opportunité de témoigner et quelques uns ont confessé avoir abandonné la vérité et s’être séparés de Dieu. Ils souhaitaient à présent se repentir et revenir au sein du peuple de Dieu. Nous avons essayé de conclure cette rencontre, mais cela semblait impossible. Trois personnes en même temps se sont mises debout et notre rencontre a duré environ trois heures. Notre œuvre doit encore s’approfondir.2MI 116.2

    Christiania” le 8 novembre 1885. Le temps est toujours aussi couvert et brumeux. Je vais écrire un grand nombre de pages aujourd’hui.2MI 116.3

    Comme prévu, à 17 heures, j’ai pris la parole dans le grand gymnase militaire. Environ 1 700 personnes s’étaient réunies pour entendre parler la femme venue d’Amérique. Le secrétaire de l’association de la tempérance m’a présentée à l’assemblée. Tel une canopée au-dessus de la chaire, il y avait les étoiles et rayures [du drapeau américain, N.D.E.] que j’ai beaucoup appréciés car pour moi, être née en Amérique, le pays du courage et de la liberté, est un honneur.2MI 116.4

    J’ai parlé pendant environ une heure et vingt minutes. Le frère A.B. Oyen était mon traducteur. L’auditoire a écouté avec grand intérêt. Je leur ai montré que la Bible regorgeait d’histoires sur la tempérance. Je leur ai aussi dévoilé la part qu’y a prise le Christ. C’était grâce à lui que l’humanité a eu droit à un deuxième procès, depuis la chute d’Adam. Il a racheté sa terrible faute en résistant à toutes les tentations du malin. J’ai parlé du Christ du début à la fin lors de cette conférence sur la tempérance.2MI 116.5

    L’évêque de l’Église d’État était présent, ainsi qu’un certain nombre des membres du clergé. Les auditeurs étaient issus des classes sociales supérieures. Après avoir terminé mon intervention, j’ai quitté le pupitre et le Dr Nysson a pris ma place, approuvant chacun de mes propos que le frère A.B. Oyen avait traduits pour moi. Il m’a vivement remerciée pour mon discours, puis m’a présenté quelques responsables de la tempérance. Beaucoup de personnes sont venues me saluer et me dire : « Je suis si reconnaissant de vous avoir entendue ce soir. Je n’avais encore jamais entendu un tel discours sur la tempérance ». En effet, tandis que j’avais parlé, l’assemblée avait été aussi solennelle que si elle assistait à des funérailles. Je n’ai vu aucun sourire et n’ai entendu aucun bruit de pas car c’était un sujet trop solennel pour qu’on rie ou exprime sa joie. Le Dr Nysson a exprimé le souhait pressant que je prenne à nouveau la parole, mais j’ai eu le sentiment que notre peuple ici a besoin de mon aide, et je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider. — Manuscript 27, 1885, p. 1-6 (” Journal, First Visit to Norway » [Première visite en Norvège], 31 octobre - 19 novembre 1885).2MI 117.1

    Mardi soir [26 mai 1887], nous sommes partis pour la Prusse afin de tenir des réunions avec le pasteur Conradi, à Vohwinkel. Je n’ai ni réussi à manger, ni à m’asseoir très longtemps. William C. White n’a pas pu nous accompagner. La sœur Ings et moi sommes parties seules, accompagnées d’un jeune homme qui quittait Bâle pour retourner chez lui pour rendre visite à ses parents.2MI 117.2

    Nous avons pris le train à 9 heures 30, le 26 mai, avons eu le compartiment pour nous tout seuls. J’ai bien dormi cette nuit-là. Nous avons changé deux fois de train. Nous avons retrouvé le frère Conradi à Maintz. Il nous a accompagnés pour la suite du voyage. Nous avons changé de train à Cologne où nous avons dû rester plusieurs heures. Mais j’étais trop affaiblie pour visiter quoi que ce soit, en dehors de la cathédrale. Nous y sommes entrés. C’est un édifice coûteux et riche qui n’est surpassé que par un seul autre. Il est en construction depuis 600 ans et quelqu’un y travaille constamment. Les travaux ont débuté au XIIIe siècle et elle n’est pas encore terminée. Des ouvriers étaient à l’œuvre à l’intérieur.2MI 117.3

    C’est la ville où l’eau de Cologne est fabriquée. Ici, la gare ressemble à une grande salle à manger. Ce n’est pas pratique pour les voyageurs. Devant chaque table se trouve un sofa. Ils se voient donc obligés de fréquenter ce restaurant.2MI 117.4

    Le [vendredi] 27 mai. Nous sommes arrivés à Vohwinkel aux environs de 15 heures. Nous avons été accueillis par un frère, le pasteur de l’église. Nous avons déjeuné, puis avons parcouru environ trois kilomètres dans la campagne. Nous avons constaté que nos frères vivaient dans un lieu agréable. Ayant subi des pressions de la part des propriétaires, ils se sont préparés aussi sagement que possible pour avoir leurs propres petits foyers. Dans des petites maisons vivent pas moins de trois familles. Un frère possède le bâtiment et le loue à ceux qui observent le sabbat. Le frère Conradi a pris la parole le vendredi soir. J’ai parlé le sabbat matin [28 mai], à 10 heures, en m’appuyant sur la prière du Christ pour que les disciples soient un comme il était un avec le Père. Ensuite, le frère Conradi m’a dit qu’ils n’avaient jamais organisé de réunion de partage. Ils s’étaient rencontrés pour prier, mais pas pour témoigner. Nous avons pensé que le moment était venu et la réunion s’est bien passée. Pour un début, elle a duré trois heures.2MI 118.1

    On a insisté pour que je prenne à nouveau la parole le soir, à 20 heures, ce que j’ai fait. J’ai évoqué la nécessité de faire des efforts spéciaux pour l’harmonie, ainsi que l’importance pour l’Église de se concentrer sur la vérité, le Sauveur et la vie future. En vivant et marchant dans la vérité, ils ne s’emploieront pas à parler des erreurs et des fautes des uns et des autres. Quand j’ai terminé de parler, le frère Conradi a poursuivi la rencontre jusqu’à minuit.2MI 118.2

    Vision à Vohwinkel, le [sabbat] 28 mai 1887. La nuit dernière [27 mai], j’ai rêvé qu’un petit groupe de personnes s’était rassemblé pour une rencontre spirituelle. Quelqu’un était entré et s’était assis dans un coin sombre où il n’attirerait pas l’attention. L’atmosphère était oppressante. L’Esprit du Seigneur était lié. Le pasteur de l’église faisait quelques remarques. Il semblait essayer de blesser quelqu’un. J’ai constaté de la tristesse sur le visage de l’étranger. Il devenait manifeste que l’amour de Jésus ne demeurait pas dans le cœur de ceux qui affirmaient croire en la vérité. L’Esprit du Christ était par conséquent absent et il régnait un grand besoin, tant dans les pensées et les sentiments, de l’amour de Dieu et de l’amour les uns pour les autres. Cette réunion n’a été un rafraîchissement pour personne.2MI 118.3

    Alors que la rencontre était sur le point de prendre fin, l’étranger s’était levé et, la voix remplie de tristesse et de larmes, il avait déclaré qu’ils avaient grand besoin dans leur âme et dans leur vécu de cet amour de Jésus qui était largement présent dans chaque cœur que le Christ a choisi pour demeure. Tout cœur renouvelé par l’Esprit de Dieu n’aimera pas seulement Dieu, mais aussi ses semblables. Et, si ce frère faisait des erreurs, s’il s’égarait, on devrait l’aborder selon l’Evangile. Il faut suivre chaque étape selon les directives données dans la Parole de Dieu.2MI 118.4

    « “Vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté”, déclara-t-il (Galates 6.1). Ne vous souvenez-vous pas de la prière du Christ, juste avant de quitter ses disciples pour sa lutte longue et déchirante de Gethsémané, avant d’être trahi, jugé et crucifié ? (voir Jean 17.15-23)2MI 119.1

    Avez-vous oublié les souffrances de votre Seigneur ? Avez-vous oublié la valeur qu’il a attribuée à l’homme qu’il a racheté de son propre sang ? Vous semblez vouloir vous blesser et vous contusionner les uns les autres. Est-ce là l’exemple que Jésus vous a donné ? Où est son attitude ? Etes-vous satisfaits de si peu d’amour, de persévérance et de patience vis-à-vis de vos frères ? Avez-vous oublié les paroles du Christ : “Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres” (voir Jean 13.34,35) [cité de Jean 14-21].2MI 119.2

    Vous ne cultivez ni l’amour pour Dieu, ni l’amour pour vos frères. Faites attention à la façon dont vous abordez le sang du Christ. Il est important de dénoncer de façon claire et fidèle les mauvaises œuvres, mais que celui qui se charge de cette tâche sache qu’il n’est pas éloigné du Christ en raison de ses mauvaises œuvres. Il doit être spirituel et restaurer l’unité de l’esprit d’humilité. S’il n’est pas animé de cet esprit, il n’a pas le devoir de reprendre ou de corriger ses frères car il créerait un problème supplémentaire au lieu d’en régler un.2MI 119.3

    Le Christ a accepté de recouvrir sa divinité d’humanité et est venu en notre monde sous l’apparence d’un homme. Il est la source vivante de la vie, la manifestation vivante de la religion pure dans notre monde. Le Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. Il n’y a qu’un Chemin, qu’une Vérité et qu’une Vie, et ceux qui croient en lui reçoivent la puissance de devenir enfants de Dieu. Ils ne sont plus dans le monde, mais sont choisis hors du monde. Le monde ne les connaît pas parce qu’il n’a pas connu le Christ.2MI 119.4

    L’esprit et le caractère du Christ se manifestent chez les élus de Dieu par leurs conversations célestes, leur douceur et leur conduite irréprochable. De même que beaucoup sont conduits par l’Esprit de Dieu, ils sont enfants de Dieu. Ils sont unis au Christ comme les sarments sont unis à la vigne vivante. Ils ne marchent pas selon la chair, mais selon l’Esprit. Ils sont des exemples vivants du véritable christianisme en ce monde. Ils sont appelés chrétiens car ils sont semblables au Christ et parce que le Christ est en eux. En vérité, ils sont la lumière du monde et le sel de la terre. Le concours de l’Esprit et les paroles de vie étemelle sont leur sagesse et leur force. Ils sont conduits dans toute la vérité parce qu’ils sont bien disposés et obéissants.2MI 120.1

    Ce qui distingue le caractère et le comportement des chrétiens est le principe de l’amour saint du Christ dont l’influence purifiante oeuvre dans les cœurs. Le véritable chrétien accomplira les œuvres du Christ en exprimant en actions son amour pour les autres. Avec ce principe de vie vivant, durable et actif et ce caractère, personne ne peut ressembler au monde. Si vous connaissez le caractère et les œuvres du Christ, vous connaîtrez les dispositions et la conduite des chrétiens. Le Christ détestait le mal et le péché au point que ses lèvres et son exemple n’avaient de cesse de les dénoncer. Alors qu’il détestait le mal, il aimait le pécheur.2MI 120.2

    Notre Seigneur et Sauveur aime toutes les créatures. Il a mis de côté sa domination, ses richesses et sa gloire pour venir à notre recherche, nous qui sommes pécheurs, égarés et malheureux afin qu’il puisse nous rendre semblables à lui. Il s’est humilié et a pris sur lui notre nature afin de pouvoir nous enseigner à être purs, libérés de toute impureté due au péché, et à avoir un bon caractère pour que nous puissions le suivre dans le ciel. Il a souffert bien plus que quiconque parmi nous ne sera jamais amené à souffrir. Il a tout donné pour nous. Qu’avez-vous donné à Jésus pour ce grand amour ? Avezvous fait de même envers vos frères ? Avez-vous imité son exemple de patience et d’altruisme ? Vous ne pouvez égaler votre modèle, mais vous pouvez lui ressembler.2MI 120.3

    Vous avez reçu la connaissance sacrée de la vérité, non pour que cela soit un sujet de discorde et pour que vous deveniez des étrangers les uns pour les autres, mais pour que vous puissiez être pour le monde des porteurs de lumière. Quand il reviendra, le Maître vous évaluera selon vos capacités. Qu’avez-vous fait pour convaincre les hommes d’accepter la précieuse vérité ? Tout autour de vous se trouvent des gens pour qui le Christ est mort afin qu’ils puissent être rendus purs, saints et sans péché. Votre travail de chrétien a-t-il porté du fruit et fait du bien ? Avez-vous, avec douceur et foi, essayé de semer dans les cœurs la semence de la vérité pour que des fruits de justice soient produits ? Vous auriez été tellement plus forts en tant que fils et filles de Dieu si vous aviez aimé Dieu par dessus tout et aimé vos voisins comme vous même ! Vous auriez été tellement plus élevés si vous aviez cherché à découvrir toujours plus la vérité et reçu toujours plus de lumière pour briller en œuvres bonnes sur tous ceux qui vous entourent !2MI 120.4

    Vos œuvres ne plaisent pas à Dieu, mais à l’ennemi. Vous avez des leçons à apprendre à l’école du Christ avant d’être prêts pour le ciel. Votre moi, vos voies et vos acerbes traits de caractère vous rendent incapables de composer avec les esprits et les cœurs. Vous oppressez quand vous devriez être aimables. Vos paroles et vos actions sont des canaux par lesquels les principes purs de la vérité et de la sainteté doivent être communiqués au monde. Ainsi, si vous ne cultivez pas votre piété personnelle, vous ne pouvez être la lumière du monde. Si vous vous autorisez à être despotiques, accusateurs, juges de vos frères et cherchez à corriger ce qu’ils font de mal avec un cœur qui n’est pas sanctifié et un caractère impur, vous faites un travail inapproprié et éloignez les âmes du Christ. À moins qu’ils ne demeurent en christ, les croyants seront une source de faiblesse les uns pour les autres, au lieu d’être une source de force et de courage. Aucune édification saine n’est possible, tous principes liés, que si la grâce transformatrice du Christ ne se ressent dans vos cœurs et vos caractères.2MI 121.1

    Tous ceux qui ont une connaissance de Jésus-Christ - et notamment les pasteurs d’église - ne doivent pas négligemment permettre aux membres un comportement répréhensible et donc laisser le mal et le péché se renforcer dans l’église, pensant que c’est ainsi qu’on fait preuve d’amour. Dieu désire que nous veillions avec fidélité. D’une main, saisissez la main de Dieu et, de l’autre, avec amour, saisissez les égarés et les pécheurs, et attirez-les à Jésus. Priez avec eux, pleurez avec eux, ayez compassion pour leur âme, aimez-les et ne les abandonnez jamais. C’est l’amour que Jésus vous a exprimé. Vous devez toujours vous efforcer pour l’unité, la patience et l’amour. Ne vous éloignez jamais, mais soyez solidaires, liant les cœurs les uns aux autres, et faites monter des supplications dans l’Esprit. Alors la puissance de Dieu œuvrera parmi vous et de nombreuses âmes découvriront la vérité grâce à votre influence ».2MI 121.2

    L’étranger se rassit et le soleil, jusqu’alors dissimulé aux regards, rayonna et brilla sur lui. Quelle révélation ! En un instant, tous comprirent qui leur avait parlé et se dirent les uns aux autres : « C’est Jésus ! C’est Jésus ! » Puis ils confessèrent leurs péchés et se confessèrent les uns aux autres. Les coeurs semblant brisés, il y avait des larmes, puis de la joie et la pièce fut remplie de la douce lumière du ciel. La voix mélodieuse de Jésus dit : « Que la paix soit avec vous » (Jean 20.21). Et sa paix fut.2MI 122.1

    Dimanche 29 mai. Le matin, le frère Conradi a pris la parole sur le travail missionnaire. À 15 heures, je me suis adressée aux personnes présentes à propos de 1 Jean 3.1-3. Je me sentais libre, malgré ma faiblesse due au manque de nourriture. Mon estomac ne supportait en effet aucun aliment. Le frère Conradi a œuvré auprès d’elles avec fidélité, et je crois avec grand succès. Beaucoup ont trouvé un apaisement dans leurs difficultés, excepté un frère qui a quitté la rencontre. Le frère Conradi l’a suivi et lui a parlé jusqu’à 2 heures du matin, avec une bonne perspective des difficultés guéries.2MI 122.2

    Nous avons eu l’occasion de voir dans quel travail nos frères et sœurs étaient engagés pour gagner leur vie. Le frère a une femme et quatre enfants. Il tisse un magnifique tissu qu’il vend 8,80 dollars le mètre. Ainsi, il gagne environ sept ou huit francs pour son travail et ne peut tisser que trois-quarts de mètre par jour. Les sœurs tissent des mouchoirs de soie.2MI 122.3

    Le [lundi] 30 mai. Nous avons quitté Vohwinkel à 7 heures du matin pour Gladbach. Nous avions rendez-vous pour prendre la parole lundi soir. Nous sommes arrivés à Gladbach vers 10 heures. Des amis nous attendaient à la gare. Nous nous sommes rendus chez la sœur Doemer, qui possède le bâtiment où ils vivent. Sa fille vit avec elle. On nous a montré une jolie chambre que nous occuperions pendant notre séjour. Le petit-déjeuner était prêt, mais j’ai à peine pu y goûter car j’avais encore mal à l’estomac. Il était essentiellement composé de cake, de pain et de café.2MI 122.4

    Nous avons été invités à dîner chez le fils de la sœur Doemer. Une sœur du frère Doemer nous y a emmenés. Nous n’avions parcouru qu’une courte distance quand la voiture a vacillé d’un côté et heurté la courbure du trottoir. Les courroies s’étaient décrochées avec le cheval. Nous sommes rapidement sortis. En fait, quelqu’un avait oublié de mettre les esses qui accrochaient les courroies à la voiture. Aucun dégât n’a été constaté et nous avons repris notre route sans plus d’encombre. La femme du frère Doemer nous attendait à la porte. C’est une jolie jeune femme avec trois petits enfants. Elle est la fille du frère Linderman, un homme qui observe le sabbat depuis 25 ou 30 ans. Il est toujours en vie. Il a 83 ans et est le deuxième de sa fratrie. C’est par son influence que la famille Doemer a accepté le sabbat. Les trois frères Doemer croient en la vérité. Ils travaillent pour une grande entreprise qui fabrique des vêtements et des produits en coton. C’est un grand établissement et une affaire importante. Le frère vit dans cet établissement que nous avons visité. Il a un grand terrain avec des arbres et des fleurs. Il est très bien situé. Il a été le dernier à accepter le sabbat. Un autre frère, l’aîné des trois, est dans un état critique en raison d’un cancer de la gorge. C’est une grande souffrance pour sa famille dont aucun membre n’observe le sabbat.2MI 122.5

    Le 30 mai était un jour férié, le deuxième jour de la Pentecôte, si bien que l’usine était fermée. Des drapeaux colorés flottaient sur les bâtiments et les foules se rendaient aux différents services religieux. Nous nous sommes rendus chez la sœur Doemer à 17 heures. La pièce, qui n’était pas grande, était remplie. J’ai parlé au sujet du texte de Jean 15.1-3. Le frère Conradi a traduit mes paroles. Je me suis sentie très à l’aise. J’ai reçu le concours spécial du Seigneur, sans qui je n’aurais pas pu tenir sur mes pieds. J’ai rendu un témoignage très simple. Les personnes rassemblées étaient intelligentes. Le frère Conradi a mentionné la requête d’un frère affligé qui voulait que les enfants de Dieu prient pour lui. Nous avons prié pour ce frère malade et sur le point de mourir. Le frère Conradi s’est adressé quelques instants à l’assemblée.2MI 123.1

    Le 31 mai. Je me suis bien reposée pendant la nuit, mais je ne parviens toujours pas à manger. Nous sommes partis vers 11 heures en direction de Hambourg. Nous avons changé de voitures à Düsseldorf. Nous avons été obligés de patienter pendant deux heures à la gare, ce qui a été l’occasion pour nous d’étudier la nature humaine et d’être les témoins de la vanité de ceux qui allaient et venaient. Cela a suscité en moi de douloureuses pensées. Deux jeunes femmes sont entrées dans les toilettes, se sont regardées dans le miroir et ont cherché à améliorer autant que possible leur apparence, s’exhibant devant le miroir, tournaient sur elles-mêmes, puis appliquant de la poudre sur leur visage. Oh, ai-je pensé, si elles avaient la moitié de cette volonté pour mettre en avant la beauté de caractère selon le grand critère2MI 123.2

    de la loi de Dieu, son miroir, son détecteur de défauts de caractère, elles feraient preuve de bien moins de vanité envers leur apparence extérieure et s intéresseraient bien plus aux ornements intérieurs, la perfection du caractère et la possession de l'humilité du Christ.2MI 124.1

    À 14 heures, nous nous sommes à nouveau installés dans le compartiment réservé aux femmes, avec tout le confort. Nous étions heureuses d’être seules et avons pu nous reposer. J’étais malade et fatiguée, toujours incapable de manger. Nous n’avons pas eu d’autre changement avant d’atteindre Altona, à environ trente minutes de Hambourg. Nous avons assisté à une scène particulière : un bateau sur l’eau ou un entrepôt au bord de l’eau était en feu. Certains ont pensé que du pétrole avait dû exploser. Les flammes étaient très hautes et la lumière intense avec une portée importante. Nous avons effectué un dernier changement à Altona, sans autre incident après cela. — Manuscript 32, 1887, p. 1-9, Manuscrit entier (” Journal, « Visit to Germany » [Visite en Allemagne], 26-31 mai 1887).2MI 124.2

    Une rencontre parquée par le progrès ; Derniers conciles européens auxquels a assisté Ellen White, à Moss, en Norvège, en 1887.2MI 124.3

    [Extraits du journal d’Ellen G. White]

    Vers midi [le jeudi 9 juin 1887] nous avons atteint notre destination [Moss, en Norvège], un endroit magnifique. Les tentes étaient plantées dans une pinède. Une maison avait été louée pour les personnes venues de loin et ne pouvant dormir sur le sol. Elle comportait plusieurs chambres confortables. Nous nous trouvons dans une maison construite sur un terrain surélevé donnant sur l’eau. Le paysage est agréable. Tout est confortable et nous nous attendons à beaucoup apprécier notre séjour ici. [...]2MI 124.4

    C’est le premier camp meeting encore jamais organisé en Europe et l’endroit a suscité un grand émoi. Nous espérons que cette rencontre produira une telle impression sur les esprits et que nous pourrons organiser d’autres camps meetings après celui-ci, non seulement en Norvège, mais aussi en Suède et au Danemark. Cela permettra aux personnes que nous n’avons pu atteindre auparavant de façon ordinaire de découvrir plus directement la vérité.2MI 124.5

    Moss, Norvège, le [vendredi] 10 juin 1887. Je me suis levée à 4 heures du matin. Après avoir longuement prié, j’ai commencé à écrire. C’est une belle journée, bien qu’il y ait quelques nuages et qu’il ne fasse pas très chaud. Je me suis reposée de 22 heures à 3 heures du matin. Je n’ai pu dormir davantage. Le soleil brille depuis une demi-heure. Nous avons retrouvé nos amis d’Amérique et sommes heureux de les revoir. De nombreuses personnes vont assister à la rencontre. [...]2MI 125.1

    Moss» Norvège, le [sabbat] 11 juin 1887. J’ai passé une nuit sans sommeil. Je me sens très faible. On m’a demandé de prendre la parole lors de l’École du sabbat, traduite par le frère Olsen. 11 est agréable de voir tant de personnes à l’École du sabbat. Tous les enfants semblent vifs et intéressés. Le frère Matteson a prêché dans la matinée devant une grande assemblée.2MI 125.2

    Ma réunion était fixée à 14 heures 30. J’ai essayé d’aller droit au but et ai invité ceux qui désiraient se donner entièrement au Seigneur, ceux qui étaient retombés dans le péché et ceux qui désiraient se confier au Seigneur pour la première fois à s’approcher. La grande tente était pleine, et il était difficile de libérer des places assises pour les nombreuses personnes qui s’avançaient. Elles ont eu l’occasion d’exprimer leurs sentiments et de témoigner, parfois dans les pleurs. Un temps de prière a suivi. Puis il y a eu des rencontres dans les tentes, ainsi que des réunions pour les enfants, ce qui a été une très bonne chose.2MI 125.3

    Moss, Norvège, le [dimanche] 12 juin 1887. C’est une autre belle journée. Beaucoup de personnes de l’extérieur sont venues aujourd’hui. Il y avait foule à l’intérieur et à l’extérieur de la tente. Le pasteur Waggoner a parlé de la loi et de l’Évangile, et ses paroles ont suscité un grand intérêt. Le pasteur Matteson a traduit ses propos.2MI 125.4

    Dans l’après-midi, à 14 heures 30, je me suis adressée aux foules sous la tente, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dehors. J’ai abordé l’ascension et le retour du Christ. J’ai été profondément émue en parlant. Bien qu’un grand nombre de personnes étaient debout, faute de sièges, il n’y avait ni bruit, ni confusion. Tout le monde écoutait avec respect les paroles prononcées. Dans tous nos camps meetings en Amérique, je n’avais jamais vu d’assemblée aussi intelligente.2MI 125.5

    Le Seigneur m’a donné la force de parler dans la puissance et la démonstration de l’Esprit. Le pasteur Matteson m’a dit qu’il n’avait jamais été autant béni qu’en traduisant mes paroles cet après-midi. Beaucoup d’incroyants dans l’assemblée ont été touchés aux larmes.2MI 126.1

    Le frère Matteson a pris la parole à 17 heures et l’assemblée était nombreuse, plus que dans la journée. Le prêtre de Moss avait publié un article dans le journal en y faisant des déclarations concernant notre foi et ridiculisant nos doctrines. Il a voulu faire de fausses déclarations sur nous. Le frère Matteson a évoqué ces articles de façon pertinente. L’un de nos frères américains a pris la parole au cours de la soirée, concluant ainsi la journée la plus importante de notre camp meeting.2MI 126.2

    Moss, Norvège, le [lundi] 13 juin 1887. Nous sommes bénis d’une autre belle journée. Il fait plus chaud aujourd’hui. Nous avons appris que la rencontre de dimanche a suscité un grand intérêt. On atteste que les bénédictions du Seigneur ont reposé sur le camp tôt le matin jusqu'au soir. Il est merveilleux de constater que les personnes qui assistent à cette rencontre soient si disciplinées. Et les personnes extérieures sont stupéfaites du fait que nos réunions soient exemptes de démonstrations bruyantes et de toute excitation extrême qui caractérisent tant de campagnes de réveil.2MI 126.3

    Nous devons reconnaître que ce camp meeting a été un succès. La nouvelle va se rependre partout dans ces royaumes : en Suède, en Norvège et au Danemark. Cela ouvrira la voie à d’autres camps meetings ailleurs. Beaucoup étaient venus à celui-ci avec crainte et tremblements, pensant courir un risque en vivant sous des tentes. Mais en voyant les agencements - des poêles sous les tentes en cas de temps froid ou pluvieux - leur peur avait disparu. Conquis par la beauté et le parfum de la pinède, ainsi que par la propreté et le confort des tentes, ils ont affirmé que, s’ils avaient su, ils se seraient eux-mêmes préparés à occuper une tente. La peur et l’inquiétude qu’avait suscitées ce camp meeting ayant disparu, la voie était ouverte à d’autres camps meetings en cette région.2MI 126.4

    La journée a été essentiellement consacrée aux réunions administratives. Le pasteur Haskell a prêché dans l’après-midi. Les choses ont beaucoup avancé par rapport aux précédentes réunions en ces royaumes. Nos frères de Norvège n’avaient jusqu’alors pas encore totalement accepté le système de la dîme. Certains se sont opposés à cette particularité dans notre travail, affirmant que cela n’était pas exigé d’eux. Mais, quand il leur a été montré que c’était prévu dans la Bible, ordonné par Dieu depuis le début, qu’il avait déjà une Eglise aux temps de Noé et d'Abraham et qu’il incombait aux croyants de tous âges du monde entier de faire avancer sa cause sur la terre, de faire comprendre aux hommes que Dieu était l’auteur de toute bénédiction, qu’il souhaitait qu’on lui restitue en dîmes et offrandes une partie des dons accordés, ils ont vu cette question sous une nouvelle lumière. La résolution de ne pas être négligents en cela, l’ordre de Dieu, a été votée à l’unanimité. Il a été précisé que nul ne pouvait forcer qui que ce soit à payer la dîme. Dieu n’y contraint pas plus l’homme qu’il ne l’oblige à observer le sabbat. C’était le sabbat de Dieu, son temps sain et qui devait être considéré comme tel par l’homme. Mais celui-ci doit obéir volontairement et à la fois observer le sabbat et ne pas voler Dieu en s’appropriant ce temps sacré ou en dépensant une partie des dîmes et des offrandes que le Seigneur a demandées que nous lui rendions.2MI 126.5

    Moss, Norvège, le [mardi] 14 juin 1887. Une autre journée magnifique. Il est 15 heures et le soleil s’invite sans réserve par la fenêtre de ma chambre. Aujourd’hui, la sœur Ings se rend, en compagnie d’autres personnes, à Christiania. Le retour est prévu ce soir. Depuis maintenant quatre semaines, je me sens mieux. Je loue le Seigneur pour ces attentions qui me viennent de Dieu. Les participants du camp meeting rentrent maintenant chez eux et le comité administratif, ainsi que le concile commencent aujourd’hui. Le frère Sands Lane est arrivé hier matin.2MI 127.1

    Ce matin, à 9 heures, je me suis rendue au concile [le Cinquième concile européen qui s’est tenu du 14 au 21 juin] et ai écouté les témoignages concernant le colportage et le porte à porte. Le pasteur Matteson a relaté une merveilleuse expérience dans son école, l’hiver dernier, lors de la formation des colporteurs à la lecture biblique. Les frères Conradi, Hendrickson, Olsen et Lane ont évoqué quelques anecdotes de cette œuvre. J’ai été la dernière à témoigner et le Seigneur s’est posé sur moi, alors que je tentais de présenter ses bontés envers moi, ainsi que la grâce et la puissance qu’il avait déversées en me donnant la force de témoigner sur les lieux que nous avions visité depuis notre départ de Bâle. Mon cœur s’est brisé devant le Seigneur à la vue de sa force et de sa présence qu’il m’avait accordées. Dans l’après-midi, j’ai à nouveau parlé de notre mission, de son ampleur et des raisons pour lesquelles nous devions croire que le Seigneur nous précéderait et nous accorderait son Esprit et sa puissance dans une large mesure, si nous marchions humblement devant lui, dépendions entièrement de lui et donnions gloire à son saint nom pour tout ce qui était accompli.2MI 127.2

    Moss, Norvège, le [mercredi] 15 juin 1887. Dieu nous accorde à nouveau une matinée belle et claire. Les oiseaux font retentir leurs chants de louange à leur Créateur, et nos coeurs sont remplis de louange et d’amour pour sa grande bonté et sa bienveillant à l’égard des fils des hommes. Hier, la sœur Ings a passé la journée à Christiania. J’ai attendu son retour et le bateau n’est pas arrivé avant 22 heures 30. Je ne me suis endormie qu’à minuit.2MI 128.1

    Je me suis rendue au concile et ai été vivement intéressée. J’ai pu évoquer la possibilité d’accomplir un travail bien plus important que ce que nous avons fait jusqu’au présent et ai essayé de faire comprendre à nos frères que nous aurions pu faire bien plus s’ils s’étaient donnés plus de peine, même au prix de grandes dépenses, pour former les étudiants avant de les envoyer travailler sur le champ de travail. Ils ont été envoyés et ont éprouvé leurs dons sans avoir pu passer du temps avec des travailleurs expérimentés qui auraient pu les aider et les instruire. Au lieu de cela, ils sont allés seuls et n’ont pu acquérir des habitudes sérieuses. Ils n’ont pas grandi et n’ont pas développé toutes les capacités qui leur auraient permis de devenir des hommes selon les Écritures. Ils avaient des connaissances et pouvaient prêcher sur certains sujets mais, quand on leur demandait de parler de questions relatives aux prophéties ils répondaient qu’ils ne pouvaient s’exprimer pour ne pas avoir étudié le sujet.2MI 128.2

    À présent, de tels prédicateurs ne peuvent pleinement exercer leur ministère. Ils sont déficients. Si on ne leur avait pas permis de travailler sur le terrain avant d’avoir acquis les aptitudes requises pour ce travail, ils se seraient trouvés là où ils auraient pu croître et être encouragées. Mais ils n’avaient aucune expérience des meilleures méthodes de travail et ont amené très peu d’âmes à la vérité. La Fédération s’est lassée de lever des fonds car on voyait peut de résultats, et cette réduction des salaires a découragé certains qui, avec une charge de travail appropriée, auraient pourtant pu devenir de bons ouvriers. Démoralisés, ils ont quitté la mission pour faire autre chose. Ces rencontres ont un intérêt particulier et béniront tous ceux qui y assistent. Des sujets importants sont amenés et étudiés, et nous croyons que tout cela est positif.2MI 128.3

    Moss, Norvège, le [jeudi] 16 juin 1887. Je me suis levée ce matin à 4 heures. Je me suis bien reposée pendant la nuit. Les oiseaux chantent. Le temps semble être à la pluie, mais il est doux, et je suis remplie de reconnaissance car Dieu préserve mes forces. J‘aspire à vivre près de Jésus et désire faire de lui mon conseiller, mon soutien et mon tout en tout.2MI 129.1

    Nous avons eu un sujet important à traiter au concile d’aujourd’hui : la formation des hommes au ministère, avant de leur attribuer le diplôme. Un travail important les attend et, pour garantir leur départ, on leur permettait d’éprouver leurs dons sans être correctement préparés, que ce soit à l’école académique ou dans la connaissance de la Bible. Il est d’abord nécessaire d’évaluer les connaissances qu’a chaque étudiant des Écritures avant d’être envoyé sur le terrain pour enseigner d’autres personnes. Ceci n’a pas été fait jusqu’à présent. Beaucoup ont donc effectué un travail très infructueux et n’ont pu faire un rapport de réussite. Ils se sont découragés et ont découragé la Fédération qui a jugé que ce temps et ce travail ne méritaient pas d’être autant rémunéré. Et cela les a encore plus démoralisé et a dissuadé beaucoup de personnes de s’engager dans ce travail, alors qu’avec une formation et un enseignement adéquats, ils auraient fait de bons ouvriers et des pasteurs compétents. J’ai également parlé de vigilance quant à la tenue vestimentaire de ceux qui viennent d’Amérique et qui retournent en Amérique. [...]2MI 129.2

    Moss, Norvège, le [vendredi] 17 juin 1887. Je me suis levée à 3 heures. Le soleil resplendit par mes fenêtres aujourd’hui. Nous quittons nos frères de la Mission britannique et ceux qui sont en route pour l’Afrique pour devenir des missionnaires en ce champ lointain. J’ai assisté à la rencontre du matin. J’ai pris la parole un court moment sur la pertinence de la venue du frère Starr en Europe. J’ai rendu visite au propriétaire des lieux, M. Erikson et sa famille. Je n’ai pas pu rester très longtemps, mais c’était un entretien agréable. Il m’a gentiment et généreusement proposé de laisser la gouvernante de ses enfants, qu’il avait adoptée, prendre son attelage afin de nous conduire à travers l’île pour voir les lieux les plus intéressants. Nous sommes ensuite rentrés et avons pris congé de nos frères missionnaires, pensant peut-être ne plus jamais revoir en ce monde ceux qui se rendent au champ missionnaire si éloigné d’Afrique. Que Dieu les accompagne, c’est notre fervente prière. [...]2MI 129.3

    Sabbat matin 18 juin 1887. Le pasteur Matteson a prêché ce matinlà. L’après-midi, j’ai pris la parole sur Galates 6.7,8. Nous avons eu une rencontre solennelle. Je les ai appelés à s’avancer pour prier et, avec solennité et ferveur, nous avons recherché le Seigneur. Ensuite, plusieurs ont fait des témoignages excellents et profonds.2MI 130.1

    Après la réunion, j’ai rencontré le frère Ottosen. Les frères Matteson et Olsen étaient avec moi. Avant la fin de notre discussion, la soeur Olsen m’a dit que la propriétaire de la maison souhaitait me parler. Elle était venue de la ville où elle tient un hôtel et pensait que j’allais prendre la parole à 17 heures. Elle était très déçue, mais nous avons passé un bon moment. Je lui ai donné Life of Christ [La vie du Christ] en danois. Elle m’a demandé de prier pour elle pour voir la lumière, ainsi que toute la vérité. [...]2MI 130.2

    Moss, Norvège, le [dimanche] 19 juin 1887. Je me suis levée à 4 heures et il était évident que j’avais respiré un air malsain toute la nuit. [...] Après le petit-déjeuner, la soeur Ings et moi sommes allées marcher hors du campement. Nous avons trouvé un coin tranquille et avons étendu notre fourrure et rédigé une lettre importante de dix pages destinée aux missionnaires se rendant en Afrique.2MI 130.3

    Le pasteur Haskell a pris la parole le matin. L’après-midi, j’ai abordé le sujet de la tempérance devant une assemblée intéressée. [...]2MI 130.4

    Christiana, Norvège, le [lundi] 20 juin 1887. Nous avons quitté Moss hier matin. On nous a emmenés en voiture jusqu’au train et nous avons mis trois heures pour arriver jusqu’ici. Je me suis allongée et ai dormi un peu, mais je me sens très lasse. Nous sommes allés en voiture chez le frère Ole A. Olsen et avons eu l’opportunité belle et appropriée de nous reposer. J’ai pu m’assoir mais, pour quelques instants. Il semblait que j’étais au bord de l’épuisement total. Je n’ai pas d’appétit.2MI 130.5

    Nous avons quitté Willie, le pasteur Conradi, le pasteur Whitney, le pasteur Haskell et le pasteur Waggoner aux alentours de 9 heures. Ils ont pris le train pour des destinations différentes. Le frère Haskell se rend en Angleterre. Le reste du groupe s’en va à Stuttgart, en Allemagne, et visiter d’autres villes allemandes. Le frère Ole A. Olsen, le frère Ings, sa femme et moi allons à Stockholm, en Suède. — Manuscript 34, 1887, p. 1-9 (” Journal, « Third Visit to Norway » [Troisième visite en Norvège], 19-22 juin 1887).2MI 130.6

    Mardi 29 juin 1887. Nous avons pris le bateau à vapeur Princess Elizabeth à 10 heures pour traverser la Manche, en direction de 1'Angleterre. C’est un grand bateau. [...]2MI 131.1

    La traversée a été agréable. Nous n’avons même pas eu le mal de mer. Vers 6 heures, nous avons quitté le bateau pour prendre le train, puis avons mangé notre casse-croute. Nous sommes arrivés à Londres vers 8 heures. Nous avons effectué neuf kilomètres en voiture à travers la ville et avons dû attendre une heure. Aux alentours de 9 heures, nous avons pris place à bord de la troisième classe du train pour nous rendre à Kettering où nous sommes arrivés à 11 heures 30. Le frère Dorland nous attendait et il nous a emmenés chez lui où nous avons été accueillis par la soeur Dorland.2MI 131.2

    Kettering, Angleterre, le 30 juin 1887. Nous avons peu dormi la nuit dernière. Nous avons souffert de la chaleur. Le temps est agréable en Angleterre, à cette période de l’année. Je me suis levée à 4 heures, mais étais éveillée depuis 3 heures. J’ai commencé à écrire. J’ai corrigé plusieurs discours matinaux faits à Baie. Nous avons appris que ceux qui avaient quitté Christiana - le pasteur frère Waggoner, William C. White, le frère Whitney, le pasteur Haskell - étaient tous malades. La traversée de la mer Baltique avait été très difficile. [...] Nous sommes sortis faire des courses sur la grande place du marché. Je me suis acheté des chaussures. [...]2MI 131.3

    Kettering, Angleterre, le 2 juillet 1887. Sabbat matin. Il fait très chaud. Je n’étais plus parvenue à dormir depuis 3 heures 30. J’ai commencé à écrire. Je ressens profondément le besoin du soutien particulier du Seigneur pour gagner des âmes à Jésus-Christ. « Sans moi vous ne pouvez rien faire ”, dit le Christ (Jean 15.5). Que nous sommes faibles, par nos propres forces finies ! Nous voulons travailler pour le Maître. Je veux plaire à Jésus qui m’a aimée et qui est mort pour moi. Mon âme soupire désespérément après la paix douce et constante qui vient de lui. Je veux que Jésus soit sans cesse dans mes pensées.2MI 131.4

    À 10 heures, la voiture est venue nous chercher pour nous emmener sur le lieu de la rencontre. C’est une salle de bonne taille. Ses murs sont en métal et le soleil qui tape a fait de la pièce un véritable four. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées. Je leur ai parlé du texte de Hébreux 12.1-4. Malgré la grosse chaleur, le Seigneur m’a permis de parler avec aisance. À midi, la voiture était à la porte et nous sommes rentrés avec au cœur un désir profond et sincère pour les personnes à qui nous nous sommes adressés. Nous savions que beaucoup devaient passer par une véritable conversion à Dieu car autrement, elles ne pourraient garder la vérité, ni résister à la tentation.2MI 131.5

    À 15 heures, nous avons de nouveau parlé à l’église de Kettering sur Matthieu 22.11-14. C’est un sujet des plus solennels et le Seigneur a mis sur mon coeur la terrible situation de ceux que Jésus trouvera sans vêtement de noces, le jour où il viendra voir ses invités. Je pense que beaucoup ont été touchés. Après cette présentation, il y a eu une rencontre d’échanges et de nombreux témoignages ont été rendus, mais j’ai senti que des âmes étaient en danger. Certaines étaient indécises et j’ai supplié tous ceux qui n’étaient pas vraiment du côté du Seigneur de prendre en ce jour une décision : celle de briser les chaînes des puissances de Satan et d’appartenir totalement au Seigneur. Je leur ai donné la possibilité de s’avancer.2MI 132.1

    Un petit nombre de personnes se sont approchées. Parmi elles se trouvaient deux cas intéressants : un homme et sa femme, assez jeunes. Lui était contremaître et dirigeait des équipes dans le bâtiment. Il faisait preuve d’une grande intempérance : il était souvent ivre plusieurs jours de suite. Il avait une apparence physique noble et agréable, mais c’était sa grande faiblesse. Il avait pris l’habitude de l’intempérance et laissait le démon de l’appétit le contrôler. Ses forces morales semblaient trop insuffisantes pour surmonter cet appétit. Sa femme était fière et aimait le monde. Tous deux étaient convaincus de l’importance de la vérité, mais n’avaient jamais fait l’expérience de la véritable religion.2MI 132.2

    Je sais que ces âmes avaient besoin de Jésus, qu’elles avaient alors besoin de son aide. Autrement, elles n’auront jamais la force de vaincre le monde et les appétits corrompus, et d’emprunter le chemin de l’humble obéissance. Nous avons prié pour ces âmes, puis les avons invitées à prendre librement la parole, ce qui les fortifierait. Nous savons que le Seigneur les a réprimandés pour les attirer à lui. Récemment, deux petits enfants sont tombés malades et sont décédés. Cela a été pour eux une terrible épreuve, mais elle a adouci leur cœur et réveillé en eux le désir de changer. Tous les deux ont témoigné et, avec une grande simplicité et le sentiment profond de leur détermination, nous devons les remettre entre les mains de Dieu pour qu’il les dirige et les guide. Il le fera s’ils acceptent de se soumettre à lui, le fidèle Créateur. Quelle terrible plaie que l’intempérance ! 2MI 132.3

    Kettering, Angleterre, le 3 juillet 1887. Je me suis levée à 4 heures 45 et constate qu’une autre chaude journée s’annonce. Willie est parti à Londres à 9 heures.2MI 132.4

    J’ai parlé à l’église et aux visiteurs dimanche après-midi, à 17 heures. La salle avait une belle surface, mais n’était pas correctement ventilée, ce qui était très désagréable et trop chaud. J’ai pu parler avec aisance. Un certain nombre de non croyants étaient présents.[...]2MI 133.1

    Londres, le 4 juillet 1887. Nous avons quitté Kettering vers 9 heures du matin. Nous avons mis deux heures pour arriver à Londres. Nous avons à nouveau rencontré nos frères et sœurs qui devaient bientôt partir pour l’Afrique du Sud. Nous avons pris le train pour Holloway. C’est un joli village dans la banlieue de Londres. [...] Nous nous sommes arrêtés dans une maison occupée par deux sœurs qui donnaient des études bibliques et s’efforçaient d’atteindre les classes supérieures. Elles étaient bien situées et faisaient ce qu’elles pouvaient pour accomplir leur mission. Nous sommes passés voir la sœur Marsh, qui observe le sabbat depuis plusieurs années. Son mari est gardien de prison. Ils vivent près de la prison. La vue de tous ces détenus faisant une demi-heure d’exercice entre ces murs, surveillés de près par des officiers, était bien triste. Nous avons passé un peu de temps avec nos amis en partance pour l’Afrique du Sud et avons parlé de la façon dont la mission devait débuter et être menée à bien dans leur nouveau champ. Nous avons prié et l’Esprit de Dieu est venu parmi nous. Nous savions que c’était notre dernière rencontre.2MI 133.2

    Londres, le 5 juillet 1887. Nous sommes allés en ville pour faire des courses. Puis nous avons pris une voiture et sommes allés au port pour dire au revoir à nos frères et sœurs en route pour l’Afrique. Nous n’avons pas pu retenir nos larmes en les quittant. [...]2MI 133.3

    Londres” le 7 juillet 1887. A l’hôtel, j’ai continué à écrire sur des sujets importants et ai fait quelques courses. J’ai eu une longue discussion avec le frère Haskell sur de nombreux aspects importants de notre travail.2MI 133.4

    Le 8 juillet 1887. Nous avons quitté Londres en compagnie du frère et de la sœur Ings pour nous rendre à Southampton en train. Je me suis allongée pendant la plupart du trajet et ai dormi un peu. Nous allions mettre environ deux heures et demi pour atteindre Southampton. Nous avons retrouvé la sœur Phipson et avons dîné avec elle. Elle vit dans un grand appartement qu’elle loue, et sa mère vit avec elle. [...] Le pasteur Haskell est arrivé par un autre train, plus tard. Vendredi soir, il a pris la parole dans la salle louée pour les rencontres.2MI 133.5

    Southampton, Angleterre, le 9 juillet 1887. J’ai parlé à la petite congrégation, le sabbat après-midi. Il faisait très chaud. J’ai parlé avec aise. Nous avons eu une réunion de partage.2MI 134.1

    Southampton, Angleterre, le 10 juillet 1887. Le pasteur Haskell a parlé le matin. Peu de visiteurs de l’extérieur étaient présents. Dans l’après-midi, il y en a eu davantage. J’ai pris la parole à 17 heures. « Que votre coeur ne se trouble pas » (Jean 14.1). Le Seigneur m’a aidée à parler. Autrement, je n’y serais pas parvenue. [...] L’assistance a écouté avec attention. Une femme est venue me voir et m’a demandé une interview pour laquelle nous avons fixé un rendez-vous. — Manuscript 36, 1887, p. 1,2, 4-6. (” Journal, « Third Visit to England » [Troisième visite en Angleterre], 20 juin-10 juillet 1887).2MI 134.2

    [L’ensemble des conseils diététiques se trouve dans Conseils sur la nutrition et les aliments. Les ressources qui ont été sollicitée définissent le contexte européen. — Arthur L. White].2MI 134.3

    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents