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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique - Contents
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    Espérance messianique

    Outre des messages sombres, les prophètes proclamaient aussi des messages d’espoir au sujet d’un futur roi qui apporterait la paix et la justice dans le pays. Basés sur l’alliance davidique 431Voir Martin Tennison Akins, «The Theological Influence of the Davidic Covenant on the Biblical Understanding of the Messiah» (Ph. D. diss., Southwestern Baptist Theological Seminary, 1995), pp. 211-221., ces oracles prophétiques annonçaient la venue d’un roi juste qui gouvernerait selon la volonté de Dieu. Parmi les nombreux oracles messianiques (par exemple Ésaïe 7.10-16 ; Michée 5.1-5 ; Amos 9.11-15 ; Jérémie 33.14-18 ; Ézéchiel 37.24-28 ; Aggée 2.20-23), deux peuvent être pris en exemple : Alors un rameau sortira du tronc de Jessé, un rejeton de ses racines sera fécond. (Ésaïe 11.1.) Et: Les jours viennent — déclaration du Seigneur — où je susciterai à David un germe juste ; il régnera en roi et prospérera, il agira dans le pays selon l’équité et la justice. En ses jours, Juda sera sauvé, Israël demeurera en sécurité ; et voici le nom dont on l’appellera : Adonaï-Tsidqénou (» YHWH est notre justice»). (Jérémie 23.5,6.)DDP 157.2

    Ces textes évoquant l’espoir de la venue d’un chef idéal comportent des parallèles intéressants avec la littérature non biblique. Des textes d’Égypte et de Mésopotamie annoncent la venue au pouvoir de rois réussissant à apporter la paix, la justice et la prospérité, même si ces oracles étaient généralement rédigés une fois le roi assis sur le trône afin de légitimer son mode de gouvernement 432 Victor Harold Matthews, Mark W. Chavalas, John H Walton, The IVP Bible Background Commentary : Old Testament, electronic ed. (Downers Grove, Ill. : InterVarsity Press, 2000), sur Ésaïe 11.1.. Quelques extraits suffisent à montrer la teneur de ces textes. La prophétie de Marduk 433Ce texte fait référence à des événements datant du XIIe siècle av. J.-C. Matthew Neujahr, Predicting the Past in the Ancient Near East : Mantic Historiography in Ancient Mesopotamia, Judah, and the Mediterranean World, Brown Judaic Studies 354 (Providence : Brown Judaic Studies), p. 26.. dit ceci :DDP 158.1

    «19. Un roi de Babylone se lèvera ; 20. le merveilleux temple, 21. Ekursagila, il restaurera. 22. Les plans du ciel et de la terre 23. il concevra à Ekursagila ; 24. Il doublera sa hauteur. Une exemption (d’impôts) 25. il décidera pour ma ville de Babylone. 26. Il me guidera jusqu’à Babylone, ma ville, 27. et il (me) ramènera à Ekursagila l’éternelle 434Ibid, p. 31.DDP 158.2

    Le texte A de la prophétie Ex Eventu dit ceci :DDP 158.3

    «2. [Un prince se lèvera] et [exercera]la fonction de roi pendant dix-huit ans.DDP 158.4

    3. Le pays sera en sécurité ; le cœur du pays ira bien ; les gens [connaîtront] la prospérité. 4. Les dieux prendront des décisions pour le pays ; les vents seront favorables. 5. Les récoltes de [...] et les récoltes de la terre seront abondantes. 6. Shakkan et Nisaba seront [...] dans le pays 435Ibid, p. 15.. »DDP 158.5

    D’après la prophétie d’Uruk, «16. Après lui, un roi, son fils, se lèvera du milieu d’Uruk, et il dirigera les trois-quarts [du monde]. 17. Il exercera son pouvoir et il régnera sur Uruk ; sa dynastie sera établie pour toujours 436Ibid, p. 53..» Comme nous venons de le souligner, des paroles d’espoir concernant un futur roi apparaissent à la fois dans la Bible et dans la littérature non biblique. Souvent contraints de vivre dans des régimes totalitaires, les prophètes bibliques et les sages non bibliques aspiraient à la paix et à la sécurité qui, selon eux, pouvaient devenir réalité grâce à un roi idéal capable de restaurer l’ordre cosmique437 Voir John Baines, «Ancient Egyptian Kingship : Official Forms, Rhetoric, Context », in King and Messiah in Israel and the Ancient Near East : Proceedings of the Oxford Old Testament Seminar, ed. John Day, Journal for the Study of the Old Testament Supplement Series 270 (Sheffield : Sheffield Academic Press, 1998), pp. 15-53; W. G. Lambert, «Kingship in Ancient Mesopotamia », in idem, pp. 54-70.. Les parallèles tels que celui-ci n’indiquent pas qu’il y ait eu un emprunt d’idées, mais ces thèmes faisaient partie d’un tout dont l’origine remonte peut-être aux débuts de l’histoire de l’humanité.DDP 158.6

    La disparition de la mort

    La description de la disparition de la mort dans les livres d’Ésaïe et d’Osée révèle certains parallèles étonnants avec la description de Mot (la mort) dans le cycle ougaritique de Baal. D’après Ésaïe, le Seigneur anéantira le voile qui voile tous les peuples, la couverture qui couvre toutes les nations ; il anéantira la mort pour toujours ; le Seigneur Dieu essuiera les larmes de tous les visages ; il fera disparaître de toute la terre le déshonneur de son peuple — c’est le Seigneur qui parle (Ésaïe 25.7,8). Osée emploie un langage similaire : Je les libérerai du séjour des morts, je les reprendrai à la mort. Mort, où sont tes pestes ? Séjour des morts, où sont tes épidémies ? La pitié est cachée à mes regards! (Osée 13.14.)DDP 159.1

    Dans les mythes ougaritiques, Baal est menacé par Mot (la mort) : «Il entrera en lui, (il descendra) dans sa bouche comme une olive rôtie, (comme) le produit de la terre et le fruit de (ses) arbres. Ba’lu le puissant [c’est-à-dire Baal] le craindra, Celui qui chevauche les nuages aura peur de lui438 CS, vol. 1, p. 266..» Quelques lignes plus tard, le récit se poursuit et Baal est totalement vaincu par Mot : «Ba’lu [c’est-à-dire Baal] le puissant est mort, le Prince, le maître de la terre a péri439Ibid., p. 267.. »DDP 159.2

    Les textes bibliques et les textes ougaritiques associent les termes «dévorer» et «avaler» à la mort, ce qui semble indiquer que les prophètes étaient familiarisés avec l’idée de la mort/Mot qui avalait/dévorait tout. Il y a cependant une différence notoire entre le texte biblique et le parallèle ougaritique. Dans le mythe ougaritique, Baal est vaincu, est «avalé» par Mot (la mort), alors que dans la Bible, c’est l’inverse qui se produit. Dieu est celui qui «avale» la mort pour toujours440Jin-Hak Tim, «The City in Isaiah : A Theological Interpretation in Terms of Judgment and Salvation» (Th. D. diss., University of Stellembosch, 2008), pp. 11-112.. Cela semble indiquer que les prophètes bibliques utilisèrent certains éléments de la religion ougaritique comme un moyen rhétorique permettant de mettre en évidence la différence entre le véritable Dieu et Baal.DDP 159.3

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