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Don De Prophétie: Une Réflexion Biblique Et Historique - Contents
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    Ellen G. White et le processus de révélation et d’inspiration 259Sur ce sujet, voir par exemple Leslie Hardinge, «Philosophy of Inspiration in the Writings of Ellen G. White», série en trois parties publiée dans Ministry, janvier 1969, pp. 5-7 ; février 1969, pp. 32-35 ; mars 1969, pp. 28-30. Voir également P. Gerard Damsteegt, «The Inspiration of the Scripture in the Writings of Ellen G. White», Journal of the Adventist Theological Society 5, n° 1 (1994), p. 155-179.

    Le témoignage des Écritures concernant le processus de révélation et d’inspiration est confirmé grâce au ministère prophétique d’Ellen G. White. Dans ses écrits, elle met l’accent sur l’inspiration de la pensée de façon équilibrée, considérant que l’incarnation du message dans les paroles humaines joue un rôle important dans ce processus 260Pour plus de détails sur la notion d’incarnation dans le processus de révélation et d’inspiration, voir Jo Ann Davidson, «The Word Made Flesh : The Inspiration of Scripture», Journal of the Adventist Theological Society 15, n° 1 (printemps 2004), pp. 21-33.. Elle utilisa l’idée de l’inspiration de la pensée pour souligner le fait que c’est la personne, autrement dit le prophète, qui est inspiré. Elle déclare :DDP 108.3

    «Ce ne sont pas les mots de la Bible qui sont inspirés ; ce sont les hommes. L’inspiration agit non pas sur les mots ou les expressions, mais sur l’auteur lui- même, à qui le Saint-Esprit communique des pensées. Quant aux mots, ils portent l’empreinte de l’individualité. L’Esprit divin se répand. Il s’unit à l’esprit de l’homme, si bien que les déclarations de l’homme sont la Parole de Dieu 261Ellen G. White, Selected Messages (Washington, D.C. : Review and Herald, 1958), vol. 1, p. 21.DDP 109.1

    Ellen White s’efforce de décrire ce qu’il se passe quand Dieu s’approche des êtres humains et les appelle à être des prophètes, et elle aborde donc le mystère de la révélation et de l’inspiration. Sa déclaration est particulièrement intéressante. Tout d’abord, Dieu considère l’être humain dans sa totalité, et pas uniquement un aspect de sa personnalité (par exemple ses compétences orales ou écrites). Dieu établit une relation interpersonnelle unique avec les êtres humains. Ainsi, l’inspiration ne doit pas être réduite à l’usage divin d’une compétence particulière du prophète. L’esprit, le corps, l’âme, les émotions - autrement dit la personne entière - sont engagés dans cette expérience. Cela est manifestement fondé sur l’approche biblique de la nature humaine, à savoir la nature indivisible de la vie humaine.DDP 109.2

    Deuxièmement, Ellen White décrit le processus mystérieux grâce auquel le message divin ou les paroles divines s’incarnent dans la condition humaine. Elle déclare que «l’Esprit divin se répand». Elle veut dire par là que l’Esprit et la volonté de Dieu interagissent et s’associent à l’esprit et à la volonté de l’être humain de façon unique ; ainsi, ce qui est exprimé par l’intermédiaire humain («les déclarations de l’homme») est «la Parole de Dieu». Manifestement, le mystère demeure, mais il est clair que, dans le processus de révélation et d’inspiration, la personne dans sa totalité est utilisée par Dieu tandis qu’elle vit une expérience unique. C’est ce que Pierre dit quand il déclare : C’est portés par l’Esprit saint que des humains ont parlé de la part de Dieu. (2 Pierre 1.21) Troisièmement, Ellen G. White développe l’idée d’un processus d’incarnation de la révélation et de l’inspiration. Elle développe ce sujet ainsi :DDP 109.3

    «La Bible, avec ses vérités révélées par Dieu dans le langage des êtres humains, présente une union du divin et de l’humain. Cette union était déjà une réalité dans la nature du Christ qui était le Fils de Dieu et le Fils de l’homme. Ainsi, cette vérité concerne la Bible comme le Christ : La Parole est devenue chair ; elle a fait sa demeure parmi nous. (Jean 1.14) 262Ellen G. White, The Great Controversy Between Christ and Satan (Mountain View, Calif. : Pacific Press, 1911), p. vi.»DDP 109.4

    Les pensées divines s’incarnent non seulement dans l’esprit du prophète, mais également dans le langage qu’il emploie. Elles ne peuvent être placées dans l’esprit de l’homme si Dieu ne consent pas à les donner, si elles ne s’incarnent pas :DDP 109.5

    «Le Seigneur parle aux êtres humains dans un discours imparfait. Par conséquent, avec leurs sens dégénérés et leur capacité de perception mediocre et humaine, ceux-ci peuvent comprendre ses paroles. C’est ainsi que s’exprime la condescendance de Dieu. Il va à la rencontre des êtres humains déchus là où ils se trouvent. La Bible, aussi parfaite soit-elle dans sa simplicité, ne décrit pas les grandes idées de Dieu, car des idées infinies ne peuvent s’exprimer parfaitement par l’intermédiaire d’êtres dont la pensée est limitée 263E. G. White, Selected Messages, vol. 1, p. 22.. »DDP 110.1

    Ellen White semble dire que Dieu s’approche de l’homme, et qu’il adapte et ajuste ses pensées et sa volonté au schéma de pensée et au mode d’expression de l’homme afin de pouvoir communiquer avec lui 264Voir Canale, p. 64.. Dieu exprime ses pensées divines dans un langage humain imparfait, un langage entaché par le péché. C’est le seul langage dont nous disposions, et Dieu consent à l’utiliser afin de nous révéler son caractère et sa volonté caractérisés par l’amour. Cela implique l’existence d’une corrélation, aussi limitée soit-elle, entre la pensée et le langage divin d’une part, et la pensée et le langage humain d’autre part. Cette corrélation est basée sur le fait que nous ayons été créés à l’image de Dieu (Genèse 1.26). Le processus de révélation et d’inspiration met en évidence la transcendance de Dieu, son immanence et sa proximité avec nous. Parfois, Ellen White met l’accent sur la transcendance divine afin de souligner la dimension humaine du processus de révélation et d’inspiration. Cette dimension humaine ne fait pas obstacle à la fiabilité du message divin 265«Dieu a choisi de communiquer sa vérité au monde par l’intermédiaire d’êtres humains et, par son Esprit, il les a qualifiés lui-même pour cette mission. Il les a guidés de façon à ce qu’ils puissent choisir ce qu’ils devaient dire et écrire. Ce trésor a été confié à des canaux humains, mais il vient du ciel. Le témoignage divin est transmis grâce à un langage humain imparfait. Cependant, il s’agit du témoignage de Dieu. Ainsi, les enfants de Dieu obéissants et remplis de foi peuvent y voir la gloire de la puissance divine, pleine de grâce et de vérité.» (E. G. White, The Great Controversy, pp. vi, vii).DDP 110.2

    Quatrièmement, Ellen G. White affirme clairement que les mots des prophètes ne sont pas inspirés. Pourtant, elle ne sépare pas totalement le processus de transmission et de réception du message du processus de révélation et d’inspiration. Elle souligne que les mots employés par les prophètes ne leur étaient pas donnés ou dictés dans un langage ou un vocabulaire divin 266«La Bible a été écrite par des hommes inspirés, mais ils n>ont pas employé un langage divin. Ils ont parlé le langage humain. Ce n>est pas Dieu qui a été l>écrivain. On dira souvent que telle expression ne sied pas à Dieu. Mais Dieu ne s>est pas exposé à notre jugement dans la Bible par des mots, de la logique ou de la rhétorique. Les écrivains de la Bible ont été les hommes de plume, non la plume même de Dieu.» (Ellen G. White, Selected Messages, vol. 1, p. 21). Elle évoque deux moments distincts dans le processus de révélation et d’inspiration, à savoir la réception puis la rédaction du message. Lors de la première étape, Dieu est impliqué directement de façon unique dans la transmission au prophète. Lors de la seconde étape, le prophète œuvre pour transmettre ce message au peuple. Ellen White dit alors : «Bien que je dépende de l’Esprit du Seigneur pour écrire mes vues comme pour les recevoir, les mots que j’emploie pour décrire ce que j’ai vu sont les miens, sauf quand il s’agit de déclarations faites par un ange, que j’ai soin de placer entre guillemets 267Ibid., p. 37. Dans la Bible, nous trouvons aussi des exemples où Dieu s’adresse directement à ses serviteurs (les Dix commandements notamment). Dans l’Ancien Testament, Dieu parle directement aux prophètes à plusieurs reprises. Cela étant dit, il est important de préciser que jamais Ellen White ne déclare que les mots employés par les auteurs bibliques étaient dictés par l’Esprit. Elle emploie l’expression «dictés par le Saint- Esprit» en lien avec l’Écriture (Ellen G. White, Testimonies for the Church [Mountain View, Calif. : Pacific Press, 1948], vol. 4, p. 9; idem, Spiritual Gifts [Battle Creek, Mich. : James White, 1858], vol. 1, p. 176). Mais dans ce cas, elle ne fait pas référence aux mots utilisés par les auteurs bibliques. Elle veut simplement dire qu’ils transmettaient la vérité, ce qu’elle appelle «la vérité littérale », sous l’impulsion et la puissance de l’Esprit. Les prophètes ne contrôlaient pas le contenu du message qu’ils recevaient. En d’autres termes, cette expression sert à mettre l’accent sur «l’origine divine de la Bible» (idem, Spiritual Gifts, vol. 1, p. 176) et non à évoquer la théorie de l’inspiration sous la dictée..» Cela ne signifie pas que les prophètes étaient livrés à eux-mêmes quand ils transmettaient leur message sous forme écrite ou orale. Elle décrit ainsi sa propre expérience : «Je dépends de l’Esprit du Seigneur pour relater ou décrire par écrit la vision, de la même façon que je dépends de lui lorsque je reçois cette vision 268E. G. White, Selected Messages, vol. 1, p. 36..» Cette dépendance de l’Esprit du début à la fin de l’expérience indique clairement que la transmission du message fait partie du processus de révélation et d’inspiration 269Canale, p. 58.. Les mots employés par les prophètes ne sont pas inspirés, dans le sens où ce ne sont pas les mots exacts de Dieu, mais des mots humains dans lesquels la parole divine s’incarne. Enfin, cela signifie que l’Esprit guidait les prophètes dans le processus d’écriture, dans le sens où il s’assurait qu’ils utilisaient au mieux leur propre vocabulaire et exprimaient de façon fiable le message qu’ils avaient reçu 270Ellen G. White déclare que, parfois, elle hésitait quant à la façon de s’exprimer, mais «les termes appropriés» lui venaient ensuite à l’esprit (Ellen G. White, Mind, Character, and Personality [Hagerstown, Md. : Review and Herald, 2001], vol. 1, p. 318). Le Seigneur l’aidait à utiliser son propre vocabulaire, de la meilleure façon possible. Elle était pleinement conscience de ce phénomène : «Bien que je dépende de l’Esprit du Seigneur pour écrire mes vues comme pour les recevoir, les mots que j’emploie pour décrire ce que j’ai vu sont les miens, sauf quand il s’agit de déclarations faites par un ange, que j’ai soin de placer entre guillemets.» (idem, Selected Message, vol. 1, p. 37). Dans leur quête de précision, les prophètes pouvaient parfois, sous l’influence de l’Esprit, revoir ou reprendre leurs propres écrits afin de clarifier, d’élargir ou d’adapter à des situations nouvelles le contenu du message qu’ils avaient reçu 271 L’un des meilleurs exemples se trouve peut-être dans les deux passages parlant du commandement du sabbat, à savoir Exode 20.8-11 et Deutéronome 5.12-14. La comparaison des deux textes met en évidence quelques différences mineures pour certaines, et significatives pour d’autres. Ces différences enrichissent la signification théologique du commandement (voir Ekkehardt Mueller, «Sabbath Commandment in Deuteronomy 5:12-15», Journal of the Adventist Theological Society 14, n° 1 [2003], pp. 141-149)..DDP 110.3

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