Loading...
Larger font
Smaller font
Copy
Print
Contents
Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique - Contents
  • Results
  • Related
  • Featured
No results found for: "".
  • Weighted Relevancy
  • Content Sequence
  • Relevancy
  • Earliest First
  • Latest First
    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents

    Confirmation du don de prophétie — 1863-1872

    Entre 1863 et 1872, les adventistes du septième jour furent encore confrontés aux critiques de certaines personnes concernant le don d’Ellen White. D’une part, l’Église dut réagir quand B. F. Snook et W. H. Brinkerhoff, deux pasteurs, quittèrent l’Église en raison de problèmes liés au don de prophétie d’Ellen White. En 1866, ils avaient publié The Visions of Ellen White, Not of God, remettant en question la validité de son ministère prophétique . D’autre part, l’Église dut aussi se défendre contre des critiques venant de l’extérieur. En réalité, des gens comme William Sheldon et Miles Grant considéraient l’Église nouvellement formée comme un dénomination dirigée par un faux prophète de plus. Les critiques étaient les mêmes que les années précédentes, mais les adventistes sabbatistes durent répondre à deux nouveaux arguments. Le premier était que les adventistes avaient supprimé certains des premiers écrits d’Ellen White parce qu’ils n’étaient pas conformes à l’Écriture. L’Église fut donc accusée de malhonnêteté. Le deuxième était que son don n’avait rien d’extraordinaire ou de surnaturel, et qu’elle n’était donc qu’un faux prophète comme les autres . Les adventistes réagirent et confirmèrent leur position sur les dons. Au début des années 1870, le don d’Ellen White était bien établi et faisait partie intégrante de l’enseignement théologique de l’Église.DDP 315.4

    Au sujet de la suppression d’écrits d’Ellen White, les adventistes du septième jour reconnurent qu’en effet, certaines parties de ses écrits n’avaient pas été repris dans les publications ultérieures, mais pour des raisons pratiques et stylistiques plutôt que pour des raisons d’incohérence doctrinale. Uriah Smith expliqua que c’était une pratique courante, pour deux raisons. Tour d’abord, la suppression de certaines informations était liée aux circonstances dans lesquelles la vision avait eu lieu et dans quel but. « Les parties que l’on nous reproche d’avoir supprimé sont des choses liées à des circonstances locales et particulières, déclara Uriah Smith. L’objectif a été atteint. Cependant, tout ce qui présente un intérêt général est publié à nouveau. » Deuxièmement, Smith souligna que dans certains cas des mots et des expressions avaient été omis, mais que le sens des visions n’avait pas changé. Les visions ne contenaient « rien que les adventistes ne puissent accepter ”, expliqua-t-il .DDP 316.1

    Ainsi, pour les adventistes du septième jour, certaines parties des visions d’Ellen White n’avaient pas été supprimées pour cacher quelque chose ou modifier les croyances, mais dans le but de permettre à tous les lecteurs de comprendre les visions. Pour se justifier, ils décidèrent de publier à nouveau certains des premiers écrits d’Ellen White pour montrer qu’ils n’avaient pas l’intention de cacher quoi que ce soit . La question de la suppression était due à des raisons pratiques et non théologiques, et les responsables adventistes n’y virent pas d’objection .DDP 316.2

    Pour la première fois, les adventistes du septième jour évoquèrent l’argument surnaturel pour prouver l’authenticité des visions d’Ellen White et ils répondirent à ceux qui pensaient qu’elles n’avaient rien d’extraordinaire. Précédemment, les adventistes avaient hésité à utiliser ce type d’argument, car de nombreux fanatiques affirmaient vivre des expériences paranormales et mettaient l’accent sur leur dimension « extraordinaire » ou « surnaturelle ». Cependant, cela changea au milieu des années 1860. Les adventistes du septième jour commencèrent à affirmer que le don d’Ellen White se manifestait de façon extraordinaire. En effet, (a) la condition physique d’Ellen White n’était pas normale quand elle était en vision ; (b) elle avait des révélations au sujet de faits qu’elle ignorait ; (c) elle était incapable de contrôler le moment où ses visions survenaient.DDP 316.3

    En 1868, James White décrivit dans quel état se trouvait Ellen White alors qu’elle était en vision. Premièrement, elle était « totalement inconsciente de tout ce qui se passait autour d’elle ». Deuxièmement, elle ne respirait pas pendant toute la durée de la vision « comme cela fut démontré à plusieurs reprises en appuyant fortement sur sa poitrine et en bouchant sa bouche et ses narines ». Troisièmement, « dès que la vision débutait », ses muscles devenaient « rigides » et « ses articulations étaient bloquées au point que personne ne pouvait la faire changer de position ». Quatrièmement, quand les visions prenaient fin elle ne pouvait pas voir quoi que ce soit pendant un moment, sans pour autant que sa vue soit « altérée ». James White déclara aussi qu’avant 1868, elle avait déjà eu entre cent et deux cents visions dont beaucoup de gens avaient été témoins, des croyants et des incroyants. Ainsi, ce qu’elle décrivait n’était pas un secret dont elle ne parlait qu’à quelques-uns de ses partisans .DDP 317.1

    Loughborough, qui avait été personnellement témoin de beaucoup de visions d’Ellen White, raconta que lorsqu’elle était en vision elle ne respirait pas, ses yeux étaient ouverts et « elle prononçait des mots audibles sans prendre de respiration ». Il ajouta qu’elle était aussi capable de prédire des choses qu’elle ne connaissait pas auparavant. « Ainsi, nous n’avons aucun doute sur la source de ces visions. Les œuvres des ténèbres ont été dénoncées et mises en lumière par les témoignages, et les erreurs de l’Église ont été corrigées. C’est la caractéristique des véritables dons ”, conclut-il .DDP 317.2

    Par ailleurs, les adventistes du septième jour soulignèrent aussi que les visions d’Ellen White n’étaient pas contrôlées par qui que ce soit. Après tout, elles survenaient de façon tout à fait inattendue, même pour Ellen White. Elle avait des visions pendant qu’elle s’adressait à des assemblées, alors qu’elle était « très malade ”, « quand elle marchait avec des amis », ou « quand elle priait seule ». Les moments où les visions survenaient n’appartenaient qu’à Dieu. Comme le déclara D. M. Canright, Ellen White ne pouvait pas « avoir une vision au moment où elle le voulait, ni éviter d’en avoir une si le moment n’était pas opportun ». La dimension surnaturelle n’était pas absente des expériences d’Ellen White même si les adventistes ne mettaient pas particulièrement l’accent sur ce sujet.DDP 317.3

    C’est dans ce contexte qu’à la fin des années 1860 et au début des années 1870 les adventistes du septième jour commencèrent à présenter ouvertement leur conviction au sujet du don d’Ellen White et à dire que le don de prophétie faisait partie de leurs croyances théologiques. En 1868, des adventistes du septième jour publièrent The Visions of Mrs. E. G. White: A Manifestation of Spiritual Gifts According to the Scriptures, d’Uriah Smith . Ils firent cela dans le but de répondre de façon exhaustive aux objections spécifiques levées par Snook et Brinherholl dans The Visions of E. G. White, Not of God . Le travail mené par Uriah Smith était considéré comme important et devait circuler largement parmi les adventistes du septième jour et leurs amis . Cet ouvrage fut le premier à défendre exclusivement le don d’Ellen White.DDP 317.4

    De plus, l’Église confirma la croyance concernant le don d’Ellen White en publiant des déclarations officielles de la Conférence générale. Voici par exemple la résolution votée lors de la 9ème assemblée annuelle de la Conférence générale qui eut lieu en 1871 : « Nous réaffirmons notre confiance inébranlable dans les témoignages de sœur White pour l’Église, qui sont les enseignements de l’Esprit de Dieu. Nous avons chaque année la confirmation qu’il en est ainsi . » Étonnamment, ce fut la première fois que le nom d’Ellen White était utilisé dans un tel document. D’autres résolutions officielles furent publiées les années suivantes .DDP 318.1

    La situation évolua de façon significative en 1872, quand la doctrine des dons spirituels, y compris le don de prophétie, fut intégrée aux croyances doctrinales des adventistes du septième jour. Le point 16 du document intitulé A Declaration of the Fundamental Principles Taught and Practiced by the Seventh-day Adventists était le suivant :DDP 318.2

    « Selon la promesse, l’Esprit de Dieu devait se manifester dans l’Église par l’intermédiaire de certains dons, énumérés notamment dans 1 Corinthiens 12 et Éphésiens 4 ; le rôle de ces dons n’est pas de supplanter ou de remplacer la Bible qui peut nous rendre sages en vue du salut, tout comme la Bible ne peut remplacer le Saint-Esprit ; en précisant les différentes façons dont il opère, l’Esprit a révélé sa propre existence et exprimé le désir de demeurer au sein du peuple de Dieu jusqu’à la fin des temps, afin de lui permettre de comprendre les paroles qu’il a inspirées, de le convaincre de péché et d’opérer une transformation dans le cœur et la vie de tous. Ceux qui réfutent l’existence et l’action de l’Esprit rejettent les parties de la Bible qui définissent son œuvre et sa position . »DDP 318.3

    Bien que le nom d’Ellen White ne soit pas précisé, l’allusion à son don de prophétie est évidente. Ce document ne fut jamais adopté officiellement et il n’avait pas pour but d’avoir une autorité quelconque, mais il reconnaissait que le don de prophétie faisait partie intégrante du système de doctrines de l’Église adventiste et était l’un de ses signes distinctifs.DDP 318.4

    Ainsi, les accusations relatives à la suppression de certains écrits et au manque de preuves surnaturelles concernant le don d’Ellen White n’ébranlèrent pas la confiance de l’Église dans ce don. Au contraire, elles la poussèrent à être plus ouverte et plus claire dans ce domaine. C’est en raison de ce phénomène que les adventistes du septième jour se considéraient comme le véritable peuple du reste de la fin des temps, gardant les commandements et au sein duquel se manifestait le don de prophétie. En 1872, le don de prophétie d’Ellen White faisait pleinement partie de l’identité adventiste.DDP 318.5

    Larger font
    Smaller font
    Copy
    Print
    Contents