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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique - Contents
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    Les Pères apostoliques - Où est l’Esprit de Dieu ?

    La plupart des mots dont la racine est prophe 777Ils apparaissent 74 fois, dans 66 versets et sous 17 formes chez les Pères apostoliques. On en dénombre 30 uniquement chez Barnabé, et la plupart de ces termes sont relatifs aux prophètes israélites des Écritures hébraïques témoignant au sujet de Jésus-Christ, de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. Barnabé considère comme faisant partie de la littérature prophétique ce qui est actuellement classé parmi les écrits pseudépigraphiques ou non canoniques comme 4 Esdras et Hénoch. Leur emploi littéraire est similaire à la façon dont les prophètes de la Bible hébraïque comme Ésaïe et Daniel sont cités comme étant «les Écritures» (e graphe), bien que Barnabé n’introduise pas Hénoch en utilisant le mot prophète ou des termes associés (Barnabé 4.3 ; 16.5,6). Certaines autres références au sujet de Jésus-Christ sont tirées de sources qui nous sont inconnues. Cela suggère que, pour Barnabé, l’esprit de prophétie n’était pas, comme les autres écrits chrétiens, cantonnés à ce que nous considérons comme des écrits inspirés. Toutes les références aux Pères apostoliques, à la fois dans les traductions en grec et en anglais, sont tirées de The Apostolic Fathers, ed., transl. Bart Ehrman, Loeb Classical Library, pp. 24, 25 (Cambridge, Mass. : Harvard University Press, 2003). dans les écrits qui furent préservés aussitôt après la période du Nouveau Testament se trouvent dans l’épître de Barnabé 778Cette épître est anonyme, mais elle fut rapidement attribuée à Barnabé, le compagnon de Paul. Elle était très appréciée des chrétiens, et par conséquent, elle fut incluse dans l’un des manuscrits les plus importants du Nouveau Testament (avec le Pasteur d’Hermas), Codex Sinaiticus. Ce traité fut probablement écrit entre les années 90 et 120 à Alexandrie, en Égypte. Son thème principal est l’interprétation des Écritures hébraïques, en raison de l’interprétation incorrecte des Juifs. L’auteur comprend la condamnation des Israélites de façon littérale tout en donnant un sens symbolique/allégorique à leurs lois comme le sabbat, la circoncision, les sacrifices et ce qui est casher. Sa deuxième partie (les chapitres 18 à 20) contient des prescriptions similaires à celles de Didachè, «qui étaient probablement un ensemble d’instructions juives adoptées plus tard par un auteur chrétien et répandues largement au début de l’histoire de l’Église» (The Apostolic Fathers, vol. 2, p. 5). Pour plus d’informations, voir pp. 3-9., dans un document appelé la Didachè 779Il s’agit du premier manuel chrétien connu, de la fin du Ier siècle ou du début du IIe. Il décrit les rites chrétiens comme le baptême et l’eucharistie, «ainsi que des instructions relatives aux apôtres et aux prophètes chrétiens itinérants avant que la hiérarchie de l’Église n’existe avec les évêques, les presbytres et les diacres» (The Apostolic Fathers, vol. 1, p. 405). et dans une œuvre appelée Le Pasteur d’Hermas 780D’après la façon dont il était utilisé aux IIe et IIIe siècles, ce livre était le plus populaire des livres chrétiens après le Nouveau Testament parmi les premiers chrétiens. Il contenait un ensemble de «vision», de «commandements/mandats» et des «paraboles/similitudes» reçues par Hermas grâce à l’intermédiaire d’un ange. C’est important dans le cadre de notre étude sur le don de prophétie, car cela montre que la notion de révélation par le moyen de visions était largement acceptée par les premiers chrétiens. D’après la façon dont ce livre était utilisé au IIe siècle, on pense que son auteur était de Rome et qu’il vécut au début du IIe siècle. Son message principal est un appel adressé à l’Église afin qu’elle se repente de ses péchés relatifs aux relations familiales, à la richesse, aux transactions commerciales et à l’indécision vis-à-vis de Dieu. (Pour plus d’informations, voir The Apostolic Fathers, vol. 2, pp. 162-169).. L’étude de leur occurrence dans ces documents nous permet de comprendre quelle était la perception des premiers auteurs chrétiens du don de prophétie. Bien souvent, l’Esprit de prophétie est l’équivalent des Écritures hébraïques (l’Ancien Testament) qui témoigne de Jésus comme étant le Messie. Ce don continua d’être exercé par les apôtres qui témoignèrent également au sujet de Jésus, le Christ divin, puis au sein de l’Église post-apostolique par ses enseignants et ses prédicateurs.DDP 240.1

    C’est dans l’épître de Barnabé, l’un des livres désormais considérés comme les œuvres des Pères apostoliques, que nous trouvons le plus grand nombre de références relatives aux prophètes. La première référence résume l’essence de ce que signifiait être un prophète à cette époque. Le Maître, en effet, nous a révélé par les prophètes les choses passées et présentes, et nous a donné de goûter par avance aux choses futures. (Barnabé 1.7) La même idée est évoquée dans la lettre d’Ignace aux Philadelphiens : Et aimons aussi les prophètes, car eux aussi ont annoncé l’Évangile [katēngelkenai] (5.2). Tout d’abord, un prophète est quelqu’un qui parle de la part de Dieu au sujet de Jésus - ce qu’il s’est passé et ce qui est aujourd’hui. Ainsi, il enseigne la vérité. La première caractéristique d’un prophète est de proclamer, ce qu’explique Ignace en utilisant un synonyme (katangellō) du verbe prophēteuō. Cependant, un prophète n’est pas un simple orateur, mais quelqu’un qui annonce la vérité de Dieu concernant Jésus.DDP 241.1

    Cet objectifherméneutique concernant Jésus-Christ est central dans la définition d’un véritable prophète des Pères apostoliques 781 Cela se poursuit avec les Pères de l’Église. Voir plus récemment Michael Graves, The Inspiration and Interpretation of Scripture : What the Early Church Can Teach Us (Grand Rapids : Eerdmans, 2014), pp. 32, 55-60.. La lecture christologique des Écritures hébraïques poussa l’auteur de 1 Clément, par exemple, à identifier Rahab comme une prophétesse. C’est à cause de sa foi et de son hospitalité que fut sauvée Rahab la prostituée. [...] Ils lui proposèrent encore un signal, qui consistait à suspendre à sa maison une corde de pourpre ; ils montraient ainsi que c’est par le sang du Seigneur que se ferait la rédemption de tous ceux qui croient et qui espèrent en Dieu. Vous le voyez, bien-aimés, en cette femme il n’y avait pas seulement la foi, mais encore le don de prophétie. (1 Clément 12.1-8) Barnabé considérait aussi que Jésus était l’objectif principal du don de prophétie. Apprenez-le : Les prophètes ont reçu de lui la grâce de prophétiser à son sujet. (Barnabé 5.5,6) De la même façon il fit une autre déclaration à propos de la croix par un autre prophète qui dit : Quand ces choses s’accompliront- elles ? [4 Esdras 4.33] dit le Seigneur. Quand un arbre tombera et se relèvera, et quand le sang coulera d’un arbre [4 Esdras 5.5]. (Barnabé 12.1)DDP 241.2

    En raison de cette approche christocentrique, les Pères apostoliques pouvaient revendiquer les Écritures hébraïques comme étant les leurs, comme s’il s’agissait d’Écritures chrétiennes et non juives 782The Apostolic Fathers, vol. 2, p. 3.. De plus, cette perspective christologique était la raison justifiant l’évaluation des prophètes car, comme nous le verrons, certaines personnes affirmaient être des prophètes ; elles enseignaient et se comportaient d’une manière que les Pères apostoliques considéraient comme non conforme à l’enseignement de Jésus. Dans Didachè, nous trouvons l’explication la plus longue de l’Église primitive sur la façon dont les chrétiens devraient traiter ceux qui s’attribuaient le titre de prophètes (Didachè 10.7-13.4 ; 15.1,2). Voici la citation dans son intégralité :DDP 241.3

    «Mais laissez les prophètes faire des actions de grâce (eucharistein). Si donc quelqu’un vient et vous enseigne tout ce qui vient d’être dit, recevez-le. Seulement, si ce docteur se dévoie et vous donne un autre enseignement de manière à renverser (celui que vous avez reçu), ne l’écoutez pas ; d’autre part, s’il enseigne de manière à confirmer la justice et la connaissance du Seigneur, recevez-le comme le Seigneur. Quant aux apôtres et aux prophètes, agissez ainsi, selon le précepte de l’Évangile. Que tout apôtre venant à vous soit reçu comme le Seigneur. Mais il ne restera qu’un jour, deux s’il est besoin ; s’il reste trois jours, c’est un faux prophète. En partant, que l’apôtre ne prenne rien, sinon le pain suffisant pour atteindre l’endroit où il passera la nuit ; s’il demande de l’argent, c’est un faux prophète. Tout prophète qui parle en esprit, ne le mettez pas à l’épreuve et ne le jugez pas, car tout péché sera remis, mais ce péché-là ne sera pas remis. Cependant tout homme qui parle en esprit n’est pas prophète, à moins qu’il n’ait les manières d’être du Seigneur. C’est donc à leur conduite qu’on reconnaîtra le faux prophète et le vrai. Et aucun prophète qui dit en esprit de dresser la table n’en doit manger ; s’il en mange, c’est un faux prophète. Tout prophète qui enseigne la vérité, s’il ne fait pas ce qu’il enseigne, est un faux prophète. Tout prophète éprouvé, véridique, agissant en vue du mystère terrestre de l’Église, mais n’enseignant pas aux autres à faire tout ce qu’il fait lui-même ne sera pas jugé parmi vous, car c’est à Dieu qu’il appartient de le juger; les anciens prophètes ont également fait des choses semblables. Mais si quelqu’un vous dit, parlant en esprit : Donne-moi de l’argent ou autre chose, ne l’écoutez pas. Cependant, si c’est pour d’autres personnes qui sont dans l’indigence qu’il a dit de donner, que personne ne le juge. Que quiconque vient au nom du Seigneur soit reçu. Puis, après l’avoir mis à l’épreuve, vous le connaîtrez, car vous aurez l’intelligence de la droite et de la gauche.» (Didachè 10.7-12.1)DDP 242.1

    D’après ce manuel chrétien, il y avait des prophètes à la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle. Le rôle des prophètes, des apôtres et des enseignants est considéré comme étant identique et consistait à parler de la part de Dieu. Ces trois dons spirituels, comme l’indique 1 Corinthiens 12.28,29, étaient exercés par les prédicateurs itinérants de l’époque. Notez que l’auteur recommande ceci à l’Église concernant les prophètes et les apôtres : «Que tout apôtre venant à vous soit reçu comme le Seigneur. Mais il ne restera qu’un jour, deux s’il est besoin ; s’il reste trois jours, c’est un faux prophète.» (11.5) Cependant, «en partant, que l’apôtre ne prenne rien, sinon le pain suffisant pour atteindre l’endroit où il passera la nuit; s’il demande de l’argent, c’est un faux prophète» (11.6) Les apôtres et les prophètes étaient aussi considérés comme des enseignants de la vérité (didaskōn tēn alētheian), parlant par l’Esprit (11.8). Le caractère interchangeable de ces dons spirituels suggère qu’aux débuts du christianisme, ces rôles se recoupaient (apôtres - prophètes - enseignants) 783Voir Aune, p. 201..DDP 242.2

    Par conséquent, le premier critère permettant de définir un prophète, un apôtre ou un enseignant est la conformité à la vérité (11.1,10) puisque la fonction relative à ces trois dons spirituels est la proclamation de la Parole de Dieu. Dans Didachè, la conformité à la vérité fait référence aux enseignements de la Bible hébraïque reçus par les apôtres (6.1). Le deuxième critère définissant un véritable prophète est son comportement. Parce que les faux enseignants peuvent parfois proclamer des messages «véridiques», l’Église devrait avoir conscience que «tout homme qui parle en esprit n’est pas prophète», et que seuls ceux qui ont «les manières d’être du Seigneur» (11.8) devraient être considérés comme de véritables prophètes et être donc reçus en tant que tels. L’auteur explique que la ressemblance avec Jésus consiste à faire preuve d’humilité et non de cupidité. Cette idée est répétée dans le chapitre 12 versets 2 à 5, ce qui souligne l’importance de faire la distinction entre les enseignants chrétiens authentiques et les profiteurs itinérants 784Voir aussi Polycarpe, Epistle to the Philippians 6.1. Il est intéressant de noter que c’est la seule partie de ce document qui utilise le mot «prophète» comme étant celui qui annonce «la venue de notre Seigneur», faisant référence ici aux Écritures hébraïques. Juste après la mention des apôtres et des prophètes, un avertissement est donné, à savoir «éviter les pierres d’achoppement, les faux frères et ceux qui portent le nom du Seigneur de façon hypocrite, en égarant les esprits faibles (kenuous)» (6.3, italiques ajoutés). Il y a des points communs avec la description des faux prophètes dans le Pasteur d’Hermas. Conformément à l’approche adventiste, George Rice identifie aussi l’avarice comme étant l’une des caractéristiques des faux prophètes, une perversion du véritable don de prophétie qui produit un amour désintéressé. George Rice, «Spiritual Gifts», Handbook of Seventh-day Adventist Theology, ed. Raoul Dederen, Commentary Reference Series 12 (Hagerstown, Md. : Review and Herald, 2000), p. 618..DDP 243.1

    Ces personnes ayant un mode de vie itinérant aux débuts du christianisme 785Voir le lien entre les prophètes chrétiens et le saint homme de l’antiquité dans Peter Brown, Authority and the Sacred : Aspects of the Christianisation of the Roman World (New York : Cambridge University Press, 1995). sont directement impliquées dans la liturgie de l’Église locale (10.7 - faire des actions de grâce) et fonctionnaient également comme prêtres. Elles pouvaient aussi recevoir les prémices des produits de la congrégation afin de subvenir à leurs besoins (13.3). Cela indique quel type de bénéfices cette «profession» pouvait offrir aux charlatans. Parce que de faux prophètes pouvaient s’introduire dans l’Église 786D’après le dernier chapitre de Didachè (16), l’apparition de faux prophètes devrait s’accélérer dans les derniers jours, signe de l’imminence du retour du Christ. Ces prophètes accompliraient des miracles et tromperaient de nombreux chrétiens, anticipant la venue de l’antichrist (kosmoplanēs). Cette attente eschatologique, probablement basée sur Matthieu 24 et 2 Thessaloniciens 2, était une bonne raison de se méfier des prophètes. et nuire à la vitalité des congrégations chrétiennes, le rôle de figures charismatiques commençait à être restreint aux Églises locales par mesure de prudence. De la même façon, dans les dernières références aux prophètes de Didachè (15.1,2) on trouve une recommandation selon laquelle l’Église locale devrait nommer les évêques et les diacres (episkopous kai diakonous) qui «dirigeraient (leitourgousi) le ministère des prophètes et des enseignants» parmi eux. Il fallut un certain temps avant que cela ne devienne la norme. Entre-temps, au cours des deux premiers siècles du christianisme, les prophètes restèrent incontrôlés par la hiérarchie locale.DDP 243.2

    Le Pasteur d’Hermas va dans ce sens. Dans ce livre relativement semblable à Didachè, les congrégations locales sont encouragées à s’abstenir des esprits mauvais et à se fier aux prophètes de Dieu. Il était difficile pour ces congrégations d’identifier rapidement ces esprits mauvais, car ceux-ci proclamaient un certain degré de vérité et se comportaient certainement comme de véritables prophètes (Hermas 11 [43]). Comme dans Didachè, le caractère de ces prédicateurs itinérants déterminait leur origine surnaturelle. «D’abord, celui qui détient l’Esprit divin venant d’en haut, est doux, calme, modeste ; il s’abstient de tout mal, de tout vain désir de ce monde ; il se fait l’inférieur de tous et ne répond à aucune question de qui que ce soit ; il ne se parle pas en particulier et ce n’est pas lorsque l’homme a envie de parler que parle l’Esprit- Saint : il parle lorsque Dieu veut qu’il parle.» (Hermas 11.8 [43.8]) Les faux prophètes prophétisent quand ils sont motivés par le gain, alors que les véritables prophètes prophétisent quand Dieu désire qu’ils parlent. Les faux prophètes étaient animés de motivations mauvaises en associant la vérité à l’erreur afin de tromper les chrétiens à l’esprit faible ( KƐvoiç ), parlant en secret et cherchant à être récompensés par les chrétiens en demandant une rémunération pour leur travail et ne prophétisant que lorsqu’ils étaient payés (11.1 [43.12,13]).DDP 244.1

    Du fait que ces faux prophètes agissaient en secret et poussaient les membres d’Église à leur donner l’argent qui aurait dû être utilisé pour répondre aux besoins locaux (Didachè 13.3), ils devaient être rejetés. De la même façon, dans Didachè 15.1, Le Pasteur d’Hermas affirme que c’était le rôle des «assemblées d’hommes justes qui ont foi en l’Esprit divin (synagogēn plērē andrōn dikaiōn echontōn pneuma theotētos)» de repérer et d’écarter ces enseignants mauvais (Hermas 11.9 [43.9]). Cela montre aussi la transition avec les prédicateurs itinérants qui avaient un message de la part de Dieu. Des enseignants choisis par Dieu furent nommés dans les congrégations locales.DDP 244.2

    Ces responsables locaux allaient devenir les fondations de l’Église (voir Éphésiens 2.20-22). Le Pasteur d’Hermas compare l’Église à une tour ayant des fondations composées de nombreuses pierres, à savoir les prophètes, les diacres, les apôtres et les enseignants (Hermas 9.15 [92.4]). Comme cela a été relevé dans Didachè, le rôle des enseignants/apôtres/prophètes consistait à proclamer un message de la part de Dieu. De plus, ces rôles se recoupaient il n’était plus nécessaire de bénéficier des services de personnes itinérantes, puisque chaque évêque local fonctionnait en tant qu’émissaire de Dieu. comme on le voit dans le Martyre de Polycarpe. L’évêque de Smyrne du IIe siècle est décrit dans ce document comme un enseignant apostolique et prophète (didaskalos apostolikos kai prophētikos) (Martyre Pol. 16.2). La raison de ce titre est clairement expliquée : «Toute parole qui est sortie de sa bouche s’est accomplie ou s’accomplira.» (16.2) Son rôle de prophète (voyant) est décrit dans une vision qu’il reçut au sujet de sa mort imminente. Cette révélation est mentionnée deux fois (5.2 et 12.3) car «il fallait que s’accomplît (plērōthēnai) la vision qui lui avait été montrée» (12.3). Bien que la caractéristique d’un prophète soit sa capacité à annoncer la vérité, dans sa dernière description, Polycarpe est considéré comme un enseignant apostolique. Ainsi, à la fin du IIe siècle, l’idée selon laquelle l’Esprit de Dieu résidait dans l’Église grâce à ses responsables nommés qui enseignaient la vérité qu’ils avaient reçue d’une autorité ecclésiastique antérieure se répandait. Ils étaient non seulement des prédicateurs itinérants (responsables de l’Église) qui voyageaient dans tout l’Empire romain et proclamaient les messages de Dieu aux congrégations locales, mais aussi des enseignants des Écritures comme Paul et Apollos.DDP 244.3

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