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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique - Contents
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    Les prophètes de l’Ancien Testament pouvaient-ils se tromper?

    Il n’est pas aussi simple de répondre à cette question qu’il n’y paraît. Les prophètes de la Bible pouvaient-ils se tromper, s’égarer, faire des erreurs, dire ou enseigner des choses qui n’étaient pas justes? Nous aimerions pouvoir répondre à cette question sans ambiguïté, par un oui ou par un non. Pour certaines personnes, le simple fait de suggérer cela ou de poser cette question revient à rejeter la vérité ou à être hérétique. Ainsi, il est important de préciser ce que nous voulons dire par là, car il s’agit d’une question légitime comme nous allons le voir cidessous. Cette étude importante sur l’égarement possible des prophètes comporte sept parties.DDP 40.1

    Tout d’abord, il convient de dire que la réponse à cette question difficile et pour le moins provocante doit être fondée sur le texte biblique. Nous devons laisser la Bible parler, et veiller à ne pas transposer nos idées, nos concepts ou nos souhaits à la vie des prophètes. C’est la raison pour laquelle nous prendrons des exemples tirés des écrits prophétiques. Cette réflexion biblique pourra être confirmée par l’opinion de biblistes ou de théologiens, mais leur point de vue n’est pas notre priorité.DDP 40.2

    J’ai un respect immense pour les Saintes Écritures. Je crois que la Bible est la Parole de Dieu - et non que la Bible contient seulement la Parole de Dieu ou devient la Parole de Dieu dans certaines situations spécifiques (1 Corinthiens 2.13 ; 1 Thessaloniciens 2.13 ; 2 Timothée 3.15-17 ; 2 Pierre 1.19-21). Je suis d’accord avec l’idée que les Saintes Écritures font autorité en matière de foi et de vie pratique. Elles sont la norme dans le domaine de la vérité et de la moralité. J’accepte le principe SolaScriptura qui implique que tout doit être jugé «selon l’Écriture seule». La Bible est le fondement de toutes choses, elle est le critère selon lequel tout jugement doit s’exercer en matière de croyances, de comportement et d’éthique.DDP 40.3

    Cela étant, la question demeure : Les prophètes peuvent-ils faire des erreurs ? Notre première réponse est oui. Bien sûr, il me revient de préciser ce que je veux dire par là. Dans quel sens un prophète peut-il s’égarer ? Il existe plusieurs types d’erreurs. Toutes les erreurs n’ont pas la même valeur et les mêmes conséquences. Réfléchissons aux différentes catégories d’erreurs.DDP 40.4

    Vie personnelle

    Les prophètes peuvent faire des erreurs, commettre des péchés ou s’égarer dans leur comportement personnel. Malheureusement, la Bible nous donne plusieurs exemples.DDP 40.5

    A. Abraham (Genèse 12-25). Il ne fit pas toujours confiance à Dieu, il mentit au sujet de sa femme et il lui demanda de mentir à deux reprises, et il épousa Hagar. Cependant, il acquit une grande maturité spirituelle et, après sa mort, le Seigneur dit à son sujet : Abraham m’a écouté et il a gardé mes observances, mes commandements, mes prescriptions et mes lois. (Genèse 26.5)DDP 40.6

    B. Moïse (Exode 2.14 ; Nombres 20.11,12 ; Deutéronome 32.51). Il tua un garde égyptien et frappa le rocher deux fois (au lieu de lui parler). Cependant, dans son amour inlassable, Dieu déclara à son sujet : Il ne s’est plus levé en Israël de prophète comme Moïse, que le Seigneur connaissait face à face. (Deutéronome 34.10)DDP 41.1

    C. David (2 Samuel 11 ; 12). Il commit un adultère et tua un ami proche afin de dissimuler son meurtre. Cependant, Dieu rendit un témoignage exceptionnel à son sujet quand il communiqua avec le roi Jéroboam : J’ai arraché le royaume à la maison de David et je te l’ai donné. Mais tu n’as pas été comme David, mon serviteur, qui a observé mes commandements et qui m’a suivi de tout son cœur, pour ne faire que ce qui me convenait. (1 Rois 14.8.)DDP 41.2

    D. Balaam (Nombres 22-25). C’est un exemple très négatif en raison de son amour de l’argent, de son égoïsme et de ses conseils inappropriés. C’est un véritable prophète qui devint apostat !DDP 41.3

    D’un autre côté, si nous étudions attentivement la vie des prophètes Hénoch, Joseph et Daniel, nous constatons qu’aucune erreur de leur part n’est mentionnée (Genèse 5.22-24 ; 50.19-21 ; Daniel 6.4,5,22) ! Ce résumé nous rappelle que les véritables prophètes sont humains dans le sens où ils peuvent pécher et faire des erreurs dans leur vie privée ; cependant, ils ne persistent pas dans leurs péchés. David est le plus bel exemple de la véritable repentance (voir Psaumes 32; 51 et 139 ; Daniel 9.4-20).DDP 41.4

    Conseils personnels

    Les prophètes peuvent-ils se tromper dans les conseils qu’ils donnent? En effet, ils peuvent faire des déclarations erronées. Cependant, lorsque c’est le cas, ils n’utilisent généralement pas l’expression: «Ainsi dit le Seigneur.» Nous trouvons un exemple caractéristique de ce type d’erreur dans 2 Samuel 7, quand David rencontra le prophète Nathan et exprima le désir sincère et profond de bâtir un temple pour le Seigneur.DDP 41.5

    Nathan lui répondit : Va, fais tout ce que tu as dans le cœur, car le Seigneur est avec toi. (2 Samuel 7.3) Ce conseil semblait raisonnable, mais notez bien que Nathan ne précisa pas à David que cette recommandation venait de Dieu. C’était un conseil personnel donné par le prophète Nathan au roi David, mais parce qu’il s’agissait d’une grande erreur, Dieu le corrigea immédiatement. Cette nuit-là, la parole du Seigneur parvint à Nathan : Va dire à David, mon serviteur : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ? (versets 4 et 5)DDP 41.6

    Le prophète Nathan dut faire preuve d’humilité et revenir sur ce qu’il avait dit, mais cette fois, il employa une formule d’introduction solennelle qui mit en évidence l’origine divine de ses paroles.DDP 42.1

    Grammaire et orthographe

    Les prophètes peuvent faire des fautes de grammaire (à moins que ces fautes soient le fait des copistes, ce qui est très peu probable) et d’orthographe. En cas de problème grammatical, il convient d’étudier le but, l’intention, le message général et le principe théologique des déclarations prophétiques.DDP 42.2

    Nous vivons un temps bien éloigné de celui des auteurs bibliques, ce qui rend la compréhension de leur langue, du contexte géographique, des coutumes, des habitudes et de la culture difficile. Nous savons aussi que certains prophètes se faisaient aider. C’était notamment le cas de Jérémie qui travaillait étroitement avec Baruch. Voir le récit de Jérémie 36, et plus particulièrement les versets 4 à 10 et 28.DDP 42.3

    Citations de mémoire

    Il arrive que les auteurs bibliques citent de mémoire d’autres livres de l’Ancien Testament sans pour autant mentionner leurs sources. Certains détails peuvent- ils leur avoir échappé ? Nous pouvons prendre deux exemples. Tout d’abord, le texte de Marc 1.2,3 est une citation de Malachie 3.1 et d’Ésaïe 40.3, mais pas uniquement, comme le montre l’Évangile de Marc. Cependant, la version New King James propose cette traduction basée sur le Textus Receptus : «As it is written in the Prophets : Behold, I send My messenger.» (Marc 1.2, soit : Selon ce qui est écrit dans les prophètes...) Deuxièmement, le texte de Matthieu 27.9 est manifestement une citation de Zacharie 11.12,13 (avec des allusions à Jérémie 19.1- 13, 18.2-12 ou 32.6-9), et non de Jérémie comme l’affirme Matthieu.DDP 42.4

    Détails historiques

    Les prophètes ou les auteurs bibliques peuvent-ils parler de certains événements en omettant certains détails précis ? Peuvent-ils se tromper en relatant des histoires ? On peut trouver deux types d’erreurs :DDP 42.5

    1. Il peut s’agir de simples erreurs de chiffres, ce qui a peu d’incidence. En voici trois exemples :DDP 42.6

    a. D’après 2 Samuel 10.18, David vainquit les Araméens en tuant les équipages de 700 chars et 40 000 cavaliers. Dans 1 Chroniques 19.18, il est question des équipages de 7 000 chars et de 40 000 fantassins.DDP 42.7

    b. Dans 1 Rois 4.26, nous découvrons que Salomon avait 40 000 stalles pour ses chevaux, alors que dans 2 Chroniques 9.25, nous lisons qu’il en avait 4 000.DDP 43.1

    c. D’après 2 Rois 24.8, Joïakîn avait dix-huit ans lorsqu’il devint roi, mais selon 2 Chroniques 36.9, il avait huit ans.DDP 43.2

    Il est évident que ces erreurs de chiffres sont dues à des problèmes de transcription.DDP 43.3

    2. On peut également noter des inexactitudes concernant certains détails historiques.DDP 43.4

    a. L’inscription accusant Jésus sur la croix.DDP 43.5

    . Cet homme est Jésus, le roi des Juifs . (Matthieu 27.37)DDP 43.6

    . Le roi des Juifs . (Marc 15.26)DDP 43.7

    . Cet homme est le roi des Juifs. (Luc 23.38)DDP 43.8

    . Jésus le Nazoréen, le roi des Juifs. (Jean 19.19)DDP 43.9

    Même si on peut noter des différences de détails, il n’en reste pas moins que l’essentiel est préservé. Chaque Évangile mentionne l’inscription suivant un point de vue théologique précis. De plus, cette inscription était écrite en trois langues - araméen, latin et grec.DDP 43.10

    Il arrive que les évangélistes ne cherchent pas à donner des détails historiques précis. Pour eux, l’histoire est importante dans la mesure où elle précise le contexte. Ainsi, certaines différences entre les Évangiles peuvent s’expliquer selon le point de vue théologique et la perspective de l’auteur.DDP 43.11

    b. Combien d’hommes possédés par un démon Jésus guérit-il ? Un ou deux ?DDP 43.12

    . Dans Matthieu 8.28-34, deux hommes possédés par un démon sont mentionnés.DDP 43.13

    . Dans Marc 5.1-20, un homme agité par un esprit mauvais est décrit.DDP 43.14

    . Dans Luc 8.26-37, il est question d’un homme possédé par un démon.DDP 43.15

    c. Combien d’aveugles furent guéris près de Jéricho ? Un ou deux ?DDP 43.16

    . Deux aveugles furent guéris quand Jésus quitta Jéricho (Matthieu 20.29-34).DDP 43.17

    . Un aveugle nommé Bartimée fut guéri alors que Jésus quittait la ville (Marc 10.46-52 ; voir aussi Luc 18.35-43), mais Marc mentionne le fait que cela se produisit alors que Jésus approchait de Jéricho.DDP 43.18

    Une chose importante mérite d’être soulignée. Toutes ces inexactitudes historiques sont mineures et elles n’altèrent pas le récit global. Elles ne déforment pas le message et ne nuisent pas à l’intention de l’auteur. Chaque petite erreur doit être étudiée et évaluée attentivement.DDP 43.19

    De nombreux détracteurs de la Bible aimeraient pouvoir affirmer que les Écritures ne sont pas une source de vérité fiable. D’après certains érudits, la Bible contiendrait de nombreuses erreurs et inexactitudes historiques. En réalité, il a été prouvé bien des fois que la Parole de Dieu est fiable et juste dans le domaine historique. Par exemple, dans l’introduction du livre de Daniel il est écrit : La troisième année du règne de Joïaqim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem et l’assiégea. Le Seigneur lui livra Joïaqim, roi de Juda, et une partie des objets de la maison de Dieu. Il les emmena au pays de Shinéar, dans la maison de ses dieux, et il mit les objets dans le Trésor de ses dieux. (Daniel 1.1,2.) Le Babylonian Chronicles décrit les premières années du règne de Nabuchodonosor de façon précise. La bataille de Karkémish qui eut lieu en mai-juin de l’année 605 av. J.-C. est mentionnée. Nékao, le Pharaon d’Égypte, affronta Nabuchodonosor, le roi de Babylone. Étonnamment, le Pharaon égyptien Nékao fut vaincu et cette victoire permit à Nabuchodonosor d’entrer dans le territoire syro-palestinien. Ainsi, le texte de Daniel 1.1,2, correspond exactement à cette description 72A. K. Grayson, Assyrian and Babylonian Chronicles (Locust Valley, N.Y : J. J. Augustin Publisher, 1975), pp. 99, 100. Voir aussi William H. Shea, «Nabonidus, Belshazzar, and the Book of Daniel: An Update», Andrews University Seminary Studies 20 (summer 1982), pp. 133-149..DDP 43.20

    La chute de Babylone se produisit en octobre 539 av. J.-C. D’après Daniel 5, Belshatsar était roi de Babylone, un fait démenti par les spécialistes 73Voir le débat sur ce point entre William H. Shea, «Bel(te)shazzar Meets Belshazzar» et Lester L. Grabbe, «The Belshazzar of Daniel and the Belshazzar of History,» dans Andrews University Seminary Studies 26 (spring 1988), pp. 57-81.. Cependant, nous savons que Nabonide confia à Belshatsar la royauté quand il partit pour Tayma, où il resta pendant dix ans. D’après Daniel 5, Nabonide proposa à Daniel d’occuper le troisième rang du royaume babylonien, après Nabonide et Belshatsar. Les récits historiques soulignent que Nabonide n’était pas dans la ville quand elle tomba. Seul un témoin oculaire pouvait donner avec autant de précisions les détails relatés dans Daniel 5 (pour les détails historiques non mentionnés dans la Bible, voir Nabonidus Chronicles et Verse Account of Nabonidus) 74James B. Pritchard, ed., Ancient Near Eastern Texts Relating to the Old Testament, 3rd ed. with supplement (Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1969), pp. 306, 313..DDP 44.1

    Prédiction de l’avenir

    L’une des nombreuses caractéristiques des prophètes de Dieu est que leurs prophéties doivent s’accomplir : Quand le prophète parle au nom du Seigneur (YHWH) et que la parole ne se réalise pas, qu’elle n’arrive pas, c’est une parole que le Seigneur n’a pas dite. C’est par arrogance que le prophète l’a dite : tu n’auras pas peur de lui. (Deutéronome 18.22.)DDP 44.2

    L’accomplissement des prophéties est important. C’est l’un des critères permettant de déterminer si elles sont authentiques. C’est la crédibilité des prophètes qui est en jeu. Mais réfléchissez au texte suivant :DDP 44.3

    S’il se lève en ton sein un prophète ou un faiseur de rêves qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’arrive le signe ou le prodige dont il t’a parlé, en disant: «Suivons d’autres dieux» — des dieux que vous ne connaissez pas —» et servons-les !» tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce faiseur de rêves : c’est le Seigneur, votre Dieu, qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez le Seigneur, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme.(Deutéronome 13.1-4.)DDP 44.4

    Les prédictions des faux prophètes peuvent se réaliser telles qu’elles ont été annoncées et peuvent même être accompagnées de miracles. Ces prédictions peuvent se concrétiser, mais si elles éloignent le peuple du Dieu vivant et de sa vérité, ces prophètes ne doivent pas être écoutés. On peut citer en exemple l’opposition virulente de nombreux faux prophètes au prophète Jérémie.DDP 45.1

    Ce récit relaté dans les chapitres 27 et 28 de Jérémie se situe aux alentours de 593 av. J-.C., sous le règne de Sédécias (597-587/586), le dernier roi de Juda. Il fut placé sur le trône par Nabuchodonosor, le roi de Babylone, et il lui prêta allégeance. Même si Babylone était une puissance dominante, Juda se rebella contre Babylone et se tourna vers l’Égypte pour obtenir de l’aide. Jérémie transmit un message fort à Sédécias, le roi de Juda : «Faites preuve de fidélité et soumettez-vous à Babylone.» Mais ce message fut interprété comme une trahison politique !DDP 45.2

    Jérémie se battit toute sa vie contre les faux prophètes. Il dut les dénoncer avec force : Quant à vous, n’écoutez pas vos prophètes, vos devins, vos propres rêves, vos chercheurs de présages, vos sorciers, eux qui vous disent : «Vous ne serez pas soumis au roi de Babylone !» Car c’est le mensonge qu’ils vous annoncent en prophètes, afin de vous éloigner de votre terre, pour que je vous bannisse et que vous disparaissiez. (Jérémie 27.9,10.) Jérémie accomplit une action symbolique : Ainsi m’a parlé le Seigneur : Fais-toi des liens et des barres de joug et mets-les sur ton cou. (verset 2) C’est exactement ce que j’ai dit à Sédécias, roi de Juda : Placez votre cou sous le joug du roi de Babylone, soumettez-vous à lui et à son peuple, et vous vivrez ! (verset 12)DDP 45.3

    Après cela, Jérémie se rendit au temple et il y rencontra Hanania, un faux prophète. Hanania lui dit en présence des prêtres et d’autres personnes :DDP 45.4

    Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d’Israël: Je brise le joug du roi de Babylone ! Encore deux années, et je ramène en ce lieu tous les objets de la maison du Seigneur, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a pris de ce lieu et qu’il a emportés à Babylone. Et je ramène en ce lieu — déclaration du Seigneur —Jékonia, fils de Joïaqim, roi de Juda, et tous les exilés de Juda qui sont allés à Babylone, car je briserai le joug du roi de Babylone. (Jérémie 28.2-4.)DDP 45.5

    Alors le prophète Jérémie déclara au prophète Hanania, devant les prêtres et tous ceux qui étaient présents dans la maison du Seigneur :DDP 45.6

    Qu’il en soit ainsi ! Que le Seigneur fasse ainsi ! Que le Seigneur réalise les paroles que tu as dites en prophète, et qu’il ramène de Babylone en ce lieu les objets de la maison du Seigneur et tous les exilés ! Seulement écoute, je te prie, cette parole que je te dis, à toi et à tout le peuple : Les prophètes qui ont paru avant moi et avant toi, depuis toujours, ont annoncé contre de nombreux pays et de grands royaumes la guerre, le malheur et la peste ; mais si un prophète annonce que tout ira bien, c’est quand viendra ce qu’il a annoncé qu’il sera reconnu comme un prophète vraiment envoyé par le Seigneur. (versets 5-9)DDP 45.7

    Hanania ôta le joug du cou du prophète Jérémie, le brisa de façon spectaculaire et déclara : Ainsi parle le Seigneur : C’est ainsi que, dans deux années, je briserai le joug que Nabuchodonosor, roi de Babylone, fait peser sur toutes les nations. (verset 11) Puis la parole de Dieu fut adressée à Jérémie : Va, tu diras à Hanania : Ainsi parle le Seigneur : Tu peux briser des barres de bois, tu les remplaceras par des barres de fer. Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d’Israël : J’ai mis un joug de fer sur le cou de toutes ces nations, pour qu’elles se soumettent à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et elles se soumettront à lui. (versets 13 et 14) Après cela, Jérémie annonça : Écoute, je te prie, Hanania ! Le Seigneur ne t’a pas envoyé, et toi, tu incites ce peuple à mettre sa confiance dans un mensonge. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je te renvoie de la terre ; tu mourras cette année ; car tu as appelé à la subversion contre le Seigneur. (versets 15 et 16)DDP 46.1

    Si vous aviez vécu à cette époque, comment auriez-vous su que Dieu parlait par l’intermédiaire de Jérémie, et non par Hanania? Vous auriez pu attendre le dénouement : Le prophète Hanania mourut cette année-là, au septième mois. (verset 17) Sédécias se rebella contre Babylone, et donc contre Dieu, son message et son messager ! Des événements tragiques survinrent en 587-586 av. J.-C. : la ville de Jérusalem fut totalement anéantie, le temple fut détruit par le feu, le peuple fut déporté à Babylone et la nation cessa d’exister - une catastrophe nationale par excellence. Puis Sédécias connut une tragédie personnelle (2 Rois 25.5-7) : il fut fait prisonnier et amené à Ribla, où ses deux fils furent tués devant ses yeux. Il eut les yeux crevés, il fut attaché avec des entraves et emmené en captivité. Quelle tragédie personnelle ! Si seulement il avait fait confiance au Seigneur, s’il avait écouté son prophète et obéi à ses paroles...DDP 46.2

    A. Les prophéties doivent-elles se réaliser?DDP 46.3

    Oui ! La Bible est claire sur ce point : Quand ces choses arriveront — et elles arrivent ! — ils sauront qu’il y avait un prophète au milieu d’eux. (Ézéchiel 33.33.)DDP 46.4

    Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sacrée, pour faire cesser la transgression et mettre fin aux péchés, pour faire l’expiation de la faute et amener la justice pour toujours, pour sceller vision et prophète et pour conférer l’onction à un «très-sacré». (Daniel 9.24.) «Sceller vision et prophète» signifie rendre crédible la vision prophétique. C’est une allusion à l’accomplissement de la prophétie des soixante-dix semaines. Si cette date faisant référence à la venue, à la mission et à la mort du Messie est avérée, cela permet au lecteur d’avoir la conviction que le reste de la prophétie se réalisera également, à savoir la prophétie sur les deux mille trois cents soirs et matins (Daniel 8.14). L’accomplissement de la prophétie des soixante-dix semaines est la preuve que la prophétie plus large sur les deux mille trois cents soirs et matins se réalisera aussi.DDP 46.5

    Dieu seul peut prédire l’avenir : Ainsi parle le Seigneur, le roi d’Israël, son rédempteur, le Seigneur (YHWH) des Armées : Je suis le premier et je suis le dernier, en dehors de moi il n’y a pas de Dieu. Qui est comme moi ? Qu’il crie ! Qu’il l’annonce et m’expose tout ce qui s’est passé depuis que j’ai fondé le peuple d’autrefois ! Et qu’ils annoncent aussi ce qui est à venir, ce qui doit encore arriver ! (Ésaïe 44.6,7.)DDP 47.1

    B. Toutes les prophéties doivent-elles s’accomplir?DDP 47.2

    Non, car certaines prophéties sont conditionnelles (pour plus de détails, voir la deuxième partie de cette étude sur la conditionnalité de la voix prophétique).DDP 47.3

    Questions doctrinales

    Vous avez peut-être noté que ces six séries d’exemples n’ont rien à voir avec les enseignements doctrinaux ou les recommandations éthiques des auteurs bibliques. Le véritable problème concerne les erreurs prophétiques en matière de doctrine, de foi ou d’enseignement éthique. Un auteur biblique peut-il se tromper au sujet de la doctrine ou du plan du salut ? Ma réponse est clairement non. Les prophètes ne font pas d’erreurs doctrinales.DDP 47.4

    Pourquoi ? Parce que (1) aucun exemple ne montre que certains prophètes aient pu faire des erreurs dans le domaine de la doctrine ou de l’éthique ; et (2) le Saint-Esprit veillait sur ce domaine de la foi et de la vie pratique. L’Esprit du Seigneur est l’auteur ultime du message biblique et il le préserva de ce type d’erreurs (2 Timothée 3.15-17; 2 Pierre 1.19-21). C’est l’œuvre surnaturelle de Dieu. Nous acceptons cela par la foi et notre vie spirituelle en dépend. C’est la raison pour laquelle la Bible fait autorité en matière de croyance et de comportement. Dieu veilla sur le processus de transmission de sa Parole. Ainsi, nous pensons que la Parole de Dieu est infaillible. C’est Dieu qui l’inspira.DDP 47.5

    Le but de Dieu est clair : La Bible est la norme et le juge ultime en matière de doctrine et de vie. Si ce n’était pas le cas, les traditions de l’Église, son enseignement (le magistère), nous en tant qu’individus ou groupe de croyants, déterminerions et déciderions ce qu’il convient de croire et de ne pas croire et la façon dont nous devons nous comporter. Nous nous appuierions sur notre approche subjective. Cependant, en tant que croyants, nous nous plaçons sous la bannière du jugement de la Parole de Dieu ! Nous croyons que la Bible est la révélation objective de Dieu en matière de foi et de vie. Par conséquent, nous pouvons résumer ainsi ce principe essentiel : Les prophètes ne font pas d’erreurs concernant les doctrines et notre façon de les mettre en pratique.DDP 47.6

    Je ne connais pas d’exemple de prophètes qui auraient pu faire des erreurs lorsque leurs paroles ont une application universelle. Ils peuvent avoir fait certaines choses personnelles que nous désapprouvons et que nous ne devrions pas imiter aujourd’hui parce qu’elles ne sont que descriptives. Mais nous sommes invités à respecter ce que les auteurs bibliques préconisent ou recommandent - si l’application est universelle - quand cela est d’ordre normatif. Cette différence est cruciale et nous devons apprendre à faire la distinction entre ce qui est descriptif et ce qui est normatif. Parfois, la méthode employée par les prophètes pour atteindre un but était inappropriée, et nous devons toujours avoir recours à des principes herméneutiques et exégétiques pour comprendre ce type de situation.DDP 48.1

    Nous en avons un exemple dans le livre de Néhémie. Néhémie voulait réformer le peuple, parce que les enfants ne savaient pas parler l’hébreu. Voici ce que fit Néhémie dans ce cas :DDP 48.2

    En ces jours-là, je vis des Judéens qui avaient épousé des femmes ashdodites, ammonites, moabites. La moitié de leurs fils parlaient l’ashdodite et ne savaient pas parler le judéen ; ils ne connaissaient que la langue de tel ou tel autre peuple. Je leur fis des reproches et je les maudis ; j’en frappai quelques-uns, je leur arrachai les cheveux, et je leur fis prêter serment par Dieu, en disant : Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils et vous ne prendrez leurs filles ni pour vos fils ni pour vous. (Néhémie 13.23-25.)DDP 48.3

    Un des fils de Joïada, fils d’Eliashib, le grand prêtre, était gendre de Sanballat, le Horonite. Je le chassai loin de moi. (verset 28) Ce n’est pas ce que les professeurs d’hébreu ou les pasteurs devraient faire. Ce texte a une valeur descriptive et non normative. On peut également citer l’exemple d’Élie sur le mont Carmel qui, après l’intervention spectaculaire de Dieu montrant qu’il était le véritable Dieu vivant, alla tuer tous les faux prophètes. (1 Rois 18.16-40) Il fit aussi descendre le feu du ciel pour détruire un groupe de soldats (2 Rois 1 ; comparez avec Luc 9.51-56)DDP 48.4

    Un prophète peut-il croître dans sa manière de comprendre les choses? Absolument ! Moïse (Exode 1934), Daniel (Daniel 7.28 ; 8.27 ; 9.2), Pierre (Actes 10; 11; Galates 2.11-16; 2 Pierre 3.15), Paul (la révélation de Dieu ; trois ans passés en Arabie; voir Galates 1.11-24) et les disciples de Jésus (Actes 1.6-8) changèrent tous. Cependant, le fait qu’ils aient évolué dans leur compréhension des choses ne signifie pas que, précédemment, les prophètes avaient fait des erreurs concernant la création, le péché et le salut. Ils étaient tout simplement capables de mieux expliquer les choses. Pierre déclare :DDP 48.5

    Ce salut, les prophètes qui ont parlé de la grâce qui vous était destinée en ont fait l’objet de leurs recherches et de leurs investigations. Ils se sont appliqués à découvrir quelle époque et quelles circonstances désignaient l’Esprit du Christ qui était en eux, Esprit qui, d’avance, attestait les souffrances du Christ et la gloire qui s’ensuivrait. Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient ministres de ces choses, qui maintenant vous ont été annoncées par l’entremise de ceux qui vous ont communiqué la bonne nouvelle, avec l’Esprit saint envoyé du ciel ; c’est en ces mêmes choses que les anges désirent plonger leurs regards. (1 Pierre 1.10-12.)DDP 48.6

    Deux questions se posent : un auteur inspiré peut-il utiliser des sources littéraires en parlant de Dieu, ou cet auteur reçoit-il tout directement de Dieu ? Des ressources non bibliques peuvent-elles être utilisées en lien avec les paroles de Dieu ? Ces questions en induisent une autre, à savoir : l’emploi d’écrits non bibliques par un auteur biblique est-il compatible avec l’inspiration ?DDP 49.1

    Le modèle biblique de l’inspiration est un modèle de pensée (aussi appelé la théorie de l’incarnation de l’inspiration) selon lequel le divin prend forme humaine. La vérité divine est exprimée en langage humain sous la direction du Saint-Esprit. Ainsi, le divin et l’humain sont associés, mais de telle façon que cela produit la Parole de Dieu. C’est une position qui nécessite de plus amples explications 75.. Les prophètes étaient imprégnés par la culture de l’époque et le lieu où ils vivaient 76 Pour plus de détails, voir le chapitre 3 de cet ouvrage.. Le message de Dieu fut transmis sous différentes formes littéraires (y compris par des actes symboliques non verbaux) comme les récits, la prose, la poésie, les histoires, les chants, les généalogies, les prières, les paraboles, les prophéties, les dialogues, les lois, les paroles de louange et tout ce qui pouvait être exprimé en langage humain. Autrement dit, le contenu de la Bible ne vient pas directement du ciel et n’est pas exprimé dans le langage divin ou le langage des anges ! Cette transmission suivit un processus.DDP 49.2

    Il n’est pas difficile d’accepter l’idée que les prophètes aient utilisé les pensées d’autres prophètes inspirés. De nombreux exemples montrent que des auteurs citèrent, paraphrasèrent, conceptualisèrent ou firent allusion au travail d’écrivains antérieurs (comparez par exemple Michée 4.1-3 et Ésaïe 2.1-4; Psaumes 96, 105 et 106 avec 1 Chroniques 16; Osée 11.1 et Exode 4.22; Ézéchiel 38.2 et Apocalypse 20.8). L’auteur des Chroniques utilisa plusieurs sources et certaines d’entre elles sont mentionnées dans le texte. On trouve par exemple une référence aux chiffres des chroniques du roi David (1 Chroniques 27.24) et au livre des rois de Juda et d’Israël (2 Chroniques 25.26). Il s’agissait probablement d’archives de la cour auxquelles l’auteur biblique avait accès. Il y trouva des informations qu’il utilisa dans la rédaction de son livre. L’auteur évoque d’autres livres : L’histoire du roi David, le début et la fin, cela est écrit dans l’histoire de Samuel, le voyant [ro’eh], dans l’histoire de Nathan, le prophète [nabi’], et dans l’histoire de Gad, le visionnaire [chozeh]. (1 Chroniques 29.29)DDP 49.3

    La véritable question est de savoir si un prophète peut emprunter certaines pensées de sources qui ne sont pas inspirées. Un auteur biblique peut-il citer ou utiliser des sources écrites non bibliques 77Voir d’autres études sur le sujet: Tim Crosby, «Does Inspiration Mean Original?» Ministry, February 1986, pp. 4-7 ; George E. Rice, Luke, a Plagiarist ? (Mountain View, Calif. : Pacific Press, 1983) ; Juan Carlos Viera, The Voice of the Spirit: How God Has Led His People Through the Gift of Prophecy (Nampa, Idaho : Pacific Press, 1998). ? Tous ceux qui étudient la Bible ne devraient pas être surpris de constater que les auteurs bibliques utilisèrent des sources non bibliques dans leurs livres 78 Pour plus de détails, voir le chapitre 5 de cet ouvrage.. Ils empruntèrent des mots-clefs, ils utilisèrent des concepts littéraires et des structures similaires comme les chiasmes ou les alliances bibliques, ils reprirent certains aspects du droit commun et de la littérature de l’époque et ils instituèrent des rites similaires comme la dîme, la prière et la circoncision (voir Luc 1.1-3; Actes 17.28; Jude 14,15; Apocalypse 1.17,18) 79Pour une étude approfondie sur ces différents sujets, voir mon article intitulé «Can a Biblical Inspired Writer Use Literary Sources ?». Les prophètes sont-ils humains ? Bien sûr. Je n’ai jamais entendu parler de prophètes divins (excepté Jésus-Christ). La fragilité humaine des prophètes nuit-elle à leur message qui va au-delà des circonstances et de la culture? En réalité, les principes qu’ils présentent sont pertinents pour toutes les époques. Beaucoup de ceux qui mettent l’accent sur le fait que les prophètes sont humains ont souvent des intentions précises. Ce raisonnement les conduit à penser qu’il n’y a pas d’absolu. Ces personnes affirment généralement que la vérité révélée est relative et qu’il est nécessaire d’interpréter le message de la Bible en fonction du contexte culturel.DDP 50.1

    Le message biblique est-il conditionné par la culture ? Oui et non ! Les auteurs bibliques étaient imprégnés de l’époque et de la culture dans laquelle ils vivaient. Même s’ils exprimaient leur message dans le cadre d’une culture déterminée définissant la langue, la grammaire, la syntaxe, les métaphores et les symboles qu’ils utilisaient, leur message transcende les cultures car il vient d’en haut et non du contexte ou de la perspective Sitz im Leben. Le message de Dieu est exprimé de façon humaine afin que nous puissions le comprendre, car Dieu désire communiquer avec nous. Prenons l’exemple du Décalogue qui comporte des éléments de la culture de l’époque (» sortir de l’Égypte» ; «dans tes villes» ; la femme n’est pas mentionnée dans le quatrième commandement) mais dont les principes sont éternels. Autre exemple, la structure des alliances bibliques est similaire à celle des traités hittites entre les suzerains et les vassaux, mais leur contenu est différent et d’origine divine.DDP 50.2

    De la même façon, les récits bibliques de la création comportent des éléments anti-mythologiques. La recommandation faite à Moïse met en évidence un élément culturel destiné à indiquer le respect : «Ôte tes sandales.» À cette époque, cette expression impliquait la révérence vis-à-vis de Dieu (Exode 3.5; voir aussi Josué 5.15). Même si la révélation de Dieu s’inscrit dans une culture donnée, son message transcende notre expérience humaine, car la vérité de Dieu est au-dessus de toute culture ! Dieu nous enseigne sa vérité universelle, ses intentions et ses principes éternels dans le cadre de notre culture, sous la direction du Saint-Esprit. Il peut être difficile d’interpréter le message de Dieu, car nous courons le risque de placer notre raisonnement au-dessus de la révélation divine. Nous pouvons décortiquer, reconstruire, séparer et accepter uniquement les choses qui peuvent correspondre à notre compréhension. Nous devenons ainsi sélectifs. Nous sommes appelés à interpréter les Écritures, mais ce faisant, nous devons nous rappeler que notre raisonnement et notre interprétation du message prophétique sont préliminaires et jamais définitifs. Nous sommes toujours soumis au jugement de la Parole de Dieu, et c’est toujours lui qui a le dernier mot ! Nous devons accepter humblement le message de Dieu et nous incliner devant celui qui s’appelle Je suis. Toutes ces choses, c’est ma main qui les a faites, c’est ainsi qu’elles sont toutes venues à l’existence — déclaration du Seigneur. Voici sur qui je porterai mes regards : sur le pauvre qui a l’esprit abattu, qui tremble à ma parole. (Ésaïe 66.2.)DDP 51.1

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